L’ANNEE DU RAT par Jacques Richaud

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Je suis allé à la poste acheter des timbres. Le panneau offrait les planches de l’édition 2008 en hommage au Nouvel an chinois :  » L’année du rat « . Un sympathique rongeur grignotait quelques fruits d’une grappe mal identifiée, allégorie mystérieuse peut-être de cette année ou la Chine investit ses « fonds souverains  » partout dans le monde, en même temps que dans l’inconscient collectif elle alimente une crainte de l’occident de se faire croquer par elle…J’ai acheté deux plaques.
 » L’année du rat  » m’interpelle, elle succède à l’année du cochon qui illustrait bien l’extension de la pornographie dans nos mœurs, je veux ici parler de nos mœurs politiques, médiatiques et philosophiques occidentales…Ces mœurs qui m’avaient fait écrire « Avec lui (et avec nous ?) tout devient possible  » (1)

Je me suis demandé ce qu’évoquait pour moi « le rat  » ? Chacun peut se poser cette même question, vous comprendrez vers la fin pourquoi. Cette interrogation à peine posée a explosé dans mon esprit l’évidence de la conjonction du choc de plusieurs images. Ces images qui font notre « subjectivité  » et jouent un si grand rôle dans ce que nous pensons encore être notre « objectivité « .
MON « rat  » A MOI :
La première image forte, très forte, inscrite depuis mon enfance est celle-ci :  »  Le matin du 16 avril, le docteur Bernard Rieux sortit de son cabinet et buta sur un rat mort, au milieu du palier…  » Ainsi débutait « LA PESTE  » d’Albert CAMUS, qui depuis ma première lecture adolescente me fit lier cette image du « rat mort  » au péril qui s’annonce et que personne ne veut identifier…

  » Ils sortent, on en voit dans toutes les poubelles, c’est la faim !  »  dit un passant dans le premier chapitre…En quelques jours l’horreur couvre la ville et deviendra révélatrice de l’immense diversité des comportements humains ; grandeur ou misère, héroïsme ou lâcheté, tourbillon de nos imprévisibles attitudes…

La « peste noire  » d’Oran était bien sur aussi l’allégorie de la « peste brune  » qui ravageait l’Europe. Le « rat mort  » de Camus signait déjà la venue de la « bête immonde  » de BRECHT, celle que l’on combat ou que l’on flatte selon son courage et selon sa perception du péril…Depuis cette lecture je savais que la vision du « rat mort  » recense nos conduites et qu’il ne suffit pas de pousser la bête vers l’égout, sauf à consentir y sombrer un jour aussi. Sale rat !
J’ai bien sur croisé d’autres rats dans ma vie, si j’ose m’exprimer ainsi, aucun n’a éffacé cette image primitive de l’indice du mal, image aveuglante dans son évidence, décrite par CAMUS :
Il y eut pendant mes années de jeunesse marseillaise et vers la fin de la guerre d’Algérie cette insupportable contamination du langage de certains pieds noirs ou militaires qui réduisaient un peuple à quelques invectives infâmes ; les « fels  » (fellaghas), mais aussi les « bougnouls  » ou les… « ratons « . J’avais déjà lu Camus et Frantz Fanon et ces mots me donnaient la nausée…J’y pensais encore récemment lorsque le maire socialiste de Montpellier parlait des « sous-hommes  » que représentaient à ses yeux les « harkis « …(2 ) Ce raton là était le « rat  » de notre mémoire coloniale, miroir de notre abjection qui ronge encore les esprits dérangés d’une partie de notre classe politique.
En 1972 dans le Nord du Cambodge ravagé par le napalm et les cratères géants causés par les B 52 US j’ai vu une meute de rats dévorer un cadavre d’enfant sur le bord d’une rizière ; cela ne s’oublie pas…Je me souviens d’avoir eu la pensée que les « rats  » de Camus avaient le dernier mot lorsque ce sont les hommes qui répandent la peste. C’était quelques semaines à peine après avoir entendu sur radio Pékin que nous écoutions dans le bloc opératoire en permanence à Phnom Penh la retransmission et la traduction du général en chef US Westmoreland annoncant la reprise des bombardements sur Hanoï et Haïphong qui devaient  » Renvoyer le Viet Nam à l’âge de pierre… « , les infirmiers pleuraient…Les rats volaient à douze mille mètres d’altitude…
Plus tard il y a eu la bande dessinée de Art Spiegelman « Mauss « , superbe travail ou le « rat persécuté  » incarnait un peuple exterminé par des « chats bourreaux  » dans l’indifférence ou la complicité de « porcs  » qui ressemblaient à nous tous même si certains voulurent croire qu’il ne s’agissait « que  » de polonais. Le « rat  » remontait comme la face la plus obscure de notre récent passé, révélatrice du regard que nous avions osé porter sur d’autres hommes et d’autres femmes…
Il y eut aussi cette autre BD dans Charlie Hebdo ou le « rat  » pendant des mois représentait le nabot de l’extrême droite (3). Ces caricatures ne resteront pas dans la postérité, ce rat qui était censé nous faire rire nous empêchait de voir que les matins bruns s’annonçaient et que le score de 2002 était devenu possible, avant que les idées de l’infamie soient reprises par le futur candidat qui nous gouverne désormais. Ce rat là nous indique qu’il aurait mieux valu ne pas en rire…
Tout récemment un candidat UMP à la mairie du XIX arrondissement de Paris mène campagne sur le thème de « la peur des rats « , son tract distribué à 90.000 exemplaires reprend des témoignages :  » Les rats prolifèrent « …Sans prétendre faire une psychanalyse à deux balles il est permis de s’interroger pour savoir si la santé publique est en cause ou l’allégorie d’un fantasme plus grave…(4) Mais on peut sourire en pensant à la maladresse de ce valet de l’UMP, peu après la parution du livre de Badiou qui reprend la figure du « rat  » pour une démonstration singulière…
Le dernier « rat  » de ma mémoire est en effet celui décrit par Badiou et seuls peuvent comprendre ceux qui ont lu son dernier livre (De quoi Sarkozy est-il le nom ? ) …Toujours en librairie pour les retardataires, ils ne le regretteront pas. De ce rat là nous avons déjà beaucoup parlé ici et une vidéo est disponible consacrée à l’auteur (5)
Mais ce rat là a su trouver la dérisoire parade censée le protéger du regard que nous porterions sur lui après avoir lu Badiou ; ce fut l’épisode Mickey et Minnie dans un parc d’attraction…Le Mickey emblème d’un univers factice n’est qu’un petit rat sympathique, il nous invite à regarder battre les cils de Minnie pour oublier l’ombre de Picsou qui dirige le monde…De cela aussi Danielle nous a parlé sur ce blog (6). Ce « rat Mickey  » est une insulte faite au peuple qui croyait avoir élu un président et retrouve un animateur de parc d’attraction ; mais attention on visite désormais aussi les abords de Guantanamo comme un parc d’attraction comme les autres…
Alors, après tout ce remue-méninges dans les abysses de ma subjectivité, je crois encore que « l’année du rat  » sera une année déterminante pour notre univers collectif, omniprésente image de nos noirceurs.
L’ANNEE DU RAT ?
Peut-être que le « rat  » sera « homme de l’année  » en UNE de quelque prestigieux magazine…Pourquoi pas, si « tout devient possible  » ? Nous risquerions alors d’oublier qu’il peut aussi propager la peste, noire ou brune, comme dans le siècle tragique dont nous ne sommes sortis que pour oublier ce qu’il aurait pu nous enseigner…
Certains objecteront que toute cette digression est malvenue car l’année du rat est celle de la Chine et rien que de la Chine ; et que notre subjectivité ne saurait être influencée par quelque fantasme que ce soit…Voilà qui est rassurant !
Ce blog a beaucoup contribué déjà à nous faire mieux comprendre cet « Empire du Milieu  » dont « les ancêtres construisaient déjà des palais, quand les nôtres cherchaient encore des glands dans la forêt « , pour citer maître Vergès dans une de ses plaidoiries en défense de militants asiatiques anticolonialistes…

Tout ce qui a été écrit ici sur la Chine est accessible dans la marge à la rubrique Chine, mais soyons sympa en remettant ici tous les liens directs avec ces articles :
Quand la Chine renfloue Wall Street https://socio13.wordpress.com/2007/12/21/nouvelle-quand-la-chine-renfloue-wall-street/#comments

