Les manuscrits de 1844 sont une oeuvre de jeunesse, Marx y aborde l’économie politique, le communisme en humaniste, il pose à chaque détour de phrase la question : qu’est-ce que le capitalisme et sa science de l’enrichissement fait-elle de l’être humain? Sa pensée est d’une grande actualité puisqu’elle s’interroge sur la déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1793, qui portent une vision de l’être humain comme une « monade isolée repliée sur elle-même »et son fondement est donc le bellum omnium contra omnes, la guerre de tous contre tous, la concurrence. L’économie politique nie l’aliénation dans le travail, elle achète pour un temps déterminé, par contrat des hommes « libres », la vie humaine est un capital qui se vend, l’être humain est une machine à consommer… Cette aliénation teinte de son ether tous les rapports sociaux et parmi eux les plus génériques, celui de l’homme et de la femme…
Lisez ce magnifique texte sur la femme et relisez le texte de l’indien qui explique aux « patrons » de la « blanchitude » qui les humilient, les frappent, que ce qu’ils ne peuvent plus supporter c’est leur propre échec, de la société capitaliste occidentale, cette shizophrénie qui d’un côté prône l’idéal des droits de l’homme et de l’autre exploite. C’est pour cela que j’ai dit que Fourniret, le juge, l’époux qui voient dans la femme une membrane sur patte sont dans la haine des autres, comme d’eux mêmes, un échec terrible, la concurrence, la guerre de tous à tous, la concurrence. Honnêtement je ne crois pas qu’il faille abandonner le combat contre toutes les aliénations, le combat pour l’émancipation, mais il faut partir de la base, l’exploitation, la propriété privée, la concurrence , revendiquer l’émancipation des individus mais en sachant que leur essence est sociale.
Danielle Bleitrach