Quelques nouvelles crédibles de la Chine…

t027dh01.jpgEtant Etant donné que toutes les nouvelles qui nous parviennent du reste du monde peuvent désormais être considérées comme relevant d’un système de propagande, nous sommes contraints en ce qui concerne le cas de la Chine à relever quelques nouvelles crédibles dans la presse la plus crédible du point de vue international. Ainsi selon Clarin le journal argentin, un grand changement peut se produire en Asie. Le Kuomintang, le principal parti d’opposition de Taiwan et favorable à une amélioration totale des relations avec Pékin jusqu’à envisager la réunification, a remporté hier une écrasante victoire dans les élections parlementaires et seulement à deux mois des élections présidentielles cela donne une tendance qui peut être définitive.

 Par ailleurs dans les temps d’une crise économique menaçante dans le sillage d’une récession nord-américaine, la Chine annonce une croissance en baisse légère mais qui demeure autour de 10,2 % et reste donc une des principales du monde.

 Les Taiwanais se prononcent pour un rapprochement avec la Chine

L’illustration de cet article montre la joie des partisans de ce rapprochement à l’annonce de la victoire du Kuomintang, le parti d’opposition aux élections législatives qui viennent d’avoir lieu.

L’opposition victorieuse a remporté 81 des 113 sièges de l’Assemblée législative selon les résultats officiels pendant que le parti Démocratique Progressiste du Président Chen Shui-bian, en obtenait seulement 27.

Il faut savoir que simultanément avec les élections présidentielles aura lieu un référendum controversé, proposé par Chen, aux 17 millions d’électeurs taiwanais  pour savoir s’il veulent que leur pays se nomme République de Chine ou Taiwan.
La victoire de la seconde option est considérée par Beijing comme une provocation menaçante bien que rien ne soit dit  clairement sur le sujetdans l’intitulé du référendum, c’est beaucoup plus un processus d’indépendance mis en oeuvre par le Président et qu’il cherche à officialiser.

La Chine considère l’île comme une partie de son territoire.

L’insistance autour d’un tel référendum impulsé par les secteurs indépendantistes a généré  non seulement les inquiétudes de la Chine, mais aussi de Washington, qui reconnaît le gouvernement de Beijing comme l’unique Chine, malgré ses fortes relations commerciales et militaires avec Taiwan.

Le résultat du référendum changerait totalement la donne et il semble que la majorité des Taiwanais est encline à un rapprochement avec le géant communiste a contrario de la position du président Chen.
Les élections présidentielles auront lieu le 22 mars et le Président paraît sur la voie d’un possible revers, essentiellement pour avoir de surcroît aggravé  les relations avec beijing en développant des politiques qui allaient dans le sens de l’indépendance de Taiwan  par rapport à la Chine.

Chen qui est dans un second mandat ne peut être réélu, et le candidat du Kuomintang Ma Ying-jeou, présente un avantage de 20 points, selon les sondages, sur le postulant du parti présidentiel, Frank Hsie.  
Parmi les critiques adressées au chef de l’Etat il y a aussi sa passivité pour que l’économie locale, une des 23 les plus importants du monde, cesse de perdre de sa compétitivité sur le marché international a contrario de ce qui se passe avec la Chine.

Le Kuomintang approuve des relations plus étroites avec la Chine et ne repousse pas une éventuelle unification, pendant que le parti Démocratique progressiste désire officialiser l’autonomie que Taiwan a obtenu à travers la guerre civile en 1949, face à la souveraineté sur ce territoire revendiquée par Beijing.  

Il faut être trés attentif à la manière dont la Chine répond à l’endiguement militaire des Etats-Unis, à toutes les forces déployées contre ce pays dans le pacifique y compris à Taiwan. Il faut également considérer l’évolution des relations avec le japon. Voir que la Chine est en train de construire un pôle de développement qui ira de Shanghai à Tokio, le tout dans un contexte déjà analysé sur ce blog : l’organisation de Coopération de Shanghai. C’est une logique d’Etat mais cela peut-être également une logique de peuples réclamant la paix et la fin de l’intervention étrangère occidentale.

Sans nous montrer exagérément optimistes, il faut souligner le parallélisme entre ces élections et ce qui se passe aux Etats-Unis mêmes, l’exigence d’une détente de la paix face à une situation économique et sociale de plus en plus préoccupante. L’échec de l’administration Bush est tel que s’ouvre la possibilité d’une critique radicale du système, un renversement des valeurs, face auquel le capital tente de présenter le contre feu de l’absence d’alternative entre les partis en présence. il s’agit de peser sur les possibilités offertes à l’éléctorat pour qu’il n’ait justement pas le choix, et ceci nous renvoie à notre débat sur les élections, et sur ma propre position de ne les accepter que quand se construit une véritable alternative. Quand celle-ci se présente comme en Amérique latine ou même ici à Taiwan, les peuples s’emparent du processus démocratique.

