La crise financière pour les nuls, par une nulle…

grosz_piliers_ste1.jpgCRISE DES « SUBPRIMES » ET OU CRISE D’UN SYSTEME

Sommes-nous confrontés à un nouveau jeudi noir ?  La fermeture de trois fonds de la Banque BNP Paris Bas a déclenché un vent à la baisse sur toutes les places boursières.  A l’origine de la panique expliquent les commentateurs, il y aurait les « subprimes ». Ces prêts immobiliers accordés aux ménages nord-américains les moins solvables et que leurs débiteurs pourraient de moins en moins honorer. Comment ces subprimes pourraient-elles déclencher une telle panique ? On nous explique que c’est parce qu’en fait elles se seraient logées dans tous les portefeuilles, dans les SICAV les plus sûres… Mais les subprimes ne sont que la partie la plus visible de l’iceberg d’une économie capitaliste spéculative. Un autre phénomène très important à comprendre pour nous Français serait en quoi la politique économique de Sarkozy admirative de la spéculation étasunienne entre t-elle dans des mécanismes de ce type ?

Danielle Bleitrach

 Les subprimes de quoi s’agit-il ?

On nous présente la crise comme étant liée au fait que les ménages nord-américains non solvables ont été incités par des prêts à acheter des logements. Le  portefeuille de prêts immobiliers est ventilé en trois catégorie en fonction des notes de crédit des emprunteurs: “subprime”, “non-prime”, et “prime”. Les subprimes étant le niveau de solvabilité le plus bas, qui avait été encouragé à devenir « propriétaire » dès Reagan, avec la révolution néo-conservatrice (ça vous rappelle Sarkozy ? Non?)

« Or ces derniers temps, et plus fortement dans l’année écoulée, trois tendances se sont conjuguées : la stagnation ou la baisse des salaires réels, la baisse des prix des terrains et des immeubles et la hausse des taux d’intérêts. »(1)

La stagnation des salaires réels est intervenue à partir de 2001 et malgré la pression des demandes d’emploi, le réajustement des salaires a été contenu par la précarité, le rêve du MEDEF.  La baisse du prix des terrains et de l’immobilier n’avantage que ceux qui auraient les moyens d’acheter au comptant, les autres qui à un moment quelconque sont obligés de réaliser leur biens se retrouvent avec un bien moins cher, dont ils doivent continuer à payer les intérêts en hausse. (2)

Or les prix ont commencé à redescendre depuis quelques mois. Comme les taux d’intérêt grimpaient, il leur était de plus en plus difficile d’honorer leurs prêts. Plusieurs ménages endettés, qui croyaient faire une bonne affaire, ont cessé de rembourser leurs prêts hypothécaires.

Enfin il faut voir que la crise dite des subprimes part des pauvres surendettés, précarisés, au chômage, mais  atteint de plus en plus des couches beaucoup aisées de la population (3).

Dans une présentation de son exposition au marché dit “subprime”, ou crédit hypothécaire à risque, AIG le numéro un mondial de l’assurance et l’un des plus grands prêteurs immobiliers a déclaré que la proportion totale de défauts dans son portefeuille immobilier de 25,9 milliards de dollars avait atteint 2,5%. Il a précisé que 10,8% des prêts hypothécaires “subprime” affichaient un retard de paiement de 60 jours, mais également 4,6% des prêts de la catégorie juste au-dessus. Tout en se disant toujours “à l’aise” vis-à-vis de son exposition au crédit immobilier, AIG a déclaré que le taux de défaillance dans ses prêts hypothécaires de premier rang avait grimpé à 3,98% en juin contre 3,56 en avril et un plancher de 3,08% en juillet 2005. Ces prêts représentent 90% des prêts immobiliers d’AIG aux Etats-Unis.
A la date du 30 juin, la branche financière d’AIG, qui accorde des prêts hypothécaires de premier et second rang, avait enregistré 3,68% de  défaillances dans le subprime, 2,13% dans le non-prime et 0,81% dans le prime.(4)

En cas de non paiement, les banques saisissent les biens immobiliers pour les vendre aux enchères, ce qui  pousse les prix à la baisse et enclenche une nouvelle vague de défauts de paiements. À chaque fois, les établissements prêteurs ne récupèrent qu’une partie de ce qu’ils ont prêté. C’est ainsi que certains prêteurs hypothécaires américains ont fait faillite dernièrement.

 A Wall street le 7 août, American Home Montage Investissement Corp, un organisme de refinancement des prêts hypothécaires a déclaré qu’il était en défaut de paiement et il a licencié le 10 août 6000 de des 7000 employés. Mais ce n’était pas le seul, d’abord Bear Stearns, la banque d’investissements a vu deux de ses fonds spéculatifs (hedge fund) ruinés et un troisième en grande difficulté (5). Le jeudi 9 mai, c’est la banque nord-américaine Godman Sachs qui est prise dans la tourmente des subprimes. En fait depuis une quinzaine de jours, tous les investisseurs financiers traquaient les portefeuilles des institutions qui auraient des positions risquées.

Les économistes  s’entendent pour affirmer que, bien que les sommes en jeu soient considérables, ces faillites ne représentent qu’une goutte d’eau dans l’océan des marchés d’aujourd’hui. Si toutefois la situation perdure, la confiance pourrait disparaître dans le marché des prêts. Les entreprises, les particuliers, et même les gouvernements auraient alors de la difficulté à emprunter. Le crédit étant essentiel au bon fonctionnement de l’économie, une récession pourrait survenir.

Effectivement c’est ce qui semble s’être bien passé le fameux jeudi 9 août. Depuis plusieurs semaines on parlait des difficultés de la Banque allemande WestLB (17 milliards de dollars dans les subprimes nord-américaine), c’est de BNP Paris bas qu’est venu la décision de fermeture des fonds.

A cette annonce les banques ont refusé toute opération de refinancement, de prêts aux autres établissements financiers. Une sorte de mesure contre la fièvre aphteuse au niveau bancaire, ce qui s’est immédiatement traduit par une envolée du taux des prêts interbancaires (passant de 4,10 à 4,70). Le loyer de l’argent a alors atteint le taux le plus élevé depuis 6 ans.

C’est cette situation que les banques centrales ont prétendu éviter en injectant des liquidités. Il faut restaurer « la confiance », et en système capitaliste « la confiance » des investisseurs ça se paye par des cadeaux demandés aux salariés, aux pauvres. Donc les banques centrales prêtent aux institutions financières l’argent qu’elles ne trouvent plus sur le marché monétaire, afin que celles-ci puissent continuer à jouer leur rôle de prêteurs. Mais la réaction très rapide et massive des Banques Centrales fait mesurer que la situation risquait de dégénérer et que nous étions au-delà du problème des subprimes. Et la réaction a été au premier chef celle de  la Banque Centrale Européenne. Pourquoi ? La Banque Centrale Européenne (BCE) est intervenue une première fois elle a injecté 94,8 milliards d’euros pour remédier à cette pénurie de liquidité. A ce jour la BCE a injecté plus de 130 milliards d’euros. C’est-à-dire plus que face aux attentats du 11 septembre 2001 ? Pas mal pour le non paiement des dettes des ménages non solvables en matière de prêts immobiliers. La FED et à peu près toutes les autres banques centrales de la planète se sont mises à injecter des liquidités.
S’il s’agissait seulement des subprimes nord-américaines, on comprendrait mal le phénomène. Même si le non remboursement des subprimes  se combinaient avec une crise de l’immobilier aux Etats-Unis qui touche des couches plus aisées que les ménages non solvables.

Mais si cette explication était totalement insuffisante ?

Les subprimes ne sont que le niveau visible de l’iceberg. La crise des liquidités, crise de confiance, n’est pas simplement lié au défaut de paiement des ménages non solvables nord américain, mais c’est tout le système de financement de l’économie par le biais des  CDO, des jeux monétaires, qui est en cause.
 
En fait dans le contexte du boom immobilier de 2000 à 2005, des prêts ont été consentis à des ménages dont le profil financier n’était pas solide. Ces prêts ont été «titrisés », c’est-à-dire transformés en titres financiers, qui ont servi de socles à toute une gamme de produits dérivés (CDO). Au moins deux phénomènes se mêlent le surendettement, une consommation surgonflée par un surendettement qui ne correspond pas aux revenus salariaux et pas seulement des plus pauvres, devient de plus en plus poussive et fait peser des risques sur l’économie, en particulier à travers le marché immobilier. Un deuxième phénomène est celui des conditions d’achat à crédit des entreprises par des sociétés financières.

A travers les bourses et la financiarisation de l’économie nous avons une extension planétaire du « Carry trade », de quoi s’agit-il ? Tout simplement de jouer sur la différence du coût du crédit dans une place pour investir dans une autre avec l’argent emprunté ailleurs. Ce qui se combine avec les LBO, a crédits servant pour des opérations de rachat par endettement (”leverage buyout”, LBO)..

Le carry trade  consiste à jouer sur les monnaies et les taux d’intérêt de pays à pays, le Japon vers un autre pays puisqu’on on emprunte de yens à un taux d’intérêt de 0,5% pour investir par exemple en Nouvelle Zélande où les taux d’intérêt sont à 8% ou on achète des bons du trésor etasunien. Ce qui fonctionne bien tant que le yen baisse, mais si le yen monte et tout indique qu’il est parti à la hausse, cela peut aboutir à des pertes énormes. Autre facteur d’inquiétude actuel. (4).

Mais la carry trade joue également dans l’utilisation des fonds empruntés toujours  au Japon, qui a joué ces dernières années un taux d’intérêt quasi inexistant, pour être placés  dans des obligations à haut rendement (CDO et CLO). On emprunte à crédit pour acheter des entreprises et revendre aussitôt.

Nous avons donc une économie de casino qui engendre des phénomènes spéculatifs, mais cette spéculation n’est pas purement virtuelle, elle repose dans tous les cas dans sur un renforcement de l’exploitation, un accroissement monstrueux des inégalités au niveau planétaire.

Spéculation et hauts rendements

Comment créer de hauts rendements ?  Il y a  les entreprises que l’on restructure, dont on gonfle les performances pour les actionnaires boursiers. Un exemple récent, la multinationale anglo-hollandaise Unilever annonce une augmentation de 16% de ses bénéfices au second trimestre 2007, et elle annonce dans la foulée la suppression de  20 000 emplois dans le monde – 11% de ses effectifs -, dont la plupart en Europe. C’est un mécanisme bien connu décrit par une dépêche de Radio Canada : « Unilever (…) prévoit que ses bénéfices continueront d’augmenter à la suite des suppressions de ces emplois. Les investisseurs ont très bien accueilli l’annonce de ces mises à pied qui réduiront les coûts et feront augmenter les profits. effectivement cette annonce a propulsé l’action d’Unilever en hausse de 8 % à la Bourse d’Amsterdam.Chacun mesure bien ce que cet exemple devenu système signifie de surexploitation, de délocalisation, et donc qu’au bout de la chaîne de ces prédateurs il y a le chômage, la précarité, et même le suicide des salariés. Ou comment l’économie virtuelle financière gouverne l’économie réelle que l’on prétend aujourd’hui en bonne santé et donc susceptible d’amortir la crise financière. sans doute comme la stagnation des salaires liée à la hausse des taux d’intérêt et à la déprime du marché mobilier développent « la paupérisation » du « propriétaire », en fait simple métayer par endettement. Ca c’est pour l’économie réelle, celle dont Bush et Sarkozy prônent « la santé » et invitent par des « cadeaux fiscaux à la confiance ».

Mais à l’économie virtuelle celle où sont générés les profits fiscaux, revenons au niveau financier  dont les outils sont les fonds de capital investissement et les fonds spéculatifs (hedge funds) .

Le capital investissement : il s’agit de sociétés financières qui acquièrent des entreprises, parfois en difficulté, parfois en panne d’actionnaires pour avoir les liquidités, ces sociétés achètent ces entreprises et les revendent avec de très gros profits et en faisant pour cela appel à la bourse à des financements massifs à crédit (860 milliards de dollars de titre ont été ainsi émis au premier semestre 2007, c’est-à-dire 40% de plus qu’un an plus tôt) . Leurs dettes sont placées sur le marché par le biais de titre appelés CDO. (Collateralized debit obligation).
Or depuis quelques semaines, on peut même parler de mois, ces titres suscitent beaucoup d’inquiétude. Le capital investissement a de plus en plus de mal à placer leurs titres qui sont en fait des dettes, on cite le cas de KKR le géant qui n’arrive plus à placer les actions Chrysler. Le marché guette qui a des titres de ce type or les fonds spéculatifs et même ceux à moindre risque s’en sont gavés comme ils se sont gavés des subprimes. L’inquiétude face au subprimes s’est donc doublé d’une inquiétude face à un sytème plus général qui gangrène l’économie.

La BCE dans sa récente note mensuelle a signalé que les LBO (opérations de rachat par endettement : “leverage buyout”, LBO)..  présentent des similitudes avec les crédits immobiliers à risque (”subprime”), actuellement en pleine crise. Selon  la BCE ces similitudes “pourraient susciter des inquiétudes concernant la stabilité financière dans le cas d’un changement du cycle des crédits”. Elle note toutefois que les acteurs du marché des LBO “se connaissent en général très bien dans le secteur financier”, ce qui n’est pas toujours le cas dans le marché des “subprime”, et peuvent donc se protéger contre les faiblesses passagères. On serait rassuré si ce genre de discours lénifiant n’avait pas pris un caractère systématique, ainsi c’est la déclaration de la banque de France du 3 août qui explique que l’Europe ne risque rien. C’est Bush vantant la bonne santé de l’économie nord-américaine et le fait que suffisamment de liquidité étaient disponibles sur le marché nord-américain « pour atterrir en douceur ». Alors même que des économistes tablent sur une crise plus durable que les précédentes, parce que l’économie nord-américaine est déprimée, l’endettement des ménages fort, et parce que la bulle immobilière peut exploser dans d’autres pays. Beaucoup de ces économistes se prononcent pour une baisse des taux d’intérêt des banques centrales, ce qui comme on l’a vu est par ailleurs une incitation à la spéculation dans un système qui s’en nourrit. D’autres invitent les gouvernants et les possédants à se réfugier dans l’or.
Parce que le fait est que les banques européennes se sont montrées particulièrement goulues avides de hauts rendements. Aux USA, le capital investissement représente près de 40% du marché fusion et acquisition, mais en Europe les opérations de ce type ont cru de 50% en un an, d’où l’extrême vulnérabilité et le fait que la crise s’est déclenchée en Europe avec la fermeture des fonds de BNP Paris Bas comme facteur déclenchant du jeudi noir (5). Là encore le jeudi noir dix août où se déclenche la panique sur les marchés boursiers, n’est pas un coup de tonnerre dans un ciel serein.

