BARAK OBAMA est président des Etats-Unis, c’est la victoire de la fin des années soixante par danielle Bleitrach

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Selon les chaînes CBS, CNN, ABC et Fox, M. Obama a dépassé le seuil de 270 grands électeurs qui l’assure d’entrer à la Maison Blanche. L’annonce simultanée sur les chaînes de télévision a provoqué une énorme liesse à Chicago, fief du vainqueur, qui devait prendre la parole devant des dizaines de milliers de partisans enthousiastes. Quelle que soit l’issue de cette élection et la politique menée par ce président, il y a deux faits qui ne peuvent manquer d’être considérés comme positifs. Le premier c’est que Mac cain est battu, le second est qu’un candidat métis est élu dans un pays où les noirs n’avaient pas accès au bureau de vote de fait il y a encore un demi siècle. Ce qui a gagné et qui s’est manifesté par la candidature d’une femme et d’un métis, la victoire de ce dernier, c’est dans le fond les tant décriées années 1960, cette bataille, celle de notre génération, pour l’émancipation du Tiers-monde, les décolonisations, contre le guerre du Vietnam, pour les droits civiques, l’émancipation féminine sur fond d’aspirations anti-capitalistes qui a culminé en 1968 et qui a été recouverte par la vague contre-révolutionnaire des années quatre-vingt et quatre-vingt dix. Alors un instant de joie nous saisit.  Mais que peut-on espérer aujourd’hui de cette victoire de notre jeunesse qui a pleuré l’assassinat de Martin Luther king, de malcom X et qui a vu le triomphe des Pinochet, celle des néo-cons ? N’est-il pas bien tard pour certains « rêves »?

FAce à une situation de crise profonde, le peuple étasunien a émis un vote massif d’espoir

Parce que cela dit, même si Wall street a salué à l’avance cette élection par une belle remontée, tous les problèmes demeurent et M. Obama, qui entrera en fonction le 20 janvier, va hériter d’une situation économique extrêmement difficile. Les Etats-Unis, au bord de la récession, traversent leur plus grave crise financière depuis celle de 1929. Le pays est engagé dans deux guerres, en Irak et en Afghanistan. C’est-à-dire que les Etats-unis et le reste du monde surtout sont dans une situation bien pire que celle de la fin de la guerre du Viet-Nam.
Bien pire parce que la crise du capitalisme s’est approfondie et parce que l’alternative reste obscure, faible, commence à peine à se dessiner l’idée d’un monde multipolaire, une monde où les soclutions néo-libérales de la « révolution conservatrice » de reagan et tatcher commencent à peine à être dénoncées, mais où toutes les mesures prises le sont en faveur du capital faute d’une pression des peuples.

le vote massif des Etasuniens, en particulier des pauvres, manifeste le refus que les choses continuent comme avant mais aussi l’absence d’alternative réelle, le changement demeure un « rêve ». D’un côté cette idée de « rêve » témoigne bien du caractère illusoire du changement, mais contradictoirement « le rêve » désigne de l’ampleur de la crise, ce n’est pas seulement l’économie qui va mal c’est le modèle culturel qui ne fonctionne plus. Après Bush le cow boy, le John wayne de la planète, les Etats-unis choisissent le retour à l’espérance des campus soixante-huitards. C’est préférable, mais où cela nous mène-t-il exactement?

Rarement un président a bénéficié d’un élan aussi favorable: les projections des résultats attribuent à Barak obama 338 votes des grands électeurs correspondant à 23 états, et à John Mac cain 157 des 18 états, il n’y a pas eu de victoire aussi écrasante depuis 1996, quand Bill Clinton a battu Bob Dole avec 379 votes face aux 159 pour son rival.