Le PIB de la chine connaîtra une croissance de 10,2% en 2008

Beijing.12 janvier (Prensa latina) Le produit interne Brut (PIB) de la Chine aura une croissance de 10,2% selon le pronostic fait aujourd’hui par un rapport de l’Académie des Sciences de Chine (ACCh).

Ceci marque une baisse en comparaison des 11,5% d’augmentation enregistré durant 2007, selon Yao Jingyuan économiste de l’Office National des Statistiques (ONE), mais cela reste un des plus haut du monde.

Le rapport de cet organisme prédit que l’économie de la nation asiatique continuera à témoigner de sa force, impulsée par un environnement économique favorable dans la  région.

Le ralentissement de croissance sera du pour une part aux prix fluctuants des matières premières sur la marché mondial et à l’intérieur à des problèmes spécifiques de l’économie chinoise.
Les autres sources comme le Centre Etatique d’Information (CEI) annoncent une croissance du PIB de 10,8% cette année. D’un autre côté, l’Académie des Sciences estime que l’inflation aura une croissance de 4,4% dans cette période, mais elle avertit qu’elle pourra atteindre 5,8% annuel si le gouvernement ne prend pas des mesures de contrôle effectives.

Il est souvent affirmé que les statistiques chinoises ne sont pas fiables, il serait tout à fait important de suivre la manière dont la Chine non seulement tente de maîtriser son inflation, mais la manière dont elle va équilibrer une croissance jusqu’ici seulement tirée par l’exportation et en particulier vers les pays occidentaux, en orientant encore plus son économie vers les pays du sud fournisseurs de matière première et en développant un marché intérieur, le tout selon le mot d’ordre du dernier congrès du parti Communiste Chinois dans « l’harmonie », c’est-à-dire en maîtrisant à la fois les tensions sociales et le respect de l’environnement;

Le respect des souverainetés et le point de vue des « vaincus »

 Il y a toute une lecture de ce qui se passe dans le monde aujourd’hui qui reste à faire, il faut partir pour cela du point de vue des « vaincus », des luttes sociales qui partout ne cessent de se développer. Le Monde entier semble émerger de la torpeur anéantie de la vague néo-libérale, de l’idée de la toute puissance étasunienne, y compris aux Etats-Unis. c’est histoire-là, notre principale chance qui reste à écrire et à comprendre.

Nous sommes dans des temps nouveaux et complexes, il s’agit d’une part de peser dans le sens de nouvelles coopérations internationales basées sur la justice sociale et le respect des souverainetés, de refuser les interventions guerrières sous couvert de démocratie qui ne sont que des prétextes « humanitaires » à pillage. Donc de soutenir le monde multipolaire, les nouvelles relations sud-sud qui se mettent en place et dans lesquelles un pays comme la Chine mais aussi la Russie, le Venezuela, les pays riches en matière première jouent un grand rôle.

Mais nous ne sommes plus dans le temps des deux camps, il faut également être attentif à la prolifération des luttes ouvrières qui se développent partout dans le monde y compris dans le Tiers-monde, en Russie et en Chine. Il faut savoir dans le respect de la souveraineté de chaque nation considérer comme une grande chance pour la survie de l’humanité la montée de ces luttes qu’on nous cache.

C’est comme cela que je lis l’idée de retourner à walter benjamin et à son Histoire du point de vue des vaincus. C’est la seule manière de dénoncer la propagande qui tient lieu d’information dans un système où cette information est produite dans des conditions extrêmes de concentration du capital médiatique…

C’est aussi ma proposition pour l’orientation de ce blog et les collaborations qui ne cessent de se développer.

 Danielle Bleitrach 

5 commentaires

  1. LA CHINE…EXACTEMENT

    Merci Danielle de prolonger par cette illustration si pertinente, à propos de la Chine la réflexion partant des analyses de Walter BENJAMIN (https://socio13.wordpress.com/2008/01/12/walter-benjamin-contemporain-indispensable-par-jacques-richaud/) sur la nécessité d’une lecture de l’histoire « à rebrousse poil » et partant « du point de vue des vaincus ».

    C’est exactement l’usage que j’espère voir fait de l’éclairage proposé qui visait à montrer la pertinence, l’actualité et le caractère « indispensable » d’une telle approche, pour la compréhension du monde d’aujourd’hui.

