La partie qui se joue au Tibet

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Il semble que la partie qui se joue au Tibet soit pour nous partiellement insaisissable. L’étonnante déclaration du dalaï-Lama menaçant de démissionner a donné lieu à peu de commentaires, il y a là pourtant une clé de l’antagonisme. Bernard Kouchner interviewé sur la 2 hier a lâché « je ferai des pétitions quand je comprendrai ce que veut le dalaï Lama ». D’abord pourquoi cette menace de démission, selon Raphaël Lioger, directeur de l’observatoire du religieux et professeur des universités à l’Institut d’études politiques d’Aix-en Provence interviewé par Libération.
Danielle Bleitrach

1- UN INTERVIEW INTERESSANT (1)
-Comment comprendre la menace de démission brandie hier par le dalaï-lama ?
C’est très subtil, mais elle s’adresse d’abord aux Chinois. Ces derniers savent que le dalaï-lama, âgé de 72 ans, a une santé fragile. Pékin estime pouvoir décider de sa succession quand il disparaîtra, en choisissant à sa guise sa réincarnation. Or si celui-ci décide de lui-même de passer le flambeau avant son décès, un conseil de dignitaires choisira un jeune et, à partir de ce moment-là, la Chine repart pour cinquante ans d’affrontement avec le Tibet. C’est le scénario qui inquiète le plus les Chinois.
Mais cette menace peut être vue aussi comme une adresse aux Tibétains plus radicaux…
Certes, car effectivement la situation de ces derniers jours semble lui échapper avec ces débordements. Il y a chez lui l’idée que toute action est forcément non-violente, qu’elle ne doit, en aucun cas, finir en bain de sang. Sinon, le dalaï-lama s’en sentirait personnellement responsable, il apparaîtrait comme un traître. Il redoute, d’ailleurs, que la Chine perde la face, se cabre et, finalement, se pose en victime.

Pourquoi le dalaï-lama semble-t-il si modéré dans ses positions ? Pourquoi n’exploite-t-il pas plus la tribune offerte par les Jeux olympiques qui démarrent dans moins de cinq mois ?


Mais il profite des JO ! Il a deux revendications qui ne sont pas anodines. D’abord, il exige une réelle autonomie puisque Pékin ne respecte plus la coutume de «chapelain-protecteur» qui régissait les relations entre le Tibet et la Chine depuis le XVIe siècle. Pékin empêche la pratique religieuse en imposant une «éducation patriotique». C’est pourquoi les Tibétains parlent de «génocide culturel». Deuxième revendication: le rétablissement des vraies frontières du Tibet, puisque la Région autonome ne représente, sur les cartes chinoises, qu’une petite moitié du Tibet traditionnel. Ces demandes sont difficiles à manier pour la Chine. Pékin aimerait tellement que le dalaï-lama soit radical et prône l’indépendance. Mais les Chinois n’arrivent pas à faire de lui l’ennemi qu’ils voudraient qu’il soit. C’est ce que les jeunes générations n’ont pas compris.
-La division guette-t-elle les Tibétains ?
C’est déjà le cas, notamment, entre les jeunes et les plus âgés qui respectent leur chef spirituel. Mais si les plus radicaux parviennent à se contrôler, le dalaï-lama apparaîtra d’autant plus modéré. Et d’autant moins saisissable pour Pékin.(1)

II -QUELS SONT LES ELEMENTS D’ANALYSE DONT NOUS DISPOSONS ?