La tâche du nouveau président peut encore être  facilitée par un Congrès qui lui est favorable. Les etasuniens étaient aussi appelés à renouveler un tiers du Sénat et la totalité de la Chambre des représentants et, selon des résultats partiels, les démocrates ont ravi cinq sièges aux républicains au Sénat américain ce qui leur permettrait d’avoir 56 sièges sur 100. Les démocrates ont également conforté leur majorité à la Chambre des représentants. Et pourtant la question demeure, que va pouvoir faire le président d’une telle concentration des pouvoirs aux mains des démocrates, un peuple qui paraît avoir surmonté ses divisions éthniques originelles.

Quel changement et jusqu’où ?

Est- ce que ce président va avoir le courage et la force d’affronter les véritables maîtres du pays, le complexe militaro-industriel, les pétroliers et toutes les multinationales financiarisées qui mènent le bal et on été les généreux donateurs de sa campagne ? Et s’il le fait quel sera son destin personnel? L’Amérique a-t-elle tant changé que la vie d’un président désireux de prendre des mesures de fond ne soit pas menacée?
Le nouveau président qui a fait campagne sur le thème de « l’espoir » et du « changement » va avoir la lourde tâche de relancer l’économie du pays, gérer les guerres d’Irak et d’Afghanistan, composer avec un déficit public proche de 500 milliards de dollars et restaurer l’image ternie du pays à l’étranger.
M. Obama a promis de baisser les impôts pour 95% des salariés, d’engager une politique de grands travaux et de garantir une couverture santé pour tous. C’est sans doute tout ce que lui demandait l’électorat après le calamiteux Bush, mais qu’est ce que cela signifie pour notre mode globalisé sous l’égide de l’impérialisme.
Sur le plan international, il a promis de retirer les soldats américains d’Irak « de façon responsable » dans un délai de 16 mois et de concentrer les efforts à la lutte contre Al-Qaïda et les talibans. Il s’est engagé à fermer la prison de Guantanamo. Si l’on pouvait ajouter à ces promesses la fin du blocus de Cuba, la libération des 5, la fin de l’appui aux faucons israêliens, un peu de justice pour les Palestiniens, une détente avec l’Amérique latine, une politique ne déposant pas partout des tonnes de dynamite prêtes à exploser, des campagnes agressives contre la Chine cela paraîtrait la fin d’un cauchemar. Mais il y a déjà eu l’expérience de Carter, la manière dont un président élu sur le rêve d’une justice et d’une réconciliation, s’est retrouvé au bout de quelques mois dans une situation d’agravation des tensions. Qu’en est-il du pouvoir réel de celui que l’on peint comme l’homme le plus puissant du monde, qui gouverne les Etats-unis ?
Ce rêve de justice et de paix a reçu l’assentiment massif  des citoyens des Etats-Unis, et parmi eux les plus pauvres, les afro-américains, les hispaniques, tous ceux qui pour une fois sont allés voter pour assurer le triomphe du « changement ». La participation a été à la hauteur de cette élection historique. « La participation est phénoménale », a indiqué Jean Jensen, responsable des opérations électorales pour la Virginie, en soulignant que plus de 40% des électeurs enregistrés avaient voté à 10H00 (15H00 GMT). Le Missouri, a également connu une affluence inédite, et l’Ohio était bien parti pour une participation record de 80%, selon le bureau du secrétariat d’Etat.

Cet élan des citoyens étasuniens était une manière de dénoncer ceux qui ont réduit le pays à ce qu’il est. Le monde entier a espéré de cette élection. Barak Obama est jeune, il a 47 ans, il incarne au niveau de l’imaginaire de chacun une humanité réconciliée, il est fils d’un africain du Kenya et d’une mère blanche du Kansas, c’est un peu comme si s’incarnait le rêve de   Martin Luther King et si la jeunesse de kennedy revenait sous les traits d’une victoire des droits civiques, le « rêve américain » dans toutes ses dimensions.

