Référendum, peurs et démocratie

Selon un sondage CSA , qui paraît aujourd’hui lundi 29 octobre dans le Parisien-Aujourd’hui, 61 % des personnes interrogées souhaitent que le traité adopté à Lisbonne soit soumis à référendum et non soumis au seul vote du parlement. 31% seulement se prononcent pour le vote du parlement comme   le Président de la République – y compris durant sa campagne électorale – qui a toujours proclamé qu’il y aura ratification par un parlement réuni en Congrès.
Disons tout de suite qu’un sondage ne définit qu’un état temporaire de l’opinion publique et celui-ci nous dit premièrement que les Français ne veulent pas un détournement de leur vote par un parlement acquis au Président, mais le même sondage affirme que les Français sont prêts à voter le traité à 68% de OUI et 32% de Non. Souvenez-vous que le 29 mai 2005, lors du référendum français sur la Constitution européenne, le non l’avait emporté par par 54,67%. Il y avait eu 30,62% d’abstention et 2,52% de votes blancs ou nuls.

Alors assistons-nous à un véritable revirement de l’opinion en faveur du traité ?  Et si l’explication n’était pas aussi simple qu’il paraît… Que peut-on attendre d’un sondage? En quoi celui-ci nous aide-t-il à comprendre une société?


le fétichisme du sondage

Quel que soit le fétichisme actuel des sondages, la manière caricaturale dont cette technique semble gouverner le fait politique, on ne peut pas lui faire dit plus que ce qu’il est : un instantané. Le problème réside donc dans la manière dont un système se substitue à ce que l’on considère traditionnellement comme la démocratie, la consultation du peuple, le partage des pouvoirs. La technique du sondage plus ou moins trafiqué, le commentaire médiatique créent une sorte de tropisme pour le politique, ils en arrivent de fait à suppléer à toute expression citoyenne,  le vote comme d’ailleurs l’intervention de la société civile, des syndicats. Si l’on ajoute à cela la présidentialisation accrue par le quinquennat, un président qui décide et communique en temps réel, l’oeil fixé  sur ce baromètre, une presse servile nous avons une représentation que l’on prétend substituer à la réalité. La réalité c’est un vote intervenu en 2005, le sondage, les commentaires tendent à lui substituer autre chose. mais quoi ?  

C’est que le politico-médiatique, qui, souvenez-vous en, avait six mois avant le vote du référendum constitutionnel la même position qu’aujourd’hui à savoir se prononçait à 95% pour le OUI, paraissait à l’époque conforté par  la même adhésion par sondage interposé de l’opinion publique : les Français étaient prêts à voter à plus de 60% pour la ratification du traité constitutionnel, on sait ce qu’il advint. Et ce que le vote révéla de fracture entre les élites politiques et médiatiques et le peuple.  C’est-à-dire que déjà à cette époque, le peuple prétendit ne pas être enfermé dans un plateau de télévision ou une salle de rédaction d’un organe de presse, ni dans l’instantané d’un sondage. Ils furent nombreux dans ce politico-médiatique à déclarer qu’il était urgent de changer de peuple, c’est fait le président de la République à Lisbonne a changé le peuple français, il a substitué par décret à celui qui votait NOn, un autre qui vote OUI… sans nous demander notre avis!

Le PS n’a toujours pas compris 

Disons que Sarkozy ne surprend pas puisque son élection est pour lui l’an zero de la démocratie, celle qui crée la table rase, légitime tout. Mais il ne devrait pas en être de même de la Gauche. Au PS, seul , l’ancien Premier ministre Laurent Fabius a souligné dimanche que « ce qui a été décidé par référendum ne peut être réexaminé que par référendum ». Dans une interview paru dans le Parisien-Aujourd’hui en France, le député de Seine-Maritime estimait qu' »une autre procédure [que le référendum] ne serait pas vraiment démocratique ». Mais de  son côté, Jack Lang a estimé qu’un référendum n’est « pas nécessaire », lui préférant un vote parlementaire « comme les autres pays démocratiques d’Europe »., pour Ségolène Royal c’est l’enthousiasme face à ce traité. Il est tout même extraordinaire qu’un parti politique qui se prétend démocratique soit prêt à accepter qu’un vote référendaire soit considéré comme nul et non advenu avec une telle absence d’argument. En gros , comme le dirait Hollande, moi j’étais pour en 2005, je persiste sans le moindre égard pour le vote des Français.