Comment pouvons nous analyser le monde qui nous entoure… https://socio13.wordpress.com/2008/01/14/comment-pouvons-nous-analyser-le-monde-qui-nous-entoure-et-auquel-nous-participons-totalement/#more-943

Quelques nouvelles crédibles de la Chine https://socio13.wordpress.com/2008/01/13/quelques-nouvelles-credibles-de-la-chine/#more-936

La Chine bloque un porte avion américain, tension dans le pacifique https://socio13.wordpress.com/2007/12/18/la-chine-bloque-un-porte-avion-americain-tensions-dans-le-pacifique/#more-893

Est-ce que les Chinois sont des menteurs ? https://socio13.wordpress.com/2007/11/24/est-ce-que-les-chinois-sont-des-menteurs/#more-750

L’organisation de coopération de Shangai et la crise du capitalisme. https://socio13.wordpress.com/2007/11/10/lorganisation-de-cooperation-de-shangai-et-la-crise-du-capitalisme/#more-604

Le parti communiste chinois. https://socio13.wordpress.com/2007/10/08/le-parti-communiste-chinois/#more-525

Chine, le syndicalisme et les droits syndicaux. https://socio13.wordpress.com/2007/10/08/chine-le-syndicalisme-et-le-parti-communiste/#more-506

La Chine reste un pays sous-développé, les problèmes dans les zones rurales. https://socio13.wordpress.com/2007/10/04/la-chine-reste-un-pays-sous-developpe-les-problemes-dans-les-zones-rurales/#more-501

La réforme chinoise dans l’industrie. https://socio13.wordpress.com/2007/10/03/la-reforme-chinoise-dans-l%e2%80%99industrie/#more-492

La Chine s’est mise aux fonds souverains. https://socio13.wordpress.com/2007/09/30/la-chine-s%e2%80%99est-mise-aux-fonds-souverains%e2%80%a6/#more-486

La guerre sans règles développée par les théoriciens militaires chinois contre la puissance étasunienne. https://socio13.wordpress.com/2007/09/26/la-guerre-sans-regles-developpee-par-les-theoriciens-militaires-chinois-contre-la-superpuissance-etasunienne/#more-464

Samir Amin : LaChine, le socialisme de marché, étape dans la longue transition socialiste ou raccourci vers le capitalisme ? https://socio13.wordpress.com/2007/08/18/samir-amin-la-chine-le-socialisme-de-marche-etape-dans-la-longue-transition-socialiste-ou-raccourci-vers-le-capitalisme/#more-358

Nous voici avec un programme de lecture d’une richesse incroyable ; mais ces textes ne nous diront pas tout.

La Chine traverse une période de son histoire faite d’accélération et d’une confrontation avec le monde global dont aucune page n’est encore sûrement écrite.
C’est dans nos « représentations  » de la Chine que se joue aussi l’avenir de nos relations .et peut-être la paix du monde. Pour une large part de l’occident populaire 2008 sera l’année des « jeux olympiques en Chine  » ; et le pire est déjà à prévoir en ce qui concerne l’éclairage que nos médias porteront sur la Chine et sur son peuple. Pour l’occident de la finance, 2008 est l’année de l’injection massive de « fonds souverains  » dans nos économies avec une vague crainte d’arrières pensées encore inavouées. Pour les « maîtres du monde  » et du capitalisme international sous hégémonie US, la Chine est clairement un péril qu’il conviendra un jour de contenir en le rattachant explicitement à « l’axe du mal  » pour justifier peut-être un jour le pire ; sont dénoncés déjà les relations avec le Soudan et avec l’Iran qui préparent cette étape que la crise financière oblige à retarder un peu.

De la Chine réelle nous savons bien peu. Mais nous percevons les défis relevés par ce géant confronté à l’exigence de son développement, à des préoccupations environnementales à des échelles inconnues chez nous, à des besoins énergétiques insatiables, à des migrations internes immenses secondaires aux contraintes économiques ou à la construction du barrage des trois gorges qui est aussi le plus grand de l’histoire de l’humanité. Nous savons aussi la maturité d’un peuple qui atteint désormais la perception claire des inégalités et des phénomènes d’exploitation avec la pression sociale qui en découle nécessairement. Nous savons aussi que ce milliard d’êtres sait les gigantesques efforts effectués et sacrifices consentis pour sortir de la féodalité en moins d’un demi-siècle. Nous savons aussi l’emprise d’un régime sécuritaire impitoyable pour ses opposants. Le contrôle d’Internet et des blogueurs arrêtés en nombre signent la crainte d’une révolte populaire facilitée par l’information diffusée sur ces réseaux. Nul ne sait encore dans ce peuple encore majoritairement précaire l’incidence que pourra avoir le caractère désormais public de la constitution de ces fonds souverains gigantesques qui sont une masse énorme de richesse accumulée et donc non investie dans l’amélioration du sort du plus grand nombre ? Dans les années 90 certaines grèves en Mandchourie touchaient plus de dix millions de prolétaires…Chiffre vertigineux pour nous . Dans la province de Guangdong autour de Canton des intempéries majeures isolent des centaines de millions d’habitants et font imposer une restriction au déplacement de vingt-six millions d’ouvriers qui souhaitaient retourner dans leur famille fêter le nouvel an chinois (le 7 février)…

L’année du rat commence sous le signe de la grogne populaire et peut-être la proximité des « jeux  » imposera des mesures disciplinaires dont la tolérance peut s’avérer difficile pour le peuple. De nombreux militants ouvriers ou intellectuels sont déjà en détention. L’écrivain Lû Geng Song a été arrêté l’été 2007 pour avoir réclamé la dépolitisation de l’armée. Un manifeste a déclenché l’arrestation de l’un de ses auteurs Hu Jia qui s’adressait aux occidentaux « La vraie Chine avant les jeux  » incluant « Lorsque vous viendrez à Pékin pour le JO vous verrez des gratte-ciel, des avenues dégagées…une foule de gens enthousiaste. Vous n’apprendrez probablement pas que les fleurs, les sourires, l’harmonie et la prospérité poussent sur l’injustice, les pleurs, les emprisonnements, la torture et le sang…Nous croyons que la connaissance de la vérité est la première étape pour résoudre le problème  »

Là bas aussi la diversion tente sa chance, le Disneyland de Hongkong voudrait transformer « l’année du rat  » en « year of the Mouse  » pour la promotion de Mickey qui de Paris à Pékin a bien vocation à endormir les foules…

Pour les Chinois le « rat  » est travailleur, ambitieux et énergique, il surmonte les obstacles, c’est aussi lui qui amenait les animaux au banquet de l’empereur de jade…

Toute la Chine fête l’année du rat dans la tension d’un monde en crise qui aura eu aussi pour effet de révéler à un milliard de chinois l’étendue de la « dépossession  » qui a permis la constitution des « fonds souverains « …Qui peut prédire une année paisible ? Qui peut prédire aussi le jugement que porteront de telles masses humaines sur « les lois du marché  » et sur « l’économie capitaliste  » qui les inspire ?
L’année du rat nous indiquera à la plus grande échelle qui ait été jamais observée si le modèle économique si bien décrypté par Samir Amin dans ses ambiguïtés peut entraîner l’adhésion d’un peuple ou son rejet. Ceci n’est que l’affaire des Chinois eux-mêmes.

Ce qui nous concerne nous c’est le risque d’une diabolisation de la Chine, l’émergence d’un nouveau « péril jaune  » qui, usant comme toujours de la dénonciation d’atteintes aux droits de l’homme ou de collusion avec d’autres « état- voyou « , tenterait de nous entraîner dans la stigmatisation d’un peuple entier rattaché déjà par certains stratèges néoconservateurs à l’axe du mal. Soyons vigilants à déceler la propagande qui va se déchaîner, passé peut-être le temps de la « trêve olympique « , contre le plus puissant des pays émergents qui aurait même l’arrogance de se réconcilier avec l’éternel allié des USA que représentait l’île de Taiwan, faisant perdre à l’empire peut-être demain sa tête de pont aux frontières du continent.
Alors oui, l’année du rat sera bien l’année de la Chine. Mais elle peut devenir celle des manipulations et de tous les dangers. Un peuple de paysans et de prolétaires construit son avenir au prix de sacrifices immenses, ne demandant qu’à s’émanciper sur sa propre terre. Conservons du « rat  » l’image positive et non-malveillante que les Chinois eux-mêmes lui donnent, la paix peut en dépendre.