Cet interview d’un partisan du dalaï Lama  est très intéressant parce qu’il nous permet de saisir un peu des réalités de la situation actuelle. D’abord il permet de préciser un point tout à fait central, celui du contenu réel de la « revendication culturelle ». Il s’agit en effet de l’éducation et de la santé, traditionnellement assurés par les monastères(2). Le Parti Communiste Chinois considère que la religion doit être soumis à l’ordre socialiste. la religion lamaïste est autorisée à la condition de ne pas être un foyer d’opposition politique. Ce qui bien évidemment est parfaitement contradictoire avec l’existence d’un gouvernement de religieux en exil. Pourtant il existe des négociations que les Chinois actuellement estiment rompues par les événements. J’ai demandé à un des mes anciens étudiants qui a enseigné en Chine pendant trois ans et a épousé une Chinoise de compléter mes informations, il m’a signalé que d’après ses chiffres déjà anciens il y avait au Tibet en 1999, 2632 médecins, 95 hopitaux municipaux et 770 cliniques. La mortalité infantile  était en 1998 de 3%. L’espérance de vie de 65 ans. Il y avait un travailleur sanitaire pour chaque 200 habitants. En 1997 avait été inauguré un hopital moderne à Lhassa. A cette époque là, la scolarisation des enfants était de 82% et se faisait en chinois et tibétain. Avec toujours ma différence entre zones rurales et urbaines. Les Chinois nouvellement arrivés étaient des citadins, mais les tibétains migraient de plus en plus des campagnes vers les villes. Il m’a également signalé que pour que la population tibétaine reste plus nombreuse, elle n’avait pas été soumise à la restriction de l’enfant unique, les familles avaient droit à trois enfants. (3)

On voit que la question de la destruction culturelle tibétaine a de multiples dimensions, certes il y a lié au tourisme une folklorisation, voire une marchandisation que dénoncent les religieux tibétains mais cela se mêle à la volonté par ses derniers de continuer à contrôler santé et éducation selon les méthodes traditionnelles, avec des enseignements majeurs comme la religion, et l’astrologie, ce que refuse Pekin. Toutes proportions gardées bien que les analogies soient toujours préjudiciables nous sommes devant une bataille pour la laïcité, toutes proportions gardées parce qu’il faudrait mieux connaître l’accés réel des Chinois à l’éducation(4). On sait qu’instituer un véritable système de protection sociale est un des enjeux actuels du gouvernement chinois.

