Chávez en Irán: nous sommes en train de créer une nouvelle structure financière internationale

presidente_chvez1La Banque Binationale Iran-Venezuela ouvrira des bureaux à Caracas. Son siège principal à Teheran aura les capacité pour agir au Moyen-Orient, en Asie, en Europe.

Teherán 4 avril.- Le président de la République Bolivarienne du Venezuela,  Hugo Chávez, a signalé la création de la Banque Binationale Iran-Venezuela faisait progresser la création d’une nouvelle structure internationale qui laissera de côté les vices et les injustices du modèle capitaliste qui provoque l’exploitation des pays et les condamne au colonialisme.


« La Banque Binationale Iran- Venezuela est une banque avec la capacité d’agir aussi bien en Iran que dans tout le Moyen Orient,l’Asie et même l’Europe, aujourd’hui nous inaugurons son siège dans un édifice moderne de Téhéran, dont il partagera les  locaux avec la banque d’Exportations de l’Iran, et bientôt nous inaugurerons le siège vénézuélien à Caracas qui aura des ramifications dans quelques pays de l’Amérique latine « .

C’était l’information que le président Chávez a donné dans une  conversation qu’il a eu la nuit de ce vendredi avec la journaliste Vanesa Davies, par téléphone  depuis la capitale iranienne, dans le programme Contragolpe de VTV.

Après avoir été annoncé il y a trois ans, cette entité destinée à financer les projets de développement entre les deux pays doit ouvrir.

En revanche, c’est il y a presque dix ans que le président Chávez a proposé la banque du sud  « quand je me suis rendu compte que ce n’allait pas être une décision facile à mettre en oeuvre nous avons commencé à envisager une autre stratégie , c’est-à-dire mener l’affaire  avec des accords bi-latéraux. Avec l’Iran nous avons eu trois ans, cela  n’a pas été tout à fait facile, la langue, la culture, la partie juridique de chaque pays, des risques, l’impérialisme qui guette toujours, mais est née la banque  Vénézuélienne – Iranienne, comme une partie des réseaux de banques et de fonds qui forment déjà la banque  du sud du monde « .

Le mandataire vénézuélien a admis pour la Banque du Sud, « avait été une proposition faite ingénument, je croyais que nous allions nous réunir vingt ou dix présidents de l’Afrique, de l’Amérique latine ou de l’Asie, (…) mais nous avons été confrontés à trop de sabotage, des infiltrations d’ennemis, une incompréhension, beaucoup de bureaucratisation et de tecnicisme, mais déjà nous nous sommes mis d’accord, la dernière réunion est été à Caracas, Alí Rodriguez l’a présidée , certains problèmes techniques ont trouvé des solutions, surtout les méthodes de comptabilité. »

« Dans un temps bref,  nous créerons la banque russo- vénézuélienne, mais déjà     le Fonds de Financement Stratégique Chinois Vénézuélien fonctionne comme la Banque de l’Alba qui fait des opérations trés modestes sur le plan financier, parce que c’est une banque trés modeste, mais c’est ainsi que les choses naissent,    comme un enfant naît, comme une petite plante de maïs naît ».

Le Président  Chávez a expliqué que  tout ceci  “forme une partie d’un réseau et d’une stratégie conçue depuis le  Venezuela, c’est une affaire importante parce que nous sommes en train de créer une nouvelle structure financière dans le monde ».

 » De cette manière nous accomplissons l’exorde de Simon Bolivar quand il a exigé:  ‘ Créer un nouvel ordre ou tout ne sera que chaos ‘. Si nous ne le faisions pas nous aurions un nouveau colonialisme, cela n’aura pas lieu, nous ne pouvons pas laisser à nos enfants et petits enfants un nouveau colonialisme, Nous créons le monde libre » », a-t-il ajouté.

Le chef d’État a aussi informé que son homologue iranien Mahmud Ahmadinejad visitera le Venezuela en mai prochain, « hier il y a eu accord pour donner une nouvelle impulsion aux relations (…) nous avons décidé de créer une entreprise mixte minière pour se faire et nous allons signer un document lors de la venue du président  Ahmadinejad au Venezuela”

Nouvel ordre monétaire

Le président Chávez a de surcroit réfléchi  au sujet de la crise mondiale du capitalisme et il a dit que le récent sommet  du G-20 n’est pas la meilleure issue à  cette situation provoquée par les vices d’un modèle qui ne cherche qu’à bénéficier aux pays riches.

« Les actions du capitalisme vont finir d’ enfoncer le monde », a-t-il dit après avoir félicité les initiatives de la Chine et de la Russie en vue de créer une alternative au dollar comme cadre référentiel pour les réserves internationales.

Ce serait positif « pour que le joug du dollar nous soit retiré, les EU avec du papier ont acheté par ce moyen le  monde , c’est irresponsable en matière d’économie mondiale. »

« Ils (G20) ont décidé de donner plus de pouvoir au Fonds monétaire international (FMI) nous croyons qu’il faut l’éliminer. Ils ont décidé d’injecter des ressources, une quantité horrible, dans le FMI qui est l’instrument grâce auquel sont imposées des conditions perverses aux pauvres pays du monde pour garantir les intérêts de l’oligarchie financière internationale ».