Ce qu’il faut bien mesurer donc c’est qu’il ne s’agit pas seulement du seul secteur des prêts immobilier par une clientèle étasunienne non solvable, mais que le boom immobilier, le surendettement auxquels était invité les ménages correspondait au mode de développement global de l’économie, elle-même basée sur le surendettement et les hauts rendements à partir de la pression sur les plus pauvres. Il faut bien mesurer que les Etats-Unis sont à la source du phénomène, mais celui-ci s’était mondialisé et la crise des « subprimes », en fait des CDO, s’est rapidement étendu et a obligé la plupart des banques centrales à injecter des liquidités. Enfin il faut voir que la crise dite des subprimes part des pauvres surendettés, précarisés, au chômage, ne serait-ce que par le biais de la crise immobilière étasunienne, mais en fait cette crise atteint des couches beaucoup aisées de la population .

Quelle que soit l’issue de cet épisode de crise, il est évident que les subprimes ne sont que l’effet déclencheur comme récemment l’a été la décision de limiter les transactions à la Bourse de Shangai. Ce qui apparait clairement dans cette nouvelle crise est qu’un système d’exploitation de plus en plus aggravé tant dans les pays du sud que désormais l’existence d’un sud à l’intérieur du nord et qui s’étend à des couches de plus en plus large, combiné à une économie virtuelle de spéculation, ne peuvent qu’engendrer des crises à répétition, ce que Marx dans le Manifeste définissait déjà comme des crises de surproduction. Et comme chaque crise aboutit à une pression accrue de l’exploitation, une tentative pour extraire toujours plus de profit du travail, l’effet de crise s’accentue, avec ses symptômes un chômage qui perdure et d’étend, une croissance qui demeure poussive et ces vagues de panique. Nous sommes non pas seulement dans des crises financières à répétition mais dans une crise systémique.

Dans un récent article ici même, je vous expliquais que le véritable problème que soulevaient les « vacances de Sarkozy » était sa vassalisation aux Etats-Unis. Jusqu’où va-t-elle. Ce qui est sur c’est que son adhésion au modèle nord-américain est lisible dans ses choix économiques, ceux qui sous couvert du « enrichissez vous » exerce une pression insoutenable non seulement sur les couches les plus défavorisées, mais également sur les couches moyennes, qui utilise le surendettement y compris budgétaire comme l’instrument d’une recomposition du budget de l’état vers toujours plus de privatisation, vers la mise en coupe réglée des services publics.

Danielle Bleitrach

(1) Dans Grand soir, article de Vincent Présumey
http://www.legrandsoir.info/article.php3?id_article=5336
« Hausse des taux et prix des terrains et des bâtiments sont liés par une relation qui est l’un des rapports sociaux les plus irrationnels du mode de production capitaliste : le prix foncier est formé par capitalisation de la rente foncière, c’est-à-dire que le loyer moyen (ou, pour des terres agricoles, le fermage) est considéré comme l’intérêt d’un capital qui est le prix du terrain. Mathématiquement, si les taux d’intérêt montent les prix fonciers baissent, et inversement. Etrangement, mais ce rapport social fonctionne bel et bien, cela veut dire en partie que moins c’est cher, plus vous payez ! (c’est là la clef pour analyser le lien étrange entre loyers et prix immobiliers, abordé dans l’article Bulle immobilière : le krach menace, www.legrandsoir.info/article.php3 ? (…) Avec les subprime mortgage, la boucle est bouclée : la transformation des salariés en « propriétaires » aboutit à leur expropriation encore un peu plus achevée, leur propre salaire leur étant repris sous forme de prix fonciers (rente) et d’intérêts à payer pour l’éternité. C’est au moment même de la proclamation du salarié comme propriétaire que s’achève en fait son expropriation et qu’il devient un pauper. « id_article=2927 »

(2) Dans le même article : « Or, les taux d’intérêts ont nettement remonté aux Etats-Unis depuis un an et demi, malgré la Fed qui s’est alignée sur cette tendance et ne l’a pas suscitée -cette perte de contrôle partielle de la Fed sur les taux US est d’ailleurs un fait économiquement et politiquement nouveau.
Ce renchérissement de ce qu’il est convenu d’appeler le « loyer de l’argent » est en effet, au fond, une réaction à la baisse comparative du dollar par rapport aux autres monnaies, surtout l’euro, et en partie une réaction à la difficulté relative croissante de placer des bonds du trésor US à l’étranger, où des quantités énormes se trouvent déjà, la plus grande concentration se situant … en Chine.
 » Sur cette dernière question voir l’article de Paul Craig Roberts. « Oncle Sam, votre banquier vous en avisera ». L’article émet l’hypothèse que la nouveauté de la situation est que la FED (réserve fédérale) ne contrôle plus les taux d’intérêt et que Wall street et la maison blanche, de fait tout l’occident, sont obligés de plier devant la Chine.  « Si les marchés financiers occidentaux sont assez intelligents pour comprendre le message, les taux d’intérêt US monteront sans se soucier de toute autre action de la Chine. En ce moment, la Chine n’a pas besoin de vendre une seule obligation. En un instant, la Chine a fait comprendre que les taux d’intérêt US dépendent d’elle, pas de la Réserve Fédérale. » http://www.alterinfo.net/Oncle-SAM,-votre-banquier-vous-avisera-maintenant_a10388.html?PHPSESSID . C’est l’analyse que nous faisons dans Les Etats-Unis De Mal empire. Ces leçons de résistance qui nous viennent du Sud. Aden ed. 2005

(3) A la fin juillet, la société Country wide Financial, leader du crédit immobilier residentiel nord-américain a constaté un retard de paiement significatif chez les foyers solvables aisés. Angelo Mozilo, le patron de cette société a déclaré « les prix des maisons baissent comme on ne l’a jamais vu depuis la dépression des années 30 », le marché a-t-il estimé ne se relevera pas avant 2009.
(4) Reuters – Jeudi 9 août, 16h58. Les défauts de paiement dans le crédit immobilier sont devenus plus fréquents chez les emprunteurs de la catégorie juste au-dessus du subprime », déclare l’assureur American International Group.

(5) Notons que  la méfiance vient de loin si le 10 août bear Streams perd 6,30% en Bourse, la perte est de 31% sur trois mois.

(6) Il est à noter que la crainte du relèvement du Yen a déjà produit un retour vers cette monnaie qui a accru les effets de la crise dite des subprimes. En 1998, le yen avait connu cet effet de ré-évaluation (environ 20%) qui avait laissé sur le carreau quelques spécialistes de ce carry trade.

(7) Dans le genre plus hypocrite que moi tu meurs, il faut noter le 3 août l’intervention de la Banque de France qui déclarait que la crise des subprimes ne toucherait pas l’Europe ((cf. Le Figaro de ce jour). La question qui est sur toutes les lèvres est à présent de savoir où va  s’arrêter le cyclone, alors que les incertitudes planent sur les pertes exactes  que la crise du “subprime” va entraîner pour les banques touchées. Et “s’il y a une chose que les marchés détestent, c’est l’incertitude”, souligne Gilles Moec, chef économiste de Bank of America. “Les conséquences ne vont pas rester limitées aux marchés financiers”,  avertit Jörg Krämer, chef économiste de la Commerzbank. “La conjoncture aux Etats-Unis, et donc dans le monde, va encore longtemps souffrir des suites  négatives”.

49 commentaires

  1. bonjour,

    votre pertinente analyse omet la partie invisible de l’isberg financier,”les derivés” qui sont une sorte de compagnie d’assurance mondiale contre les risques speculatifs basés sur des paris et anticipations que la deregularisation a multiplié depuis 30 ans a chaque crise,et qui est un mille feuille dont personne ne connait l’ampleur,puisque crées de gré a gré entre speculateurs.

    je suis sceptique sur les chiffres du Monde ;

    La financiarisation de l’économie favorise leur apparition (les actifs financiers représentent 160 000 milliards de dollars [115 976 milliards d’euros], soit trois fois le PIB de la planète), tout comme le laxisme des banques centrales, très dures en paroles mais très généreuses dans les faits, ce qui permet aux spéculateurs de se livrer à leur sport favori.

    http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3234,36-942760@51-893669,0.html

    Ambrose Evans-Pritchard (du Daily Telegraph) avance lui le chiffre de 410 000 milliards:

    Ambrose Evans-Pritchard on 04 Jul 2007
    those $410 trillion in derivatives contracts (seven times global GDP) and that $2.5 trillion of debt packaged as “structured finance”
    Has Bear Stearns finally popped the great world bubble?
    http://blogs.telegraph.co.uk/business/ambrosevanspritchard/july07/bearstearnspoppedthebubble.htm

    Larouche a ecrit 750 000 milliards de dollars
    il y a 2 mois,

    les differences sont enormes et lourdes de consequences

    vu l’inconnu la confiance n’est pas pres de revenir

    Ce systeme par son ampleur semble irreformable, seule sa disparition forcée : guerre ou revolution ou krach mondial peut etre envisagée.

  2. voici un aperçu de l’action des banques centrales, pas mal pour compenser le non paiement des primes hypothécaires sur le logement de gens non solvables….

    je suis en effet d’accord sur le caractère irreformable de ce système, chaque correction se traduisant par une aggravation de vie pour l’immense majorité de la planète…
    Voici donc les injections des banques centrales avant la cloture…

    Les banques centrales ont à nouveau injecté des sommes très importantes dans le secteur bancaire vendredi pour tenter d’atténuer l’impact de la crise immobilière américaine sur les marchés financiers dans le monde, mais les bourses continuent de dégringoler.

    « La Banque centrale européenne (BCE) a débloqué 61 milliards d’euros (88 milliards $ CAN) vendredi matin, qui s’ajoutent aux 95 milliards (137 milliards $ CAN) de la veille.

    La Réserve fédérale américaine, la Fed, a continué d’arroser les marchés avec 35 milliards $ US (36,8 milliards $ CAN), environ la même somme que la veille, précisant qu’elle injectera autant d’argent que nécessaire pour assurer le bon fonctionnement des marchés. La Fed a aussi choisi, vendredi, de maintenir à 5,25 % un de ses principaux taux d’intérêt, le taux des fonds fédéraux.

    La Banque centrale japonaise a de son côté injecté environ 8,5 milliards $ CAN, suivie par les banques centrales d’Australie et de Hong Kong. La Banque centrale du Canada a de son côté offert 3 milliards $ CAN aux banques canadiennes, à son taux d’intérêt habituel.

    Certains économistes croient que la Banque du Canada pourrait maintenant hésiter à hausser ses taux d’intérêt dans une telle période d’incertitude, même si plusieurs s’attendent à ce qu’elle ait de l’avant avec la hausse anticipée pour septembre.

    «(La tourmente) pourrait mener à des taux d’intérêt plus bas que ce qui aurait autrement été le cas, a dit Doug Porter, l’économiste principal pour BMO Marchés des capitaux. Je n’affirme pas que la Banque du Canada va nécessairement réduire les taux d’intérêt, mais elle est potentiellement moins intéressée à augmenter les taux d’intérêt avec toute cette incertitude.»

    C’est la première fois que les établissements américain, européen et japonais ont collectivement recours à de telles mesures depuis les attentats du 11 septembre 2001 aux États-Unis. La BCE a fait savoir vendredi qu’elle surveillerait la situation de très près.

    Mais la nervosité des marchés internationaux, et surtout l’inquiétude concernant la fragilité des entreprises non américaines face à la crise sur le marché immobilier aux États-Unis, s’est traduite par de fortes chutes sur les places boursières vendredi. L’index londonien, le FTSE 100, a perdu 3,2 %, le CAC-40 de Paris 3,3 % et le DAX allemand 1,5 %. Même scénario au Japon, où le Nikkei a dégringolé de 2,4 %.

    À New York, environ une heure avant la fermeture des marchés, l’indice Dow Jones reculait de plus de 100 points à 13 169,62, la Bourse de New York perdait 85,51 points à 9363,80 et le Nasdaq était en baisse de 26,93 points à 2529,56.

    À Toronto, l’indice TSX valait 13 388,77 points, en recul de 139,24. L’origine de la crise est à trouver sur le marché des crédits immobiliers américains à risque, les prêts «subprime» accordés aux personnes à solvabilité douteuse.

    L’inquiétude a grimpé jeudi matin, lorsque la banque française BNP Paribas a annoncé la suspension de trois fonds de placement dont elle jugeait qu’il n’était plus possible d’estimer la valeur. Presse canadienne et Associated Press

  3. bref retour sur les mecanismes de la vraie crise financiere courbe des taux inversée :

    La tête des gouverneurs de la Fed
    Classé dans: Economie, Subprime — Paul Jorion @ 4:57 le Samedi 28 juillet 2007

    Il s’est passé tant de choses ici durant la semaine écoulée qu’on ne sait pas trop où donner de la tête. Personne n’a payé aucune attention par exemple aujourd’hui aux 3,4 % de progression du PNB au cours du deuxième trimestre. Il est vrai que du train où vont les choses, on n’est pas près d’égaler ce chiffre au troisième. Les marchés boursiers, tous indices confondus ont perdu plus de 4 %. Mais comme je l’ai dit, la bourse joue en ce moment au yo–yo. Non le plus important, ce sont les taux.

    Le premier diagramme montre ce qui s’est passé entre mercredi (orange) et jeudi (vert).
    (voir sur site)

    Et le second, entre jeudi (orange) et vendredi (vert) : moins marqué, mais la même tendance.
    (voir sur site)

    Une courbe des taux, ça monte, non ? Plus je prête mon argent longtemps plus mon placement sera avantageusement rémunéré ! Oui, en principe mais ce n’est certainement plus ça que cela montre : ce qu’on voit, c’est que vous pouvez prêter pour six mois à 4,9 % et à 4,5 % pour deux ans. C’est ce qu’on appelle une « courbe des taux inversée ». Ce qui ne fait certainement pas l’affaire des banques qui empruntent souvent elles–mêmes au court terme et vous prêtent sur le moyen ou le long terme : si elles doivent emprunter à
    4,9 % pour vous consentir un emprunt dont le taux d’intérêt sera lui de 4,5 %, elles peuvent mettre la clé sous la porte.

    Comment en arrive–t–on là ? C’est bien simple, d’un côté on a l’économie qui décide des grands mouvements des taux d’intérêt, la vraie économie, pas la finance : quand les affaires marchent, les entreprises peuvent rémunérer davantage les capitaux qu’on leur avance ; au contraire, quand les affaires ne vont pas, les capitalistes doivent se contenter de ce que les entreprises peuvent leur payer. C’est un système de métayage : les capitalistes et les chefs d’entreprise se partagent la plus–value des capitaux placés, qui varie selon les circonstances, une fois déduits les salaires. De l’autre côté, on a la finance : les marchés de capitaux où, comme on l’a vu hier, dans les moments d’incertitude, ceux–ci se placent aujourd’hui en bourse et demain dans les obligations d’état, ou vice–versa.

