Voici un texte que m’a envoyé en toute innocence un ami algérien qui ne l’avait même pas lu… J’ai décidé de le publier parce que je lui accorde la palme de la « connerie »: c’est une masse de ragots, les citations bibliques sont fausses, les faits historiques ne sont pas crédibles, c’est du pur délire, centrés sur la propension à la trahison des juifs, on se croirait déjà dans du Rosenberg, l’idéologue fumeux du III e reich. D’abord rapidement le contexte: il s’agit de 1898, l’affaire Dreyfus et le plein de la passion antisémite en France mais aussi la vague antisémite à Alger. Alors ce texte va raconter l’histoire des juifs en Algérie en insistant sur l’ignominie et la propension à la trahison de ce « peuple », mais dans ce délire on voit certains faits complètement trafiqués mais qui sont des points de capiton avec une autre histoire. J’explique par ailleurs ce contexte, mais je vous recommande la lecture de ce texte qui est exemplaire à plus d’un titre: si, comme je l’ai découvert dans une bibliothèque des pères blancs à Ghardaïa, il ne faut pas se raconter d’histoire, il y avait des traitements inégaux en pays musulman et le sort des pauvres juifs du MZAB m’est apparu particulièrement dramatique. Mais rien à voir avec la folie des terres chrétiennes et européennes, françaises en particulier. Surtout les juifs sont enquiquinés parce que non musulmans comme les chrétiens, alors qu’en occident il s’y mêle ce que vous trouvez dans ce texte: le complexe du goy.
C’est-à-dire la folie du complot… les juifs sont des êtres pervers qui mettent tous leurs dons et leurs capacités, leur fortune au service de l’oppression et du mal. Ils sont trés puissants et intrinséquement pervers. Leurs femmes sont de franches salopes, des diablesses…Cela me fait souvenir de ce Cubain qui me disait un jour « les françaises ont dit-on des secrets amoureux, elles sont uniques ». j’en suis restée baba en me demandant qu’elle était ma « spécialité »? Je dois dire que je finis par trouver toutes ces âneries à la limite du loufoque et pourquoi ne pas le dire assez flatteuses. Avoir tant de dons, tant de puissance, être cette tribu errante occupée à faire le mal finit par m’amuser et me plaire, tant qu’il n’y a pas la gestapo et la wermacht pour donner corps à ces fantasmes, cela n’est pas bien grave. A ce niveau l’antisémitisme devient gratifiant… Saus que l’on se demande réellement par quelle obstination ces gens là restent juifs et comme chacun sait « perseverer est diabolique »… Pour Sartre l’antisémitisme est une tentative pour valoriser la médiocrité en tant que telle, pour créer l’élite des médiocres. Pour l’antisémite, l’intelligence est juive, il peut donc la mépriser en toute tranquillité comme toutes les autres vertus que possède le juif. » La haine des juifs permet aux petits d’avoir l’impression d’être propriétaires, d’avoir quelque chose à défendre. « Puisque le juif veut leur dérober la France, c’est que la France est à eux » L’antisémitisme est un « snobisme de pauvre ». De plus l’argent étant juif, alors raison de plus pour le mépriser. En traitant le juif comme un être inférieur, j’affirme de la même manière que je suis supérieur à lui. J’appartiens donc à une élite. Ainsi par ses exemples, Sartre nous montre que l’antisémitisme n’est pas une simple opinion puisqu’elle engage la personne entière. « L’antisémite a peur de découvrir que le monde est mal fait : car alors il faudrait inventer, modifier et l’homme se retrouverait maître de ses propres destinées, pourvu d’une responsabilité angoissante et infinie. Aussi localise-t-il dans le juif tout le mal de l’univers. » Si les nations se font la guerre, ce n’est pas la faute du nationalisme, non c’est de la faute du juif. Le juif est libre « pour faire le mal, non le bien » Il possède le libre arbitre, non pas pour se réformer mais pour porter la responsabilité des crimes dont il est l’auteur. Le combat antisémite n’est pas la volonté de construire une société mais seulement de purifier une société déjà existante (à l’inverse de la lutte des classes). La lutte antisémite est donc basée sur le rejet d’une partie de la société non pas à cause de leur rôle social mais parce qu’ils sont (Juif). L’antisémite est donc un homme qui a peur, non pas des juifs mais « de sa conscience, de sa liberté, de ses instincts, de ses responsabilités, de la solitude, du changement, de la société et du monde ; de tout sauf les juifs. C’est un lâche. » Le juif n’est donc qu’un simple prétexte. « L’antisémitisme en un mot, c’est la peur devant la condition humaine ». L’antisémite est l’ennemi du juif et il le revendique. A l’inverse le démocrate est censé être l’ami du juif. En effet, celui-ci « ne connaît pas le juif, ni l’arabe, ni le nègre, ni le bourgeois, ni l’ouvrier : mais seulement l’homme. » Mais le problème c’est que l’antisémite veut détruire l’homme pour ne laisser subsister que le juif alors que le démocrate veut détruire le juif pour ne laisser subsister que l’homme, le démocrate reproche ainsi au juif de se considérer comme tel explique Sartre.