Si au plan interne on peut considérer qu’il y a là une avancée des mentalités, comme si refleurissaient d’un coup toutes les fleurs hyppies, toutes les espérances civiques sans pour autant envisager un bouleversement complet, demeure sans doute l’illusion que tout était de la faute de Bush et de ses mauvais conseillers. Sans parler du fait que nous avons tous hélas beaucoup vieillis depuis les années soixante et que nous savons désormais qu’il y a des bourgeoisies noires et des femmes qui veulent la guerre, n’est pas madame Condoleezza Rice. Ceux qui ont moins de vingt ans et qui ne peuvent pas connaître le temps de nos illusions ont avancé et ont plus que des attentes, et c’est bien comme cela… Parce que plutôt on dénoncera les Cohn bendit et tous ceux qui prétendent monopoliser les luttes de nos vingt ans, faire des masses vietnamiennes, des ouvriers de Billancourt, leur courte échelle personnelle,  pour continuer à promouvoir le même système, plus vite on s’en débarrassera, mieux cela sera.

Parce que ne serait-ce qu’au plan international personne ne devrait  justement se faire d’illusions, qu’il s’agisse de Mac cain ou d’Obama, ils sont tous les deux convaincus non seulement des mérites du capitalisme mais également ce qui nous concerne tous, nous l’humanité qui n’avons pas eu le droit de voter, de la nécessité de continuer à faire des Etats-unis le grand pays impérialiste qui impose ses vues et ses intérêts au reste de la planète. Peut-être Obama souhaitera-t-il y mettre plus de concertation, moins de brutalité mais la logique impérialiste, celle de la crise demeurera et imposera de fait des politiques assez proches.

Parce que pour imposer un sytème aussi inique, il faudra encore et toujours recourir à la force…

Croire qu’un homme peut tout changer à ce système destructeur n’est-ce pas là le piège ? Aujourd’hui face à la profondeur de la crise, l’intervention des masses est plus que jamais indispensable, y compris celle des masses étasuniennes,  la pire des solutions serait de croire à un homme providentiel.  Est-ce qu’en ce sens l’élection de Barak Obama ne risque pas d’être une anesthésie temporaire qui va permettre au capitalisme d’avancer encore plus loin sur une voie catastrophique. Parce que tous ces gens qui se sont mobilisés pour aller voter pour une espérance sont condamnés à suivre le reste des événements devant leur télé en train de se goinfrer de pop corn quand ils ont eu la chance de conserver leur maison.
Plus que jamais, et quelle que soit la joie que l’on peut éprouver à savoir le camp de Bush et des néo-conservateurs battu, on a envie de murmurer « prolétaire sauve-toi toi-même ! » Mais pour que le prolétaire puisse « se sauver lui-même, il lui faut une organisation collective, et pas une situation qui le laisse spectateur d’un happy end télévisuel ! »

Danielle bleitrach

18 commentaires

  1. Belle analyse à chaud, Danielle. Je voudrai quant à moi insister sur certains points.
    Le résultat de cette élection, pour un communiste, est effectivment à analyser à l’aune de la crise systémique du capitalisme, encore plus que sur les conséquences possibles désormais (y compris cauchemardesques) des relations internationales.

    Un bourreau dégénéré et sa clique pétroliféro-militariste, ayant ravagé socialement leur pays et quelques autres au profit du petit cercle de possédants, sont désormais remplacés par un infirmier du système, une espèce de keynesien qui a montré des positions protectionnistes, et d’abord pour les classes moyennes, affirmées : c’est la victoire d’un certain bon sens, du camp réformiste, du camp curatif.

    Les marchés ne s’y tromperons pas, qui vont s’envoler de nouveau – car rien n’a changé dans le fond – et alors que le caractère maladif de la course capitaliste trouvera en Obama le bon docteur pour faire vivoter cette maladie en en soignant les symptômes les plus gênants. Pour le capitalisme, l’essentiel est sauf et peut même lui permettre de se refaire la guigne dans un cadre étatisé non-gênant déjà éprouvé par le passé, et qui permettra de redonner un coup de barre libéral au moment opportun, quand le médicament interventioniste réformiste donnera les signes de baisse de son efficacité.
    Bref, c’est tout bon pour le business, même au prix de quelques concessions immédiates pour un futur capitaliste à nouveau garanti.

