
Charles Hoareau envoie ce texte. Il le situe dans la préparation des élections municipales à Marseille et dans le prolongement de l’initiative de Venissieux.
Qu’est-ce qui me paraît intéressant dans la démarche proposée par Charles Hoareau et les Rouges vifs de Marseille ? Pour l’essentiel la manière dont est privilégié un programme qui s’oppose à la main basse sur la ville des capitaux, la vague de privatisation, le triomphe de la spéculation contre l’intérêt des habitants, qui à Marseille sont dans leur immense majorité des couches populaires. On veut les chasser du centre, les réduire dans des zones périphériques et Marseille qui est encore la ville de tous connaîtra alors la violence, la relégation des banlieues, c’est ça l’enjeu: le droit de vivre des humbles, des pauvres, des travailleurs et au-delà une société du « vivre ensemble ». Et le fait que les gens qui portent ce projet n’ont pas attendu les municipales pour mener cette bataille.
L’autre aspect tout aussi essentiel de cette démarche c’est qu’à Marseille les grenouillages ont commencé. Gaudin le maire UMP copie la tactique Sarkozy de « l’ouverture », les ralliements individuels de gens de gauche, Jean Noel Guerini, le président PS du Conseil Général, dont la réputation fleure le clientélisme, la brutalité et souvent le mépris des petits, s’impose comme candidat du PS. Il ne veut pas rallier les partis mais les individus et déjà certains parmi les communistes qui ont mené contre leur parti l’aventure Bové se rallient à « l’homme fort ». Le grand danger est de raisonner à partir des alliances de sommet autour d’hommes providentiels, que les appetits individuels l’emportent plutôt que les programmes, donc le texte de Charles Hoareau a le mérite de rompre avec cette démarche en disant ce qui nous préoccupe est le Marseille populaire, celui que l’on sacrifie, nous ne rentrerons dans aucune manoeuvre d’appareil, aucune aventure politicienne, ce que nous voulons c’est un projet que nous nous donnerons les moyens de défendre comme nous l’avons fait jusqu’ici dans toutes les luttes.
Partout se préparent dans des tractations diverses, le plus souvent politicienne les prochaines municipales, la gestion d’une ville, les choix sont essentiels et c’est cela qui partout doit nous déterminer. Ce qui se passe à Marseille se passe ailleurs, et nous pouvons à la fois lutter contre la politique de Sarkozy, contre sa méthode, et avancer vers une autre conception de faire de la politique. Je fais un rêve modeste et fou, qu’il se trouve partout des gens désinteressés qui refusent ces grandes manoeuvres où les appétits individuels se dissimulent derrière les étiquettes, où les ralliements derrière les plus brutaux préludent à l’abandon des projets puisque ce qui compte ce sont les hommes forts, leur publicité, leurs « équipes ». Allons nous en finir avec cette conception de voyou de la politique qui a permis l’election de Sarkozy, retrouverons nous le débat autour de notre vie, allons nous remettre le citoyen de la ville, le salarié, celui qui cherche un logement au coeur de la politique ? C’est cela qu’il faut apprendre à faire.
Il reste à penser un projet qui met la justice sociale, le droit à vivre ensemble en ville, dans la situation globale de la planète, un nouveau mode de vie là aussi plus juste et plus respectueux des ressources, mais le pas essentiel est fait, la justice et la démocratie. Je trouve et, c’est pour cela que j’ai choisi de le publier, que ce texte va dans le bon sens.
Danielle Bleitrach
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27 septembre 2007
Catégories : A Marseille... . . Auteur : Marc Harpon . Comments: Laisser un commentaire