Jacques Richaud 1 février 2008
 

(1) Avec lui (Et avec nous ?) tout devient possible ? https://socio13.wordpress.com/2008/01/10/jacques-richaud-avec-lui-et-avec-nous-tout-devient-possible/#more-918

(2) Georges Frêche, depuis exclu du PS mais dont l’investiture pour les prochaines élections sénatoriales est en débat.

(3) Bruno Mégret était le « modèle  » de ces caricatures virulentes.

(4) L’actuel maire PS Roger Madec se déclare atterré. Il est rappelé que l’utilisation politique des « rats  » fut au cœur du vocabulaire de la propagande antisémite, sur les deux rives du Rhin.

(5) Vidéo d’Alain Badiou : http://www.dailymotion.com/relevance/search/Alain+Badiou/video/x3g4kl_csoj-alain-badiou_newsv

(6)Nicolas et Pimprenelle, dormez bien les petits . https://socio13.wordpress.com/2007/12/18/nicolas-et-pimprenelle-dormez-bien-les-petits/#comments
 

13 commentaires

  1. Jacques il faudra que tu m’apprennes comment on crée un lien, parce que tu as oublié un texte, celui de José Egido sur le virage à gauche du gouvernement chinois. Il s’est passé cette année par rapport aux interrogations fondamentales de samir Amin quelque chose d’essentiel qui est le congrès du parti communiste chinois (tu as également oublié un texte là-dessus), et c’est la tendance que par commodité je dirais de gauche qui a gagne comme l’annonçait José Egido dans son intéressant article.
    Tu as raison notre rôle essentiel dans ce blog est de demonter les idées reçues. c’est pour cela qu’il était important de bien lire l’article sur les fonds souverains et de voir que ces fonds souverains ne représentent qu’une infime partie par rapport aux fonds spéculatifs trés dangereux, et que les fonds souverains chinois ne sont eux-mêmes que pas grand chose par rapport à ceux des emirats ou de Singapour.

    Si tu lisais bien l’article tu comprendrais ce que sont ces fonds souverains, cela t’éviterais de dire qu’ils sont « volés » au peuple. D’abord il faut savoir qu’en constituant une importante trésorerie de devises étrangères, de dollar en particulier, la Chine comme la plupart des pays sous développés se prémunit contre le principal danger, celui des capitaux volatiles qui peuvent détruire un pays, les jeux à la Soros, l’Inde qui a d’autres avantages que la Chine n’a pas risque gros parce qu’elle n’est pas assez protégée de ce côté là. C’est donc le caractère parasitaire du capital qui oblige un pays comme la Chine de prévoir l’endiguement. Autre caractéristique désormais la Chine a assez de réserve pour faire face aux spéculations, à la capacité occidentale de déporter sa crise ailleurs et elle veut utiliser les capitaux autrement, les fonds souverains ne sont pas enlevés aux peuples ils peuvent être au contraire le moyen d’une redistribution et leurs profits être ré-investis dans le développement endogène à l’inverse des fonds spéculatifs. Tout dépend de la politique menée. regarde la première chose qu’a fait Evo Morales, la main mise sur ce que détenaient les banques espagnoles pour en faire la base d’une retraite gérée par l’Etat.

    Il y a des milliers d’autres choses à dire sur l’immense Chine, sur ce qui est tenté par ce peuple magnifique et honnêtement je n’ai vraiment pas envie de reprendre ne serait-ce qu’une infime partie de ce que dit la presse occidentale sur le sujet, j’ai mieux à faire pour tenter de faire comprendre le combat de titan et les contradictions réelles… Je trouve et je te le dis en toute amitié que tu ferais mieux au lieu d’aller chercher ce qui se dit dans ce domaine d’aller jusqu’au bout de l’apport de certains articles ici parce que cet article sur l’année du rat au demeurant sympathique peut aussi être dans sa construction interpété comme le ni-ni que je déteste tant… En gros tu debutes sur le fascisme qui nous menace tous et de la tu arrives sur la democratie en Chine. Comme le lecteur n’est pas attentif et a survolé ton texte comme toi-même celui sur les fonds souverains et les autres, il en garde l’impression dominante. Non pas l’idée qu’il faut défendre la Chine contre les interprétations fausses mais qu’il y a aussi en Chine le danger de fascisme, l’absence de liberté.

    Par parenthèse j’en ai réellement marre de ce pseudo-consensus contre le « fascisme » d’abord parce qu’il permet de tout nous faire avaler, ensuite parce que j’ai tenté de le démontrer en référence à pasolini, le fascisme qui s’annonce s’il conserve les traits autoritaires au profit du capital ne ressemblera en rien à celui que parodie Le Pen… A force de crier au loup et de se ranger sous la bannière de la « démocratie occidentale » qui n’est plus que l’oppression électorale de la majorité on aboutit à ce que l’on prétend éviter…

    Je crois que cela vient du déséquilibre de l’article, tu aurais du pousser jusqu’au bout l’analyse de ce qui produit le fascisme, ce n’est pas une question de moeurs, sarkozy n’est qu’un paltoquet qui est déjà en train de déplaire aux patrons du quatre quarante, aux maîtres de la Bourse. Il faut aller au coeur, celui du capital et alors on comprend que la Chine ne cesse de se défendre, de voler son dévelopement à l’abomination qui produit les fascisme, elle se bat et est obligé à une certaine discipline…

    Si tu as la patience lis le dernier volet du texte de Fidel ‘(Lula IV) tu verras là quelqu’un qui ne se contente pas de penser en surface mais qui réserve ses forces à être la sentinelle. il vaut mieux quelquefois lire bien un texte comme cela que vingt cinq d’une presse sotte et supericielle ou de sites où un clou chasse l’autre. Je vois se construire une pensée sans synthèse, chaque connaissance crée une strate sans rapport avec l’autre et ce d’autant plus qu’il n’y a pas de combat pour unifier ces connaissances, leur donner un sens. Tout cela est éclaté, la seule chose qui crée l’unité devient celui qui parle, son implication souvent plus morale que politique. Fidel est préoccupé d’un peuple, il est en symbiose avec lui et à travers ce peuple il a toujours été d’abord dans les non alignés, dans le tiers-monde et à travers cela il rejoint l’humaine condition. Nous en occident nous faisons l’inverse, notre vision personnelle sous couvert d’humanisme s’impose à une humanité dont nous ignorons tout. ici, toi , moi et bien d’autres nous tentons une autre approche, c’est difficile.

    C’est pour cela qu’il m’arrive d’être desespérée pas parce qu’on ne lit pas ce que j’écris mais parce que souvent on raconte n’importe quoi et on tombe alors dans le « démocratisme » occidental… C’est un problème de fond, il faut beaucoup travailler pour vaincre les idées dominantes. Nous sommes si peu nombreux et nous avons si peu de moyens à notre disposition que parfois je me sens écrasée et je me roule en boule comme le hérisson, mais je crois qu’il est important que nous posions comme tu viens de le faire et comme ma réponse tente de le faire d’exposer ce que nous percevons. Le tout est de ne pas oublier le but: le changement de société.

    danielle Bleitrach

    Un mot encore: tu as raison, en ce moment même la Chine traverse une terrible épreuve avec le froid. depuis quelques jours j’ai envie d’en parler parce que cela permet de comprendre pas mal de chose sur la mobilisation énergétique du pays, le travail dans les mines, les provinces qui s’industrialisent. je lis au même moment un article russe qui explique que le commerce sino-soviétique est en train de prendre une allure coloniale et que la Russie pourtant en a plus besoin que la Chine parce que autrement c’est la dépendance à l’Europe, et la Chine peut se passer de l’énergie russe puisqu’elle a le charbon. Il y a toute une partie de la planète qu’il faut comprendre, connaître et arrêter nos simagrés de colonisateurs.