    Sur la Chine je ne rajoute rien, sauf la remarque que le regard des taiwanais eux-mêmes s’est modifié sur leur vaste « mère patrie», au-delà des clivages et des propagandes et aides US massives qui auraient bien vu Taiwan devenir un peuple de supplétifs des ambitions US en mer de Chine et leur territoire une base militaire avancée, au risque de la voir un jour sacrifiée à leurs seules ambitions régionales… Ici encore « de bas en haut » la pensée des hommes peut défier le formatage de la pensée même doté de moyens énormes… Ceci ne fait pas de la Chine continentale un empire exemplaire, loin de là ; mais montre que l’histoire ne se peut comprendre, peut-être, qu’en contournant les stéréotypes des préjugés dont l’occident est un fournisseur insatiable.

    Jacques Richaud

  2. jacques,

    décidement ce matin en prenant connaissance de ton intervention comme celle de Stelio sur Michael Lowy et Walter benjamin, je me dis que je ne suis tout à fait d’accord avec personne.
    Tu liras ma réponse à Stelio, mais la manière dont tu abordes la question de la Chine n’est pas non plus la mienne.

    COMMENT POUVONS-NOUS ABORDER LA GEOSTRATEGIE COMME COMMUNISTES ?

    Il faut d’abord être marxistes, à la manière dont Marx affirme dans l’idéologie allemande que la seule chose dont on ne peut faire abstraction (sauf en imagination et c’est cette imagination que dénonce stelio comme « intellectuelle ») est la manière dont les êtres humains doivent produire et reproduire leurs conditions matérielles d’existence. Si l’on transforme en « idées » ces conditions matérielles, l’état de sous développement, l’exploitation des rapports de production, non seulement nous « planons » mais nous le faisons avec hypocrisie le plus souvent, le coeur en écharpe, le démocratisme en bandoulière ou la charité…

    Partir de la base matérielle dont on ne peut faire abstraction.
    Donc quand nous analysons un pays comme la Chine qui appartient au Tiers-Monde nous devons partir de cette base là.
    Je voudrais te citer ce que m’a dit à ce propos un ami cubain Jorge Risquet. Certains ont vu le personnage dans l’émission d’Arte consacrée à Cuba en Afrique, il est en effet à cause de son rôle en Angola et dans la négociation avec l’Afrique du sud un spécialiste de l’Afrique mais pas seulement. Comme il a des origines non seulement espagnole, africaine mais aussi chinoise, il est trés souvent envoyé en Chine pour des missions diplomatiques et un jour où nous parlions de la Chine, il m’a dit: « ne cède pas aux travers de ceux qui ne savent rien et croient tout savoir, comprendre ce pays continent est trés difficile, ceux qui parlent ne savent rien, et ceux qui savent se taisent. » Il a ajouté : » si tu veux être un homme d’Etat crédible, il faut que tu saches qu’il y a pour ton pays des contraintes incontournables et que tu ne peux pas négliger. Un dirigeant cubain qui ignorerait une minute l’existence à sa porte de l’ennemi étasunien serait irresponsable, la Chine a une autre contrainte incontournable: elle doit nourrir un milliard d’êtres humains ou sa situation, celle du peuple chinois prendra des allures d’apocalypse. »

    J’ai tenté de réflechir à cette approche venant d’un homme d’Etat mais aussi d’un militant communiste internationaliste .
    Il faut d’abord respecter la souveraineté sur les ressources, et tenir compte pour cela des contraintes essentielles, ne pas jouer les imbéciles qui de Paris sur seine font de la morale, les Kouchner mais d’autres également. Si je me retrouve souvent avec Bricmont et sa dénonciation de « l’impérialisme humanitaire », c’est sur cette base là. C’est pourquoi je suis souvent irritée par le démocratisme des communistes français, les dirigeants du PCf comme de la ligue, pour moi ce sont les mêmes, des irresponsables et des lâches, qui ignorent tout des pays et qui jouent les donneurs de leçon pour se faire tolérer par le capital… Ils sont aussi bêtes que les dames patronesses qui exigent le salut des pauvres qu’exploite leurs époux dans l’usine. Ce ne sont pas des communistes et c’est normal que le peuple français leur préfère un capitaliste qui parle clair et net.

    LE REALISME DE CE QUI EST NE SUFFIT PAS

    Mais il est vrai que le communisme européen s’est effondré autour d’un certain réalisme dogmatique que l’on définit comme le « stalinisme », qui nie toute subjectivité : le pape combien de division ?

