Le mépris yankee ou l’autopsie de la politique spectacle par danielle Bleitrach

12883844011Quel plus bel exemple de mépris stupide que cette réponse d’Hillary Clinton sur Chavez. On se croirait aux temps de la case de l’oncle TOM, et  la dame de la plantation parle d’un serviteur rebelle dont elle a décidé de changer le régime, en lui accordant quelques marques d’amabilité, ce qui pense-t-elle va aussitôt faire revenir le brave serviteur au pied de ses maîtres légitimes. Le problème est qu’il s’agissait du scénario joué à Trinidad et Tobago, Obama devait être la vedette et les médias aux ordres le suivre. Il avait payé les festivités. Cher dit-on! Il est le seul à avoir les moyens.Les médias lui étaient dévoués. Le spectacle préparé avec l’amphytrion du lieu,  à ce qu’en dit Ortega, a commencé dès l’aéroport où les figurants ont dû attendre l’arrivée de la vedette étasunienne. Toutes les caméras avaient-elles pour ordre de choisir l’angle des prises de vue, les petites phrases, les gestes cadrant avec cela ou suffisait-il que le mobile Obama-Astaire se déplace pour que les projecteurs suivent le danseur de claquette? Endoctrinement ou habitude, les médias savent où est leur devoir… Résultat quand Chavez est venu porter le livre, il n’a été vu que l’hommage du vassal au maître et pas le contenu de ce que présentait Chavez: la dénonciation du pillage. Le scénario distribuait les rôles, un scénario qui est celui de l’OEA. Le scénario:  faire oublier le fait que personne ne signait le document finalen créant l’événément autour de la séduction de Chavez par le bel Obama. Et voici le commentaire de Clinton sur « l’événement ».


 Les huit années d’isolement auxquelles le président des Etats-Unis Georges W. Bush a tenté de soumettre son homologue du Venezuela « n’ont pas bien fonctionné », a reconnu la ministre des affaires étrangères, Hillary Clinton le 22 avril 2009: . « Nous l’avons isolé, alors il a été ailleurs, c’est un type trés sociable » a dit Clinton durant une réunion du Comité des affaires extérieures de la Chambre basse du congrès.

Clinton a répondu cela quand un député lui a signalé sa préoccupation devant « l’approfondissement » des relations entre le Venezuela et des pays comme la Chine, la Russie et l’Iran . Chavez a évalué la chancellière « cherche des amis partout où il peut en trouver et il en a trouvé dans des lieux ou nous aurions préféré qu’il ne les trouve pas. »

Vous remarquerez que ces gens ont noté comme nous le véritable danger: les contacts avec le Moyen orient, la Chine pour jeter les bases d’une architecture financière différente, avec des monnaies de réserve et des fonds échappant au dollar. Ils voient le danger mais leur mépris est tel qu’il s’agit pour eux simplement d’arracher « l’oncle tom » Chavez à ses mauvaises fréquentations en l’amusant et tout simplement en daignant lui passer de temps en temps la main sur l’échine… la cordialité de Chavez, son physique, sa réputation fabriquée,  tout alors pouvait être utilisé pour le stéréotype revitalisé dans l’esprit du spectateur. Le code du mépris est déjà en place… cela ne marche que par accumulation de conformisme et d’anecdotes,  l’habit fait le moine. La mise en scène fait le reste, « bye bye friend sussure Obama avec un large sourire, le projecteur le suit et décrit la réconcialition entre le bel Obama et « le type sociable » qui n’attendait qu’un geste…  Il est clair par ailleurs que je ne soupçonne pas Chavez d’avoir cédé le moindre terrain ni sur Cuba, ni sur l’Amérique latine, c’est d’ailleurs ça qui rend insupportable le mépris d’Hillary Clinton, comment peut-elle le traiter ainsi, c’est incroyable ?…  pour moi c’est évident mais vu les stéréotypes il vaut mieux préciser…

C’est le fruit de « huit ans d’isolement »

Durant la réunion, la chacellière a défendu la décision de l’actuel président nordaméricain, Barack Obama de saluer et de se rapprocher de Chavez durant le sommet des Amériques de la fin de semaine à Puerto España, et elle a affirmé que ces gestes peuvent servir pour « alléger » le mandataire vénézuélien de l’influence de pays comme l’Iran.
 