  2. La question n’est pas de choisir entre fascisme ou démocratie. L’excès de démocratie, c’est exactement la définition du fascisme. Comme dit Jean-Paul Brighelli ( http://bonnetdane.midiblogs.com/ ), «il va falloir choisir entre plus de république ou plus de démocratie» :

    « Le problème est particulièrement bien posé — au sens pur du mot problème : les deux solutions s’excluent l’une l’autre.
    Si je glose un instant sur les deux termes de la problématique — démocratie ou république —, je vois d’un côté la prédominance de l’individu, qui risque d’être la « prédominance du crétin », comme disaient Fruttero et Lucentini, mais qui offre à chacun la chance, et le risque, d’aller au bout de sa liberté — quitte à sombrer, tous ensemble, dans un cloaque d’avis contraires, de velléités intempestives, de communautarismes émiettés, et, à terme, de tentations hégémoniques ; et de l’autre, un modèle limité dans ses ambitions, mais certainement efficace — au moins pour ceux qui ont l’opportunité d’user de la méritocratie républicaine au mieux de leurs capacités et de leurs intérêts.
    Contrairement à ce que l’on peut penser quand on est demi-habile, il n’y a pas de compatibilité possible. La République a mis longtemps à émerger, du magma de quatre révolutions, de 1789 à 1871. Quand Ferry (Jules !) donne aux hussards noirs la mission de contrecarrer l’enseignement doctrinal de l’Eglise, la « Gueuse », comme disaient les royalistes, n’est pas bien certaine de survivre. Elle a eu besoin de l’affaire Dreyfus pour être sûre de son bon droit. La loi de 1905 précède à peine la réhabilitation du capitaine.
    C’est dire que la République, forgée dans l’adversité, survivante de deux guerres mondiales, a le cuir et les manières rudes. Elle trie volontiers. Elle fait peu de cadeau. Mais elle a mis en place un ascenseur social qui a longtemps fonctionné — à son bénéfice, et aux bénéfices des élites telles qu’elle les définissait.
    Quant à la démocratie… Autant de démocraties que de peuples. La démocratie athénienne, c’est l’affaire des hommes libres — ni les femmes, ni les esclaves. Pas 10% de la population de l’Attique. La démocratie à l’américaine, c’est la liberté assurée, assumée, assénée, des trusts qui se partagent la Maison-Blanche, par candidats interposés. La démocratie à la française, c’est de plus en plus l’affaire de groupes de pression, de factions, de sectes.
    La République n’est pas la démocratie. La démocratie me paraît être une utopie — comme l’anarchisme. Un point de fuite de l’Idée, quand on regarde un horizon qui recule sans cesse. Et, au pire, la démocratie est un prétexte.
    La République, elle, est inscrite dans le réel. Elle travaille dans le pragmatisme.
    Une pédagogie démocratique travaille sur l’impossible rêve — et peut-être faut-il des utopies, comme ligne de fuite— ce qui l’amène souvent, par définition, à haïr tout savoir déjà inscrit. Une pédagogie républicaine travaille à former effectivement les citoyens d’aujourd’hui, avec les savoirs d’aujourd’hui et de toujours. Le conflit entre les Pédagogues et leurs adversaires, entre Education et Instruction, est là tout entier.
    Car ce que je dis de l’école est vrai du pays dans son ensemble, et des partis politiques qui prétendent le diriger. Les républicains ne s’embarrassent guère d’idéologie — la République est née de pragmatismes croisés. Les démocrates, ou prétendus tels, vivent dans la contrainte idéologique qui les corsète.
    D’où il ressort que les appels actuels à la démocratie, au respect des différences, aux cultures « autres », etc. ont pour effet (ou pour fonction ?) de miner la République.
    Parce qu’en définitive, c’est du côté de la république que, paradoxalement, s’élaborent les vrais espaces de liberté — même s’il s’agit d’une liberté bornée par l’idée républicaine. Et du côté des démocrates, ces ambitieux de la liberté totale, particularismes et totalitarismes se combinent pour mettre à mal la république — et la liberté.
    Aucun paradoxe dans mon propos. On le voit bien aujourd’hui avec la doctrine (je ne vois pas d’autre mot) de l’égalité des chances. Si elle est simple rééquilibrage des moyens, à la bonne heure. Mais quand elle se mue en croyance, quand elle devient égalitarisme, c’est une machine à fabriquer des inégalités. Au bout de la tolérance, l’intolérance.
    En fait, le débat n’est pas entre le plus de démocratie ou le plus de république. L’excès de démocratie est très exactement ce que l’on appelle le fascisme. Et nous y allons tout droit. Simplement, il ne s’exercera pas au nom d’un Duce quelconque, mais au nom des intérêts partisans de tel groupe, ou sous-groupe, qui fera valoir ses « droits » en asservissant les droits des autres.
    Et l’école dans tout ça ? Elle doit choisir entre l’apprentissage d’un modèle, ce qu’elle a longtemps su faire, et un éclatement entre des « différences » qui visent toutes à prendre le pouvoir. Alors, soyons clairs, et refusons l’entrée dans l’école de tout ce qui concerne la sphère privée, du choix religieux aux pratiques sexuelles. Après tout, quel besoin aurions-nous d’exhiber nos comportements d’alcôve en public ? il en est de même des pratiques religieuses. Un enseignant n’a pas besoin de savoir si l’élève en face de lui est musulman, catholique ou fétichiste. Et il n’a pas à en tenir compte, lorsqu’il enseigne le dessin, la musique, le sport, la littérature, les sciences naturelles — toutes les disciplines qui sont actuellement contaminées par cette prétention à la démocratie intégrale qu’on appelle l’intégrisme, et que défendent ceux qui ont fait du slogan « l’élève au centre du système » le cheval de Troie de leurs ambitions totalitaires ».

  3. LES FONDS SOUVERAINS NE SONT PAS DE L ARGENT « MAGIQUE »

    Tu avais très bien analysé la place prise par les fonds souverains dans l’économie mondiale et eu raison bien entendu de distinguer les «fonds souverains » des «fonds spéculatifs », tout en signalant le glissement possible des masses financières issues des premiers vers un usage aléatoire dans les seconds.

    La Chine s’est mise aux fonds souverains….


    Tu as raison de dire que les «fonds souverains » PEUVENT être un outil permettant de transformer ces moyens en prestations sociales ou création de systèmes de retraite par exemple, comme le font certains états d’Amérique latine qui ont hérité de cette capacité et tentent d’en faire le meilleur usage.

