La Chine et les syndicats

Quoiqu’on en dise en France, il y a des syndicats en Chine , à la fin de l’année dernière, le pays comptait 1,84 millions d’organisations syndicales au niveau de base, rassemblant 226 millions de membres, d’après les chiffres de la FSCE. la vraie question est celle de leur implantation inégale, en particulier dans les entreprises privées, étrangères, et surtout en ce qui concerne les travailleurs migrants. C’est un problème que nous avons souvent posé dans ce blog. Nous assistons actuellement à une évolution importante.

La Fédération des Syndicats de Toute la Chine (FSTC) a recommandé ce week-end que des syndicats soient créés dans toutes les entreprises privées, y compris celles à capitaux étrangers ou celles à capitaux de Hong Kong ou de Taiwan.

La FSTC a publié une note urgente vendredi soir,en demandant que dans toutes les branches soit promue  une couverture syndicale afin d’améliorer la protection des intérêts des travailleurs, et en particulier celle des travailleurs migrants.Elle a exhorté les syndicats à favoriser la création d’un système de négociation collective des salaires, en accord avec les lois sur le travail et les syndicats, ainsi que d’aider les travailleurs qui sont affectés à une ligne de fabrication à obtenir un meilleur salaire. Les syndicats devront également inciter les entreprises à enrichir la vie de leurs employés, en organisant davantage d’activités sociales, de distractions et de sport.Dans le même temps il est prévue d’améliorer la réprésentativité syndicale qui a souvent été critiquée, en réclamant que davantage de responsables syndicaux soient désignés par la voie des élections de la base.

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From Communist Party of Israel: Des artistes israéliens refusent de jouer dans les implantations israéliennes en territoire occupé palestinien

Traduit par danielle Bleitrach pour changement de société.
Tel Aviv:Des centaines de personnes se réunissent pour soutenir le boycott des implantations par les acteurs

Hadash MK : « le théâtre israélien n’est pas un théâtre de marionnettes »

 Des centaines de personnes de  se sont rassemblé hier (lundi, le 30 août 2010) au Théâtre national Habima à Tel-Aviv pour manifester leur soutien à ses acteurs qui boycottent les manifestations culturelles qui auraient lieu à Ariel dans des implantation en Cisjordanie (Rive Ouest) en territoire palestinien accupé.

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L’affaire Alan Gross: Une « grosse »* peut-elle faire Cinq? Par Saul Landau

 [*une « grosse » est mesure un peu oubliée qui correspondait à 12 douzaines, ndt]

Quelqu’un, peut-être le protagoniste lui-même, a commis une erreur – tout au moins une « étourderie » comme les bureaucrates de Washington appellent leurs erreurs. Alan Gross,  en mission pour sa compagnie (la DAI), qui travaille pour l’USAID (Agence des Etats-Unis pour le Développement International)  avait demandé un visa  de tourisme pour voyager à Cuba dans le but de « promouvoir la démocratie », un euphémisme pour saper les gouvernements qui ne plient pas devant les dictats de Washington.

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Démontage de l’Université, guerre des évaluations et luttes de classes Par Yves Citton

à propos de Christopher Newfield, Unmaking the Public University, de Guillaume Sibertin-Blanc et Stéphane Legrand, Esquisse d’une contribution à la critique de l’économie des savoirs, et de Oskar Negt, L’Espace public oppositionnel
L’histoire du démontage de l’Université publique américaine que propose Newfield permet par comparaison et anticipation de mieux situer les enjeux idéologiques et politiques des « réformes » que l’on voudrait imposer en France. Deux autres ouvrages récents invitent, selon Yves Citton, à chercher la vraie réforme en cours là où on ne l’attendait pas.

Qu’on y voie briller la promesse d’un avenir radieux (riche, innovateur, autonome) de nos vieilles Sorbonnes européennes, ou qu’on y fantasme l’asservissement définitif du savoir sous la coupe du néolibéralisme, la référence à l’Université américaine joue un rôle central dans les débats français sur la redéfinition de l’enseignement supérieur et de la recherche. Ce rôle est invariablement leurrant, dès lors qu’on conjugue « l’Université américaine » au singulier – alors que ce qui caractérise la situation outre-Atlantique, c’est bien plutôt la juxtaposition détonante d’îlots paradisiaques et de misère endémique, d’initiatives admirables et de pressions inavouables. Les fantasmes américanophiles et américanophobes restent prisonniers de débats qui nous font répéter, avec vingt ans de retard, des erreurs depuis longtemps dénoncées comme telles outre-Atlantique. Pour sortir de ces ressassements d’arrière-garde, le mieux serait dès lors de prendre des nouvelles fraîches du front, tel que le décrivent ceux qui y combattent en première ligne.