    Pour les classes laborieuses américaines, le choix de bon sens entre le bourreau et l’infirmier était également clair, mais c’est une nouvelle fois la preuve que l’alternative réelle à leur maux n’est toujours pas là, aux Etats-Unis depuis longtemps ; chez nous, en France, entre un sarkozyste « socialiste » et des socialistes libéraux cela gagne nettement du terrain devant notre déconfiture communiste.

    Ton paragraphe de conclusion, Danielle, est par conséquent excellent et est notre enjeu, pratiquement le seul.
    La tâche sera rude.

  2. La victoire d’Obama me fait penser à la démission de Nixon, quelque chose de purement symbolique, qui renforce le mythe américain en faisant croire à la réalité de la démocratie américaine, et qui démobilise les militants. Mais ça montre aussi la grande efficacité du système capitaliste américain dans la production de cadres politiques et la gestion de leurs remplacements.

  3. Bonjour Danielle,

    super appréciation de l’évènement qui tient bien l’équilibre entre la portée de l’évènement qui est indéniable et la charge d’illusions qu’il comporte, les forces de conservation du système ne s’y trompant pas d’ailleurs.
    Mais l’intervention des peuples (comme de nous même) ne comportera-t-elle pas toujours sa part de rêve, d’illusions … et de risques de désillusions ?
    Merci et à bientôt dans le Nord (fin novembre) sans doute puisque je suis un voisin picard.

    Gilbert Rodriguez

  4. moi je ne boude pas mon plaisr, les néocons sont à terre et c’est déjà ça de pris et je pense que les militants progressistes, de gauche, pacifistes et communistes doivent aussi pousser un ouf car imaginez quand même que Bush ait été réelu puisqu’il s’agissait bien de son clone.
    Certes Obama n’est pas Chavez amis combien de femmes américaines vont pouvoi respirer face aux projets anti avortements, anti contraception de cette administration battue.
    Combien de démocrates vont respirer si Obama supprime ces lois d’exception issues du 11 septembre.
    Combien de détenus de Guantanamo vont peut être échapper à l’enfermement et à la torture.
    Certes le capital a investi Obama, rien d’étonnant, mais dans le même temps le vent se lève, the times they a are a changin.
    J’ai coutume de rappeler que le peuple américain n’est pas aussi mauvais et déarmé que , vu d’ici nous supposons.
    Les luttes sociales, pacifistes sont dures, des grévistes prennent des balles et qui sait si cela ne va pas finir par révéler ce besoin de convergences, d’organisation de classe.
    De plus en plus j’entends reparler des Black Panters, de leur visée socialiste, ce n’est pas une question de mode, c’est un début de récolte.
    Soyons attentifs à ce peuple capable du meilleur comme du pire, comme nous, avec notre Référendum gagné et notre présidentielle perdue.
    La bourgeoisie est toujours au pouvoir aux States mais hier elle a reculé sous l’avalanche des bulletins de votes et la mobilisation des sans voix qui de coutume…alors vont ils demeurer des sans voix car ils savent malgré tout que tout le continent sud américain a bougé et rien n’est acquis mais que tout est gagnable.
    Je pense se ce peuple s’est rendu compte de sa puissance électorale, que ces masses se retrouvent au carrefour des luttes n’est nullement impossible, si enfin les organisations qui existent e elles existent parviennent à prendre leurs places.

  5. quand même ce matin je repensais à Angéla Davis que j’avais rencontré à Lille, ce film l’enchaînement où je voyais un immense cratère, là où le KKK avait fait sauter sa maison, je revoyais ces militants, de vrais fous je vous jure, imaginez la presque clandestinité mais qui dure des générations et dont ils ne voyaient pas le bout mais l’espoir faisait que.
    J’ai cette image d’une entreprise où les grèvistes votent à main levée leur adhésion collective au parti communiste des Etas-Unis, oui ils sont capables de cela aussi.
    J’aimerais bien savoir ce que dis Angéla aujourd’hui, comme cela, en camarades.