    Mais j’avoue être stupéfait de l’argument en réponse à mon interrogation : Je disais «Nul ne sait encore dans ce peuple encore majoritairement précaire l’incidence que pourra avoir le caractère désormais public de la constitution de ces fonds souverains gigantesques qui sont une masse énorme de richesse accumulée et donc non investie dans l’amélioration du sort du plus grand nombre ? ». Tu affirme en effet : « Si tu lisais bien l’article tu comprendrais ce que sont ces fonds souverains, cela t’éviterait de dire qu’ils sont “volés” au peuple. D’abord il faut savoir qu’en constituant une importante trésorerie de devises étrangères, de dollar en particulier, la Chine comme la plupart des pays sous développés se prémunit contre le principal danger, celui des capitaux volatiles qui peuvent détruire un pays » ; mais tu rajoutes aussi : « les fonds souverains ne sont pas enlevés aux peuples ils peuvent être au contraire le moyen d’une redistribution et leurs profits être réinvestis dans le développement endogène à l’inverse des fonds spéculatifs. » et cite Evo Morales.
    Je n’ai en rien contesté l’usage bénéfique possible de tels fonds et c’est le cœur de la politique de Morales ou Chavez de vouloir faire bénéficier le peuple des retombées économiques des richesses naturelles exploitées sur leur territoire, cela n’est pas contestable et participe à la justice et à la «réappropriation » des fruits du travail de tous.
    La situation de la Chine me semble plus ambiguë au regard de l’énormité des masses financières mises en réserve et de la persistance d’inégalités si flagrantes et d’une précarité rurale ou prolétaire que nul ne conteste, même si une classe «moyenne » chinoise semble se rapprocher de la prospérité occidentale…Les orientations du Parti Communiste Chinois sont à observer avec grand intérêt car il n’est pas exclu qu’il trouve la volonté et l’intelligence de ne pas reproduire les erreurs d’autres pays du Sud qui ont contribué durablement à renforcer ces inégalités.
    Mais sans même anticiper sur ces perspectives il faudra que tu m’expliques ta conception de la création des richesses qui ferait que celles-ci «ne soient pas volées au peuple » …Je ne connais pas dans l’économie réelle d’autre source de richesse que le travail. Que les fonds constitués soient alimentés par les produits de l’exportation de produits manufacturés (comme une des ressources importantes de la Chine) ou de matières premières, comme le pétrole (au Venezuela ou dans les pays du Golfe) ; il existe toujours un travail humain à la source de l’enrichissement. Lorsque c’est l’état qui engrange les taxes et profits générés par ce marché il se comporte comme n’importe quel capitaliste devant le choix de la redistribution en masse salariale ou le choix de placement «souverain » ou «spéculatif », comme tu le rappelais toi-même. Mais c’est une mystification que de dire aux travailleurs que cet argent n’est pas non plus le leur, d’abord le leur. Les travailleurs migrants exploités des émirats sont tout autant exploités que les milliers de travailleurs et travailleuses chinois dont les conditions de travail sont parfois celles décrites sous nos climats par Zola au début de l’ère industrielle…Nous savons bien tous la part dérisoire du prix payé ici pour les produits chinois qui reviendra au travailleur producteur ! C’est de cela que je parlais en imaginant que la mobilisation de ces fonds dont l’existence même était probablement ignorée de la majorité des Chinois, était susceptible de générer des questionnement «légitimes » dans un prolétariat aux conditions de vie très dures…Nous rejoignons le débat de fond sur la «dépossession » et la «propriété » déjà évoqué dans d’autres articles, mais je ne crois pas possible de dire à un prolétaire chinois «si tu lisais bien l’article tu comprendrais ce que sont ces fonds souverains, cela t’éviterais de dire qu’ils sont “volés” au peuple »…C’est peut-être le discours tenu aux militants arrêtés qui finiront avec une balle dans la nuque, mais je ne crois pas que ce soit un discours « marxiste ». Les fonds souverains ne sont pas de l’argent « magique » qui ferait de l’année du rat une année faste et miraculeuse pour tous, mais de l’argent in fine produit par l’économie réelle et seulement par le travail humain. Non ?
    NB ; Je commence la lecture de Martin Breaugh «l’expérience plébéienne, une histoire discontinue de la liberté politique » qui me semble une approche historique et philosophique intéressante de l’histoire de l’émancipation en révolte aux «dépossessions » à chaque époque de l’histoire, depuis le refus de la plèbe en 494 avant JC d’être tenue à l’écart des affaires de la cité ; nous en reparlerons sans doute.(Ed Critique de la politique, Payot 2007)
    Jacques Richaud 2 février 2008

  4. En vous lisant je pense à d’autres italiens, domenico Losurdo et la démocratie, il en fait une critique féroce et roborative. On ne peut pas ne pas la lire.

    mais je crois qu’il faut revenir à un autre italien, le grand penseur de la modernité politique Machiavel, et ce qu’en dit Althusser dans ses notes de cours (1).

    Si je vous dis cela avant d’exposer ce que sit Althusser c’est que je crois que nous sommes réllement dans une crise systémique, partie de la contradiction entre forces productives et rapports de production, nous sommes en train d’assister à un formidable ébranlement de tout ce que marx appelle la superstructure, représentations, idéologies, institutions diverses, organisations.

    Alors nous avons tendance comme je l’ai écris à penser la totalité en train de se désagreger sous la forme de contradictions anciennes que nous avons dépassé en d’autres temps, un peu comme l’étudiant qui est la veille de l’examen rêve qu’il va passer le bac qu’il a réussi, pour ne pas perdre pied.

    Alors pourquoi machiavel ? Ecoutez ce qu’en dit Althusser, il note la faiblesse conceptuelle de machiavel, ce sur quoi il s’appuie dans ce domaine, il dit que la théorie de machiavel « n’est que la pensée impuissante de cet événement, de l’avénement de cet événement. c’est pourquoi elle est, au niveau des concepts, à ce point contradictoire, et en définitive se défait à l’instant même où elle se fait. C’est pourquoi elle s’épuise dans la définition du prince nouveau et de la principauté Nouvelle, c’est-à-dire la hantise de l’absolument Nouveau, sans parvenir à penser la forme d’avènement de cette Nouveauté(…) Cependant cette impuissance théorique est elle-même le témoignage d’une perception réelle: la saisie d’un commencement radical, d’une nouvelle forme d’organisation et d’existence politique, irreductible à toute reduction théorique de fondement et à toute déduction, la saisie d’un fait irreversible de l’histoire moderne. machiavel est le seul témoin de ce fait, le seul témoin qui ait tenté de penser ce fait comme un problème, et qui a été recouvert par toutes les théories ultérieures du fait accompli, c’est-à-dire la solution »(246-247)

    je crois que si nous sommes bien dans la période considérée celle du grand ébranlement, nous devons d’abord bouleverser les termes du problème et les concepts consacrés comme l’a fait machiavel au seuil de la modernité. C’est-à-dire là où des politiques stupides se déshonorent dans l’imposition de solutions qui n’en sont, là où les intellectuels font de même. Machiavel là où les autres posent des solutions qui restent dans les ornières, voit des problèmes, et il est de ce fait la mauvaise conscience d’un philosophe qui pourtant mène le plus loin possible l’oeuvre de la raison, je veux parler de Spinoza.

    Oui la démocratie telle que nous la vivons aujourd’hui est impuissante ne serait-ce qu’à exprimer l’opinion d’une nouvelle majorité, de l’immense majorité, les peuples colonisés, tous les dépossédés, les femmes, elle n’a jamais eu cette prétention… Faut-il pour autant penser que la république est la solution, la république effectivement a un atout important elle fonde l’hétéréogéneité du politique, la possibilité d’un véritable débat, alors que le communautarisme c’est la fusion du même autour d’une seule caractéristique, la violence de ce fait. Mais est-elle la Solution ?…

    Donc vous voyez je propose que l’on opère ce travail de bouleversement pour favoriser le changement, notre propre changement et ce à la racine…

    de quoi sarkozy est-il le nom interroge badiou, mais Sarkozy n’est pas pour lui ce qu’il faudrait enlever pour que tout soit résolu, c’est un individu sans intérêt, il n’est qu’un symptôme… Dans quel brouillard sommes-nous pour lui faire jouer ce rôle central? C’est pour cela que la lecture de badiou fait un tel effet, il correspond à notre état réel d’impuissance théorique et conceptuelle mais aussi pour certains la perception d’un surgissement…

    Danielle Bleitrach

    (1) Althusser .Politique et Histoire de machiavel à Marx, Cours à l’Ecole Normale supérieure 1955-1972, traces écrites. le seuil, 2008.

  5. Retour sur le rat et précision peut-être utile:

    LE RAT EST UNE PHOBIE OCCIDENTALE
    Le rat est une phobie « occidentale», peut-être parce que rattaché à l’histoire des épidémies de peste qui ont ravagé le monde. Ce n’est pas un hasard si la xénophobie et l’antisémitisme ont usé de l’image du rat pour stigmatiser des populations, c’était faire appel à des répulsions ancestrales ; comme une magistrale manipulation de notre subjectivité collective…
    C’est pour cela que j’ai cru utile de donner une introduction « subjective » consacrée à mon propre imaginaire sur le « rat » .
    Dans l’article sur « l’année du rat » ; il s’agit pour moi aussi d’anticiper sur ces phobies latentes présentes en chacun d’entre nous, si facilement « mobilisables » par les manipulateurs pervers de l’opinion toujours en recherche de stratégie pour légitimer le massacre du bouc-émissaire désigné…

    Qui sera le prochain « rat »? est un des aspects de la question traitée dans cet article, que je souhaite être lu au premier comme au deuxième degré.Parce que l’année du rat va mobiliser nos fantasmes et nos représentations il nous faut nous préparer à résister à toutes les manipulations , endogènes ou exogènes, que nous pouvons subir.
    Jacques Richaud

  6. peut-être que le rat est une phobie occidentale mais je te signale que dans le cadre de ce que je définis comme notre impuissance théorique (on peut toujours se rassurer en disant que machiavel n’était pas en meilleure posture que nous), toi tu fais du « rat » dans ton texte le seul élément qui rassemble des faits totalement hétérogènes… Et vlan…
    Danielle

  7. Je ne comprends pas bien le raisonnement Jacques Richaud quand il dit que les réserves chinois sont du vol. N’est-ce pas le pillage de la Chine au XIX par les pays impérialistes le plus gros vol de l’humanité, faisant de la Chine l’un des pays les plus avancés en pays sous-dévelopé ? Bien évidemment derrière les centaines de milliards de dollars accumulés par la Chine, il y a le travail pénible des Chinois. Mais pourquoi parler de vol en ce qui concerne la Chine, alors que le Japon et d’autres pays possèdent les mêmes réserves ? Selon Paul Krugman, les Chinois gèrent cet argent mieux que les Japonais :

    « Il y a quinze ans, lorsque les Japonais s’affairaient à acheter des tronçons entiers des grandes entreprises américaines, je faisais partie de ceux qui conseillaient vivement aux Américains de ne pas paniquer. Vous pourriez alors vous attendre à ce que j’offre des mots rassurants du même acabit maintenant que les Chinois font de même. Mais le défi chinois – mis en lumière par les offres sur Maytag et Unocal – semble beaucoup plus sérieux que le défi japonais ne l’a jamais été.