    Les taux courts – la partie gauche de la courbe – la Banque Centrale américaine, la Federal Reserve, peut les influencer : c’est elle qui fixe le plus court, le taux au jour le jour. Quand l’économie pense une chose et la Fed, une autre, on voit ce qu’on observe aujourd’hui : les taux longs reflètent ce que l’économie peut générer, et les taux courts, l’opinion de la Banque Centrale.

    On entendait dire aujourd’hui : « Il faudra que la Fed baisse le taux au jour le jour ! » Oui, effectivement : à moins que ses gouverneurs ne souhaitent qu’on leur coupe la tête !

    http://www.pauljorion.com/blog/

    nature et dimension de la Finance mondialisée (chiffres
    2002/2005):

    L’accumulation financière à l’ère de la globalisation
    par François Morin

    http://www.mouvements.asso.fr/spip.php?article141

    De quoi on parle par baisse des taux,interventions des
    banques centrales 300 milliards $ etc.
    Cette ingenerie financiere s’adresse aux banques
    et a leurs echanges interbancaires principalement ,
    qui se font a des taux au jour le jour qui doivent etre stables et credibles;sous peine de paralysie.
    Restaurer la confiance pour la FED,La BCE etc,c’est
    restaurer la confiance interbancaire pour qu’a la limite
    le cheque d’un client d’une banque X soit credité sur
    le compte d’un client d’une banque Y,avec certitude et
    date de valeur et donc taux honoré.
    L’incertitude actuelle est celle de la notation bancaire au jour le jour,donc sa solvabilité a cause des vices cachés,dues a l’implication possible dans la crise financiere (credits,subprime,actifs declassés,gestion opaque,etc).

    la baisse des taux ou la mort,le pari des banques:

    3e injection de la Fed

    La Réserve fédérale américaine a en effet injecté vendredi des liquidités dans le système bancaire pour la troisième fois de la journée, a annoncé la Banque de Réserve fédérale de New York.
    L’opération, effectuée par le biais de prises en pension à trois jours avant le week-end, a porté sur trois milliards de dollars, portant le total à 38 milliards de dollars pour les trois injections de la journée.
    Jeudi, la banque centrale américaine avait déjà injecté 24 milliards de dollars sur le marché monétaire.
    Dans un rare communiqué publié vendredi, la Fed a expliqué qu’elle fournissait de la liquidité pour « assurer le bon fonctionnement des marchés financiers » mis à mal par la crise du crédit.

    http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/economie/20070811.OBS0187/le_fmi_veut_rassurersur_la_crise_du_subprime.html

    les ratés ?

    Curieusement, la Banque d’Angleterre n’a pas réagi du tout – ni financièrement ni même verbalement – au fait que le taux au jour le jour britannique soit monté à 6,5%, soit 75 points de base au-dessus de son taux de refinancement, ce qui n’a pas manqué d’étonner les professionnels.
    Reuters le 10/08/2007 18h34

    http://www.boursorama.com/infos/actualites/detail_actu_marches.phtml?&news=4497269

    des parieurs unanimes ?

    Les idiots de Wall-Street se sont- ils tirés une balle mortelle dans le pied ?

    Market prices near 100% odds of September rate cut: analysts
    By Nick Godt
    Last Update: 10:22 AM ET Aug 9, 2007

    NEW YORK (MarketWatch) — The market is now pricing in nearly 100% odds that the Federal Reserve will cut interest rates by the end of September, analysts at Action Economics said. Following news that French bank BNP Paribas suspended three funds due to a lack of liquitity, Fed fund futures, which price the odds of moves in the central bank’s key rate, rallied amid safe-haven moves, Action Economics said. The result is that the market « now show a 25 basis point rate cut by next month with nearly 100% probability, with another 25 basis cut seen as increasingly likely by the end of the first quarter [of next year], » it said.

    http://www.marketwatch.com/news/story/market-prices-near-100-odds/sto

    traduction automatique web :

    Les prix du marché approchent de 100% cote de réduction des taux de septembre : les analystes
    Par Godt d’Encoche
    Durer la Mise à jour : 10:22 EST ET août 9, 2007

    NEW YORK (MarketWatch) — Le marché évalue maintenant dans presque 100% cote que le Federal Reserve Board coupera des taux d’intérêt d’ici la fin de septembre, les analystes à la Science économique d’Action ont dit. Les nouvelles suivantes que la banque BNP Paribas français a suspendue trois fonds en raison d’un manque de liquitity, les avenirs de fonds de Federal Reserve Bank, qui évaluent la cote de mouvements dans le taux de la banque centrale clée, raillé parmi les mouvements de refuge, la Science économique d’Action ont dit. Le résultat est que le marché « montre maintenant une 25 réduction des taux de point de base par le mois prochain avec presque 100% probabilité, avec encore 25 coupure de base vue comme de plus en plus probable d’ici la fin du premier trimestre [de l’année prochaine], » il a dit.

    les sceptiques:

    Oncle SAM, votre banquier vous avisera maintenant

    Par Paul Craig Roberts, le 8 août 2007

    Tôt ce matin la Chine a fait savoir aux idiots de Washington, et de Wall Street, qu’elle les tenait de près. Deux hauts porte-parole du gouvernement chinois ont fait remarquer que les avoirs considérables de la Chine en dollars et en bons du Trésor US « contribue beaucoup à maintenir la position de monnaie de réserve du dollar. » (La Chine menace de « l’option nucléaire, » la vente du dollar par Ambrose Evans-Pritchard, Telegraph de Londres, 9 août 2007]

    Si les USA poursuivent avec les sanctions prévues pour faire réévaluer la devise chinoise, « la Banque Centrale Chinoise sera forcée de vendre les dollars, ce qui pourraient mener à une dépréciation massive du dollar. »

    Si les marchés financiers occidentaux sont assez intelligents pour comprendre le message, les taux d’intérêt US monteront sans se soucier de toute autre action de la Chine. En ce moment, la Chine n’a pas besoin de vendre une seule obligation. En un instant, la Chine a fait comprendre que les taux d’intérêt US dépendent d’elle, pas de la Réserve Fédérale.
    …….

    http://www.alterinfo.net/Oncle-SAM,-votre-banquier-vous-avisera-maintenant_a10388.html?PHPSESSID=38782bf1085246b77b14088b6f9b1230

    les visionnaires :

    Tsunami financier 2007-2008.

    http://www.belkhayate.ma/fr/article_mois.php

    El Mostafa Belkhayate

    Marrakech, 03 Avril 2007

    le calendrier :

    par Krista Hughes

    Reuters 10.08.07 | 17h14

    FRANCFORT (Reuters) – Les banques centrales en Europe seront probablement amenées à suspendre leur cycle de hausse de taux tandis que la Fed américaine commencera peut-être à baisser les siens pour tenter de contrer la crise actuelle des marchés du crédit, estiment vendredi des professionnels.

    Les investisseurs ont revu en forte baisse depuis jeudi leurs pronostics en matière de tours de vis monétaires dans la zone euro et au Japon, la propagation de la crise du « subprime » américain aux autres secteurs économiques et hors des États-Unis faisant craindre pour les perspectives de croissance mondiale.

    Les banques centrales sont venues à la rescousse des marchés financiers, injectant jeudi et vendredi plusieurs milliards d’euros et de dollars dans le système bancaire pour calmer les craintes d’un tarissement des liquidités.

    Ces inquiétudes ont conduit les Bourses européennes à effacer désormais tous leurs gains de l’année, ce qui profite aux marchés obligataires. Certaines Bourses ont abandonné plus de 10% par rapport à leurs plus hauts de 2007, l’indice de référence MSCI World se retrouve ainsi en baisse de 4,4% en ce début de second semestre, tandis que l’aversion ambiante au risque a permis au yen de regagner plus de 4% contre le dollar depuis le début du mois.

    Dans ce contexte, l’évaluation de la probabilité d’une nouvelle hausse des taux directeurs de la Banque centrale européenne (BCE) le mois prochain à 4,25% est tombée à moins de 50%, contre 70% au début de la semaine, et celle d’un durcissement au Japon est passée de 70 à 35%.

    Le marché a également tiré un trait sur l’hypothèse d’une hausse supplémentaire dans la zone euro à 4,5% en 2008.

    Certains observateurs précisent toutefois qu’il est encore trop tôt pour faire de même avec la hausse à 4,25% attendue lors du Conseil des gouverneurs de la BCE du 6 septembre, la situation des marchés financiers évoluant si vite qu’il est difficile de faire dès aujourd’hui de tels paris.

    LA NORVÈGE EN PREMIÈRE LIGNE MERCREDI

    Les marchés ont par ailleurs déjà révisé en forte hausse, à 75%, les chances d’une mesure de détente monétaire aux États-Unis. En outre, la probabilité que la Fed puisse baisser ses taux sans même attendre sa prochaine réunion de politique monétaire, le 18 septembre, est désormais estimée à 33%.

    Les analystes se disent aussi que les turbulences actuelles ont fragilisé les arguments d’autres banques centrales en faveur d’une poursuite des hausses de taux au cours des deux prochains mois, que ce soit en Angleterre, en Suisse ou au Canada.

    « Les déclarations les plus récentes de ces banques centrales ont laissé entendre qu’un resserrement monétaire restait toujours d’actualité », précise David Mackie et Bruce Kasman, économistes chez JP Morgan.

    « Cependant, il est préférable maintenant d’envisager ces déclarations avec prudence au vu des derniers développements sur les marchés financiers, la poursuite des turbulences étant tout à fait capable de modifier relativement vite l’attitude des banques centrales », précisent-il.

    La Fed estimait mardi, après avoir opté une nouvelle fois pour le statu quo monétaire, que la dégradation des conditions sur les marchés du crédit et la volatilité des places financières représentaient bel et bien un risque pour la croissance, mais que pour l’heure une expansion modérée de l’économie resterait sur les rails.

    Les banques centrales se retrouvent cependant confrontées à un nouveau dilemme, déchirées entre leur combat contre l’inflation, qui explique le cycle actuel de resserrement monétaire ou le statu quo de la Fed, et la nécessité de maintenir sur les marchés un niveau suffisant de liquidité pour assurer leur bon fonctionnement.

    Le premier test viendra de Norvège, où la prochaine réunion de la banque centrale sur ses taux est programmée pour le 15 août, une occasion pour les économistes de vérifier si le discours des autorités monétaires a évolué au fil de la crise.

    La Banque du Japon se réunira ensuite les 22 et 23 août.

  4. Dans Grand soir un excellent article :

    article de Vincent Présumey
    http://www.legrandsoir.info/article.php3?id_article=5336
    je vous recommande en particulier toute la première partie qui explique le mécanisme des subprime et la manière dont Reagan qui a voulu faire une nation de propriétaires (tiens comme Sarkozy) aboutit à ce qu’a mis en évidence Marx à propos de la rente foncière, l’exploitation du travailleur par cette appropriation. Passionnant. En revanche la deuxième partie qui fait le lien avec la crise récente de la bourse de shangaï me paraît moins évident, mais je suis tout à fait d’accord avec sa critique des solutions préconisées par ATTAC (voir sur ce site), outre le fait qu’elles supposeraient d’autres pouvoirs que ceux qui existent,la solution est en fait dans une rupture avec ce système qui ne peut être réformé.
    Danielle Bleitrach

  5. Bon Grand Soir.

    En ma qualité de plus nul que le nouveau chef de l’état,je remercie les auteurs du blog et commentateurs.
    Ainsi fait,ainsi dit,
    il apparaît,ce soir et au grand jour que :
    nous sommes des candides dirigés par des pangloss.
    /
    pourquoi diable se laissser mener ainsi comme « un troupeau sans berger « !!! (La Bible)

    Deu que nous sommes sots !
    Unissons nous et,avec ou sans angine,soyons ENSEMBLE au rendez vous de l’Histoire : l’Avenir Commun se joue tous ces mois ci.
    On a ,non pas le Droit,mais LE DEVOIR d’affronter,civiquement,et par tous les moyens légaux actuels,ces spoliateurs des bénéfices du Travail des exploités de la Planéte.
    /

  6. J’ai une impression de déjà vu dans cette situation ou des crédits à haut risques sont échangés sur le marché. Cela me rapelle des scandales financiers dont celui de Michael Milken ( http://en.wikipedia.org/wiki/Michael_Milken ) dans le années 80.

    Merci de vos article et contributions,

  7. Bravo pour cet article, vraiment !
    je l’ai relayé sur notre blog archipelrouge.fr

  8. Elle est pas nulle du tout l’auteure de cet article ! Je rajoute que le lecteur se sent moins nul aprés l’avoir lu !

    On retiendra que ce que le capital entend par « restaurer la confiance » , se traduit toujours par un coup social élevé . Avant la crise on nous dit « travailler plus pour gagner plus! » ; il faut entendre « produisez plus pour que nous spéculions plus… » ; aprés la crise on nous explique la nécessité du « plan social », c’es à dire des licenciements, pour restaure « la confiance », pas celle des travailleurs, celle des actionnaires…Les banques centrales « injectent des liquidités » , qui ne sont rien d’autre que nos propres économies séquestrées, le « hold-up » du nouveau siècle est en marche…Un cycle semble s’ouvrir pour une nouvelle évidence de la perversité du capitalisme financier, bien expliqué par l’auteur qui ne manque pas de rappeler que ce processus était déja décrit dans « le manifeste »…

    On peut prolonger avec la crainte que la sortie de crise utilise comme moyen la fuite en avant de la production militaire et de l’insécurité planétaire programmée. Les trente milliards de contrats d’armement qui viennent d’être consentis en aide au « bon » moyen orient (celui du côté de l’axe du bien), et la menace agitée du péril islamiste dans la longue durée, seront les ingrédients pour faire accepter encore une fois les « sacrifices » aux citoyens spoliés du fruit de leur travail et du contrôle sur l’utilisation des richesses produites par eux seuls, mais dilapidées par d’autres…Le paradoxe est en effet que la crise ne résulte pas d’un appauvrissement, mais d’un enrichissement dévoyé, comme toujours…

    Oui, le monde doit changer de base…

    Jacques Richaud

  9. Comme toujours cher Jacques tu as saisi le fond de la démonstration, mais c’est de ma faute je mettrais un bémol à ton interprétation sur les crises de surproduction décrites par Marx dans le Manifeste. Ce que je tente de montrer ici d’une manière sommaire (pour les nuls par une nulle) c’est que par rapport à la mondialisation capitaliste décrite par Marx et qui concerne l’élargissement de l’exploitation productive au niveau de la planète, avec un capital révolutionnaire qui transforme le monde, crée partout un monde nouveau, perce les poches d’autarcie, rassemble les travailleurs et crée donc les conditions de son anéantissement (Prolétaires de tous les pays unissez-vous)s’est transformé, il est devenu financiarisé. Parce que ce capital là isole ne serait-ce qu’à travers le chômage, mais pas seulement(1), met plus que jamais en concurrence les travailleurs entre eux

    Aujourd’hui nous avons à la fois le maintien et le développement de la production (le monde est plus que jamais celui de la marchandise), mais il est gouverné par un cancer, une spéculation virtuelle, financière qui pèse toujours plus sur l’emploi, le pouvoir d’achat, oriente ce système productif vers la surexploitation, vers les dépenses parasitaires de l’armement, détruit les êtres humains et l’environnement. Le meilleur symptôme de sa crise est l’extension du chômage et une croissance poussive, sauf en Chine pays dont il faudrait analyse le mode de développement et sur lequel il est dit beaucoup de bêtises(2). Autre symptôme, une économie de plus en plus impulsée par l’accroissement démesuré des dépenses militaires, aux USA mais pas seulement. Le capitalisme est entré dans sa phase sénile et meurtrière.