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Le Diable et Monsieur ObamaBarack avait promis le changement — et c’est sûr, les choses ont changé en pire Par Joe Bageant

Voici un nouveau texte de Joe Bageant. Il faut que les choses soient claires, Joe Bageant est un « radical » étasunien, il parle du fond de l’Amérique profonde et nous fait entendre autre chose que les folies de Sarah Palin ou le politiquement correct de l’Obamia qui est en baisse aux Etats-Unis mais continue à être au zénith dans nos médias. Il parle d’un monde de prolos qui sont eu jusqu’au trognon et qui continuent à se faire avoir, il dénonce Wall Street, la Guerre en Afghanistan et ailleurs, le soutien à Israël et la grande peur du socialisme. Quand je lis ce qu’il dit de l’alternance républicain-démocrate, je pense à DSK et je me demande si « la marge de primo-votants, de désenchantés et d’indécis renvoyée d’un bord à l’autre devenue le tout des élections américaines » pardon françaises vont faire la fortune de ce type là en croyant réellement qu’il y aura un changement. Je soupçonne même certaines vertueuses indignation morales, quelques directions syndicales également de tout mener pour nous faire gober ce changement là… Après un tour de piste de quelques outsiders au premier tour dont l’unique fonction est de nuire à ce qui est son camp ou au contraire à l’aider à ratisser large… Donc l’Amérique que décrit Joe Bageant ressemble à la France même si continuons à croire à notre « particularisme » et il est bon de mesurer vers quoi on va si nous n’y sommes pas déjà… Mais je ne partage pas à 100% en particulier sa vision de la Chine et même ses certitudes sur la Corée du Nord, dont j’ignore tout… et d’autres boutades du même tonneau…mais cela est vrai y compris sur les articles théoriques avec lesquels pourtant ce blog ouvre le dialogue… L’essentiel est de provoquer les interrogations sur ce qui nous paraît « évident » ou « normal », je suis d’une moralité douteuse, je doute de la morale au nom de laquelle on m’invite à reproduire ce qui est admis dans ce système totalement immoral. note de Danielle Bleitrach

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le cas Wikileaks et les trois mythes de l’ère digitale par Christian Christensen

Voici un article tout à fait intéressant sur les mythes de l’ère digitale, il démontre que la technologie ne balaye pas  les forces existantes, qu’il s’agisse des frontières des Etats-nations, de l’égalité entre tous les « médias sociaux », ou de la fin du journalisme, l’auteur montre qu’il s’agit d’une « recomposition » dans laquelle il y a comme le démontrerait Bourdieu un « capital » culturel qui assure crédibilité, pouvoir et audience. Ce capital culturel tient à la fois aux compétences, à la confiance donc aux liens entre le pouvoir et le savoir. L’audience compte mais elle peut paraître moindre en regard d’autres capacités acquises, et cela démontre si besoin était que quand on veut insister sur la simple productivité, l’adaption « technologique » dans la formation, c’est aussi un moyen d’éloigner du pouvoir réel, celui de la communication dont la traduction en matière politique serait la « conviction ».  le chaos des forums pour les uns, les stratégies d’information et de crédibilité pour les autres. Il reste à compléter cet article sur le fait que l’opération « Afghan War Diary » n’a en rien entamé le déni de guerre de la société française, est-ce parce que la langue anglaise et allemande ont été privilégiée et que la diffusion par exemple par le Monde a été considérée comme superfétatoire ? Ou alors plus grave, la rumeur, le n’importe quoi de l’information, les forums foutoirs,  que l’on trouve dans « l’ordinaire » d’internet  ne déboucheraient que sur le chaos et l’inaction, mais d’un autre côté la crédibilité de ce qu’Althusser aurait appelé les appareils idéologiques d’Etat est aussi comme il le démontrait le pouvoir de transformer l’individu en sujet de son aliénation. Nous serions pris dans deux modes idéologiques de l’hégémonie du capital. A étudier de près. Note et traduction de danielle Bleitrach pour changement de société

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Chine : Des réformes pour créer une classe moyenne élargie

La législature suprême chinoise, l’Assemblée Populaire Nationale, vient de proposer le lancement rapide de réformes de la redistribution des revenus afin d’essayer de combler les disparités de richesse croissantes dans le pays.

La proposition figure dans un rapport de recherche sur la redistribution de la richesse nationale rédigé par le Comité des Affaires Financières et Economiques d’APN.

Le rapport de recherche propose d’augmenter la proportion des revenus des citoyens et des récompenses pour le travail dans le PIB de la Nation.

Les réformes devraient chercher à agrandir la classe moyenne, jusqu’à ce qu’elle devienne la plus importante de la société, disent les propositions. Le rapport fait aussi des propositions en matière fiscale et de sécurité sociale.

La législature n’a pas donné plus de détails sur la réforme proposée de la redistribution des revenus.