 Devant un tel mépris de la démocratie, on ne peut s’empêcher d’avoir quelque doute sur la mesure phare de la dernière campagne du PS : la démocratie participative. Car il y a un double déni démocratique du PS, premièrement le mépris d’un vote référendaire et souverain, le second est le mépris étonnant pour un parti de gauche du contenu de ce vote.

  Un livre récent de Alain Badiou parle à propos de la campagne de Ségolène Royal d’une « exaltation vide » qui se fixe que sur le vague « sur l’ondoiement des proses sans arrimage dans le monde »(1), c’est joliment dit et peut illustre l’« exaltation de la démocratie participative », un vide abyssal ressenti par les Français .  Non seulement parce que la mesure n’était pas bien définie, mais parce que pour le référendum comme pour le reste, le PS semble toujours ne pas avoir compris que l’enjeu de la démocratie c’est le choix de la majorité, celle-ci comme l’affirmait déjà Aristote n’est jamais formée par une poignée de riches acquittant l’impôt sur la fortune, donc la démocratie est le régime qui devrait aboutir à ce que  cette majorité nécessairement populaire puisse accéder à une amélioration de son sort et celui de ses enfants. la grande masse de la population qui ne fait pas carrière en politique y voit l’essentiel, ça, le pouvoir de protester quand on n’est pas d’accord, le respect de la souveraineté de son pays.

 A l’époque en faisant une analyse, zone par zone, et parfois bureau de vote par bureau de vote, j’avais dit ce n’est pas un vote de droite ou de gauche, c’est un vote de classe. Le vote NON était celui des couches populaires et des jeunes, le vote OUI, celui des riches, des bobos des grandes villes et des vieux, ce qu’on retrouve dans le vote Sarkozy. Il est vraiment suicidaire pour la gauche de nier à ce point ce qui a toujours représenté sa base électorale.

Cette signification profonde de la démocratie, le débat des citoyens, comme le choix en fonction des intérêts de la majorité, est complètement occulté par le petit jeu médias, politiciens et sondages. Le sondage économise le débat politique, il en nie l’utilité, et va donc jusqu’au bout d’une démocratie qui ne peut s’affirmer comme « totalité » justifiant tout que parce qu’elle est totalement inconsistante. La démocratie inconsistante ne présente plus aucun danger pour les puissants et les riches, on peut en faire une bannière, un gadget… Comme de fait la démocratie participative de la campagne présidentielle de la candidate du PS.

En ce sens le sondage est exemplaire de cette absence d’arrimage, il individualise, il proscrit toute coalition, toute organisation, il nous interdit de penser hors du cadre préfabriqué, comme de répondre autre chose que Oui ou Non, avant tout échange d’argument… Un raccourci saisissant… Il est à noter également que cette nouvelle articulation, presse, politique, sondage est celle qui est la moins soumise à des règles collectives et le plus aux puissances d’argent. la corruption en devient aisément l’essence. le tout sur fond du mouvement des capitaux, et spéculations boursières…

Une gauche satellisée

Malheureusement, le PS ne fut pas la seule victime de l’incapacité de la gauche de saisir les mouvements profonds de l’opinion française. Le PCF entama à cette occasion l’opération désastreuse des collectifs anti-libéraux. L’idée de rassembler tous ceux qui refusaient cette Europe néo-libérale n’était pas en soi mauvaise, mais elle fut menée de la plus déplorable des façons, une union de sommet, un cartel de groupuscules dont certains se réunissaient dans une cabine téléphonique, un appétit d’autant plus grand que la représentation était nulle, un art de la division, une rupture totale avec les couches populaires et une fièvre de la personnalisation qui conduisit au désastre des présidentielles.