    La question de la fin de ce mode de production est plus urgente que jamais, c’est la fin de la planète qui se joue. Nous sommes dans une phase différente de celle décrite par Marx avec pourtant toujours à la base l’extorsion de plus value… Jusqu’à la mort, au suicide du travailleur de plus en plus individualisé. Je crois que pour expliquer cela, je vais écrire un article sur un mécanisme simplement esquissé ici : les LOB. Il permet de comprendre comment s’articulent économie réelle de surexploitation et économie virtuelle financière (3). La question de l’organisation des luttes et du changement révolutionnaire se pose par rapport à ces transformations, par rapport à la nature de la crise, elle suppose une réflexion sur la cohérence idéologique, politique, sur le type de parti, syndicat, association suceptible d’être adaptés à cette lutte globalisée.
    Danielle Bleitrach
    (1) voir article ici sur le suicide et les méthode d’individualisation, dans lesquelles le salarié définit sa propre exploitation.
    (2) Cela dit je ne suis pas Alexandre Adler, spécialiste de tout, et ce que je sais sur la Chine me permet tout juste de meurer l’arrogance et l’ignorance de ceux qui prétendent savoir et émettent des diagnostics péremptoires sur ce pays immense et complexe. Avez-vous entendu l’architecte du stade, son « look », son discours critiquait « le pouvoir », la poudre aux yeux jetée par ces jeux olympiques? mais il le faisait d’une manière ascétique, quasi gauchiste, comme un garde rouge. Je crois comme le disait un article paru sur ce bloc qu’il y a en Chine multiplication des mouvements prolétariens, et que la direction du Parti communiste chinois est obligé d’en tenir compte. Autre fait, la Chine a une planification, les « capitalistes » sont des managers, mais la propriété reste celle des villes et de la nation. Enfin la Chine parait être un des rares pays dont la croissance fait songer à celle de l’accumulation capitaliste du XIX e siècle, l’exode rural contrôlé, est assimilé par les emplois urbains, alors que dans le reste du monde, l’exode rural va nourrir les emplois précaires et le chômage. Je pourrais multiplier les faits comme cela…
    (3) grâce à Grand soir qui est un site trés lu, non seulement il y a eu hier près de 500 passages individuels pour cet article, mais à ma grande surprise j’ai reçu un avis propulsant au « top » des articles de blog au niveau international (c’est même le premier français), il était au 61 e rang mondial dans toutes les langues. Quand on voit les autres il n’y a pas de quoi se réjouir, c’est Harry Potter qui est de loin le sujet le plus traité et le plus lu… Cela dit je pense que nous avons besoin de pédagogie, de compréhension dans ce domaine et je crois que le besoin d’un mouvement altermondialiste et communiste qui éclairerait les enjeux, serait compréhensible sur les buts et les moyens, permettrait un véritable rassemblement. C’est pourquoi pour terminer j’ai été comme toi irritée des diversions à partir du texte de Ben Said, en particulier Dimitri qui ne l’avait pas lu mais je me suis dit que pourtant son inquiétude sur l’idéologie et l’organisation n’était pas totalement hors sujet.

  10. je vous signale que ce lundi la BCE a encore injecté 48 milliards en plus des 150 milliards déjà versés, la Banque du Japon peu menacée a elle versé l’équivalent de 4 milliards d’euros… A ce prix là on assiste à un léger redressement boursier.

    danielle bleitrach

  11. […]  https://socio13.wordpress.com/2007/08/11/la-crise-financiere-pour-les-nuls-par-une-nulle/ […]

  12. Il se passe un truc que je ne maîtrise pas… Il y a des tas de blogs qui viennent s’inscrire pour proposer des articles se référant au sujet, en fait je commence à me demander (ou plutôt j’ai demandé à Viktor qui m’a expliqué) s’il ne s’agit pas d’une espèce de publicité clandestine… Donc je supprime les blogs quand ils n’ont aucun rapport avec l’article en question..
    Cela dit c’est peut-être du à l’affluence: nous en sommes a mille visites aujourd’hui et jusqu’à minuit ça a le temps de doubler, alors à ce que m’a dit Viktor ce sont des phénomènes normaux de piratage…
    Je n’ai rien contre l’affluence encore faut-il qu’ils apportent, et veux un blog de réflexion et pas une gare avec des panneaux publicitaires.
    Danielle Bleitrach

  13. Je suis d’accord avec toi Danielle sur l’effort nécessaire de pédagogie sue les processus économiques que la financiarisation et l’internationalisation de l’économie rendent opaques et incompréhensibles pour le plus grand nombre.

    L’intérêt pour le sujet semble démontré par l’affluence (vas tu détronner Harry Potter ?) je l’espère ! Le surdoué à lunettes mériterait lui aussi un décryptage politico-sociologique…

    Il serait utile de décrire le processus des « LOB » comme tu le proposes, je suis incapable de faire un tel travail avec clarté.

    Il serait tout aussi interessant et peut être plus encore de démystifier la vraie nature du bas de laine que les banques centrales sacrifient pour « sauver » les marchés spéculatifs boursiers et les intérêts premier du capital . Du premier au dernier dollar ou euro, ces cent cinquante plus quarante huit milliards déja « injectés » sont le fruit spolié du travail précarisé jusqu’a l’extrème pour permettre de telles accumùulations qui ne sont qu’un gigantesque « abus de bien social » planétaire…Comment le dire ? Comment le faire comprendre aux victimes des licenciements boursiers et aux revenus modestes pour lesquels chaque jour est un défi pour vivre seulement, se nourir et élever parfois ses enfants pour les plonger dans un monde désespérant ?

    Jacques Richaud

  14. Tu retardes jacques la BCE a dépassé les 200 milliards d’euros… Ce lundi 48 milliards… Et les autres y sont allés plus mollo que la BCE ou même que la FED, mais ça fait un sacré paquer pris bien sûr sur l’honnête plus value du travail… Je me souviens d’un dessin de la Révolution Française qui représentait un paysan accablé par le port d’un aristocrate et d’un prêtre… En ce moment ce n’est pas mal non plus…

    Cela dit si je possédais le moindre capital ces milliards déversés pour restaurer la confiance ne m’inspireraient qu’une confiance modérée… Et comme je le dis dans l’article m’inciteraient à beaucoup de prudence… Je crois que j’acheterais de l’or. Heureusment je n’ai pas la moindre réserve, la moindre action…

    Quant à la pédagogie, c’est le métier, l’essentiel du travail de préparation de cours surtout pour les grands amphis de première année c’est de tenter de rendre simple sans trahir… difficile…

    Quand on écoute les actualités à la télé c’est incompréhensible… Je défie quiconque en les écoutant de percevoir la relation entre les « subprimes » nord-américains et l’injection massive par la BCE de milliards d’euros…
    Même la presse nous dit déjà des choses plus complexes mais l’architecture, le fond c’est le cas de le dire, n’apparaît pas, nous sommes dans un univers éclaté, magique, sur lequel nous n’avons pas de prise, Harry Potter n’est pas loin…

    Pour le moment je suis dans la tourmente financière et de ce blog, nous en sommes à 1500 visites pour la journée. Et je dois dire que par moment je suis accablée, tant les réactions sont parfois étranges… Quand cela sera un peu calmé je vais reprendre l’analyse de Ben Saïd et tenter de préciser ma position… Déjà je trouve ce que je note sur le collectif LBO montre une articulation syndicats, altermondialisme qui aurait réjoui Bourdieu…

    Danielle Bleitrach

  15. Remarquable vulgarisation d’un processus économique complexe.
    On en redemande!

    A+
    DIMITRI

  16. Puisque nous sommes sur le sujet du credit, quelqu’un peut il m’éclairer de manière marxiste sur le micro-crédit?
    J’avoue être assez géné par ce système mais je n’arrive pas à formaliser mon sentiment.

    Aidez moi!

    DIMITRI

  17. Vous parlez de fermeture des fonds BNP. Il ne s’agit pas du tout d’une faillite, comme on pourrait le croire en vous lisant, mais plus justement, d’une suspension de cotation.

    En effet, BNP possède des CDO dans son portefeuille, CDO dont la cotation a été elle-même été suspendue. Mais cela ne veut pas dire que ces CDO ne valent rien, bien au contraire. L’argent du fonds monétaire n’a aucunement disparu. Il n’y a juste pas de cotation disponible, rien de très dramatique si personne ne s’emballe.

    Car effectivement, les intervenants jouent à se faire peur. Le problème est qu’il faut éviter qu’ils ne se tirent une balle dans le pied en déclenchant une crise systémique.

    Mais, contrairement à ce que vous dites, la situation globale demeure excellente, les boites sont hyper bénéficiaires, il n’y a que l’endettement de certains financiers qui posent problème, la croissance n’est aucunement remise en cause. Parcequ’il y a un léger détail que les anti-capitalistes oublient toujours. L’économie, ce n’est pas les hedge funds que vous abhorrez, mais bien les PME du coin de la rue, qui forment le tissu de l’économie de tous les pays. Et là, pour le moment, c’est plutôt soleil au beau fixe.

    [quote]un système d’exploitation de plus en plus aggravé tant dans les pays du sud que désormais l’existence d’un sud à l’intérieur du nord et qui s’étend à des couches de plus en plus large, combiné à une économie virtuelle de spéculation, ne peuvent qu’engendrer des crises à répétition, ce que Marx dans le Manifeste définissait déjà comme des crises de surproduction »[/quote]

    Ça serait peut-être pas idiot de signaler qu’entre les crises à répétition, il y a eu également des périodes de croissance fantastiques.

    Car historiquement, il n’y a pas plus performant que le capitalisme, n’en déplaise aux alter-mondialistes de tout poils. Le système d’exploitation dont vous parlez n’a jamais été autant adopté et utilisé de par le monde. Il n’y a qu’à voir aussi les chiffres de croissance faramineux et de niveau de vie des pays sous-développés pour penser que non, vraiment, il n’existe pas de meilleur système que le capitalisme.

    @ Dimitri:

    M…. alors, le micro-crédit, c’est du capitalisme à taille humaine, et surtout à la taille des pays du tiers-monde et de ses habitants.

    Et le pire, c’est que cela fonctionne.

    Ouais, je comprends, c’est dur d’admettre que Marx n’en ait pas parlé.

  18. monsieur, en vous lisant j’ai retrouvé le discours lénifiant que je peux tout à fait comprendre, il n’est pas question de créer la panique chez les porteurs d’action. préoccupation que je peux partager quand j’imagine sur qui déboucheraient in fine les faillites…
    Je n’ai pas prononcé le mot faillite bien qu’on y pense quand une institution licencie 6000 de ses 7000 employés et se considère comme ne pouvant pas payer.
    J’ai simplement noté le fait qu’il n’y avait pas que les subprimes mais une économie de casino avec le LBO, le carry trade avec la tendance à la remontée du yen, les bons du trésor massivement possédés par les Chinois : 1200 milliards de dollars, soit un peu plus de la moitié de toutes les richesses produites en France durant une année. j’aurais pu ajouter: ils ont de surcroît décidé de diversifier leurs investissments, ils ont eux-même crée un fond (étatique) doté de 200 à 300 milliards de dollars qui achète, y compris les fonds comme Blackstone… Qui a pris de pied dans de nombreuses entreprises nord-américaine… La Chine est compliquée, une planification, une propriété étatique, et des mécanismes capitalistes qui créent de la fragilité mais que la planification tient autrement… Je vous cite cela parce que sur tout et y compris la montée délirante des dépenses d’armement. Quant à l’idée que l’économie réelle serait saine c’est la thèse de Bush…
    Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes… Si vous le croyez…

    Les chiffres non pas de marxistes débridés comme Dimitri ou de chômeurs mauvais coucheurs disent que vous vous trompez:
    L’INSEE aujourd’hui annonce une croissance plus faible que prévue pour la France… On vous l’avait bien dit « c’est le déclin » heureusement Sarkozy est là… Et bien non, Mardi 14 août, l’office statistique européen Eurostat a annoncé un coup de frein nettement plus fort que prévu de la croissance du produit intérieur brut (PIB) de la zone euro, celui-ci ralentissant à 0,3% au deuxième trimestre 2007.
    Un résultat qui est inférieur de moitié aux prévisions des analystes interrogés par l’agence d’informations financières Thomson Financial News. Ceux-ci tablaient, en effet, sur une hausse de 0,6% du produit intérieur brut (PIB) par rapport au trimestre précédent.
    De son coté, la Commission européenne visait, dans ses “projections de croissance“ pour la zone euro du 12 juillet, une fourchette de croissance de 0,4% à 0,8% au deuxième trimestre.
    Comparé au deuxième trimestre 2006, le produit intérieur brut a progressé de 2,5%, contre 3,1% au trimestre précédent alors que les analystes anticipaient une hausse de 2,8% sur un an.

    La croissance mondiale ralentirait à 6% en 2007

    Par ailleurs, Eurostat révèle également que la production industrielle a baissé de 0,1% en juin dans la zone euro, alors qu’elle avait progressé de 1,0% en mai.
    Et comparé à juin 2006, elle a progressé de 2,3%, après une hausse de 2,6% en mai.
    Ces chiffres sont d’ailleurs conformes aux prévisions des analystes interrogés par l’agence Thomson Financial News, qui s’attendaient à une baisse de 0,1% sur un mois et une hausse de 2,4% sur un an.
    Quant à l’ensemble de l’UE, la production industrielle est restée inchangée en juin, après une hausse de 0,7% en mai. Sur un an, elle a progressé de 2,5% (+2,7% en mai).