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Plus de 20 000 argentins ont été alphabétisés depuis 2003 grâce au programme d’éducation populaire cubain « Yo, si puedo »

 Plus de 20 000 argentins ont été alphabétisés depuis 2003 grâce au programme d’éducation populaire cubain « Yo, si puedo » Traduction AC http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

 Fin 2010, plus de 20 000 argentins sauront lire et écrire grâce au programme cubain « Yo, si puedo » (« Oui, je peux »), a annoncé aujourd’hui à Buenos Aires la présidente de la fondation Un monde meilleur est possible(UNMEP), Claudia Camba. A ce jour, et depuis qu’a commencé à se mettre en place en 2003 cette méthode cubaine de lecture-écriture, en Argentine ont été alphabétisés 19 200 personnes, a précisé Camba dans une déclaration faite à Prensa Latina.

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Les mutations de la pensée critique, à propos de Göran Therborn, From Marxism to Postmarxism? par Razmig Keucheyan

Comment et selon quelles modalités peut-on continuer à croire à l’idée communiste depuis l’effondrement de l’Union soviétique ? Telle est la question à laquelle tente de répondre Gà¶ran Therborn dans son denier livre à travers une cartographie de l’ensemble des « postmarxismes ». Mais, se demande Razmig Keucheyan, à trop se focaliser sur l’héritage marxiste, ne risque-t-on pas d’ignorer que cet héritage est loin de représenter le tout de la « pensée critique » contemporaine ?

Ce compte-rendu nous permet de percevoir la complexité de l’héritage « marxiste » contemporain. la plupart des réflexions dont celle de Perry Anderson se situent dès le lendemain de la chute de l’Union Soviétique. Comme le souligne le commentateur, il est un biais celui  du caractère très occidental du socialisme qui s’est effondré selon la formultaion classique… Et l’essor d’un marixme théorique plus ou moins détaché de la pratique politique appartient au monde occidental, en revanche ne faut-il pas pousser plus loin l’analyse sur l’impérialisme et interroger les expériences théorico-pratiques telles qu’elles ont continué et continuent à se développer dans les pays dits du Tiers Monde?  Rémy Herrera m’a annoncé un livre sur l’Amérique latine. Il est clair que nous n’avons pour le moment ici que du journalisme sur ces expériences qui mériteraient de donner matière à une réflexion plus poussée et dont nous avons un grand besoin. Cependant j’ai voulu vous exposer cette problématique parce qu’elle constitue le signe de la permanence d’une réflexion malgré ce que perry Anderson dénonçait comme la « pensée tiède » française qu’il opposait à l’effervescence intellectuelle des années soixante. Je voudrais également souligner que comme aux Etats-Unis ceux qui aujourd’hui semblent prendre le relais de la réflexion ce sont les universitaires, je vous en ai présenté quelques uns Judith Butler, Sassi Sasken, Mike davis qui n’est pas tout à fait un universitaire… Ils surgissent a contrario de l’anéantissement médiatique…Mais le problème est que leurs préoccupations et leurs enjeux sont ceux de l’Université sans parler d’un langage qui peut paraître abscon, alors que ceux qui tentent à leur risques et périls de continuer à participer à une pratique politique sont confrontés à des formes de stérilité qui n’ont guère évoluées ou à donner parfois en pure perte sans que l’on mesure ce qu’a pu représenter un tel don dans une période de terrible reflux, il ya eu une sorte d’histoire tragique qui elle aussi mériterait d’être contée…  j’ai voulu personnellement continuer à  faire le passage et je ne suis pas sûre que ce choix avait un sens… note de danielle Bleitrach

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Combien de liberté un homme peut-il supporter ?Pas beaucoup plus, mes chéris, pas beaucoup plus Par Joe Bageant*

La liberté existe sous de nombreuses formes en Amérique, et de nouvelles formes sont constamment créées. La dernière est d’être libéré de la sécurité financière de base. L’économie affaiblie a donné aux affairistes une excuse pour, comme ils disent, laisser partir les travailleurs. Ce qui sonne comme si les sociétés étaient en train de donner aux employés une sorte de liberté : Vas-y George, vingt ans au boulot c’est bien assez long, alors fiche le camp d’là. Fais-toi plaisir !
Par cette mesure, il n’y a jamais eu plus de gens libres. À présent qu’ils sont volontairement dégagés de leurs responsabilités professionnelles, des millions de gens sont libres de faire presque tout ce qu’ils veulent, aller pêcher — ou se mettre au banjo. Pour l’instant quatorze millions d’Américains se sont vu accorder la liberté, avec trois à quatre millions d’autres en attente d’être amnistiés avant que l’économie se stabilise, ce qui signifie que davantage de gens vont perdre leur boulot, mais à un rythme plus lent. Sur ces quatorze millions d’âmes libérées, six millions sont tellement libres qu’elles peuvent même emmener la famille en voyage autour du monde pour l’année, si elles le veulent. Elles n’ont plus besoin de se présenter au bureau (de pas) d’emploi parce que leurs droits ont expiré. Une petite suggestion pour leur voyage à l’étranger : rendez visite au gars en Asie qui a maintenant votre boulot. Avec un petit effort, je suis sûr qu’on peut passer par dessus les grillages d’acier surmontés de barbelés qui entourent le complexe de logement rattaché des employés de l’usine, dans la province de Sichuan(1).

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