Mais ce texte présente un autre intérêt, il a le « mérite » de mêler la question de l’antisémitisme à celle du colonialisme, ce qui se passe à Paris avec l’affaire Dreyfus prend ici une autre coloration. IL prouve que la colonisation est bien un système, une machinerie infernale qui ne peut se terminer qu’en haine et en massacre puisque dans cette affaire il y a eu importation raciste en Algérie. Ici ce qui est repoussé par les colons et fils de colons, petits blancs, c’est le fait que les juifs algériens qui parlent arabe, qui ont toujours vécu avec les arabes puissent accéder à la citoyenneté française, en fait à travers le bon vieil antisémitisme, on traque l’indigène pour le surexploiter, pour lui voler ses terres. Le juif est l’indigène et le « concurrent ». Ce qui est en cause c’est le décret Crémieux qui leur accorde la nationalité. par parenthèse ce Crémieux-là était le cousin de l’avocat marseillais qui fut exécuté comme « communard », en fait parce qu’il était l’avocat des pauvres et des rebelles.Cela me confirme dans le fait qu’il n’y a pas de bonne colonisation et donc dans ma dénonciation de la situation coloniale qui s’est créé en Israël dont il faut libérer les juifs, les musulmans, les chrétiens, les athées ou tout autre catégorie.Cela dit honnêtement il y a une telle connerie intrinséquement perverse dans l’antisémitisme que je me demande si nous en serons un jour débarrassé, comme le disait Einstein, il y a deux choses que je sais infinies: l’univers et la bêtise humaine et encore, ajoutait-il, je ne suis sûr que de la seconde proposition. Mais regardez bien à quel point l’antisémitisme rappelle le sionisme que l’on tente d’inculquer aux enfants israéliens, il ne faut rien accepter de tout cela. JE VAIS PLUS LOIN: J’ACCUSE TOUS CEUX QUI SOUS DES FORMES DIVERSES UTILISENT L’ARGUMENT ANTISEMITE DANS LA QUESTION PALESTIENNE D’ETRE LES ALLIES OBJECTIFS ET PEUT-ETRE PAYES DES IMPERIALISTES OCCIDENTAUX, DES COLONISATEURS ET DE L’EXTREME DROITE ISRAELIENNE ET SURTOUT DES LACHES DIRIGEANTS ARABES TOUJOURS PROMPTS A TRAHIR LES PALESTINIENS DONT ILS ONT PEUR DE LA CONTAGION ET TOUS CES GENS LA MANIPULENT LES MASSES ARABES EN LEUR LAISSANT CROIRE QUE TOUT POURRA ETRE MEILLEUR QUAND LA TERRE SERA PURIFIE DES JUIFS. POUR EVITER LA LUTTE DES CLASSES? LA LUTTE ANTI-IMPERIALISTE: COMME LES NAZIS OU CES SINISTRES CONS DE 1898 QUI ONT PREPARE L’OAS. (note de danielle Bleitrach)
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31 mars 2009
Catégories : coup de gueule . . Auteur : Marc Harpon . Comments: 2 commentaires