Une première hypothèse devant l’explication de l’étrange proposition du Dalaï Lama serait qu’effectivement celui-ci est actuellement débordé par ses troupes et alors qu’il avait envisagé des séries de manifestations non violentes permettant de pousser l’avantage à l’occasion des jeux olympiques et celles-ci ont dégénéré en manifestation racistes et meurtrières face auxquelles,  en Chine même, la colère monte contre lui. Le Monde faisait état de la manière dont les internautes chinois détournant la censure débattaient sur les événements  du Tibet. Il y avait un fort courant nationaliste selon ce journal, même le blogueur que ce journal considérait comme le plus « indépendant » qui faisait un appel à témoignage expliquait qu’il fallait faire attention à Radio free Asia financéé par les Etats-Unis. Il y a au moins une chose sur lequel tout le monde s’accorde c’est sur le fort sentiment patriotique chinois et le refus de tout séparatisme.
Une deuxième interprétation qui est celle des autorités chinoises et que ne contredit pas du tout cet interview d’un spécialiste serait une entente entre le dalaï Lama et ceux qui sont tout de même encore aujourd’hui ses bailleurs de fond les Etats-Unis. Un partage des rôles conçu de longue date entre le dalaï Lama modéré et pacificateur, limitant sa revendication à une « autonomie culturelle » et des éléments radicaux qui eux sèment la violence. Ces jeunes radicaux, membres du Congrès de la jeunesse tibétaine (TYC), prônent l’indépendance et non l’autonomie revendiquée par le dalaï-lama. Plus politiques, ils réclament la poursuite des manifestations, jugeant que la Chine «ne mérite pas les Jeux olympiques».
Leur leader Tsewang Rigzin, président du TYC a été formé aux Etats-Unis dont il prône l’intervention directe ou indirecte. Est-ce qu’il y a opposition ou partage des rôles, le Dalaï Lama comme le dit l’interview pré-cité expliquant que derrière lui il y a des « méchants » et si Pekin ne cède pas les chiens seront lâchés. Il faudrait également mesurer le rôle de l’Inde, très inquiète sur ce qui se passe au Nepal, avec l’avancée irresistible des « maoistes » qui sont les seuls à dénoncer les castes, et la féodalité, ce qui peut avoir un effet dévastateur sur l’Inde. Le tout sur fond de vieille rivalité entre la Chine et l’Inde.  Ce que le Dalaï-Lama et le TYC ont en commun c’est bien leurs liens politiques et financiers avec les Etats-Unis. Il y a incontestablement une volonté de ces derniers d’endiguer le rôle conquérant de la Chine au plan international mais également la volonté de contrôler cette zone asiatique où se met en place l’Organisation de Shangaï économique mais aussi militaire dont les deux pilier sont la Chine et l’URSS mais qui attire de plus en plus les Républiques d’Asie centrales. Casser la Chine comme a été cassée l’ex-URSS est une stratégie.
Mais si nous voyons bien les groupes radicaux qui semblent avoir engagé une lutte violente non seulement au Tibet mais dans une zone plus large celle du grand Tibet autour des monastères nous mesurons mal les effets de la transformation touristique et du désenclavement du Tibet, là encore à qui et à quoi avons-nous à faire, il est difficile de répondre à cette question. Un autre article bien documenté de Libération du 19 mars  nous présente la réalité suivante :
« En quatre mois, les Chinois ont réussi l’exploit de transformer en route la piste qui conduit au camp de base de l’Everest. Un investissement de quelques millions de yuans, une miette dans les 16 milliards (1,45 milliard d’euros) injectés l’an dernier dans l’économie de la «région autonome du Tibet» qui porte mal son nom. Le chemin de fer Qinghai-Tibet, avait coûté à lui seul 26 milliards de yuans (2,35 milliards d’euros). Ces 2 000 kilomètres de rails, entre Xining et Lhassa, ont tout changé. Lhassa, désenclavé, est hérissé de grues et se peuple chaque jour de nouveaux colons han (chinois), attirés par un taux de croissance qui rejoint celui de l’est du pays.
Il y a aujourd’hui 200 000 Chinois pour 100 000 autochtones dans la capitale tibétaine. Les investissements privés, chinois ou internationaux, auraient fait un bond de 30 %. Le coût des transports, humains ou fret, a baissé et le tourisme (60 % du PIB tibétain) a explosé, en grande partie grâce aux Chinois, attirés par ce qu’ils ont perdu chez eux, la beauté sauvage des paysages et la spiritualité. Des spécialités malheureusement en baisse chez les Tibétains, irrésistiblement attirés par la société de consommation. Le revenu annuel moyen aurait grimpé en 2007 à 10 000 yuans (895 euros), l’équivalent des salaires dans les usines de Canton. Les supermarchés de Lhassa sont pleins et les monastères se vident sous l’effet de la répression.
L’engouement pour l’Himalaya chinois, lui, ne se tarit pas. Bientôt sera inauguré entre Pékin et Lhassa un train cinq étoiles, «le plus luxueux du monde», avec suites et salles de bains. Le voyage coûtera près de 4 000 euros. Un prolongement de la ligne Qinghai-Tibet est programmé vers Shikaze, le deuxième centre urbain et la plaque tournante du commerce du cuivre.
Dans les cinq prochaines années, le gouvernement central envisage d’investir encore 76 milliards de yuans dans les grands travaux : 180 projets, routes, usines et ouvrages d’art. Rien n’est trop beau pour le Tibet. Même s’il faut rééditer Tiananmen 1989, la Chine semble prête à tout pour garder le Tibet. Sa façon de gérer la crise actuelle le prouve. Le nombre des victimes est nié, les journalistes sont empêchés de travailler, les médias étrangers censurés, les troupes déployées en masse autour des zones de conflit. Et la propagande marche à fond. Jusqu’à présent, les Chinois n’ont vu des émeutes que le saccage des magasins et les voitures brûlées par des hordes de voyous. Pas une image de véhicule blindé ou de militaires casqués à Lhassa ou Aba… A l’ère d’Internet, il faut un gros moral. »(5)