Alors que si l’on avait envisagé qu’il s’agissait d’un vote de classe et de jeunes qui subissent de plein fouet les ajustements structurels imposés à la société par le capital dans sa phase néo-libérale, et qui se confondent avec l’Union européenne, la seule stratégie était un rassemblement à la base qui dépasserait les clivages droite et gauche. Il fallait ignorer les clivages politiciens pour partir de ce refus populaire et lui donner un contenu réellement de gauche. Le cartel groupusculaire procédait exactement à l’inverse. Si on restait dans une union de sommet, il était évident qu’une partie du Non n’émanait pas de la gauche et que l’immense majorité de ces Non n’avaient rien à voir avec la fondation Copernic, et tous ceux qui analysaient chapitre par la chapitre le traité. A cette époque-là j’ai souligné le fait que ce qui se disait partout à savoir qu’avec l’Euro on ne s’en sortait plus, que la vie était devenue impossible, bref la question du pouvoir d’achat comme d’ailleurs celle des délocalisations n’était pas au cœur de la campagne de ceux qui parlaient à la télévision pour le NON. Résultat celui qui a réussi au moment des présidentielles à reprendre ces thèmes à son compte, Sarkozy a gagné.

dans un tel contexte atteint son maximum de nuisance puisque l’opération politicienne par définition confond ce que dit la presse, ce qui se dit sur les plateaux par des experts et autres sondeurs, avec la réalité. Cela va avec la destruction et le mépris de l’appareil militant. Donc si le PCF, la LCR et d’autres forces de gauche se prononcent pour le référendum, pour le vote NON, il faut qu’elles aillent jusqu’au bout de la logique d’un retour à la démocratie. Et donc tirent bilan du déplorable spectacle des collectifs anti-libéraux.

 La démocratie est  à renouveler

Nous avons entamé cette réflexion à propos d’un sondage, mais poussons l’analyse plus avant : Ce qui est sûr aujourd’hui est que sur le fondamental, l’emploi, le pouvoir d’achat, le président élu déçoit de plus en plus. Le coût de la vie ne cesse de croître et l’emploi ne s’est pas amélioré. J’ajouterai le logement (2). Le numéro d’équilibriste du président se heurte à cette réalité là, les Français continuent à être ce qu’ils sont, ils tiennent à leur mode de vie, à leur pays et sont de moins en moins convaincus par l’aventure de la mondialisation (3). Les grèves se multiplient non parce que la gauche voudrait prendre une revanche politique et l’extrême-gauche se créer une audience élargie, mais parce que les Français résistent à ce qu’on veut leur imposer. Donc les raisons du NOn se sont encore aggravés.

 Il faut bien mesurer la gravité du moment, ce qui se joue est sans doute la fin des forces politiques telles que nous les avons connues depuis plus de vingt ans. L’hégémonie du PS, construite depuis mai 1968 par François Mitterrand, la satellisation de toute la gauche et l’extrême-gauche autour de ce parti est entrée dans une crise profonde. Pour les raisons que je viens d’expliquer, essentiellement la dérive d’un PS de plus en plus coupé des préoccupations populaires, de plus en plus intégré à travers l’Europe à la mondialisation néo-libérale , à l’atlantisme… Un PS qui ne peut pas répondre à ce que décrit très justement Badiou : une démocratie libérale qui se fixe pour objectif l’enrichissement collectif ou privé et dont la corruption devient alors l’essence. Tout a débuté, y compris les grandes fortunes d’aujourd’hui sous l’ère Mitterrand, est-ce un hasard si Sarkozy récolte la mise? A-t-on assez vanté le cynisme de Mitterrand, a-t-il assez goûté les crapules ?

Avec cela il y a d’autres dérives, celles de la peur, la peur d’un monde que l’on continue à vouloir exploiter, coloniser, la peur de l’autre, la légitimité de la répression, l’exaltation du réactionnaire. Toutes ces peurs viennent apporter leur force de résistance au changement- pour l’égalité,  la liberté, la fraternité-, à la grande peur centrale, au nerf du système, la grande peur des possédants… la peur conservatrice, crépusculaire qui s’étend dans les esprits en créant le désir « d’avoir un maître qui vous protège, fut-ce en vous opprimant, en vous paupérisant encore plus ».

Alors si comme nous l’avons dit un sondage n’est rien de plus qu’un instantané de l’opinion publique, il faudrait peut-être essayer de comprendre ce qu’il y a derrière ces flashs, ces moments où il s’agit de soulever une pierre du jardin pour découvrir une vie crépusculaire, un grouillement. Nous sommes tous responsables de ce qu’il risque d’advenir, et nous devons nous interroger dans ce temps de faillite des institutions sur les réponses à apporter.