    Comme là encore l’a analysé marx, le réalisme utilitariste se combine trés bien avec l’idéalisme, comme il le dit l’économiste Ricardo transforme les êtres humains en objets (en chapeaux dit-il) tandis que hegel les transforme en idées. ce qui disparait alors c’est le concret. Ce n’est sans doute pas un hasard si au dogmatisme stalinien et trotskiste a succédé ce crétinisme démocratique, parlementariste de nos « dirigeants » du PCF et de la ligue.
    Il n’en demeure pas moins qu’il y a de nouvelles questions qui ressurgissent tout le temps dans ces temps de mondialisation et qui eigent que l’on revoit le point de vue de classe au moins dans deux sens, premièrement justement la prolétarisation de la mondialisation, le Tiers monde qui peu à peu d’installe y compris au nord, avec des questions centrales non résolus l’immigration et les délocalisation, la mise en concurrence à l’échelle mondiale de la force de travail, sa fle »xibilité. Deuxième problème allant en sens inverse le poids nouveaux de la science et de la technique, les hautes qualifications, l’éducation et la recherche.
    A cela il faudrait encore ajouter le passage définitif du rural à l’urbain, je renvoie là-dessus à l’ouvrage saisissant de Mike davis, le pire des mondes possibles. Tu verras que Mike davis qui n’a aucune sympathie pour la Chine, montre que le seul endroit où l’urbanisation est relativement maîtrisée dans cette double dimension :des prolétaires venant de la campagne vers la ville et y trouvant de l’emploi, et de gigantesques conurbations autour du développement des transports et des communications c’est la Chine.

    Oui mais voilà cela ne me suffit encore pas , c’est essentiel, incontournable mais en tant que communiste j’exige encore plus, une transcendance et c’est là que je me mets en colère contre Stelio qui ne perçoit pas cette transcendance, cette aspiration prométhéenne qui est pourtant fondamentale chez marx et qui le fait haïr le matérialisme vulgaire. Et c’est là encore que je retrouve l’humanisme cubain.

    il faut comme le font les Cubains, à la suite du Che admettre que le socialisme a un point de vue de classe et plus encore avec le Tiers-monde, (ce qui peut être défini alors comme les « vaincus » de walter benjamin) et tenir sur ce point, ce point de vue est large comme je l’ai indiqué plus haut.

    Si tu relis les textes sur ce blog de Franssen tu t’aperçois que de ce point de vue le rôle de la Chine est grandement positif non seulement pour les Chinois mais pour tout le Tiers monde. Et je crois que c’est ce que reconnaissent les gens de taiwan, mais aussi les progressistes de toute l’Asie. En Russie de nombreuses voix s’élèvent pour dire nous aurions du suivre l’exemple de la Chine, pas nous jeter dans les bras de l’occident. Oui mais pour la Chine ce point de vue est impitoyable, sans état d’âme alors que les Cubains se payent le luxe de l’humanisme.

    COMPRENDRE AVANT DE JUGER

    Si l’on considère de surcroît qu’il y a désormais un autre pays communiste en Asie qui tire la croissance, je veux parler du Viet Nam, depuis son adhésion il y a un an à l’OMC, le Viet Nam accélère sa croissance à 8,5 % les capitaux affluent et cette année il est prévu une croissance de 9%. Puisque nous parlons de Taiwan, le géant taiwanais Hon Hai, le premier fabriquant mondial d’électronique va implanter un gigantesque centre de production pour un coût d’un milliard d’investissement. Nike est le premier employeur du Viet nam. Ce n’est pas le socialisme, certes mais comment sortir du sous développement… De surcroît si l’on fouille bien la situation on s’aperçoit qu’au Viet nam comme partout ailleurs en asie, la croissance se combine avec la montée en puissance d’une main d’oeuvre hautement qualifiée que les entreprises ont du mal à garder et qui exige des hausses de salaire. L’effort en matière d’éducation dans les pays communistes est considérable, au Viet nam deux tiers des employés de l’Etat travaillent dans le secteur de l’éducation. Nous ignorons tant de choses sur ces pays que la fèvre colonisatrice européenne au XIX e puis au XX e siècle avaient mis à genoux, qui se sont rebellés, comment ils ont choisi le communisme et comment tentent-ils de surmonter les destructions massives, le sous développement.

    Il y a tant à apprendre avant de faire la leçon…
    Il y a la question incontournable pour l’immense majorité de la planète d’assurer la survie ne serait-ce qu’alimentaire.Sans en tenir compte, sans placer la justice sociale au coeur du développement comme de la préservation de la planète on avancera pas.
    C’est pourquoi je propose une méthode d’analyse, elle a besoin de tous sans exclusion.Et je voudrais bien que dans ce blog on essaye de comprendre avant de juger. cela changera du travers français.
    Cher jacques tu m’as dit que mon côté « péremptoire » empéchait les interventions. Tu n’as pas tort mais quand je lis vos deux interventions parallèles à Stelio et toi, je me dis que mon ton est peut être péremptoire mais ma conception est celle d’une dialectique plus ouverte. Il faut tirer la leçon de l’expérience, celle en particulier de notre incapacité à nous français, à nous communistes français de contribuer si peu que ce soit à l’avancée de nos idées dans le monde comme dans notre propre pays.