La question qui se pose alors est celle de la popularité à l’intérieur du Tibet lui-même des revendications des indépendantistes. On dit que les Tibétains de souche ne profitent pas de l’essor économique, comme je l’ai noté dés le début, le développement chinois a engendré de formidables inégalités, encore attisées par la hausse du coût de la vie. Si les manifestations sur ce sujet ne prennent pas le caractère dramatique du Tibet, elles existent dans toute la Chine et c’est sans doute le principal défi auquel est confronté le gouvernement chinois, le sujet de préoccupation avec l’environnement essentiel tel qu’il est apparu dans les récents travaux de l’Assemblée populaire. L’article que nous venons de citer non seulement montre qu’il y a aujourd’hui à Lhassa 200.000 chinois pour 100.000 autochtones, mais de surcroît le revenu moyen aurait augmenté. Ce que l’on sait par ailleurs et dont ne parle pas l’article est que désormais il y a eu équipement de santé et d’école. Il faudrait une analyse beaucoup plus précise de cette situation. L’article nous parle d’une jeunesse tibétaine attirée par la société de consommation et qui déserte les monastères qui n’ont plus le monopole de l’éducation et des soins de santé.

D’un autre côté la plupart des informations que j’ai pu glaner dans diverses sources font état d’un double développement inégal, celui que nous avons vu entre les villes et les camapgnes à propos de l’école qui existe dans toute la Chine et qui est une des préoccupations au titre de « l’harmonie »du gouvernement chinois. A cause de cette inégalité il y a un exode rural et afflue dans les villes un prolétariat dont le statut tranche avec celui des industrieux commerçant han . En gros toutes les sources consultées s’entendent sur le fait quee Tibet connaît un boom économique, provoqué par des investissements centraux massifs dont l’exemple type est le chemin de fer, mais les fruits de la croissance profitent plus aux Hans qu’aux Tibétains. Sur dix yuans dépensés par le gouvernement régional du Tibet dans son budget, neuf viennent du gouvernement central, expliquait en juin dernier le président de la région du Tibet, Qiangba Puncog. Jusqu’en 2010, Pékin prévoit d’investir, chaque année, 77,8 milliards de yuans (près de 7 milliards d’euros). paradoxalement c’est la volonté de ré-équilibrage avec investissement massif qui a provoqué de type de problème. Dans le cadre plus général du développement de l’Ouest chinois défavorisé, le Tibet a bénéficié d’une forte croissance, de plus de 12%, entre 2001 et 2006, selon les chiffres officiels. Le secteur public, qui représente 60% de l’économie, tire largement cette croissance, avec notamment des salaires plus élevés pour les fonctionnaires chinois afin de les attirer.

Outre les grands projets d’infrastructures de ces dernières années, comme le chemin de fer inauguré en 2006, les villes sont les plus concernées par ce boom, avec le développement du secteur de la construction. A Lhassa, selon les derniers chiffres officiels de 2005, le revenu annuel est de 10.272 yuans, contre 8.700 yuans pour l’ensemble du Tibet. Cependant, des experts étrangers n’ont cessé de mettre en garde contre les fortes inégalités provoquées par cette croissance. « Tout l’argent qui afflue dans la zone arrive par l’intermédiaire des sociétés chinoises, tout est contrôlé par des gens de l’extérieur, dans ce contexte, vous avez une croissance rapide mais la population locale en est privée », constate Andrew Fischer, un économiste spécialiste du Tibet, à l’Institut des études sur le développement de Londres. « Sur les 10 à 15 dernières années, cette stratégie économique a produit une inégalité croissante rapide, beaucoup plus forte que dans le reste de la Chine », dit-il. Dans les villes, comme Lhassa ou Shigatse, où se trouvent les opportunités économiques, « les Chinois dominent la plupart des activités économiques », explique le spécialiste.