    Mais je ne vous convaincrai pas parce que vous êtes un « militant »… En allant sur votre site, que j’ai inscrit au bas de mon intervention, j’ai vu que vous étiez proche de l’action française… je ne crois pas que vous soyez tenté par le marxisme… Mais je vous remercie d’avoir pris la peine d’ouvrir le dialogue bien que je ne sois pas convaincue qu’il soit trés fructueux… Votre site où l’on propose d’entendre les battements du coeur du foetus et où l’on vante le scoutisme n’est pas tout à fait dans mes choix…
    Merci néanmoins de votre visite

    Danielle Bleitrach

    Polydamas

    URL : http://abimopectore.over-blog.com

  19. Merci pour le travail très instructif qui précède mais moi, qui ai pourtant une certaine habitude de lire des textes politiques (en ce moment surtout sur ce blog-ci)voire économiques et qui n’ai pas un QI déplorable, j’ai malgré tout encore dur à tout comprendre et quasiment pas moyen d’en retenir le quart.
    Je suis donc encore bien plus loin de pouvoir transmettre quoi que ce soit à une tierce personne et, parallèlement, suis encore potentiellement influencable par des idées erronnées, perverses ou contraires bien masquées.

    Je fais pourtant partie comme vous des quelques % de la population conscientisés ou intéressés par la question. Et encore, on ne connait pas la proportion des gens se disant communiste ou apparenté réellement conscients et suffisament instruits.

    Vulgariser est très important certes mais jusqu’à quel niveau? Le « Manifeste » est me semble t’il très « vulgaire » mais quand on essaie de le faire lire à un sceptique, ça lui parait vite populiste ou « bêtement » utopique.
    Au delà, jusqu’à quel niveau de conscience politique et de connaissance des tenants et aboutissants du système capitaliste les individus doivent t’ils aller pour faire confiance (jamais aveugle, cela va de soi) à une organisation, un parti.

    Philippe

  20. cher philippe, vous m’accablez…
    J’ai fait un effort terrible pour tenter de rendre simples mais exacts des mécanismes très compliqués, qui de surcroît interviennent en se renforçant mutuellement, d’où l’aspect crise systématique et je ne suis pas la seule, des économistes « libéraux » disent la même chose…
    J’essaye de rester trés pédagogique… Donc désespoir… J’ai connu ça avec mes étudiants, quand un amphi de première années, quelques trois cent jeunes gens vous regardent stupéfaits en oubliant d’écrire, vous sentez que la catastrophe est là… Et ce sont des étudiants…
    Cela dit la seule solution est de faire des efforts et qu’il y ait un parti communiste capable de traduire en langage clair et orienté vers l’action… Voilà pourquoi je veux un parti communiste…

    Parce qu’autrement vous allez ressembler à Sarkozy, voilà ce que j’ai trouvé dans le blog de libération:

    Nicolas Sarkozy l’a affirmé le 29 juin 2007 : pour trouver les solutions au problème d’emploi et de croissance, «inutile de réinventer le fil à couper le beurre. Toutes ces théories économiques… moi-même, parfois je suis un peu perdu. Ce que je veux c’est que les choses marchent». Mieux vaut, selon lui, faire du benchmarking, cette méthode qui consiste à regarder ce que font les autres pays.

    Je passe sur le caractère populiste de cette déclaration (NS veut «que les choses marchent», sous-entendu, «les autres politiques veulent que les choses ne marchent pas» ? ; il disqualifie également à l’avance les analyses de tous les intellectuels – très vendeur, tout cela… optimum avait posté un petit billet suite à ces déclarations, un brin énervé ; idem pour les éconoclastes, encore plus laconiques : c’est vrai qu’on peut difficilement faire pire…) pour me concentrer sur le benchmarking.

    Le principe de base du benchmarking est aussi simple que puissant : il consiste à observer les performances d’un échantillon de pays, repérer le pays qui obtient les meilleures performances, puis identifier les mesures de politique économique qui sous-tendent ces performances, pour enfin les imiter. En procédant de la sorte, on se débarrasse de toute accusation de biais idéologique : il ne s’agit plus de déduire de la théorie des préconisations en termes de politique économique, mais d’adopter une posture pragmatique (comme le répètent à l’envi certains leaders de l’UMP), en faisant parler les faits et en s’en remettant aux données pour légitimer son action.

    Démarche séduisante, donc, mais qui pose de sérieux problèmes : il faut imiter le meilleur pays, certes, mais lequel choisir ? Les Etats-Unis ? Le Royaume-Uni ? L’Allemagne ? Le Danemark ? Le choix n’est pas si réduit que cela… Regardons les données, me dira-t-on. Certes, mais quelles données ? Les taux de croissance ? Les niveaux de vie ? Les taux de chômage ? La proportion de travailleurs pauvres ? L’évolution du solde commercial ? En fonction de l’indicateur utilisé, les résultats risquent d’être profondément modifiés… Une combinaison de ces données, pourrait-on proposer. D’accord, mais s’il s’agit de bâtir un indicateur composite, le problème n’est que déplacé : quels indicateurs élémentaires inclut-on ? Comment peut-on les pondérer ? Là encore, diversité des choix possibles et des résultats obtenus… (…)

    • Olivier Bouba Olga •

    En fait le grand modèle de Sarkozy c’est le modèle néo-conservateur étasunien… L’indicateur c’est le profit… Imaginez si nous suivons Sarkozy qui suit les Etats-Unis en ne pensant plus… Je vous signale également que c’était le grand principe de Ségolène « aller voir ce qui marche ailleurs » pour éviter de réfléchir à des choses compliquées… Rassurez vous ils écoutent les économistes mais les néo-libéraux…
    Danielle Bleitrach

  21. je voudrais ajouter que l’on vous tire vers le fait divers, vers la pipolisation des dirigeants, Sarkozy ne dit pas un mot sur la crise financière mais n’arrête pas d’intervenir y compris sur les manèges qui ont des accidents… la presse bruisse alors qu’il y a des risques de crise majeure financière, au Pakistan, au Liban, et on ne parle que de la « maladie diplomatique de Cecilia » Les socialistes nous faisaient le coup du voile chaque fois qu’il y avait un mouvement de protestation enseignant, la superficialité est un système… Il faut se forcer, travailler, lire, c’est ça aussi se battre…

    DB

  22. Coucou Danièle 😉

    Bon ne cédez pas au découragement quand vos efforts, bien réels, pour vulgariser ne sont pas, immédiatement, couronnés de succés. Peut-être que si vous adoptiez comme politique de ne pas publier des billets de plus de tant de signes vous obtiendriez de meilleurs résultats. Quitte bien sûr à recourir à des séries de deux ou trois billets sur un thème donné. Et, autant que possible, pas plus d’un article par jour à finalité pédagogique. Enfin si vous voulez mettre un maximum de chances de votre côté d’être lue… et comprise.

  23. Bref si je résume la situation, il y a eu depuis deux jours à cette heures environ 2700 personnes qui ont lu mon texte et qui n’ont strictement rien compris…

    C’était pareil quand nous faisions la promotion de nos livres avec Viktor, moi j’avais déjà dans la tête la problèmatique de Les Etats-Unis de mal empire. Viktor disait à ceux qui nous invitaient: « Moi je vais vous parler du blocus, Danielle personne n’a encore compris ce dont elle parle ». Moi en partant de la dédollarisation cubaine, je montrais d’abord ce qui allait se passer en Amérique latine (à l’époque seul le Panama était passé à gauche en dehors de Cuba et du Venezuela où Chavez subissait grève, réferendum)… Le tout sur fond de montée de la Chine, lisez le aujourd’hui je ne change pas un iota…

    Pascal, vous me dites de faire court, de couper en tranches, mais c’est bien là le problème… Parce que regardez tous les textes sur les problèmes financiers sont déjà long et ils ne traitent que d’un aspect (les subprimes, ou l’intervention des Banques centrales), ce qu’il faut c’est reconstituer une totalité différente…

    Ce qui est sûr c’est que j’avais préparé un truc sur la politique de Sarkozy dans un tel contexte, je renonce… Il faut laisser digérer le clafoutis…

    Voilà je vais repartir le 2 septembre jusqu’au 16, je vous laisse digérer jusqu’au 16 ce truc là…

    Mais essayez parce que si on comprend bien que « leur fatalité », leur nécessité de « réformes » c’est une folie, que la seule solution c’est de se battre contre… Sans état d’âme, sans peur du « pire » puisque le socialisme aurait échoué… C’est cela qu’il faut secouer et je ne sais pas comment…

    Bref heureusement que je me baigne longuement parce qu’autrement je craquerais.
    amitiés à tous
    danielle

  24. Oui je vous SUUGERE d’adopter le format au média et à l’ambition pédagogique de votre travail destiné à un public composé de néophytes pour l’essentiel.

  25. Pascal, j’avais compris mais c’est trés difficile…
    Danielle

  26. Je n’en doute pas Danièle, c’est pour cela que je suggère avec l’innocence du néophyte 😉

    Mais d’ores-et-déjà je salue encore une fois la générosité de votre démarche… Je ne tiens pas à passer pour un ingrat qui vous ferait penser que y en a marre de donner de la confiture préparée avec amour à de vilains garnements qui ne pensent qu’à manger mc Do !!

  27. Faire « court » , c’est souvent tomber dans le piège du « prêt à penser », du slogan réducteur ou de la formule qui peut faire choc, mais aussi soulever la suspicion. Voila pourquoi il faut accepter de résister à cette tentation qui consiste à faire l’économie de l’argumentaire pour ne formuler qu’une conviction…

    Echanger c’est écouter et tenter de comprendre; ce n’est pas seulement prendre connaissance des idées toutes faites des uns ou des autres ou tenter d’imposer les siennes; c’est selon moi la condition d’un chemin partagé par le plus grand nombre et du raliement de ceux qui hésitent encore…

    Ce n’est pas avec des « travailleuses, travailleurs » incantatoires, ou par des appels à « l’insurrection électorale » , que progresse la compréhension du monde et la conscience des opprimés, mais avec leur intelligence propre, celle de la vie vècue, des injustices subies, des dignités bafouées, des espoirs brisés…qui peinent souvent à trouver les mots pour le dire, mais savent percevoir dans le non-dit des autres la même attente…Si Jaurès, Rosa ou le Commandante ont parfois soulevé les foules, c’était en parlant comme eux et pour eux ,mais surtout dans la certitude d’une intelligence partagée…

    Défaire les noeuds d’une pensée obscurcie par la difficulté des choses ou par la propagande adverse, trouver les mots de l’évidence en résonnance avec le ressenti, faire naître en l’autre la conviction et non pas tenter de la lui imposer; voila les raisons de ces échanges qui doivent briser l’assymétrie apparente des êtres qui croient parfois « être moins » parce que « ils savent moins le dire »…C’est la première barrière qui doit tomber, celle de l’académisme ou de l’élite dirigeante autoproclamée, celle d’une avant-garde qui se croirait légitime à penser seule sans se soucier de l’impact et de la compréhension de ses propos; ceux-là qui font l’économie de l’attention portée à l’autre , ne sont pas des communistes, ni même des humanistes, ni des militants crédibles d’une cause qui par nature les dépasse et concerne l’humanité toute entière…Voila pourquoi il faut ne pas se décourager dans l’approche des pensées partagées…

    La politique ne peut se réduire à un vidéo-clip de synthèse.
    Laissons à d’autre les définitions simplistes, celles de l’axe du bien et de l’axe du mal, celles de la morale et des valeurs présumées universelles, celles de la vertu et du crime, celles du juste et du faux…Nous savons nous, l’imperfection des hommes et leurs attentes parfois contradictoires, nous savons aussi la force immense des solidarités et des générosités rendues possibles , nous savons la force mobilisatrice des injustices mais aussi la tentation forte d’en reproduire d’autres, nous savons le danger du pouvoir délégué sans contrôle, nous savons le désir compréhensible du sauvetage individuel dans un monde sans pitié, nous savons les avancées et les revers de ce combat sans fin pour l’émancipation humaine…C’est pour cela que nous osons nous adresser à tous…Que nous osons vous dire « camarade »…

    Jacques Richaud

  28. Jacques,

    Pour ma part je prône le faire long (si besoin) mais en plusieurs fois. Dans le genre bon film à épisodes.

  29. Jacques, merci de savoir dit l’espoir et la difficulté. Pascal, j’ai ri en lisant ta proposition de « film à épisodes ». Si tu lis la préface à l’édition française du Capital, tu verras que Marx écrit à son éditeur Lagrange pour lui proposer d’éditer le Capital en feuilleton dans les journaux ouvriers comme on éditait « les mystères de Paris »… Il ajoutait que l’ennui était justement le premier chapitre du Capital où il avait flirté avec la dialectique hégélienne et que les Français toujours pressés d’arriver à la conclusion en s’économisant la démonstration auraient du mal à suivre…
    Effectivement qui lit le Capital est confronté dans les premières sections à une définition de la valeur, puis de la fétichisation de la marchandise qui va déboucher sur la plus value absolument terrible à lire, il y faut beaucoup d’attention, ne jamais sauter un des termes… Au point qu’Althusser proposait sans état d’âme de passer directement à la plus value. Ce que faisaient d’ailleurs les écoles du parti. Pourtant c’est d’une richesse inouïe qui en fait nourrit tout l’ouvrage jusqu’au dernier texte publié sur la rente foncière.
    Loin de moi l’idée de penser que ce que j’écris est un millième à la hauteur d’une telle pensée mais je me souviens toujours de ces deux années de suite, ou exposant justement la pensée de Marx dans un grand amphi, je me suis embarquée dans Hegel. J’étais depuis toujours confrontée chez les étudiants à la confusion entre travail et valeur travail, et je ne savais pas comment vaincre cet « os », plus j’approfondissais moins c’était compréhensible. La deuxième année, je me suis vue m’embarquant dans ce désastreux chemin et j’ai déclaré: « Ecoutez j’ai tort, vous n’avez pas encore la culture, les connaissances, pour maîtriser cela. Il faut que l’on m’achève et que je meure sur place, parce que je n’ai pas la capacité à vaincre cela ». Ils ont ri et certains se sont même acharnés , ils sont venus me proposer des trucs pour rendre plus clair… Je crois qu’à un moment se dire qu’on y arrive pas ensemble est de bonne méthode.