    Il n’y a rien de choquant en soi sur le fait que les acheteurs chinois cherchent maintenant à contrôler quelques sociétés américaines. Après tout, il n’y a pas de loi naturelle qui dit que les Américains seront toujours aux commandes. Le pouvoir finit généralement entre les mains de ceux qui tiennent les cordons de la bourse. L’Amérique, qui importe bien plus qu’elle n’exporte, a vécu pendant des années à crédit, et ces derniers temps, la Chine a acheté un grand nombre de nos reconnaissances de dette.

    Jusqu’à présent, les Chinois ont surtout investi dans les bons du Trésor américain. Mais ces bons ne produisent ni de taux d’intérêt élevé ni ne permettent de contrôler la façon dont l’argent est dépensé. La raison pour laquelle la Chine acquiert des quantités de bons américains est pour se protéger des spéculateurs sur les devises – et à ce stade, les réserves en dollars de la Chine sont si grandes qu’une attaque spéculative sur le dollar ressemblerait plus à une attaque spéculative sur le yuan.

    C’est pourquoi il était prévisible que, tôt ou tard, les Chinois cesseraient d’acheter autant de bons en dollars. Soit, ils cesseraient d’acheter toute reconnaissance de dette américaine, causant le plongeon du dollar, soit ils cesseraient de se satisfaire du rôle de financiers passifs et exigeraient le pouvoir qui accompagne la possession. Et nous devrions être soulagés que les Chinois, du moins pour l’instant, ne balancent pas leurs dollars ; ils les utilisent pour acheter des sociétés américaines.

    Il y a aussi deux raisons pour lesquelles les investissements chinois en Amérique semblent différents des investissements japonais d’il y a quinze ans.

    Une première différence est que, si l’on en juge par les récentes indications, les Chinois ne vont pas dilapider leur argent comme les Japonais en leur temps.

    Les Japonais, à l’époque, avaient tendance à choisir des investissements de prestige – le Rockefeller Center, des studios de cinéma – qui ont transféré des quantités d’argent aux vendeurs américains, mais qui n’ont jamais généré beaucoup de retour sur investissement pour les acheteurs. Le résultat, en fait, fut de subventionner les Etats-Unis.

    Les Chinois semblent bien plus habiles que cela. Bien que Maytag soit un morceau de l’histoire américaine des affaires, il ne s’agit pas d’un achat de prestige pour Haier, le fabricant chinois d’électroménager. Il s’agit plutôt d’une façon raisonnable d’acquérir une marque et un réseau de distribution pour servir la croissance de production d’Haier.

    Cela ne veut pas dire que l’Amérique sortira perdante de cet accord. Les actionnaires de Maytag seront gagnants et la société licenciera probablement moins de travailleurs américains avec des propriétaires chinois que cela n’aurait été le cas autrement. Pourtant, cet accord ne sera pas aussi inégal que les accords avec les Japonais le furent souvent.

    La différence la plus importante avec les investissements japonais est que la Chine, au contraire du Japon, semble vraiment émerger en tant que rival stratégique de l’Amérique et comme concurrent pour les ressources rares – ce qui fait de l’autre grosse offre chinoise de la semaine dernière plus qu’une simple proposition de business.

    La China National Offshore Oil Corporation, une société détenue à 70% par le gouvernement chinois, cherche à acquérir le contrôle d’Unocal, une société du secteur de l’énergie qui opère dans le monde entier. En particulier, Unocal a une histoire – étrangement ignorée dans beaucoup de rapports sur l’offre chinoise – de faire du business avec des régimes problématiques dans des endroits difficiles, y compris avec la junte birmane et les Taliban. Un indicateur de la portée d’Unocal : Zalmay Khalilzad, qui fut l’ambassadeur américain en Afghanistan pendant 18 mois et qui vient d’être confirmé comme ambassadeur en Irak, était un consultant d’Unocal.

    Unocal semble, en d’autres termes, être le type exact de société que le gouvernement chinois pourrait vouloir contrôler s’il envisage une sorte de « grand jeu » où les principales puissances économiques se disputent l’accès aux réserves retirées de pétrole et de gaz naturel. (Acheter une société est bien moins coûteux, en termes de vies et d’argent, qu’envahir un pays producteur de pétrole.) Donc, l’histoire d’Unocal prend une résonance supplémentaire depuis la dernière flambée des prix du pétrole.

    Si cela ne tenait qu’à moi, je bloquerais l’offre chinoise sur Unocal. Mais il serait beaucoup plus facile d’adopter cette position si les Etats-Unis ne dépendaient pas autant de la Chine en ce moment-même, pas seulement pour acheter nos reconnaissances de dette, mais pour nous aider à traiter avec la Corée du Nord, à présent que notre armée est enlisée en Irak. « 

  8. Wencius, je suis totalement d’accord avec vous, c’est d’ailleurs ce que j’ai essayé de dire mais d’une manière moins claire que la votre… Je vous remercie de cette intervention lumineuse.

    Il y a une autre dimension de l’intervention chinoise dans les pays du sud qu’il faudrait expliciter, c’est celle des transferts de technologie. l’occident ne veut pas transférer ses technologies, il faut y compris bloquer les brevets, la Chine offre des technologies; c’est là aussi une des dimensions de ses achats d’entreprise. la Chine doit opérer plusieurs mutations importantes. On a souvent dit qu’elle était un gigantesque atelier à l’inverse de l’Inde qui avait des secteurs de pointe… mais c’est en train d’évoluer. Et cela ira aussi avec la conqupete et le développement du marché intérieur. l’intérêt du rapport du BIT dont il a été question, c’est qu’on voyait bien une évolution de l’emploi et des salaires dans un pays comme la Chine mais aussi le Viet-Nam. il faudrait également parler de la planification et comme vous le faites, d’un retour sur investissement beaucoup plus modéré qu’en occident où les frais financiers coûtent de plus en plus. Ce qui fait que votre remarque « les Chinois licencieront moins que les capitalistes occidentaux » est tout à fait pertinente en regard de ce qu’ils attendent des investissements. Là il faudrait également noter la manère dont ils maîtrisent l’entrée en bourse.
    Danielle Bleitrach

  9. AVERTISSEMENT D’INCENDIE ?

    Lorsque c’est Samir Amin qui écrit : « Le langage de plus en plus agressif vis-à-vis de la Chine en témoigne. Ce langage trouve déjà sa traduction, dans le réel, avec des agressions brutales visant des pays faibles,… Derrière ces agressions se profile, en réalité, la volonté des Etats-Unis d’envisager jusqu’à une guerre contre la Chine si celle-ci devenait trop menaçante pour leurs intérêts. Dans un tel contexte, croire que les pays émergents pourront s’imposer dans le système pour rompre avec la logique capitaliste est une illusion. » ? Danielle, tu lui donnes raison (et moi aussi) (in https://socio13.wordpress.com/2008/02/02/samir-amin-le-nouveau-defi-de-l%e2%80%99internationalisme-des-peuples/#more-1056 )