3- UNE IMPASSE

Ce qui apparaît également et que j’avais noté dés le début est l’attaque des commerçants chinois, j’avais été frappé par le côté émeutes de Los Angeles, les témoignages des touristes confirment effectivement cet aspect du problème. S’agit-il d’une violence provoquée par de jeunes radicaux qui dépassent les consignes du dalaï Lama? S’agit-il d’une haine spontanée des laissés pour compte pour ceux qu’ils estiment les bénéficiaires de la croissance? S’agit-il d’une flambée de haine nationaliste ? probablement tout cela à la fois mais le fait est que face à ces événéments on imagine mal n’importe quel gouvernement n’intervenant pas. Quelle est la nature de l’intervention ? Ce qui est sûr c’est que la Chine ne cédera pas, la question du boycotte des jeux olympiques est sans commune mesure avec l’enjeu de l’intégrité de son territoire et aujourd’hui le dalaï Lama se rend compte de la nature du bras de fer engagé. Il est clair que la question de la protection de la population tibétaine, de sa culture, semblent complétement secondaire pour ceux qui ont engagé ce combat dont on voit mal l’issue. ils ne peuvent ignorer que leur combat tel qu’il est engagé ne peut que nuire à ceux qu’ils prétendent défendre. Que cherchent-ils exactement ?
Donc il faut comprendre le contexte politique avec ses subtilités, ses interrogations sur le rôle réel du dalaï Lama, le bras de fer diplomatique qui se joue entre le gouvernement chinois et ce dernier, avec derrière un autre bras de fer celui de l’occident qui n’ose pas attaquer frontalement la Chine tant l’imbrication économique et financière rend périlleuse tout affrontement direct et qui sur la plan légal international n’a aucun droit face à ce qui est une portion du territoire chinois mais en même temps met en place les conditions d’un « choc de civilisation » dans l’opinion publique peut-être pour monter un scénario à la kosovar qui paraît mal embouché. Il y a aussi  un contexte économique et social intérieur, celui d’une croissance, d’une transformation accelérée des mentalités comme celle que nous avons connu dans les années soixante qui reste à analyser. Le tout sur un fond patriotique chinois qui ne supportera ni l’intrusion étrangère, ni une quelconque tentative séparatiste. D’ailleurs le ton est clair « ce sera une lutte à mort » . De toute manière sur le fond, le dalaï Lama qui soit par sens politique, soit par conviction mesure les limites de l’entreprise lance une opéraion de conciliation relayée par tous les médias qui hier jetaient de l’huile sur le feu, opération y compris relayé par sa sainteté le Pape en faveur de sa sainteté le grand lama.

Le Premier ministre chinois Wen Jiabao s’est cependant déclaré prêt à discuter avec le dalaï lama, a affirmé mercredi son homologue britannique, qui le recevait à Londres. « Le Premier ministre a dit que, si le dalaï lama respectait deux choses qu’il a déjà affirmées, à savoir qu’il ne soutient pas l’indépendance totale du Tibet et qu’il renonce à la violence, il était prêt à entamer un dialogue avec le dalaï lama », selon Gordon Brown. Ce dernier s’est proposé de servir de go between entre le dalaï Lama et le gouvernement chinois, cela rappelera de bons souvenirs au Chinois puisqu’on se souvient qu’après avoir imposé la guerre de l’opium, massacré à tour de bras, et obtenu dans le sang la cession de Hong Kong, les Britanniques s’étaient déjà entremis entre le grand lama et la république chinoise aux dépends de celle-ci.

L’affaire a été si mal menée que Robert Mesnard est contraint de se rabattre sur le boycott de la cérémonie d’ouverture.

danielle Bleitrach

(1) Libération 19 mars 2008

(2) Cette évolution a été bénéfique pour la condition féminine, les femmes tibétaines ont plus de droit que les femmes en Inde, au Pakistan, au Nepal, en Afghanistan sans parler des droits dans le vieux Tibet féodal.   

(3) Selon wikipendia : Dans un pays aussi vaste que la République populaire de Chine, le développement de l’enseignement primaire universel est un formidable accomplissement. Avant 1949, 20 % des jeunes de 7 ans fréquentaient l’école primaire ; en 1985, ce pourcentage était monté à 96 %. Cependant, seulement 30 % des élèves terminent et réussissent leurs études : ces élèves vivent principalement dans les villes. La République compte approximativement 832.000 écoles primaires. Dans les villages, on compte plusieurs enseignants itinérants : ils donnent des cours le matin dans une école et l’après-midi dans une autre. La loi sur l’instruction obligatoire de 9 ans implique des écoles gratuites et situées dans des endroits accessibles aux enfants. En fait, les parents doivent payer de petits frais pour les livres, le transport et la nourriture (environ 20 yuan vers la fin des années 1980) ; les familles les plus pauvres reçoivent une allocation.