Le serrement de main entre Obama et Chavez fut critiqué durement par les secteurs les plus conservateurs étasuniens, mais l’ex-premère dame a défini l’épisode comme »divertissant ».

Il faut bien comprendre ce proverbe africain, tant que le lion ne saura pas parler et écrire, les histoires de chasse glorifieront le chasseur. c’était déjà la remarque que faisait Abdel kader devant les tableaux de vernet, il s’étonnait que l’on n’y voit jamais les soldats français en fuite… Tant que 90% de l’information nous sera fournie par les mêmes nous aurons droit à la même soupe colonialiste. Le président d’un Etat failli, qui non seulement connaît la débâcle financière mais empuanti le monde, dont les armées monstrueuses sont partout en échec, convaincu de tortures immondes, confronté à une Amérique latine qui a décidé de lui dire son fait, organise tout autour du baiser à Chavez, la division des frères castro, et de ce fait reçoit l’oscar de la mise en scène pour avoir sauvé l’OEA. Hillary Clinton dit ce type est « sociable », il va où on lui parle… son mari dira: « ce sommet fut une partie de thé »… Pas trés malins ces sous développés…

Cette caricature, ce mépris ne concerne pas que les « sous développés » dites vous bien que pour cette pensée despotique, vous les petits, les humbles, les ouvriers, les petits profs, vous n’êtes rien d’autre que l’objet de leur mépris: la masse.

3 commentaires

  1. ce que je viens de trouver sur le net avec cette vidéo qui semble montrer que derrière le « spectacle » d’apparences des discussions plus profondes ?…bon, je ne comprend pas l’espagnol mais les physionomies semblent être renfrognées.
    ———————–
    Il était une fois au cours de sa carrière politique où Obama défendait une politique cubaine radicalement différente de celle d’autres politiciens ayant une chance d’entrer à la Maison-Blanche. Pour lui, en 2004, il était temps « de mettre fin à l’embargo sur Cuba » et temps « d’admettre que cette politique a été un échec. »
    Chavez Obama*

    http://www.bakchich.info/Embarras-d-Obama-sur-l-embargo-de,07495.html

  2. Il y a aussi une vidéo où Chavez fait écarter d’autres gens de son groupe pour parler en direct à Obama (avec une traductrice). Le journal américain souligne que Obama parle avec assurance et « pointe son doigt vers Chavez durement » alors que je n’y vois pas cela du tout, mais une discussion sereine (je me suis dit : par exemple sur le rétablissement d’un ambassadeur entre eux).

    En général, regardant trop la télévision, n’etes vous pas trop renversés par le discours médiatique pour voir le reste ?

    1/ On a plutôt l’impression que le clan Obama doit donner des gages à l’opinion rétrograde aux USA et dire que Obama a eu un parcours sans faute (à la fred astaire OK)dans les salons.
    2/ Fidel a raison de dire : l’OEA n’est pas le bon véhicule, c’est un cadavre déjà. Et donc de souligner le secret et le mépris à Trinidad (un état qui ne participe pas à Petrocaribe, etc., donc choisi pour sa docilité), bref la manoeuvre. Et donc d’offrir et de demander une intervention TV à Ortega.
    3/ Mais Obama n’est pas parvenu a maitriser la conversation de salon parce que le bloqueo a été sans arrêt le point central; et qu’il était clair depuis le début que le ‘document final préalable’ ne serait pas signé.
    Obama a pu mesurer les difficultés après Bush, mais il parle encore selon la préoccupation de « Notre INFLUENCE » et « NOS INTERETS » ainsi que le cite justement Fidel. Espérer autre chose serait illusion.
    Mais un mouvement d’autonomie est en marche et c’est le principal : Alba, la Chine, le Tiers monde. Ne concluons pas trop vite à une machination réussie…