  6. Danielle,

    je me réjouis de la défaite des néocons. Mais la suite de ton analyse lucide dément carrément le titre de tes commentaires, et j’avoue avoir bien du mal à reconnaître dans la victoire d’Obama mes rêves des années 60!

    Ce n’est pas Martin Luther King, ni Malcom X ni les Panthères noires, c’est sûr, mais ce n’est même pas Jesse Jackson!

    L’intéressant, en fait, c’est de savoir quelle partie de l’élite du pouvoir a jugé que le temps était venu qu’un non-WASP défende l’Empire et a eu surtout les moyens d’imposer son candidat. Quand on sait qu’Obama a battu des records de collecte de fonds, on se dit qu’il y a du beau monde derrière lui.

    Quand on voit les choses depuis Cuba, on a du mal à croire qu’un candidat, quel qu’il soit, puisse changer les choses. Surtout quand ce fameux « change » dont Obama nous a rebattu les oreilles est si nébuleux que je ne sais toujours pas ce qu’il veut changer. En tout cas, en politique extérieure, il n’a pas dit grand-chose qui puisse me pousser à croire qu’il fera différent d’un Clinton qui est allé tout de même largué des bombes sur Belgrade. Et ce qui nous intéresse, nous qui ne sommes pas Yankees, c’est la politique étrangère de l’Empire.

    Tiens, à Cuba, on le prendra au mot: il a promis de lever les prohibitions aux voyages des Etasuniens et aux envois de fonds familiaux des Cubano-étasuniens, sans même savoir que la possibilité de prendre une telle mesure ne lui appartient plus depuis que Clinton a renoncé aux mains du Congrès à cette prérogative présidentielle en matière de blocus.

    C’est vrai que ça nous changera de l’enfoiré de Bush, et qu’à tout prendre, un métis vaut mieux qu’un type qui a des morts de Vietnamiens directement sur la conscience, mais je me demande à voir : il y a souvent (et presque toujours) très loin des promesses d’un candidat aux actions d’un président.

  7. je signale l’analyse d’André Gérin que je partage totalement:

    BARACK OBAMA 44ème PRESIDENT DES ETATS-UNIS
    Réaction d’André Gerin
    au communiqué du PCF

    Le 5 novembre 2008

    J’ai pris connaissance du communiqué de la direction du Parti communiste français saluant l’élection d’Obama. Je le trouve ridicule et affligeant.

    La victoire de Barack Obama est historique depuis 1945. C’est une révolution psychologique importante dans la lutte contre le racisme. C’est le rejet sans appel de la politique de Bush et le désaveu de l’ultra conservatisme depuis les années Reagan. Ce sursaut civique peut être prometteur.

    Reste la question clé : qui a le pouvoir, qui va décider du sort des Etats-Unis ? Plus de la moitié de la campagne d’Obama a été financée par le grand capital financier et ses lobbies. Le système politique américain qui mélange le fric et le show-business est pourri jusqu’à la moelle. Comment croire qu’il pourrait être en mesure, aujourd’hui, d’arrêter le rouleau compresseur du capitalisme du désastre ?

    Les relations des USA avec le monde vont-elles changer ? Connaîtra-t-on la fin de l’embargo contre Cuba, la fin des guerres en Irak et en Afghanistan, la mise en oeuvre de nouveaux rapports avec l’Amérique latine ?

    La crise du capitalisme financier ouvre une nouvelle donne. Le président Sarkozy qui se présente comme le plus fidèle héritier de Reagan, Thatcher, Bush, essaie de récupérer la victoire d’Obama. Ne soyons pas dupes.
    La seule question qui vaille est de savoir si les forces progressistes, les forces révolutionnaires, avec le mouvement populaire aux USA sauront imposer d’autres choix que la gestion du capitalisme. C’est un long chemin pour le peuple américain. Raison de plus pour changer de modèle de société en France et pour construire le communisme du XXIème siècle.

