G20 de Londres: qu’y gagne la Russie? Par Dmitri Babitch

120872312118:37 | 03/ 04/ 2009 RIA Novosti  Si on lit attentivement ce texte on s’apercevra que la Russie est tout à fait satisfaite non pas du sommet du G20 dont il est à peine question mais surtout des relations bilatérales qui se sont nouées à l’occasion du sommet avec le Président Barak Obama. Si l’on  devait résumer leur position dans ce texte: le sommet a tout entier été occupé par le différend entre l’Europe, en particulier l’irrascible président français qui s’était lancé dans une de ses opérations médiatiques habituelles et les anglosaxons, mais tout le monde s’en moquait. heureusement dans les coulisses se sont réglées les véritables questions comme le désarmement, l’adhésion de la Russie à l’OMC, quant à leur proposition commune avec la Chine d’une monnaie de réserve elle n’était pas à l’ordre du jour mais elle a reçu un « écho favorable » tant parce que Obama paraît désireux d’inaugurer une nouvelle ère que sous le poids des nécessités. Il est à noter que tout le monde à méprisé  le leurre lancé par le président Français (régulation contre relance ou les paradis fiscaux dont nous avons vu dans un précédent article consacré à une enquête d’alternatives économique à quel point la france et ses banques, entreprises étaient mal placée pour en faire une question de principe).

Plus sérieuse est l’opposition des pays absents et que l’intervention de Chavez à Mexico a exprimé, « avec l’argent distribué au FMI voir à l’OMC c’est la même politique qui se poursuit à l’égard du Tiers Monde ». Et que résume le texte « le consensus de Londres poursuit le consensus de Washington ». Cela dit la question du « protectionnisme » ne concerne pas seulement les pays sous développés, mais jusqu’à aujourd’hui les pays Occidentaux à commencer par les Etats-Unis ont fait fi des grands principes que le FMI faisait appliquer avec rigueur au Tiers Monde. La Chine refusant totalement d’y souscrire. 

Le sommet de Londres, qu’a-t-il donné à la Russie? On peut déjà affirmer que les gains qu’on tirera des accords conclus dans la capitale britannique et des ententes verbales qui y sont intervenues pourraient se chiffrer à plusieurs milliards de dollars.

Premièrement, il s’agit des ententes en matière de désarmement, intervenues au cours de la rencontre bilatérale entre les présidents russe et américain le 1er avril. Elles laissent espérer à l’avenir une considérable économie de moyens. Contrairement à une idée reçue, la Russie a intérêt à s’entendre sur une réduction la plus considérable possible des potentiels nucléaires, les militaires russes ayant déjà beaucoup de peine à maintenir en état opérationnel leur arsenal nucléaire, hérité de l’époque soviétique. En revanche, les Etats-Unis sont à même non seulement d’entretenir leur potentiel nucléaire, mais également de l’accroître à tout moment. Aussi la Russie souhaite-t-elle conclure un nouveau traité sur la réduction des armes stratégiques offensives (START) qui remplacerait le traité START-1, signé en 1991 et expirant en décembre 2009. On peut désormais espérer que le texte de ce document sera rendu public dès juillet prochain, au cours de la visite en Russie du président américain Barack Obama. Si ce nouveau traité prévoit une réduction des potentiels nucléaires de part et d’autre à un niveau plus bas que ne le prévoyait le document de 2002 (à savoir, entre 1.700 et 2.200 têtes nucléaires), ce sera une bonne nouvelle pour la Russie. A l’issue de l’entretien Obama-Medvedev, on a évoqué un chiffre de 1.500 têtes nucléaires; il s’agit, de surcroît, de contrôler non seulement le nombre des têtes, mais aussi celui de vecteurs, ce qui est également avantageux pour la Russie

Deuxièmement, une entente non officielle est intervenue avec les Etats-Unis concernant la poursuite des négociations sur l’adhésion de la Russie à l’Organisation mondiale du commerce (OMC). De fait, cela signifie que la Russie aura presque toutes les chances d’adhérer à ce club du commerce mondial. Il ne faut pas oublier que la Russie a déjà dépensé des milliards de dollars pour se préparer à l’adhésion à l’OMC, en rendant conformes aux normes de cette organisation différents secteurs de son économie. Jusqu’à présent, les Etats-Unis sont les principaux opposants à l’adhésion russe, bien qu’ils ne le disent pas ouvertement. C’est un secret de polichinelle: si l’Ukraine a adhéré à l’OMC en janvier 2008, en devançant la Russie, c’est sous l’impulsion du président George W. Bush. De nombreux experts ont interprété cette démarche comme la volonté de Bush de punir la Russie, en promouvant ostensiblement les intérêts d’un éventuel opposant de Moscou dans les différends commerciaux. Rappelons pour mémoire que formellement, chacun des membres de l’OMC a le droit de bloquer l’adhésion d’un nouvel Etat à cette organisation. Désormais, on peut espérer que les Etats-Unis confirmeront par les actes ce qu’ils déclarent publiquement, à savoir leur volonté de voir la Russie adhérer à l’OMC.

Troisièmement, on peut espérer que le sommet contribuera à rehausser la confiance mutuelle ente la Russie et ses partenaires étrangers, ce qui a également un prix élevé. Lors du sommet londonien, la Russie s’est montrée constructive: elle a évité les débats inutiles en refusant de se laisser entraîner dans le principal conflit du sommet de Londres, à savoir le différend opposant les Etats-Unis et la Grande-Bretagne d’une part, qui réclament des injections supplémentaires dans l’économie, avec la France et l’Allemagne d’autre part, qui insistent sur une régulation plus rigoureuse du secteur bancaire. En ce qui concerne la proposition russo-chinoise concernant l’introduction d’une nouvelle monnaie de réserve internationale, bien qu’elle n’ait pas été soumise à la discussion, elle a toutefois trouvé un écho positif du point de vue des relations publiques.

Soutenus par la suprématie du billet vert, les Etats-Unis ont revêtu ces dernières années le maillot de régulateur en chef des marchés financiers mondiaux tout en constituant leur principal acteur. Or, une telle situation est lourde de risques et de corruption, la tentation de se procurer des avantages étant très grande. L’issue de cette impasse ne pourra être trouvée pendant longtemps encore, car tout changement dans le système existant entraînerait des pertes financières pour les Etats-Unis. Mais la recherche de cette issue se poursuivra: la Chine n’envisage pas d’accepter le rôle de principal créancier de Washington et de combler le trou de 2.000 milliards de dollars dans le budget américain, provoqué par les injections dans l’économie réelle dont Barack Obama s’est fait le chantre.

 

 

 

 

 

 

Laisser un commentaire

Aucun commentaire pour l’instant.

Comments RSS TrackBack Identifier URI

Laisser un commentaire