    Danielle Bleitrach

  3. Et vlan!
    Batling Danielle est de retour!
    Ahh oui c’est vrai qu’on adore donner des leçons en France.
    Sur la Chine, les paradoxes sont si grands et la complexité si forte qu’il est difficile de juger, même plus simplement de connaitre et comprendre ce grand pays.
    J’avoue être fasciné.
    Un peti voyage ?

  4. LA CHINE ENCORE…DE BAS EN HAUT

    Bonjour Danielle , j’avoue ne pas bien comprendre ta sensation de désaccord avec mon commentaire.

    Tu disais « Et je crois que c’est ce que reconnaissent les gens de Taiwan, mais aussi les progressistes de toute l’Asie. En Russie de nombreuses voix s’élèvent pour dire nous aurions du suivre l’exemple de la Chine, pas nous jeter dans les bras de l’occident. »

    Et moi j’avais écrit « Le regard des taiwanais eux-mêmes s’est modifié sur leur vaste “mère patrie», au-delà des clivages et des propagandes et aides US massives… Ici encore “de bas en haut” la pensée des hommes peut défier le formatage de la pensée même doté de moyens énormes… (et) montre que l’histoire ne se peut comprendre, peut-être, qu’en contournant les stéréotypes des préjugés dont l’occident est un fournisseur insatiable. » Ou est notre désaccord ?

    J’ai écrit aussi « Ceci ne fait pas de la Chine continentale un empire exemplaire, loin de là » et je le maintiens, car là bas aussi le prolétariat et la paysannerie ont plus de conquêtes à faire que de victoires à fêter déjà. C’est, il me semble, ce que montre une lecture « de bas en haut », non ? Ce n’est pas un désaveu sans appel de tous les choix de la direction du Parti Communiste Chinois, mais seulement l’affirmation que persistent de multiples taches à accomplir encore et que tous les signaux donnés ne sont pas rssurants…En ce qui concerne l’organisation de « l’Etat » dans le post-maoïsme recyclé libéral compatible, je crois aussi que des questions se posent, même si on peut saluer les orientations récentes affirmées de volonté de prise en compte des questions sociales et environnementales. A suivre donc…

    Là où tu as raison c’est en précisant « Un dirigeant cubain qui ignorerait une minute l’existence à sa porte de l’ennemi étasunien serait irresponsable, la Chine a une autre contrainte incontournable : elle doit nourrir un milliard d’êtres humains ou la situation prend des allures d’apocalypse. ». Mais l’histoire nous a aussi enseigné que c’est parfois au nom de ce genre de contrainte que tentent de se perpétuer certaines oppressions et je crois durablement utile de ne pas l’oublier, sans tomber dans la mystification du « modèle démocratique » que l’occident voudrait bien exporter partout, en négation des capacités des peuples à découvrir leur propre voie vers l’émancipation et l’autonomie. C’est le peuple chinois qui décidera de son sort demain, nul ne sait encore quelle place lui sera vraiment donnée dans les choix fondamentaux qui le concernent, je crois. Sans angélisme, la question me semble pertinente. Confiance au peuple ou confiance aux dirigeants ? De haut en bas ou à rebrousse poil de bas en haut ? Nul doute que l’issue prévisible soit différente je crois .
    Jacques Richaud

  5. Alors nous sommes d’accord puisque j’ai tenté ultérieurement de pousser la réflexion sur la « justification » que peut susciter l’idée d’une forteresse asiégée par exemple…
    C’est pour cela que j’ai écris le texte « comment analyser ..; » qui reprend partiellement ma réponse à la suite de cet article et la développe…
    je crois qu’il y a effectivement accord entre nous mais chacun se méfie des « développements » de la position de l’autre. Et cette méfiance est le produit d’une histoire, il est important d’avancer c’est pourquoi je ne crois pas que nous puissions le faire dans des jeux politiciens d’appareils mais bien en ouvrant ce difficile dialogue, en militant ensemble…
    Et nous ne sommes que deux poissons pilotes… D’un processus qui devra bien avancer entre hommes et femmes de bonne volonté… Les périls de l’heure et ils sont nombreux accéleront peut-être le processus.
    danielle Bleitrach


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