    Mais je ne vous cacherai pas que je trouve qu’il y a une régression, peut-être avec la disparition d’un certain type d’ouvrier, celui hautement qualifié (je pense au fraiseur) qui était capable de s’acharner sur les connaissances… Peut-être aussi à cause de la télé qui fonctionne de fait en vous vidant, comme dans le cas des rires pré-enregistrés, non seulement on pense à votre place, mais on rit à votre place ce qui est un comble, il y a une disparition du sujet… Une espèce d’objectivation voyeuriste… Internet habitue à des communications courtes parfois insultantes.

    Il y a aussi le troll, cet individu qui vient se placer sur la communication comme les jeunes qui font des signes autour du commentateur pour être vus sur l’écran… Le troll disait sur un forum quelqu’un d’assez perpicace c’est le phénomène de foi moderne, il ne lit pas il approuve pour être là en prière…

    Honnêtement je crois qu’il faut lutter pour penser, je le disais à mes étudiants, tant que vous n’avez pas le bulbe rachidien percé par la colonne vertébrale et le sentiment de ne plus pouvoir avancer d’un mot vous ne savez pas ce qu’est l’effort.

    J’ai fui la plupart des sites (parfois comme Bellaciao on m’a viré pour cause de mauvaise pensée)parce que je ne supportais pas ce qui se passait, parce que je ne voyais pas le moyen de changer les choses, et je me suis réfugiée dans ce blog…Voilà c’est tout…

    Mais je ne trouve pas cela que désespérant, l’exemple type est ma relation intellectuelle avec Viktor. Il a résolu l’histoire du Capital en feuilleton, il a expliqué qu’il s’atait endormi à la seconde page et le livre est tombé définitivement à côté du lit. Pourtant il est redoutablement intelligent et efficace… Donc je me dis que si j’arrive à faire passer quelque chose à Viktor, lui trouvera les mots… Et nous rions beaucoup… Il y en a d’autres… Voilà il faut arriver à former un intellectuel collectif comme disait Gramsci du Parti.

    Danielle Bleitrach

  30. Il y a quelques jours je considérais que « Révolutionaire » et « Communiste » n’étaient pas des thèmes vendeurs actuellement en dépit de leur éventuelle nécessité. Et donc, à moins de vouloir changer de peuple, car changer le peuple prendra bcp de temps, il faudra trouver un biais qui permette de faire revenir une majorité de ce peuple à des vues plus conformes à « nos » valeurs où la dimension collective prime l’individuelle sans tyraniser l’individu.

    La LCR semble avoir dressé un constat analogue puisque j’ai découvert hier que ce parti envisage très sérieusement de changer d’habits [ http://tinyurl.com/26t5jp ]

    « La LCR, qui se veut leader après le score de 4,08 % d’Olivier Besancenot, devrait décider lors de son congrès, en décembre ou janvier, le lancement d’un nouveau parti : «Il y a la place pour un parti anticapitaliste radical. La force d’Olivier est d’avoir affirmé une totale indépendance vis-à-vis du PS et des institutions», explique Alain Krivine. La Ligue devrait changer de nom et de fonctionnement pour attirer de nouveaux militants : «On est à un moment où il faut tourner la page et on mise sur une nouvelle génération. Il ne s’agit pas de rejeter tous les vieux camarades, mais la reconstruction ne viendra pas des ex, ex-LCR, ex-PC, ex-PSU…», reprend le leader historique de la LCR. Qui lorgne sur les difficultés de LO à tourner la page Arlette Laguiller et sur la crise du PCF. »

    Ca devient (un peu) plus intéressant. Dans le contexte actuel de crise économique et politique, un boulevard s’offre pour la « gauche de gauche ». Qui rassemblera qui autour de qui ? Car encore une fois il me semble que le combat prioritaire n’est pas le combat des idées, qui doit toujours et inlassablement être mené, si possible en n’ayant pas un coup de retard à chaque fois (cf Dimitri), mais le combat pour l’unité qui permettra l’action. Ensuite tout pourra se cristaliser assez rapidement selon moi.

    Je pense que pour des athlètes de la pensées comme Danièle et Daniel ou Viktor et bien d’autres les considérations terre à terre comme les miennes sont désespérantes. Mais l’ivresse des cimes promise aux intellectuels valeureux ne doit pas faire perdre de vue que pour faire avancer notre barque plantée dans la vase en ce moment, et bien il faut parvenir à extraire un socle commun à une force de « gauche » reconstituée et ragaillardie. Prosaïquement, voici le sens de ma quête.

    Celle-ci pourra ensuite avancer UNIE, faisant entendre une seule voix, vers la réalisation d’objectifs essentiels, très clairement identifiés et affichés qui illustreront sans ambiguité la nécessité et la volonté de stopper, de renverser la dérive financière perpétrée à travers la mondialisation qui sape les bases de la société. Et de rendre aux gens simple la perspective d’une existence sereine et non pas soumise aux aléas qui vont de la santé au travail en passant par l’amour et la météo 😉

    Mais on a besoin des intellectuels naturellement car je pense que pour refonder un projet de société viable, il faut des anthropologues, des philosophes, des psychologues, des historiens, des sociologues qui permettent de comprendre les mécanismes individuels et collectifs. De cette compréhension devrait découler les lignes de force d’une société plus harmonieuse.

    Ah j’allais oublier : outre cette brochette de compétences de haut vol, il faudra aussi recueillir l’avis des gens ordinaires sur comment ils conçoivent une existence heureuse. Il y a certainement pas mal de choses à en apprendre pour guider l’action politique.

  31. Pourquoi pas mais pour le moment j’ai un gros problème avec la LCR qui date des retraites mais n’a cessé de s’amplifier, ou plutôt j’ai trois problèmes:
    1) en matière de mondialisation, d’analyse des rapports de forces dans le monde, ils sont aussi nuls que le PCF… Ce sont de redoutables donneurs de leçons qui sous prétexte de démocratisme comme le PCF emboîtent toujours le pas des campagnes nord-américaines. Ils sont arrfivés à un chef d’oeuvre le ni-ni, ni le renard, ni la poule agressive…

    2) En parlant de poule, l’unité n’est pas leur problème, il s’agit de plumer la volaille du PCF…

    3) mais le pire est leur gauchisme, je dois dire que leur attitude pendant la bataille des retraites, criant « grève générale » et donnant comme perspective « le forum » m’a énervée parce qu’au même moment les militants se battaient pour que les gens ne reprennent pas… Sans être tout à fait comme Blondel qui lui criait à Marseille grève générale et le lendemain faisait reprendre les syndicats marseillais où il avait de l’influence, il me semble que leur surenchère est surtout lié à l’objectif immediat : plumer la volaille communiste.

    Donc si je suis pour effectivement que les communistes refassent leur unité je veux que ce soit avec un objectif, une stratégie qui donne un but au rassemblement et pas des conglomérats groupusculaires de sommet… Donc j’attends de voir ce qui est proposé et moi de mon côté avec d’autres, par exemple à Venissieux mais aussi avec mes camarades du PRCF, je commence à déblayer le terrain des objectifs et de la stratégie…

    Tout à fait d’accord avec la nécessité d’entendre et même plus ceux qui se débattent dans les difficultés quotidiennes, si je veux un parti communiste c’est justement pour qu’il ait cette préoccupation, parce qu’autrement je peux fonder un club de réflexion, ou me contenter d’un blog sur internet… Il faut un parti communiste non seulement pour que la réflexion soit celle de la voix des sans voix, mais pour que cette réflexion soit orientée vers l’action, le comment changer le monde…

    Danielle Bleitrach

  32. j’avais laissé passer un truc inouï, tellement énorme que je n’ay avais pas prêté attention (comme dans le truc de la lettre volée d’E.A.Poe) : daniel, viktor et moi devenus des « géants de la pensée »…
    je suis sûre que viktor se tient les côtes de rire… Moi cela m’embête non par modestie, mais parce qu’en tant que prof je milite justement pour l’accès direct aux géants de la pensée… Ils sont généralement plus clairs que leurs épigones et il vaut mieux lire Marx que moi ou même Daniel Ben Saïd… Le seul philosophe qui a intérêt à être traduit est kant parce qu’il écrit comme un cochon et surtout parce qu’il se débat contre tout un fatras dont il nous a débarrassé…
    Vous ne pouvez pas vous imaginer l’apport des géants de la pensée, lisez par exemple un truc trés ancien : le politique d’Aristote ou l’éthique à Nicomaque, c’est une mine… En revanche il y a d’autres oeuvres qu’il vaut mieux éviter… Mais si vous saviez ce que la fréquentation directe vous apporte… Lisez le de rerum naturae de Lucrèce, le plus beau poème sur l’athéisme et le matérialisme… Mon cher spinoza (l’éthique c’est dur), Marx, Ernst Bloch, machiavel, passez un été avec eux et plein d’autres…
    Nous ne sommes que des nains montés sur les épaules de géant disait déjà je ne sais plus qui, je crois que c’était Saint bernard de Clairvaux…Et comme Viktor refuse l’escalade, imaginez… Son truc c’est de lire non dans la paume de la main mais sur les doigts de pieds…
    Je plaisante, mais un géant de la pensée vous console de tant de choses, vous nourrit… Une vie entière ne suffit pas pour les retrouver tous…
    Moi je ne suis que la fréquentation de ces gens-là ce qui m’apporte comme toutes les cultures des capacités d’analogie mais hélas assez d’estime pour la pensée pour me rendre compte que je ne suis qu’un tâcheron, et je voudrais bien faire ce métier avec honneteté et courage à défaut de génie…
    Danielle bleitrach

  33. Pour qu’il n’y aie pas d’ambiguité dans mon propos, ou le moins possible, je répète que peu m’importe le parti X ou Y à mes yeux ; j’aspire à une unité incarnée dans un rassemblement EFFICACE. Autrement dit, pas une agglomération de bric et de broc. Mais un mouvement structuré autour de certaines nécessités incontournables avec des objectifs prioritaires, les plus urgents, devant dégager le champ pour l’accomplissement d’un projet plus global.

    Quelle méthode pour cela ? Quel délai ? D’ici là que deviennent les faibles ?

    Question du candide : comment des responsables politiques peuvent-ils à ce point s’enliser dans des divisions aussi néfastes à la cause de ceux qu’ils prétendent défendre ?

    Et là je pense que la question des étapes, dont vous me disiez que vous envisagiez cette possibilité, doit être posée. Et qu’il serait bon d’un point de vue méthodologique que chacun fasse part de son projet et de son échéancier. Et comment les uns et les autres entendent-ils défendre efficacement la cause du peuple, avec qui et quel délai envisagent-ils ? Que le peuple sache à quoi s’en tenir entre les proclamations des uns et des autres et la façon qu’ils ont d’envisager leur mise en oeuvre.

    Quant à vous Danièle, vous vous situez dans le cadre de la redéfinition de la ligne du PC. Le problème c’est qu’à mesure que votre audience s’élargit, la rançon du succès, des visteurs viennent à vous qui, à mon image, ne se sentent pas concernés par cette cuisine interne mais vous interpellent sur l’avenir concret de la gauche. Parce que pour eux, pour nous il y a un besoin et un ras-le-bol de la gueguerre des chapelles. Il y a des gens dont on sent qu’ils pourraient se mettre d’accord sur l’essentiel et qui trainassent des pieds en espérant tirer un jour la couverture à eux.

  34. Danièle, je pense que votre modestie intransigeante vous a fait vous effaroucher inutilement. Où avez-vous lu qu’il est question de géants de la pensée sous ma plume ? 🙂 Je parle d’athlètes de la pensée et d’intellectuels valeureux autorisés à goûter à l’ivresse des cimes.

  35. oui c’est vrai que les gens traînassent en espérant tirer la couverture à eux… Et plus on devient groupusculaire plus ça se renforce… C’est pour cela qu’il faut bien commencer par quelque chose de réellement efficace: définir des objectifs, des moyens d’action, ouvrir le dialogue chacun sur nos bases, bientôt il y a les municipales, ça peut aider au dialogue à condition que les démons ne prennent pas le dessus… Qu’est-ce que j’appelle les démons, la question de l’union avec le PS… Je ne porte pas particulièrement dans mon coeur certains élus socialistes de chez moi, non pas dans l’abstrait mais dans le concret, par exemple la privatisation des services publics, la spéculation immobilière, les horodateurs, certains communistes ne vallent guère mieux… Donc ce que je voudrais définir ce sont des solutions, des mandats impératifs sur ces questions… Et pas le serpent de mer que ne va pas manquer de jeter la LCR sur l’union avec le PS… Quitte à donner tous les prétextes à ces ventres mous du PCf pour une union sans principe… Bref si la démocratie participative avait un sens c’est là sur le concret qu’elle devrait commencer à s’exercer…
    Autre aspect, il me faut absolument une organisation qui ne soit pas simplement une réunion des habitants du quartier, réunion tout à fait légitime par ailleurs, mais je veux un parti un vrai qui mette à jour les conditions actuelles de l’exploitartion, rassemble en partant de l’entreprise, des établissements scolaires, des couches populaires…

    Cela dit il ne faut pas exagérer l’impact que peut avoir un blog, actuellement au maximum c’est 2000 visites par jour… Ce n’est rien si on compare à des sites comme Grand soir ou l’ignoble :-)) Bellaciao… Et pourtant mêmes eux ne représentent rien… Venissieux ça a bien plus d’habitants, la CGT ça touche bien plus de gens… Donc il faut savoir raison garder, nous nous passons de l’information, mais il faut sortir du virtuel, pratiquer le « corps à corps », retrouver les réunions avec le collègue de travail… Autrement nous sommes fichus…

    Et ça c’est pas seulement de la cuisine, c’est l’apprentissage de la démocratie, pas seulement de la « communication » non de l’art de convaincre en vue de choix et d’actions collectives.

    Danielle Bleitrach

  36. Il me semble que les critiques qui précédent ne sont pas justifiées. En effet, ce que l’on peut apprécier dans tes textes c’est ta capacité d’analyse et de recherche d’informations(que je n’ai pas pour cette dernière).
    Pour ma part je trouve dans tes texte les éléments qui manquent à mon analyse.
    Je crois que ceux qui te critiquent attendent trop de toi et pas assez d’eux-même.

  37. De l’intérêt de faire l’unité face aux prédateurs

    Guy, Il est probable que je sois concerné par votre commentaire. Je ne pense pas que mes remarques soient stériles ; mon souhait est d’avancer mais pas à n’importe quel prix. J’ai plusieurs fois souligné l’intérêt de ce blogue (sinon je n’y viendrais pas) et je me suis permis d’exprimer quelques remarques (assez nombreuses de fil en aiguille) dans le prolongement des certaines observations faites par l’hôte des lieux et Jacques Richaud quant à la difficulté de réaliser des synthèses accessibles au plus grand nombre sur des sujets parfois complexes.