    Mais lorsque c’est moi qui écrivais en commentaire ci-dessus : « Dans l’article sur “l’année du rat” ; il s’agit pour moi aussi d’anticiper sur ces phobies latentes présentes en chacun d’entre nous, si facilement “mobilisables” par les manipulateurs pervers de l’opinion toujours en recherche de stratégie pour légitimer le massacre du bouc-émissaire désigné…Qui sera le prochain ‘rat’? est un des aspects de la question traitée dans cet article… », tu considères alors, Danielle, que je dis des bêtises. Pourtant je parle exactement de la même chose que SAMIR AMIN ! Simplement mon papier aborde la manière dont la manipulation de notre subjectivité peut nous faire demain accepter le pire, (évoqué aussi par Samir Amin)…

    Je sais que tu es incrédule sur le rôle de la subjectivité dans les comportements politiques ; en témoigne par exemple ton argument que tu crois définitif : « toi tu fais du “rat” dans ton texte le seul élément qui rassemble des faits totalement hétérogènes… Et vlan… ! » Le « et vlan ! » montre que tu n’as pas compris ce dont je parle : Si ne devaient conditionner nos comportements que des faits «homogènes » il s’agirait alors d’un comportement «rationnel » fondé sur des constats «objectifs » ; ce qui caractérise au contraire la subjectivité c’est justement de répondre à des causes multiples, conscientes ou inconscientes, qui ne répondent pas à une rationalité démontrable…Ces causes sont par nature «hétérogènes » !

    C’était le sens de mon «Qui sera le prochain rat ? », mais tu as déjà décidé de détruire cet argumentaire…C’est la même incapacité à se détacher du rationalisme qui occasionne notre impuissance (déjà évoquée ici) à comprendre combien les causes objectives de la contestation du capitalisme sont évidentes mais les causes subjectives non réunies…(Voir sommes nous ensorcelés par le capitalisme? https://socio13.wordpress.com/2008/01/23/sommes-nous-ensorceles-par-le-capitalisme/#more-987 )
    Tu sembles confirmer aussi tous les «bienfaits » que tu attribue aux fonds souverains, sans considérer les nuances que j’évoquais (comme toi aussi dans un article antérieur), en semblant nier l’évidence d’une exploitation du «travail » par le «capital » qui fait de la Chine un pays de moins en moins différent de ses partenaires occidentaux ; même si des prises de position du «parti » laissent espérer un infléchissement possible. Mais là aussi je partage les inquiétudes de Samir Amin sur le caractère socialiste ou capitaliste des réformes annoncées… » Ma question centrale est la suivante : la Chine évolue-t-elle vers une forme stabilisée de capitalisme ? Ou demeure-t-elle dans la perspective possible d’une transition au socialisme ?  » écrivait Samir Amin et je renvoie à son long développement qui concluait à divers scénario possibles sans garantie aucune que le communisme chinois y conserve quelque crédibilité ( in https://socio13.wordpress.com/2007/08/18/samir-amin-la-chine-le-socialisme-de-marche-etape-dans-la-longue-transition-socialiste-ou-raccourci-vers-le-capitalisme/#more-358 ) . Il est intéressant de remarquer que dans un de tes commentaires, Danielle, tu rapportais les faits qui consistaient déjà à diaboliser la Chine (intoxication par des vêtements ou des jouets d’exportation…etc.)
    Alors je maintiens «Qui sera le prochain ‘rat’ de notre phobie mondialisée ? » Il y a déjà comme un «Avertissement d’incendie » aurait dit Walter Benjamin, mais ma manière de l’évoquer ne te plaît pas, c’est ton droit de ne pas y adhérer ; chacun en pensera ce qu’il veut. Moi je crains que «l’année du rat » ne soit pas un long fleuve tranquille…
    Jacques Richaud

  10. À propos de Hu Jia, Jacques Richaud reprend ce qui a été dit dans la presse : c’est un défenseur des droits de l’homme et de la démocratie. D’emblée, il n’y a plus de question et on doit avaler toute grosse couleuvre. Mais à la question qui est vraiment Hu Jia, il n’y a personne pour répondre, il n’y a même personne pour se la poser. Le fait que Hu Jia a contrevenu aux lois chinoises n’est pas expliqué. Selon les journalistes, son arrestation incombe entièrement au gouvernement. Imaginez un instant la presse chinoise s’indigner de l’arrestation de l’Arche de Zoé ou de José Bové et demande à la France de les libérer immédiatement, comment auraient réagi les Français ?

    Sur les fonds de réserve, comme le précise Marx, l’analyse de l’évolution des sociétés humaines se fait suivant le schéma universel suivant : Société primitive, société esclavagiste, société féodale, société capitaliste, société capitaliste d’État, société capitaliste impérialiste, société socialiste, société communiste (dans 10.000ans peut-être).
    La société chinoise était à la fin de son stade féodal et mûre pour le changement, son « Mode de Production » arrivait à bout de souffle et ne pouvait plus répondre aux besoins de sa population. De plus, passer de l’état féodal au stade capitaliste nécessite une accumulation de capital, que seul l’Occident a pu réaliser en pillant, massacrant, détruisant des civilisations aux Amériques et en Afrique. Les guerres, de plus hélas, amènent le progrès technologique.

    Il faut préciser le contexte d’où revient la Chine :

    – La Chine a subi « l’occupation » de deux dynasties qui lui ont été très nocives : la Dynastie Yuan (Mongols) 1279-1368 qui l’a appauvri alors qu’elle était le pays le plus riche et le plus avancé du monde technologiquement.

    -La Dynastie Qing (Mandchoue) 1644-1911 qui l’a achevée bien qu’elle ait bien débuté pendant une centaine d’années et qui a totalement dégénéré à partir de la fin du XVIII° siècle, confinant la Chine dans l’isolement. Pour votre information, ce sont les Mandchous qui ont obligé le port de la natte aux Chinois pour les humilier.

    – Au XIX° siècle sont arrivés les deux guerres de l’opium (50 millions de morts, la première menée par l’Angleterre, la deuxième par l’Angleterre et la France -tiens c’est ça les Droits de l’homme ?) puis la guerre sino-japonaise. Le bordel complet en un mot, où humiliation suprême, il était inscrit dans les jardins publics du quartier français de Shanghaï « Interdit aux chiens et aux chinois ». La guerre franco-chinoise 1884-1885 qui confirme « l’autorité » de la France sur l’Annam et le Tonkin

    – Le pari communiste sous la direction de Mao Tse Tung a su unifier le peuple, regagner l’indépendance de la Chine. Il n’est pas anodin que le discours de proclamation de la République Populaire chinoise le 1° Octobre 1949 commence par ses mots : « Le peuple chinois est debout ! »
    Mais devant des tâches immenses à résoudre , une fois l’indépendance retrouvée, arrive vite à ses portes d’autres problèmes liés à l’agression étrangère :

    – Décembre 1950 : la guerre de Corée qui a coûté cher en hommes et matériel à la Chine
    Entre-temps, en 1946, la guerre avait débuté au sud avec la guerre d’Indochine menée par la France qui aboutira à la plus grande défaite de l’histoire de l’armée française à Dien Bien Phu, et la Chine y a participé en hommes et en armes..

    – 1960 début du conflit sino-soviétique .Départ de tous les techniciens et ingénieurs soviétiques.

    Mais la guerre n’était pas terminée, les Américains débarquent en 1964,au Vietnam, et cette guerre où aété déversé deux fois et demi le tonnage de bombes( !) qui a été déversé pendant toute la deuxième guerre mondiale et fait plusieurs millions de morts a aussi coûté très cher à la Chine financièrement en aide militaire.
    1972 : Enfin le calme revient avec la visite de Nixon en Chine. Les USA sont contraints d’accepter la coopération internationale avec des pays à « systèmes diférents » basée sur les pincipes de co-existence pacifiques ainsi que définis en 1965 à la conférence des peuples afro-asiatiques de Bandoeng.
    Ainsi, de 1949 à 1972, la République Populaire de Chine n’a cessé d’être harcelée, ceci entravant son développement, malgré ses énormes progrès en agriculture et ses réussites technologiques, première Bombe A en Octobre 1964 et 16 mois plus tard première bombe H,(la France a mis sept ans)
    ce qui lui assure son indépendance totale grâce à
    « l’équilibre de la terreur » .