  3. Personne ici n’accuse Chavez sinon d’un excès de cordialité qui a été utilisé. Ou peut-être d’une euphorie sur ce sommet dont il a dit que c’était la plus grande victoire du peuple vénézuélien, en rétablissant unilatéralement l’ambassadeur. Si Clinton femme et Clinton mari ont tous les deux utilisé l’attitude de Chavez, ils ont également tenté d’opposer Fidel à raoul. Et les médias complices ont suivi et vont continuer à suivre.
    C’était une mise en scène, celui qui en était le maître d’oeuvre est un type qui a sévi au Chili contre Allende et dans toute l’Amérique latine, c’est la même guerre qui se poursuit et qui peut avoir les mêmes conséquences y compris contre Chavez qui est souvent trés imprudent. Ils commencent comme cela et ils iront à l’assassinat et fidel a raison, Ortega également, ils ne pèchent par excés de naiveté sur le poids réel des hommes par rapport au système, ils connaissent le monstre et savent qu’il ne faut jamais baisser la garde.

    On doit savoir ce qu’est l’impérialisme et ne pas chercher ou croire lui plaire à bon compte. Vous voulez vraiment sauver à n’importe quel prix n’importe quoi, c’est la même position que vous prenez sur bricmont. Dans les deux cas celui de la manipulation d’Obama et celui de la position de Bricmont on retrouve la même idée: la souestimation de ce qu’est l’impérialisme, de ses intérêts, de sa nocivité structurelle. Et on substitue une espèce de vision à l’eau de rose, tout le monde il est beau il est gentil. C’est alors la logique du président iranien, le capitalisme n’est pas mauvais en soi, c’est la faute au complot juif. C’est la thèse qui a conduit au nazisme jadis, le capitalisme industriel était bon ce qui était méchant c’est le capitalisme financier tenu par les juifs (ce qui est par ailleurs complétement faux mais ça permet sous des airs radicaux de croire à la réforme). On peut également s’entendre avec Obama pourvu qu’il en finisse avec israêl, en ce moment c’est le thème des amis de Dieudonné.

    Par rapport à cela on en arrive à oublier l’essentiel. Personnellement j’ai été déçue par la phrase de Chavez qui a proposé que la prochaine réunion de l’OEA se tienne à la havane. Alors qu’il faut en finir avec l’OEA. Il ne s’agit pas de gourmander Chavez trop de choses reposent sur lui mais il s’agit de reprendre sur la nature de l’impérialisme, ce que vous refusez de voir tant vous voulez un unanimisme de façade et pas de véritable combat. C’est y compris nécessaire à la survie de Chavez. J’extrapole mais je me dis qu’ils n’insisteraient pas tellement sur le fait qu’ils ont « eu » Chavez si c’était la réalité. Ils sont en train de poursuivre leur mise en scène, comme ils opposent Fidel et raoul, ils tentent d’opposer Chavez à Fidel. Mais si celui-ci sait qu’il faut « serrer les boulons », en particulier sur la question de l’OEA, il sait que l’unité est essentielle, d’où son appréciation de l’interview d’Ortega qui a été effectivment dans ce sens , premièrement la prochaine bataille est la fin de l’OEA, il faut faire monter la pression sur le blocus et contre le rôle réel des etats unis encore aujourd’hui mais deuxièment il n’a jamais été question de distribuer des bons ou mauvais points. Dailleurs Chavez dans le texte que je vais publier se contente de reprendre une phrase sur le sommet: tout a tourné autour du respect de Cuba, et à des nuances près ce fut l’unanimité. Et il ne dit rien de plus mais tout son discours est une affirmation de son choix socialiste
    Donc je crois que Fidel renforce et ne divise pas mais à l’inverse des pseudos politico-intellectuels ce sont des gens responsables, des combattants et pas des « égotistes ».
    La division est créé par ceux qui ne veulent pas voir ce qu’est l’impérialisme ou alors acceptent des alliances plus que douteuses.
    Danielle bleitrach


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