Si on a bien compris ce que je subodore des événements : à savoir que l’impérialisme en lutte contre son déclin porte partout la guerre, le chaos comme le seul moyen de maintenir sa domination. Partout il crée des poudrières auxquelles il peut au gré des urgences vraies ou supposées mettre le feu. Diviser intérieurement les pays qu’il veut dominer, empêcher que se reconstitue des forces externes unifiées comme cela se voit actuellement au Moyen orient, au Tibet, en Colombie. Partout il trouve un pays qui par ses dissensions internes est devenu invivable pour sa population, il les exaspère, crée les antagonismes là où ils n’existent pas.
La seule réponse possible est la paix, faire la paix avec les valets, les vendus pour porter tous les coups sur l’imperialisme. Mais la définition de cet ennemi principal et le refus de la guerre a d’autres dimensions que dans ce texte de présentation des plus beaux discours de Robespierre, Slavoj Zizek explicite, texte dont je partage entièrement les propositions pour une « gauche radicale ». Nous sommes loin de la mollesse de la gauche anti-libérale, loin de la tiédeur d’une gauche anti-capitaliste qui n’ose même pas proposer les nationalisations… Si la Révolution française a pu être considérée comme la révolution qui met au pouvoir la bourgeoisie, ceux qui disent qu’elle a été inutile et que des réformes auraient suffit ne se trompent pas, la Révolution française, en particulier Robespierre et Saint Just sont allés infiniment plus loin, ils sont inassimilables par la bourgeoisie et il y a dans cette révolution une charge utopique, c’est-à-dire une promesse du passé qui exige encore et toujours sa réalisation.