    Ainsi, à la lumière de l’Histoire, on a vu « Qui a voulu écraser l’autre » et méconnaître cela est le dénominateur commun de beaucoup de journalistes occidentaux en Chine, donneurs de leçons. (Beaucoup moins du côté américain, il faut le reconnaître)

  11. Joli reportage sur la tempête de neige : http://ebolavir.blog.lemonde.fr/2008/02/06/le-mauvais-temps-se-calme/

  12. Loi sur proposition Kouchner qui vient de paraître. Le rapport de Mme AURILLAC mentionne toutes les garanties en matière de droits de l’homme…
    Jacques Richaud

    LOI AUTORISANT L’APPROBATION DE L’ACCORD ENTRE LE GOUVERNEMENT DE LA RÉPUBLIQUE FRANÇAISE ET LE GOUVERNEMENT DE LA RÉGION ADMINISTRATIVE SPÉCIALE DE HONG KONG DE LA RÉPUBLIQUE POPULAIRE DE CHINE SUR LE TRANSFÈREMENT DES PERSONNES CONDAMNÉES

     Loi n° 2008-132 du 13 février 2008 parue au JO n° 39 du 15 février 2008
    http://www.assemblee-nationale.fr/13/ta/ta0107.asp
    Sénat
    * Texte n° 457 (2006-2007) de M. Bernard KOUCHNER, ministre des affaires étrangères et européennes, déposé au Sénat le 19 septembre 2007
     Travaux de la commission des affaires étrangères
    http://www.senat.fr/bulletin/20071210/etr.html#toc9
    * Rapport n° 122 (2007-2008) de M. Philippe NOGRIX, fait au nom de la commission des affaires étrangères, déposé le 12 décembre 2007
    * Compte rendu intégral des débats en séance publique (19 décembre 2007)
    * Résumé des débats en séance publique
    * Texte n° 39 (2007-2008) adopté par le Sénat le 19 décembre 2007

    Assemblée nationale (dossier législatif sur le site de l’Assemblée nationale)
     Texte n° 520 transmis à l’Assemblée nationale le 20 décembre 2007
    http://www.assemblee-nationale.fr/13/projets/pl0520.asp
     Rapport n° 605 de Mme Martine AURILLAC, député, fait au nom de la commission des affaires étrangères, déposé le 16 janvier 2008
    http://www.assemblee-nationale.fr/13/rapports/r0605.asp
     Texte n° 107 adopté définitivement par l’Assemblée nationale le 7 février 2008
    http://www.assemblee-nationale.fr/13/ta/ta0107.asp

    Loi promulguée
     Loi autorisant l’approbation de l’accord entre le Gouvernement de la République française et le Gouvernement de la Région administrative spéciale de Hong Kong de la République populaire de Chine sur le transfèrement des personnes condamnées (n° 2008-132 du 13 février 2008), parue au JO n° 39 du 15 février 2008 http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000018122418

    Cette page a été générée le 17 février 2008.

  13. DEUX TIMBRES EN MIROIR :

    Pour ceux que l’aspect « philatéliste » motive aussi, voici les commentaires de la présentation du timbre lui-même et en suite l’autre timbre sur l’année du rat, édité en Chine, avec sa présentation :

    LE TIMBRE POSTE DE L’ANNEE DU RAT :
    http://www.chine-informations.com/actualite/chine-la-poste-francaise-lance-un-timbre-du-rat-concu-par-un-artiste-chinois_8587.html
    La Poste française lance un timbre du rat conçu par un artiste chinois :
    Après les timbres aux effigies du coq, du chien et du cochon, la Poste française a récemment émis un timbre en l’honneur de l’année du Rat du calendrier lunaire chinois. La cérémonie de présentation de ce timbre a eu lieu, les 26 et 27 janvier, à Paris et, depuis le 28 janvier, ce dernier est disponible en France dans tous les bureaux de poste.
    Le timbre représente un adorable rat brun tenant entre ses pattes une grappe de raisin qui symbolise la joie d’avoir une famille nombreuse. Il arbore également une calligraphie chinoise signifiant en français «année du Rat ». Il peut être utilisé, en France, pour affranchir des lettres de moins de 20g.
    L’illustration du rat ainsi que la calligraphie sont les œuvres de He Yifu, peintre chinois qui a publié, en 2002, un livre intitulé «le voyage d’un peintre chinois en Bretagne ». Cet ouvrage avait reçu, à l’époque, un très bon accueil de la part des lecteurs français.
    Selon un responsable de la Poste française, les timbres à l’effigie des signes astrologiques chinois rencontrent un grand succès. Ils contribuent à initier les Français à la culture chinoise qui est très riche et diversifiée.

    LE TIMBRE CHINOIS DE L’ANNEE DU RAT
    http://www.chine-informations.com/actualite/chine-le-timbre-chinois-de-lannee-du-rat_8443.html
    Le timbre chinois de « l’année du rat » : La Chine a publié une série spéciale de timbres pour commémorer « l’année du Rat », selon le calendrier lunaire chinois. Une cérémonie a eu lieu dans le comté de Changshun 长顺 en Chine du sud-ouest de la province du Guizhou, le bureau de poste de Shuchang étant le seul à contenir le caractère chinois du mot « rat » dans son nom. Beaucoup de gens se sont précipités dans le comté afin d’obtenir des tampons avec le caractère du rat. Chaque série contient un timbre-poste qui a une valeur nominale de 1,2 yuan, soit environ 11 cents d’euros. Le timbre représente un rat coloré fêtant la nouvelle année. Ce timbre est le premier de l’année 2008 a être publié par la poste chinoise (China Post). Des collectionneurs ont fait la queue dans les bureaux de poste de tout le pays pour acheter ces timbres faisant partie de la troisième collection de timbres du zodiaque chinois.
    Un fonctionnaire nous montre deux cartes postales avec des images et des timbres
    de l’année du rat à Shangdong, le samedi 5 janvier 2008.
    Source : http://www.chine-informations.com, Le 07 janvier 2008 à 10:48

    COMMENTAIRE:

    – En lisant la présentation du timbre français, je me suis fait la réflexion que le commentaire choisi était lui-même « orienté » de façon un peu malicieuse, peut-être voulue par l’artiste lui-même : « Un adorable rat brun tenant entre ses pattes une grappe de raisin qui symbolise la joie d’avoir une famille nombreuse. » Nous savons que « l’enfant unique » est la norme en Chine et que c’est à ce prix et non sans souffrances que la Chine a pu contrôler sa démographie et mettre fin aux famines du début du siècle dernier. Après le dernier congrès du Parti Communiste Chinois, des cadres de haut niveau ont été radiés pour avoir transgressé cette consigne. La « famille nombreuse » est un « luxe d’exilé », sans que je sache si l’artiste lui-même a bénéficié de ce « privilège » refusé à ses compatriotes, j’imagine qu’il a participé à l’élaboration de ce commentaire de présentation qui, dans ce cas, prend presque valeur de « provocation ». Il serait intéressant de savoir si la Chine, ou seulement son ambassade en France a commenté cette édition et sa présentation.
    L’artiste He Yifu, a effectivement publié un superbe livre en 2002, intitulé «le voyage d’un peintre chinois en Bretagne », laissant penser qu’il réside peut-être chez nous depuis assez longtemps. Cette « commande » passée par nos services nationaux de la poste serait-elle un acte « politique » offrant une opportunité d’expression à un dissident exilé ? Il est difficile d’aller jusque là cependant sans autre information qui accréditerait cette thèse.

    – Le timbre chinois lui-même est au moins aussi étonnant. Il s’éloigne de l’iconographie traditionnelle chinoise pour se rapprocher de Disney, le « rat » chinois 2008 ressemble à Mickey !
    J’avais signalé dans l’article ce slogan ou le rat devenait « mouse » à Hong Kong… Cela ouvre un autre abysse de perplexité. La Chine a bien demandé et obtenu son entrée à l’OMC ; elle pénètre peut-être désormais un autre univers imaginaire occidental, celui du rêve et de l’anesthésie du peuple ? Je souhaite me tromper. Comme le démontrait Walter Benjamin, «tout ce qui est culturel est politique » (1)
    Jacques Richaud

    (1) https://socio13.wordpress.com/2008/01/12/walter-benjamin-contemporain-indispensable-par-jacques-richaud/#more-932


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