Paru le Samedi 29 Mai 2010
PROPOS RECUEILLIS PAR BENITO PEREZ
ÉLECTION – Favori de la présidentielle, Juan Manuel Santos s’appuie sur le bilan social et économique d’Uribe. Mais celui-ci a moins lutté contre la pauvreté que contre ses indicateurs.
La politique sociale menée depuis 2002 par le gouvernement d’Alvaro Uribe peut se résumer par ce seul fait: il aura fallu attendre mai 2010 pour que Bogota présente enfin aux Nations Unies son «rapport périodique» (2002-2006) sur les droits économiques, sociaux et culturels. Pour Andreiev Pinzón, représentant à l’ONU de la plate-forme des ONG colombiennes, ce silence en dit long sur la crainte de voir divulgués les véritables contours du «miracle colombien», une combinaison de clientélisme et de loi de la jungle qui laisse une population appauvrie malgré des taux de croissance enviables. Revenu à Genève présenter le «rapport alternatif» des ONG (lire ci-contre), cet ancien élève de Institut de hautes études internationales et du développement (IHEID) exerce aujourd’hui en tant que lobbyiste des associations de droits humains auprès du Congrès des Etats-Unis à Washington.