
source : Diffusion d’Information sur l’Amérique Latine
Le MST (Mouvement des travailleurs agricoles sans-terre) a vu le jour le 19 janvier 1984 [1]. La plupart des travaux universitaires portant sur le MST se sont concentrés sur l’étude de l’histoire et de la trajectoire du mouvement, ainsi que sur son impact sur la réforme agraire au Brésil. L’objectif de cet article est d’analyser la dynamique interne d’un assentamento [2] du MST, et sa coopérative collective, la COPAVI, dans le sud du Brésil. Notre hypothèse de départ est que la vie des militants dans ce monde social suit un projet de société bien déterminé suivi par le MST et incarné par les militants confirmés.
L’histoire de la COPAVI a commencé en 1993, lorsque 19 familles sans-terre ont occupé la ferme Santa Maria dans le nord-ouest de l’État du Paraná. Cette terre était une propriété de l’État, mais jusqu’alors elle était louée à un producteur de canne à sucre. Quelques mois après cette occupation, le gouvernement a accordé le droit de propriété aux familles et elles ont fondée une coopérative collective, avec des règles bien précises. Comme la coopérative se constitue dans un assentamento du MST et qu’elle est de type collectif, les espaces privés et collectifs réalisent une sorte d’intégration : les familles ont chacune une maison mais le petit-déjeuner et le déjeuner sont pris collectivement, dans un réfectoire. Les champs appartiennent à la coopérative et les militants doivent décider collectivement ce qu’ils veulent et comment y parvenir. En effet, les décisions relatives à la production, à la commercialisation et même à une partie de leur consommation (au réfectoire) ont pour but d’être prises collectivement. Lire la suite →
15 mai 2011
Catégories : Actualité, Amérique latine, Economie, Les laboratoires du changement social, Tiers-monde . . Auteur : Marc Harpon . Comments: Un commentaire