    André GERIN

  8. Chère Dannielle, j’ai lu avec beaucoup d’attention votre article sur Obama, le premier président métis des Etats-Unis et même si je suis profondément d’accord avec vos mises en garde quant au réel changement qu’il pourrait apporter, je ne peux que me réjouir de sa victoire parce qu’il porte justement l’espérance d’un monde meilleur… et qu’à travers lui le peuple américain a pu exprimer son ras le bol de la politique mené par le camp républicain. Je suis une communiste chilienne
    malgré l’effondrement soviétique et peut-être à cause de cela ma conviction s’est renforcée; j’ai appris à m’émouvoir et à me nourrir des petites avancées pour ne pas mourir de désespoir… cela dit je pense que le visage de la société américaine a changé, qu’une utopie est devenue réalité et que rien ne peut l’effacer; pour moi c’est un signe, les mentalités changent et la lutte des noirs pour des droits civiques aux Etats-Unis dans les années soixante a abouti aujourd’hui à l’arrivée d’un président noir à la maison Blanche; quelle ironie!
    Je pense que tous les exclus de la planète se sont aujourd’hui réveillés avec une douce sensation d’étonnement… c’est ce qui m’a donné le courage de vous écrire.
    A bientôt, Carmen

  9. chère Carmen, je comprends tout à fait et je crois que mon texte dit aussi cela. Est-ce que nous ne nous sommes pas rencontrées en Suisse ?
    Etrange cette impression de l’ironie de l’histoire, à la fois le sentiment que nos combats ont eu un sens et que ce sens est si loin de ce que nous espérions.
    Danielle bleitrach

  10. Oui, nous nous sommes rencontrées à Genève lors du séminaire sur Cuba, dans le cadre des cours d’été, organisés par Chemarx… j’ai participé à cette passionnante discussion à propos de l’incroyable paralysie de la société soviétique au moment où tout son système partait en éclats… y a-t-il eu une sorte de résistance? cela me laisse perplexe, autant que notre impuissance à résister de façon organisée et unie face à l’agression quotidienne du grand capital…nous subissons malgré notre lucidité. C’est cela qui m’impressionne
    aujourd’hui: le peuple américain, que nous connaissons mal, a tout à fait modestement tapé sur la table et a dit basta! il a osé croire et saisir le seul moyen à sa portée… c’est quand même formidable!
    Carmen

  11. j’ai discuté avec trois camarades maliens de ma cellule cet après-midi et deux d’entre eux sont restés collés à leurs télés jusqu’à trois heures du matin, pourquoi trois heures et pas quatre ? parce que c’est l’heure où ils partent bosser aux poubelles et si ils n’ont pas dormi c’est, ils me l’ont dit ainsi, qu’ils voulaient être surs qu’Obama était élu.
    Peut-être que les containers ont été un peu moins lourds malgré la fatigue car il y a une chose que ni vous, ni moi, si vous êtes bien blancs, ne pourront ressentir, même avec la meilleure des volontés,cette chose c’est pas la vengeance, ni la haine mais la fierté et aussi et cela est dans leur chair, dans chaque neurone de mes camarades, toute ces violences subies, ces humiliations vécues, ce mépris accumulé, cela gravé dans dans leurs conditions de vie de migrants, de rejetés, d’immigrés qui ont du tout laisser pour manger et donner à manger, cela et rien que cela.
    Pour eux Obama n’est pas nécessairement un rêve américain il est avant tout un homme dit de couleur, comme si nous ne l’étions pas tous, qui les a réconcilié avec un certain espoir.
    Nous pouvons savoir, connaitre ce qu’est un colonialisme, un esclavagisme assassins et criminels, eux en sont marqués à jamais.