« Ils sont les causes de cette tragédie.  Comme la Banque mondiale également. 
De plus, « ils décident de donner malheureusement plus de pouvoir à l’Organisation Mondiale du Commerce et à ses politiques néfastes du commerce libre qui mettent en concurrence les pays les plus puissants du monde avec les plus pauvres ».

relevé sur aporrea, traduit par danielle Bleitrach

Emission de TVT avec Walter Martinez le 3 avril, pris en note et traduit par Fausto Guidice (1)

– Voyage au Japon. Après Téhéran, Chávez se rend à Tokyo. Le Japon, explique-t-il, est un consommateur de millions de barils de pétrole et représente l’une de grandes puissances économiques de la planète. Le Veneuzela a essayé de développer les relations avec lui depuis 10 ans, mais l’Empire avait mis des bâtons dans les roues. Le Veneuzela et le Japon vont signer un accord energétique qui débochera notamment sur des investissements japonais dans l’exploitation du gisement pétrolier du bassin de l’Orénoque, l’un des plus importants du monde.
– Voyage en Chine. Après Tokyo, Pékin. « La Chine », dit Chávez, » est la grande puissance économique du XXIème siècle. Les liens avec elle sont d’une grande importance géostratégique. Nous allons renforcer les liens avec la Banque d’investissement chinoise, qui est la plus grande banque du monde. Elle va investir 4 000 millions de dollars au Venezuela. »
– Vers la nouvelle monnaie mondiale Puis Chávez enchaîne sur le thème principal qui lui tient à cœur : la création d’une nouvelle monnaie mondiale : « Au sommet du G20 à Londres, la Russie et la Chine ont proposé la création de cette nouvelle monnaie mondiale. Obama leur a répondu que ‘le dollar est la monnaie du futur’. Mais ça n’est que la monnaie de l’Empire. Nous allons changer ça. La nouvelle monnaie mondiale a déjà l’appui de la Russie, de la Chine, de pays d’Afrique et du Moyen-Orient. Cette nouvelle monnaie va finir par s’imposer, même si cela ne plait pas à Washington, Londres et Bruxelles. Cette utopie tricontinentale est en voie de réalisation. Lorsque j’en avais aprlé il y a dix ans au président chinois Yang Zhe Min, il l’avait répondu, en bon Chinois : ‘Commençons par les petites choses’. Moi, évidemment, en bon Sudaméricain, je pratiquais l’utopisme magique, dans l’esprit de Bolivar quand il disait : ‘faisons le chimborazo*’

Le rêve est en train de se réaliser, pas d’en haut, ni au sein de l’ONU, ni au sein du G77, ni même au sein des Non-Alignés, qui vont se réunir au Caire en juillet prochain. Non, ça va se faire depuis le bas, par des accords bilatéraux, trilatéraux, au sein des groupes régionaux du bloc latinoaméricain, du bloc africain, moyen-oriental, asiatique. Cette monnaie va se créer comme un réseau de nouvelles monnaies d’échange régionales. Nous allons lancer incessamment le sucre, la nouvelle monnaie sudaméricaine, au sommet de l’ALBA qui va avoir lieu à Caracas après la Semaine sainte. Ce sera un système régional de compensation des échanges.

L’Iran et le Venezuela travaillent sur une monnaie d’échange entre eux. La Chine et la Russie ont la possibilité de créer une monnaie de réserve. Comme disait Victor Hugo : ‘Il n’y a rien de plus puissant que l’idée dont le temps est arrivé.’

En 2000, à New York, j’avais été nommé coordinateur d’une des cinq tables continentales du Sommet du millénaire. Et je me souviens de cette phrase historique prononcée par Fidel, qui y participait : « Jamais dans le monde, les grands problèmes n’ont été résolus autrement qu’au prix de grandes crises ». Ce fameux « Nouvel ordre international » dont a commencé à parler dans les années 70, est en train de se mettre place, pas d’en haut mais d’en bas. »

Enfin, Chávez déclare qu’il attend de voir ce qu’Obama aura à dire aux nations américaines lors du 5ème Sommet des Amériques, à Port-of-Spain du 17 au 19 avril : « Je suis le premier à désirer un changement dans les relations entre le Venezuela et les USA, dans le respect mutuel. »

Cette  deuxième partie dont chacun notera l’élégance de la traduction par rapport à la mienne est l’oeuvre d’un expert Fausto Guidice, membre  de Tlaxcala , le réseau de traducteurs pour la diversité linguistique. Il s’agit de notes prises à  partir d’un entretien téléphonique avec Walter Martínez, l’animateur de l’émission Dossier du Canal 8 de la Venezolana de Televisión , depuis Téhéran, le 3 avril. Ces notes résument les  les propos de Chávez lors de l’émission. Celui-ci a expliqué  l’enjeu « géostratégique de haut vol » de ce voyage, effectué à bord d’un avion cubain prêté par Fidel et Raúl Castro – comme il le raconte dans l’entretien – après que l’ avion présidentiel eut subi une avarie à cause d’un oiseau (un perroquet) qui s’était introduit en plein vol dans un des moteurs de l’avion.

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