Le sondage du Parisien Aujourd’hui témoigne incontestablement d’un refus de se voir dépossédé d’un vote, du moins aujourd’hui et maintenant, mais de ce fait il revendique un débat démocratique. Dire ce matin ce que voteront les Français dans six mois c’est en revanche considérer que le débat politique n’a aucun sens, ou prétendre l’influencer… On a vu ce que ça a donné…

Danielle Bleitrach
(1) Alain badiou. De quoi Sarkozy est-il le nom ? Circonstances, 4. lignes
Philosophe, professeur à l’école normale supérieure et se revendique communiste à distance des péripéties politiciennes.
(2) La crise des subprimes risque de ne pas être une simple spécificité nord-américaine, avec ses centaines de milliers de gens chassés de leur logement, les faillites bancaires, et même des banques comme merril Lynch procédant à des licenciements massifs. En France 150.000 ménages sont également dans le piège des emprunts à taux variables. On découvre que désormais ce sont des salariés qui n’arrivent plus à se loger, le cas est encore plus dramatique pour les jeunes.Le nombre des dossiers de surendettement ne cesse de progresser malgré la loi Borloo de 2003 instaurant une procédure de rétablissement personnel pour donner « une véritable chance aux surendettés. » En 2006, 700.000 ménages ont déposé un dossier de surendettement, d’après le baromètre de la Banque de France. Entre janvier et juillet 2007, le nombre de dossiers traités a augmenté de 6.6% (112.199) par rapport à 2006, à la même époque. Et de 2003 à 2006, ce nombre est passé de 165.500 à 184.866. Pas moins de 6 millions de personnes (1,5 million de ménages), seraient confrontés à des difficultés pour rembourser leur crédit, estime le CES.
(3) Le Monde de dimanche 28 octobre faisait état d’un autre sondage, le commentateur s’étonnait, la France est un des pays où l’on vit le mieux et où pourtant l’inquiétude du lendemain est la plus forte. En lisant sondage et commentaires on avait envie de lui répondre que si on vivait mieux en France, si c’était le pays qui jusqu’ici avait le mieux résisté au démantèlement néo-libéral c’était peut-être parce que les Français avaient toujours su se mobiliser à temps. L’exemple de 1995, alors que dans le monde entier il n’y a plus de lutte illustre assez bien cette capacité, mais comme rien n’est parfait, il faut également noter que cette combativité ne trouve jamais une traduction politique à la hauteur. D’où peut-être le phénomène décrit par Obadia, l’augmentation de la peur qui in fine vient donner de la force à la peur des possédants et à leur violence répressive légitimée par les peur collectives.

6 commentaires

  1. Bonjour,
    merci de votre analyse eclairante sur le vote de classe en 2005,
    Le Parisien ecrit traité simplifié,c’est tout sauf ca,le dernier nom ,le 3e a ma connaissance est Traité Modificatif Europeen,dont la redaction fut basée sur ce principe:

    « Les [dirigeants européens] ont décidé que le document devait être illisible… pour que les citoyens soient contents, de produire un document qu’ils ne comprendront jamais ! » et ainsi d’éviter les appels à référendum… C’est dans ces termes hallucinants que l’ancien Premier ministre italien Giuliano Amato, co-auteur du traité constitutionnel et inspirateur du mandat de l’actuelle CIG, s’exprima le 12 juillet à Londres devant le « Centre pour la réforme européenne ». L’Observatoire de l’Europe après le Non vous propose le décryptage complet, par Romain Rochas, de la méthode et du mandat qui président à l’élaboration, en ce moment même et dans la plus grande discrétion, du texte destiné à camoufler le recyclage de la Constitution européenne rejetée.

    Romain ROCHAS
    Chef de division honoraire de la Cour des comptes européenne
    juillet 2007

    http://www.observatoiredeleurope.com/Projet-de-traite-ce-qu-ils-nous-preparent_a725.html

    256 pages plus les annexes,c’est loin d’etre un mini traité simplifié…

    Les propos du Parisien sont contradictoires de
    page en page:
    les interviews de VOIX EXPRESS sont majoritairement contre a l’opposé du sondage des 68% de Oui,
    La question: Le Parisien serait il passé dans le camp Villepin (pour un referendum avec une partie des deputés UMP?)

  2. Bonjour,

    Il est évident que la bourgeoisie essaiera par tous les moyens de faire passer le traité (celui-là ou un autre) et il n’y a pas lieu de s’en étonner, de même que sur l’attitude du PS à son égard !