    Ce soir , ce jour Obama porte pour le monde entier un habit qu’il n’a pas choisi sans doute et sûrement trop grand pour lui, un démocrate américain demeure un homme de droite américain.
    Mais sans doute à son insu, a t’il fait se lever le vent et qui sait jusqu’où avec ou sans Obama il nous portera mais quelque chose a bougé et dans le bon sens, la haine a reculé avec le rejet de la guerre de civilisation voulue par les fous de dieu étatsuniens.
    Alors oui comme le dit Bonaldi prenons Obama au mot, qu’il foute la paix à Cuba et aux cubains, qu’il libère les 5 car le peuple américain est bien et c’est tant mieux, en train de se compter et de se réveiller, et c’est une bien bonne raison pour ne pas lâcher le morceau ici.

  12. Croyez-vous vraiment que l’élection de Mr Obama aura une incidence majeure sur le monde?

    Je ne le pense pas. L’oligarchie l’a choisi, lui a opposé un couple de Républicains caricaturaux et il est fort probable maintenant que Mr Obama sera en tout point un président exemplaire et qu’il s’échinera à l’être. Il ne faut donc pas s’attendre à ce qu’il soit autre chose qu’un homme de la bourgeoisie au service de la bourgeoisie,et de l’impérialisme.
    Son rôle est donc de nous endormir, de nous amadouer afin de permettre la domination des multinationales et des élites étatsuniennes sur le reste du monde .

    Je me souviens de l’arrivée au pouvoir de Mr Blair en Grande-Bretagne, aprés la rude Mme Thatcher et l’insipide John Major. Jeune, brillant, réformiste… On a vu le résultat du Blairisme, la guerre comme politique étrangère, l’extension et la consolidation du paupérisme à l’intérieur. Pour finir son bilan est pire pour le peuple que celui de la « Dame de Fer ».

  13. L’enjeux du Nouveau Breton woods est sur la table!

    L’économiste Jean-Luc Gréau dans un interview donner au Nouvel Obs du 30 octobre, dénonce le Faux Nouveau Bretton Woods de la City.

    « N. O. – Que peut-on attendre d’un nouveau Bretton Woods ? Quels rôles peuvent jouer les pays émergents ?
    J.-L. Gréau. – De deux choses l’une. Ou bien le nouveau Bretton Woods s’inscrit dans la lignée du précédent, qui tendait à stabiliser le monde du point de vue économique, monétaire et financier pour favoriser la prospérité, l’emploi et le progrès matériel, intellectuel et moral des populations. Ou bien il procède d’une tentative de soumettre, plus encore que ce n’était le cas au moment où la crise a surgi, les entreprises et les populations aux exigences maintenues des opérateurs financiers préalablement sauvés par les Etats. Les pays émergents ont un rôle à jouer dans la mesure où ils favoriseront la naissance de ce monde multipolaire, plus équilibré et plus stable, dont nous avons besoin. »

    Face à la situation historique et révolutionnaire que nous sommes entrain de vivre, il ne faut pas céder à la tentation de certains agitateurs qui pensent que du chaos naitra une plus belle société. Du Chaos sortira qu’une autre loi de la jungle ou le plus faible sera toujours le perdant.

    Nous devons aussi dire non au faux nouveau bretton woods proposé par Gordon Brouwn et ses amis, qui essayent d’imposer brutalement un contrôle totale sur l’économie par la haute finance international de la City et Wall street.

    Nous devons au contraire nous mobiliser autour de la mise en faillite du système actuel.

    Pour aiguiser vos convictions politiques et économique afin de rentrer dans la bataille, je vous propose la lecture du dernier tract de solidarité et Progrès, L’indispensable rupture avec l’empire financier, par Jacques Cheminade : http://solidariteetprogres.org/IMG/pdf/TRACT_2008_11_03_NBW_1_.pdf

    « L’avantage des crises est qu’elles changent les règles du jeu. Il dépend de nous que ce ne soit pas pour le pire, mais pour le meilleur. »

    La France doit peser sur le G20, et nous, citoyens, devons tout faire pour influencer nos élites.

    La révolution passera par une réforme profonde du système monétaire et financier international, et non par de vaines révoltes violentes.