    J’ai l’impression que l’on a progressé un peu quand même depuis quelques jours. Au début j’étais perçu comme un anti-communiste primaire. Je pense être parvenu à expliquer qu’il n’en est rien. Personnellement je pense que l’échange avec des gens RELATIVEMENT vierge de tout ancrage partisan peut avoir son intérêt. Je pense qu’il faut discuter entre gens de toute obédience avec la volonté de se comprendre afin de parvenir à travailler ensemble à un moment donné. Mais il ne faut pas brûler les étapes qui permettront le rapprochement salutaire.

  38. Je suis d’accord avec toi Pascal, « il ne faut pas brûler les étapes qui permettront un rapprochement salutaire »; c’est le fond du problème stratégique:

    -Certains voudraient proclamer l’unité comme un objectif premier, sans être trop regardants sur le contenu, les fondamentaux, les objectifs et parfois les incompatibilités…A jouer à ce jeu , nombre de militants sincères des « collectifs antilibéraux », dévoyés dans l’entreprise « oser Bové », ont du par exemple découvrir sur le tard qu’une frange influente de ce mouvement était d’abord anti-communiste, avant même d’être antilibérale. Pour être plus « méchant » encore j’ai entendu et lu certains de ceux là se réjouir du score obtenu , car il avait permis de « planter » le PC et aussi la LCR qui peut-être sans cette diversion aurait atteint la barrière des 5% conditionnant le remboursement des frais de campagne! C’est une réalité douloureuse qui illustre la face sombre de la « politique autrement », même si cette révélation ne concerne évidemment pas tous ceux qui se sont impliqués dans cette imposture. J’avais , bien avant le terme, écrit plusieurs textes pour mettre en garde ceux de nos « camarades » qui s’étaient laissé mystifier et n’auront été que les « idiots utiles » d’une diversion consternante (certains venaient hèlas du PC et de la LCR…)

    – D’autres , dont je suis, sont convaincus qu’ils doivent tirer une réflexion profonde, au sein de leurs appareils (si ils sont encartés) mais en la partageant aussi en dehors de ceux-ci pour éviter l’autojustification et la responsabilisation trop facile de « l’autre », pour comprendre les raisons profondes de la perte d’attraction des partis qui sont pourtant restés les plus fidèles à la défense des intérêts du plus grand nombre et d’abord des plus défavorisés.

    Mener cette réflexion, c’est donc la deuxième option qui est aussi la mienne, ne veut pas dire nier les héritages du passé ou balayer les fondamentaux du socialisme ! Mener cette réflexion veur dire interroger ces fondamentaux pour en actualiser la présentation, la pédagogie et la diffusion, les rendant accessibles aux citoyens d’aujourd’hui.

    La difficulté peut résulter d’une notion peut « avouée », même si la sociologie nous en a donné , depuis Boudieu et même avant quelques clefs (« Rendez les précaires, vous les rendrez dociles » disait Bourdieu…belle clairvoyance) . Ces citoyens « se croient » plus instruits que ne l’étaient les classes populaires du XIX et XX ème siècle, mais si l’analphabétisme a bel et bien reculé , il n’est pas sur que le « formatage de la pensée » moderne par l’inculture globale et la « simplification » de tous les concepts, qui tient lieu de substitut à la vie intellectuelle, rende les exploités de maintenant plus « malins » que les exploités d’hier ! Cela est vrai autant dans les couches modestes de la population que dans sa couche la plus instruite qui croit avoir accédé à un statut de « classe moyenne » et parfois de cadre, sans analyser même la gravité des rapports d’exploitation entretenus; les « suicides » au travail, y compris des cadres , illustrent les conséquences de cette situation, intrinséquement liée à l’exploitation du monde du travail, toutes catégories confondues…

    Alors Pascal a raison d’attendre la poursuite des réflexions trés enrichissantes que Danielle , comme d’autres, tente de mettre en forme, non pour elle-même mais pour les partager avec tous ceux qui construiront les solidarités de demain. C’est aussi ma démarche et ma conviction que l’unité ne se décrète pas, elle se vit sur des constats rassembleurs et des ambitions formulées dont la base ne peut être autre que la fraternité humaine et la fin de l’exploitation. Ceux qui entendent cela sont déja nos camarades, le parcours et le passé de chacun me semble second par rapport a cette évidence.

    Jacques Richaud

  39. Je crois que Jacques a raison… J’en parlais tout à l’heure avec Viktor au téléphone, je lui expliquais que ce qui m’avait toujours fasciné chez Fidel Castro c’était sa tranquille conviction, y compris en 1991 que ce monde était invivable, qu’il suffisait de résister et ce dans les pires conditions pour qu’un jour le monde aille vers le rendez-vous… Je crois que toute proportion gardée sans bien sûr oser me comparer à ce géant politique j’ai toujours été animée de la même conviction…
    Je dois dire que rencontrer la résistance cubaine m’a fait un bien fou… cela m’a aidé à tenir bon. Puis j’ai senti la montée des luttes en Amérique latine, un monde multipolaire qui s’esquissait, des rapports sud-sud de résistance, les Cubains étaient toujours là comme une lumière dans la nuit…
    Aujourd’hui je sais qu’il faut que chacun retourne vers les siens, au plus près de sa nation, de sa ville, de son entreprise, pour tenter d’organiser ce qui peut l’être… C’est là que je suis en désaccord total avec Toni Negri, la mondialisation ne signifie pas la fin des nations, il n’y a pas homogénéisation, mais bien renforcement des inégalités, attaque et il faut renforcer les liens, les recréer…
    Il faut à la fois penser la mondialisation et agir sur le local, donnez moi un levier et un point d’appui et je soulève le monde… Le point d’appui ne s’invente pas, il est là, là où nous prenons conscience le plus fortement de la difficulté à vivre cette société… Le levier c’est une compréhension du mécanisme qui nous opprime, ne pas nous laisser avoir par les justifications…
    Nous sommes blessés, endoloris, ce n’est pas l’échec de l’Union soviétique, c’est l’écho de l’effondrement, l’onde de choc que nous avons subi, ces rancoeurs, ce mépris devant les trahisons, les arrivismes, les coups injustes, à peine nous nous approchons les uns des autres que cela fait mal, alors nous nous replions, nous cherchons de bonnes raisons…
    Et pourtant il faudra bien vaincre tout ça, c’est une question de survie… Comment en finir avec tout ça, avec cette vermine qui ronge notre désir de vivre, dez créer…
    Voilà ce que je ressens et je ne dois pas être la seule…

    Danielle Bleitrach

  40. Tous les chiffres que vous citez dans votre réponse sont vrais et alors ? Cela veut-il dire pour autant que le système va s’écrouler ? Je suis d’accord avec le côté casino, mais est-ce pour autant que c’est le pire des systèmes ? L’histoire prouve le contraire. Bien sûr, le capitalisme n’est pas parfait et a plein de défauts, mais cela veut-il dire qu’il faille jeter le bébé avec l’eau du bain ?

    Franchement, j’en doute…

    En outre, sur les LBO et les hedges funds on pourrait rajouter plein d’éléments que vous avez omis, notamment sur les entreprises reprises par leurs propres salariés, les hedges funds qui facilitent le travail des industriels et des banquiers (ceux-ci se concentrant uniquement sur leur métier, qui est justement d’éviter le risque), sur la dictature chinoise qui n’a pas encore suffisamment développé son économie intérieure permettant d’absorber les montants gigantesques de surplus financiers, etc.

    Au fait, bien que mon adresse mail soit publique, quel besoin avez vous de la publier sur votre site, comme si il fallait me désigner à la vindicte populaire ? Je pensais qu’entre gens bien élevés, on se gardait de telles méthodes.

    Sinon la discussion me parait intéressante que l’on soit tenté par le marxisme ou pas, je reçois quantité de gens sur mon site qui sont en désaccord complet avec moi, ça n’empêche pas de discuter.

    Enfin, je suis en désaccord total avec Sarkozy mais je vous garantis qu’il n’a rien d’un néo-conservateur, à voir la façon dont ils le traitent, ça m’étonnerait qu’il fasse partie des leurs.

  41. d’abord sur la publication de votre E-mail , c’est une erreur (j’ai des problèmes avec ma souris) que je vais corriger, je voulais simplement créer un lien avec votre site.
    Le capitalisme n’est pas parfait mais alors qu’il a pu représenter un progrès, un dynamisme, aujourd’hui il est destructeur, meurtrier,secoué de crises de plus en plus profondes. Simplement quand l’occident possède 90% de l’information mondiale, il lui est facile de faire de la publicité pour son système et de disqualifier les autres. Par exemple les autres seraient des dictatures, et les Etats-unis une grande démocratie: que penser d’une système planétaire où 200 millions de citoyens complètement manipulés, au point de croire que l’Irak c’est Al Qaida et les armes de destruction massive, et qui élisent une oligarchie, peuvent imposer au reste de l’humanité un olibrius comme G.W.BUsh. La démocratie interne elle-même est en grand danger comme elle l’est en France parce que le citoyen n’a ni le choix entre des politiques alternatives, ni les moyens réels de juger ce qui lui est proposé. Mais quand ces mêmes pays occidentaux, derrière les Etats-Unis, alors qu’ils soutiennent sans état d’âme des dictatures, envahissent, oppriment un pays sous couvert de le débarrasser d’un tyran, et en fait pour piller ses ressources, qu’en penser?
    Que penser d’un pays qui torture et délocalise même sa torture dans d’autres pays ?

    je vous conseille la lecture de cet article :
    Les sites noirs : Plongée dans le programme d’interrogatoires … voir
    Mondialisation.ca – Canada
    on retrouve le même article dans planete non violence que vous avez à droite du site dans « l’ours »

    Le capitalisme a été facteur de progrès mais il a aussi accompli en quelques siècles pas mal de génocides: le génocide des amérindiens absolument abominable, la traite des noirs, l’esclavage, la guerre de l’opium, le pillage de continents entiers, le nazisme et les camps d’extermination, deux guerres mondiales… ET fort de ce bilan l’Europe qui de surcroît manifeste aujourd’hui un amour servile pour son rejeton sanglant les Etats-Unis prétend s’ériger en continent des doits de l’homme… Le capitalisme est la créature violente et rapace au nom duquel la plupart de ces crimes ont été accomplis… Les eaux glacées du calcul égoïste, la création d’un monde basé sur l’accumulation aux dépends des autres…

    Pour le reste je crois que vous n’avez pas tort sur les néo-conservateurs, je les ai un peu confondus avec la révolution conservatrice et néo-libérale reaganienne et thatchérienne… Sarkozy n’est pas un idéologue, il a quelques idées simples à la Reagan. Les néo-conservateurs ont connu leur apogée lors du premier mandat de Bush, il est peu probable qu’ils lui survivront, ils sont déjà en train de se diviser en chapelles…
    Danielle Bleitrach

  42. Merci beaucoup!!!!
    Je voulais comprendre de quoi il s’agissait exactement et par curiosité j’ai tapé dans le fameux moteur de recherche « crise immobilière pour les nuls » et voila je suis tombé sur votre article qui m’a éclairée la lanterne!!!
    Encore merci, je me coucherai moins bete ce soir 🙂

  43. LA CRISE QUI CACHE LA CRISE:

    Rebonsoir, j’avais posté un commentaire, en réponse à « Francoise » sur le papier consacré à la « lettre du 16 aout » de notre inimitable président qui découvre les bienfaits du hot-dog avec son ami Georges pendant que la « crise » se développe. Il s’agissait de tenter de répondre à la question essentielle : « C’EST QUOI AU JUSTE CES « liquidités » INJECTEES ? » D’où proviennent -elles ? Quelles conséquences prévisibles ?

    Ce commentaire aurait eu mieux sa place dans la poursuite de l’excellent effort « pédagogique  » de Danielle, ici, dans sa présentation de la crise (« pour les nuls » que nous sommes tous un peu) , face à un monde qui fonde en partie son pouvoir sur l’OPACITE de ses pratiques. La période actuelle voit intervenir le mot « transparence » (pour regretter son absence!)mais personne ne s’illusionne vraiment sur la volonté réelle de changer les fondements de l’accumulation du Capital…

    Pour cette raison j’ose réintroduire ce fragment de commentaire pour préciser , avec ma « nullitude » , les enjeux collatéraux qui me semblent en partie occultés, d’une crise qui ne concerne pas, loin s’en faut, les seuls acteurs boursiers:

    LA VRAIE QUESTION DES « LIQUIDITES »
    (A propos de « l’effort » des Banques Centrales pour « soutenir les marchés » dans la crise actuelle)

    L’origine des “liquidités injectées” est une vraie question de première importance. Le décryptage du phénomène est au cœur de la compréhension de ce qui se passe et de la détection des vrais bénéficiaires et des vrais perdants de cette opération : On peut distinguer pour faire simple, deux phases :

    LA PREMIERE PHASE a en réalité précédé la crise actuelle:
    – Une PREMIERE CATEGORIE DE PERDANTS, parfaitement identifiée déjà est représentée par les millions d’emprunteurs US qui ont cru dans ces fameux crédits pour acquisition de leur résidence, dont la composante hypothécaire sans leur avoir été dissimulée leur a été présentée comme de pure forme. En réalité c’est par millions que des citoyens US ne parvenant plus à payer leurs traites de crédit se retrouvent saisis (c’est le principe de l’hypoyhèque, en cas d’incapacité à rembourser les traites du crédit) du bien principal, leur domicile ! Aucune des traites antérieures n’est bien entendu remboursable, les versements ont été faits à fond perdu, définitivement ! Le citoyen devenu insuffisamment solvable passe du stade de nouveau pauvre au stade de grand précaire expulsé de son domicile et les parkings US, dit-on, sont emplis de caravanes louées, logeant dans la précarité ces floués du rêve américain, en réalité ces pigeons de l’arnaque bancaire. Les banquiers en effet ne pensaient pas prendre de risque, soit ils étaient remboursés, soit dés le départ ils misaient sur la nature hypothécaire du prêt pour rendre possible l’excellente plus value de la saisie du bien et de sa revente…Notons que, A CE STADE LA CRISE BOURSIERE N’EST PAS ENCORE ENTAMEE, c’est au contraire la prospérité des banques de prêt qui domine ! LA VRAIE CRISE OUVERTE DEJA EST SOCIALE, mais moins médiatisée, car il ne s’agit que de l’extension de la précarité dont se soucient peu les commentateurs économiques lorsque prospèrent les revenus du marché… !
    – La «crise » pour les prêteurs débute lorsque le «marché de l’immobilier » s’effondre et lorsque même les biens saisis à l’occasion des hypothèques ne se «revendent plus assez bien » par DEFAUT DE SOLVABILITE DES MAL LOGES qui sont pourtant très nombreux? MAIS SUBISSENT LA REGRESSION SOCIALE DE TOUT LE SALARIAT OCCIDENTAL.C’est là que commence la «perte de confiance » et les faillites de quelques requins d’hier qui voient poindre le risque de s’envoler la poule aux œufs d’or de l’exploitation des pauvres…