    Je suis stupéfait des discours s’interrogeant sur le « virage centriste-droitier » du Parti Socialiste, comme si ce dernier venait de faire hier son Bad Godesberg : mais il y a belle lurette que le PS l’a mené à bien et d’ailleurs il ne s’en est jamais départi !
    Ce qui se passe actuellement n’est qu’une continuation, somme toute extrêmement logique, de ce qu’il est fondamentalement.

    Quant aux comité antilibéraux, cette vaste connerie dont on nous a servi la soupe pendant des mois, quand va-t-on enfin comprendre que la seule alliance qui vaille ne repose pas sur une démarche « par le haut » entre organisations politiques, programmatique (les leçon du Programme Commun et de ses multiples avatars n’ont-elles pas été tirées depuis ?), mais bien sur la construction d’une alliance directe avec le prolétariat. En cela, l’action syndicale est une des pierres angulaires de ce rapprochement.

    Les derniers affrontements de classe (CPE, etc.) sont éclairants à ce sujet et bien que ces derniers ne se décrètent pas comme ça ex nihilo, c’est bien le travail d’une organisation communiste et révolutionnaire d’y travailler patiemment et sans faillir.

    Khamsin
    (PCF)

  3. Voici le texte envoyé par André Bellon

    Traité : Le retour

    Nicolas Sarkozy nous avait promis : « Je tiens compte du vote des français ; il n’y aura qu’un mini traité technique ».
    On sait ce que valent ses promesses. Mais là, il s’est surpassé. Le traité n’est pas mini du tout ; il est, à quelques éléments symboliques près, le jumeau du précédent ; certes, ce n’est plus une Constitution et c’est bien même s’il faut rappeler que la question était restée en suspens en 2005 ; certes, certains chapitres ont disparu, mais ils sont évoqués dans les annexes, ce qui leur donne la même force juridique que le corps du texte. Le nouveau traité conserve donc la teneur du texte antérieur tout en le rendant encore plus illisible.
    Fier de ce tour de force, Nicolas Sarkozy entend faire ratifier en urgence et par le seul Parlement.
    La volonté populaire, clairement exprimée le 29 mai 2005, est considérée comme quantité négligeable, la démocratie est bafouée.
    De façon ahurissante, les principaux dirigeants de la soi-disant opposition semblent, pour la majorité d’entre eux, trouver ce choix acceptable et légitime et ne pas vouloir s’y opposer avec fermeté. La « social-démocratie » n’est même plus démocrate.
    Il ne saurait être question de transiger avec les principes fondamentaux des droits du peuple. Un vote a eu lieu. Il doit être respecté. Seul un nouveau vote populaire pourrait légitimer un nouveau traité.
    Les instances politiques actuelles n’ont aucun droit à s’y substituer. Dans le cas contraire, il s’agirait d’un véritable coup d’État. Si, par malheur pour nos principes politiques, les dirigeants de ce pays persistaient dans leur volonté de passer en force, il est impératif, dans un souci démocratique qui doit être celui de tout citoyen :

    1/ de faire savoir aux parlementaires que leur vote favorable à ce « nouveau » traité les positionnera en adversaires de la volonté populaire et que les citoyens devront en tirer les conséquences lors des prochaines échéances électorales.
    2/ de se préparer à dénoncer dans toutes les prochaines élections et sous les formes les plus adaptés tous les élus qui auront soutenu ce coup de force.
    3/ de se rassembler pour imposer enfin de nouvelles règles du jeu politique contre des institutions et des pratiques qui ne représentent plus les électeurs et stérilisent tout débat politique sérieux. La nécessité d’une Assemblée constituante destinée à recréer un espace démocratique est, jour après jour, de plus en plus évidente.

    André Bellon

  4. c’est bien simple:
    PS = Parti sarkosyste.

  5. pas d’accord avec votre raccourci, je ne l’ai pas supprimé mais je considère que c’est un aveu d’impuissance…
    DB

  6. Au sujet de la manière dont les medias nous préparent à l’évidence de l’adoption du nouveau traité dont le géniteur lui-même Valéry Giscard d’Estaing déclare qu’il n’a « rien perdu » sur le fond au regard de sa première version, on peut lire l’excellente analyse d’Acrimed:
    http://www.acrimed.org/article2739.html
    Jacques Richaud


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