    David C.
    david.cabas.over-blog.fr
    leretourdusillon@gmail.com

  14. J Cheminade le compagnon de route de laissez les vivre, l’extrême-droite masquée derrière un discours confus.
    Rival de N Miguet Cheminade n’en finit pas de faire condamner et d’être condamné.
    Ses idées culminent à 0,12% et c’est beaucoup trop.

  15. Si les républicains avec la famille Bush sont historiquement associés au complexe militaro-pétrolier qui a largement financé la campagne de Mac Cain-Palin, qu’en est-il d’Obama ? Est-ce que quelqu’un sait quelle partie du capitalisme le finance ? Ou alors est-ce que ce sont les mêmes qui ne mettent pas leurs oeufs dans le même panier ?

  16. http://www.michelcollon.info/articles.php?dateaccess=2008-09-20%2019:47:47&log=articles

    Quelle sera demain la politique internationale des USA ? – Michel Collon


    Deux options pour sauver l’Empire.
    Quelle sera la politique internationale des Etats-Unis dans les années qui viennent ? Le choix de tel ou tel président est certes une indication. Mais pas décisive.
    La première option possible, c’est l’option militariste. Les néocons de Bush l’ont incarné ces dernières années avec la stratégie Wolfowitz. L’agression et l’intimidation comme stratégie générale. Multiplier les guerres, gonfler au maximum les commandes au complexe militaro-industriel pour tirer la croissance et la domination des multinationales US, pour intimider aussi les alliés et les rivaux.

    L’autre option, c’est celle défendue par Brzezinski et qu’il aime à appeler ‘soft power’ (le pouvoir en douceur). D’autres parlent d’un ‘impérialisme intelligent’. En fait, il s’agit de réaliser les mêmes objectifs des Etats-Unis, mais par des formes de violence moins directes, moins visibles. En comptant moins sur les interventions militaires US, très coûteuses, et davantage sur les services secrets, les manoeuvres de déstabilisation, les guerres par pays interposés, et sur la corruption aussi…

  17. il ne faut pas se leurrer outre mesure, les republicains avec leurs methodes de gestions des affaires du pays etaient noyer et largement depasser par la grave crise qui sevit .
    ils ne pouvaient pas faire autrement que d’ abandonner le navire qui coule parceque encore une fois le caractere des mesures emanent de republicains si ils etaient rester au pouvoir ne sortirai pas ce pays du desastre economique. On peut cité la fin de la presidence de Clinton , a cemomment là , l’economie US n’etait pas a ce point catastrophique , les republicains etaient acharnés et ils ont gagnaient parceque le discour etait ideologique et religieux .Maintenant au contraire on voit tres bien le niveau tres faible de mobilisation des republicains et surtout que leur candidat n’utilisait pas pour la campagne de l’argent privé «  » comme d’ailleurs il s’en defendait  » » Ce qui est pour le moins tres etonnant ??, bien sur et cela devait jouer contre les republicains le fait qu’une majorité d’ americains en avaient ras le bol de BUSH, et que enfin pour une fois un democrate metis soit candidat. Dans le bref avenir il faut voir si Obama remet de l’ordre dans les multinationales qui ont accompagnaient les guerres d’irak
    et d’ afganistan derriere lesquelles il y a toute la clique des republicains et des neoconservateurs qui tirent des profits enormes . C’est çà pour nous le vrai probleme et le vrai defi. Les ultras
    au USA existent toujours et l’amerique d’aujourd’hui n’a rien a voir
    avec la democratie. C’est toujours des groupes d’interets puissant
    qui ont eu les derniers mots.Obama est il dans le coup???

  18. Je voudrais juste faire une petite remarque :presque tout le monde dit d’Obama qu’il est noir!,il est autant noir que blanc.Cela étant sa victoire est quand méme positive ,il ne peut pas étre pire que Mac Cain ,Obama servira loyalement le Capitalisme Américain ,mais dans sa politique étrangére il peut y avoir des avancées positives notamment en Irak qui seront toujours bonnes à prendre. De plus les pauvres sont allés voter,et ils ont vu que c’était payant ,il s’en souviendrons pour de futures luttes.


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