    LA SECONDE PHASE est celle dont nous entendons désormais parler et dans laquelle interviennent les banques centrales, avec cette fameuse «origine des liquidités » :Deux processus peuvent exister et en partie cohabiter:
    – SOIT les banques injectent dans le marché leurs «RESERVES», accumulées par les effets de «l’ECONOMIE REELLE» dans sa phase de prospérité. Il s’agit alors bien des richesses produites «par le travail » et par lui seul, NOS RICHESSES! Lorsque ces masses dépassant désormais TROIS CENT milliards sont utilisées pour «rétablir la confiance des marchés », c’est à dire pour encourager les mêmes spéculateurs à poursuivre leurs opérations à risque et d’abord au risque de la prédation des plus vulnérables, il n’est pas abusif de dire qu’il s’agit d’un GIGANTESQUE HOLD-UP sur les fruits du travail qui ont été soustraits de la création de richesses et non distribués en salaires ; on peut dire autrement qu’il s’agit d’un véritable «abus de bien social » planétaire, de la part des banques centrales. Ces banques NE SONT SOUMISES A AUCUN CONTROLE DEMOCRATIQUE, droite et « gauche » (ex plurielle) ont accepté la logique non évidente initialement, de leur «indépendance » ; et ces banques ne sont que des outils de régulation du capitalisme mondialisé, pour lui permettre de poursuivre le processus d’accumulation de richesses, quel que soit le coût social de leurs décisions, le but étant clairement l’équilibre et la prospérité des «marchés », y compris les plus spéculatifs et les plus éloignés de l’économie «réelle »…
    – SOIT les banques décident de «CREER des liquidités », c’est à dire de créer de la monnaie ! Il s’agissait jadis de la prérogative des états, qui au nom du credo libéral se sont démunis de cet outil essentiel de la vie économique, se privant par-là même de la capacité d’élaborer un «contrat social » dans lequel la valeur le la monnaie serait garantie par l’état. Le résultat de cette création de monnaie est clairement mystificateur et catastrophique. Lorsque la masse monétaire MISE EN CIRCULATION augmente artificiellement, de façon déconnectée d’une vraie création de richesses, c’est la valeur de la monnaie tout entière qui est «relativement » dévaluée ! C’est bien pour cette raison que sont poursuivis les «faux monnayeurs » et la création de fausse monnaie est une arme économique qui justifie la vigilance extrême des états rendus vulnérables par cette possibilité. Mais nous constatons actuellement qu les précautions sont moindres lorsqu’il s’agit de «sauver les marchés » c’est à dire de «sauver le capital » ! Dans ce processus, c’est chaque citoyen, dont le salaire reste inchangé en valeur apparente, qui se trouve APPAUVRI DE FAIT, car le retentissement sur le pouvoir d’achat apparaîtra inévitablement, lorsque la HAUSSE DES PRIX COMPENSERA l’introduction («l’injection » !) de cette «masse monétaire » sans aucun support dans l’économie réelle. Chaque salarié, sans le savoir encore, se trouve pour une part payé par cette «vraie fausse monnaie » qui aura servi à, nous dit-on aujourd’hui, «rétablir la confiance » ! Mais quelle confiance ? Non pas celle des citoyens qui ont mille raisons de s’alarmer et de s’indigner DES PRATIQUES DE CES INSTITUTIONS, mais celle des investisseurs et des actionnaires qui espèrent toujours faire prospérer leur mise, par n’importe quel moyen…

    Sans doute cette présentation un peu iconoclaste de la part d’un non-économiste (un « nul ») est-elle imparfaite et peut-être incomplète, mais je crois qu’elle peut aider à comprendre l’enjeu de cette crise.

    Elle peut aussi AIDER A REACTUALISER LES QUESTIONNEMENTS sur:
    – «la production et la répartition des richesses », qui décide la part distibuée en salaire et de la part répartie entre actionnaires ou mise en circuit spéculatif ?
    – sur «la propriété des moyens de production »,
    – sur l’enjeu de la «souveraineté des peuples »,comment reconnaitre une légitimité à des institutions supra nationales et extra étatiques échappant à tout contrôle démocratique ?
    – sur la signification de l’actionnariat salarié auquuel certains voudraient nous encourager pour fusionner piégeur et piégé ,comment comprendre qu’être solidaire de son prédateur réalise la condition de sa propre impuissance ?
    – sur le risque des « fonds de pension » supposés demain « garantir » « nos retraites,pour les mêmes raisons, comment refuser de « jouer en bourse » notre droit fondamental à la protection sociale et à la retraite?
    – sur la DEGRADATION DE NOS INSTITUTIONS DEMOCRATIQUES VENDUES A DES PREDATEURS INSTITUTIONNELS. Comment continuer à accepter cette régression de toute notre civilisation ?

    Chacun le mesure désormais, mais se croit encore désarmé pour résister: IL N’EST PAS DE QUESTION ECONOMIQUE QUI NE SOIT D ABORD UNE QUESTION POLITIQUEl ! Prendre la mesure de cette réalité est déjà un pas possible vers la non-acceptation de l’insupportable.Comprendre cela c’est savoir dire NON a tout le discours libéral qui veut nous faire croire que l’économie doit rester EN DEHORS DE L’IDEOLOGIE ! C’est tout le contraire !

    Il est à craindre pourtant que les idéologues libéraux saisissent l’opportunité de cette crise pour tenter de nous convaincre de la nécessaire protection des marchés boursiers, de la formidable capacité de ceux-ci à créer des richesses et financer des investissements, de l’inutile poursuite du débat sur d’autres bases que celles du capitalisme financier, moteur de l’histoire…

    Mais, ne sommes nous pas désormais mieux armés pour dire NON ! Un autre monde est possible dans lequel les travailleurs seraient bénéficiaires des fruits de leurs efforts, SANS RAPPORT D’ EXPLOITATION NI DE PREDATION, cela porte un nom qui ne devrait plus être un tabou…

    Jacques Richaud 16 août 2007

  44. DE LA SCHIZOPHRENIE DES ECONOMISTES AU PERIL IMPERIAL …

    Dans le numéro de la revue «challenges » du 30 août 2007, PATRICK ARTUS, économiste influent et écouté par nos gouvernants fait sa propre analyse de la crise et reconnaît que «la BCE (banque centrale européenne) a une stratégie dépassée »…car «concentrée sur le rôle de l’inflation »…

    En même temps il annonce que la crise des «subprimes » aux USA ne fait que commencer…En effet les emprunts concernés ont débuté en 2006, avec des taux appliqués initiaux de l’ordre de 2%, avant de croître rapidement aboutissant à l’incapacité pour des millions d’américains déjà de «rembourser », débouchant sur la «saisie-vente » de leur domicile. Le phénomène ne fait que commencer à révéler «l’insolvabilité » de millions d’américains ; c’est ce que j’avais appelé «la crise avant la crise »…

    Ce que Patrick Artus nous révèle est très lourd de conséquences : Le montant des prêts «subprime » dont la non-solvabilité a déclenché é la crise actuelle était pour le premier semestre 2007 de 98 milliards de dollars…A la période ou a éclaté la crise résultant de l’effondrement du marché immobilier avec perte des plus-values attendues par la revente des logements saisis du fait des hypothèques… Mais la masse des primes de « subprime » va passer à 198 milliards de dollars au second semestre 2007 (plus du double !) et atteindra 226 milliards au premier semestre 2008 !

    Aucun indicateur ne laissant prévoir une amélioration de la solvabilité des citoyens US piégés dans ce marché du surendettement, on peut anticiper la forte probabilité d’une crise sociale majeure encore amplifiée, avec des millions de pauvres jetés à la rue.

    Et pourtant le même Patrick Artus il y a trois jours un matin sur France Culture expliquait, de façon totalement schizophrénique, que ce qui manquait à l’économie française c’était «la détermination des pauvres à s’endetter et à user du crédit » ! ! ! Il nous faut nous souvenir que notre président, celui de «la France d’après » tenait un discours de campagne semblable promettant une «france de propriétaires ».

    L’objectif est fortement idéologique et il est double, chez nous comme aux USA :

    – Il s’agit bien évidemment de ponctionner le maximum de liquidités reprises sur les salaires des «pauvres » pour alimenter le secteur bancaire et spéculatif dont le capital retire ses profits principaux.

    – Il s’agit aussi de généraliser une forme de précarité qui rend docile une population de salariés sur-endettés, peu enclins à prendre le risque de la contestation, par peur du licenciement ; toutes les mesures antisociales passeront mieux dans ce contexte que lorsque les ménages sont bénéficiaires d’une relative stabilité et de capacités d’épargne.

    Certains nous disent que la crise en France ne peut prendre la même ampleur du fait de «mécanismes protecteurs » résultant en particulier de la Loi NEIERTZ qui conditionne l’attribution de prêts à la vérification d’une solvabilité, qui responsabilise d’éventuels prêteurs indélicats favorisant un surendettement insoluble et qui, également réglemente les taux pratiqués dans le marché de l’immobilier, souvent autour de 4%, mais ne pouvant dépasser 6,5% selon la Loi. Cette «protection » n’est pas négligeable, mais soyons vigilants pour que ces mécanismes ne soient pas menacés au nom du paradigme libéral de la concurrence libre et non faussée et par l’encouragement des citoyens de ce pays à tomber dans le même piège que nos amis états-uniens auxquels on faisait miroiter l’accession facile à la propriété, en prévision du solde possible de leurs hypothèques !

    Aux USA et d’ici 2008 les conséquences sociales pourraient être explosives dans un pays privé de la culture de l’épargne mais fasciné par la culture de la consommation et en l’absence de structures de protection sociale à la hauteur des besoins qui s’annoncent. Ces événements peuvent contribuer à la fragilisation de «l’Empire » tout entier qui voit pour la première fois depuis soixante et dix ans une crise majeure prendre naissance sur son sol et résultant de sa seule responsabilité. Nul ne peut dire encore quelle sera l’incidence sur les choix de politique intérieure ou extérieure ; mais plus de misère dans l’Empire peut facilement déboucher sur une société encore plus sécuritaire ; l’impuissance à contrôler les faillites prévisibles peut aussi déboucher sur les surenchères guerrières qui ont à plusieurs époques étés les outils de la relance économique et de l’étouffement de l’opinion détournée des vrais problèmes sociaux…On peut craindre que la réactivation du «choc des civilisations » intervienne comme un leurre et un anesthésiant pour maquiller les effets de tout un système et retarder encore l’heure de la lucidité. Ce que le capitalisme a toujours su produire, en dehors d’une accumulation de richesse bien mal partagée, c’est de la misère de masse et des guerres, nous avons déjà les ingrédients de la croissance de l’une comme de l’autre.

    JACQUES RICHAUD 30 août 2007

    • Mr Richaud il faut aussi ajouter que le dispositif borloo vient compléter la loi neiertz

  45. Non sans rapport avec le commentaire précédent et sa conclusion (« Ce que le capitalisme a toujours su produire, en dehors d’une accumulation de richesse bien mal partagée, c’est de la misère de masse et des guerres, nous avons déjà les ingrédients de la croissance de l’une comme de l’autre. »); peut-être faut-il considérer que « la crise » médiatisée cache aussi une autre faillite déja bien réelle qui est celle du surendettement national, considérablement majoré par les dépenses de guerre dont l’existence est « camouflée » (jusqu’a quand?) car non incluse dans les calculs « officiels » du déficit budgétaire. Ce qui apparait c’est la réduction des budgets sociaux, mais pas la réalité des dépenses de mort dont la somme dépasse déja le total des dépenses engagées en Corée et au Vietnam !
    Jacques Richaud

    Les chiffres évoqués sont ici résumés à partir d’un rapport officiel du bureau du Congrès US:

    Le coût des guerres en Irak et Afghanistan
    pourrait atteindre 2 400 milliards de dollars d’ici à 2017
    http://www.aloufok.net/article.php3?id_article=4234

    Le coût total des guerres en Irak et en Afghanistan pourrait atteindre 2 400 milliards de dollars d’ici 2017, selon un rapport officiel du Bureau du budget du Congrès américain (CBO)* publié mercredi 24 octobre. Selon ce rapport, les dépenses pour les guerres pourraient atteindre 1 700 milliards de dollars, auxquels il faudrait ajouter 705 milliards pour payer les intérêts d’emprunts, que le gouvernement américain devrait encore contracter d’ici à 2017.
    C’est la première fois que le CBO prend en compte les intérêts des emprunts relatifs aux dépenses engagées pour la guerre. Entre 2001 et 2017, les intérêts devraient s’élever à 415 milliards de dollars, auxquels pourraient s’ajouter 290 milliards de dollars, si les dépenses prévues sont dans la fourchette haute.
    Le Prix Nobel d’économie, Joseph E. Stiglitz, et Linda Bilmes, une spécialiste de finances publiques, professeur à l’université de Harvard, avaient publié en janvier 2006, une étude sur le prix de la guerre en Irak. Selon les auteurs du document, si les troupes américaines restaient jusqu’en 2010 sur le sol irakien, l’Amérique devrait débourser jusqu’à 2 000 milliards de dollars.
    Lors de la seconde guerre mondiale, le Congrès avait emprunté à la population en demandant aux Américains d’acquérir des obligations de guerre, les « War Bond ». En 1950, pour financer les trois années de guerre en Corée (1950-1953) et les douze années d’engagement militaire au Vietnam (1961-1973), le gouvernement des Etats-Unis avait choisi d’augmenter les impôts et de diminuer les dépenses civiles.
    Hostile à cette dernière solution, l’administration Bush a opté pour un autre mode de financement en Irak et en Afghanistan en gonflant le budget de la défense. Depuis le début des conflits, le Congrès vote des crédits supplémentaires, mais ceux-ci ne sont pas intégrés dans le calcul du déficit budgétaire.

    (*) http://www.cbo.gov/ftpdocs/86xx/doc8690/10-24-CostOfWar_Testimony.pdf

  46. Bonjour, vous remerciant de cette annalyse qui me permet de comprendre mieux ces arythmetiques assez esoteriques, je vous prie de me rassure peut-etre, mais en tout cas de me dire la consequence directe et dans combien de temps cette situation causerait sur l’afrique en general, puis sur les pays de la zone franc en particulier.
    Merci

  47. Et quid de la crise maintenant? iceberg en vue? depuis que Danielle n’alimente plus son blog on manque d’analyses au niveau de ce qui se passe.

  48. Si ce n’était qu’à propos de la crise financière!o(


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