Les enfants débutent l’école à sept ans pour deux semestres qui débutent respectivement le 1er septembre et le 1er mars. La majorité des écoles primaires offrent 5 années d’études. Le curriculum comprend les cours de Chinois et de mathématiques (environ 60 % du temps d’enseignement pour ces deux notions), d’éducation physique, de musique, d’art, de sciences naturelles et de morale et société. L’anglais comme langue seconde est introduite vers la 3e année. Le ‘State Education Commission’ exige que toutes les écoles primaires offrent des cours sur l’idéologie communiste et sur la morale. Dès la quatrième année, les élèves vont travailler deux semaines par semestre, principalement dans des usines et des fermes, afin de les introduire au monde du travail. Tous les élèves assistent à une cérémonie du lever du drapeau tous les lundi. Les écoles rurales adoptent généralement un horaire flexible, variant selon la saison agricole, et visent à préparer les élèves pour le travail manuel. Ainsi, leur programme se limite souvent aux cours de langue chinoise, de mathématiques et de morale. Au contraire, les écoles urbaines ont un horaire fixe sur six jours et donnent une éducation en vue d’études et d’emplois supérieurs. Le gouvernement tend à vouloir diminuer le fossé entre ces deux réalités, d’autant plus que plusieurs parents croient que l’éducation rurale ne donne aucune chance à leurs enfants et les confinent à la vie agricole qu’ils peuvent déjà exercer sans éducation

(5)Le Tibet, perle de Pékin La province est une source précieuse de minerais et de devises.  De notre correspondante à Pékin PASCALE NIVELLE
Libération QUOTIDIEN : mercredi 19 mars 2008

13 commentaires

  1. Excellent article ! Merci Danielle.

  2. Merci pour cette analyse et cet article intelligent !
    Ca change des articles de presse bâclés qui mangent et régurgitent les dépêches AP, AFP … et d’autres « agences ».
    Ca fait respirer un peu dans ce tumulte émotionnel où finalement, comme d’habitude, on manipule les gens comme de la plasticine …

  3. Je rapporte ici un article de Pierre Haski, je ne suis pas du tout d’accord avec son analyse, mais c’est bien de confronter plusieurs point de vue :

    « Le soulèvement du Tibet a provoqué une triple crise dont les retombées vont se faire sentir à long terme. Quelle que soit la suite de ces événements -et l’absence d’observateurs indépendants sur place ne permet pas de savoir si la vie normale reprend comme l’affirme Pékin-, l’onde de choc va se poursuivre.

    Les Jeux olympiques en crise

    Le premier dossier affecté est bien sûr celui des JO de Pékin. La polémique avait déjà démarré avec le retrait du cinéaste Steven Spielberg de l’organisation de la cérémonie d’ouverture, sous pression du lobby américain du Darfour. Cette fois, la question du boycottage est au coeur du débat et ne le quittera plus jusqu’au 8 août, jour de l’ouverture des Jeux.

    L’attitude de Bernard Kouchner, le ministre des Affaires étrangères, mardi soir dans le journal de France2, est révélatrice de l’embarras des pays occidentaux. On a connu l’ancien « french doctor » plus à l’aise pour dénoncer la junte birmane lorsqu’elle a ouvert le feu sur d’autres moines. Difficile de critiquer la Chine trop vertement, et surtout d’offrir la moindre stratégie pour gérer la patate chaude des JO.

    Il était intéressant de voir comment Bernard Kouchner a sauté sur la proposition de Reporters sans frontières (RSF) de ne boycotter que la cérémonie d’ouverture. Une formule qui aurait le mérite de marquer une distance symbolique avec le moment le plus « politique » des Jeux sans pour autant remettre en cause leur déroulement.

    Bernard Kouchner s’est emparé de cette idée et a même suggéré d’en parler lors d’une réunion des ministres des Affaires étrangères européens la semaine prochaine. Il est rare qu’une idée lancée par une ONG soit aussi rapidement relayée au niveau politique, même si, en l’occurrence, il se trouve que la compagne de Bernard Kouchner, Christine Ockrent, fait partie du conseil d’administration de RSF…

    Le seul problème de cette proposition, c’est que Nicolas Sarkozy a d’ores et déjà annoncé qu’il se rendrait à Pékin pour la cérémonie, suivant en celà l’exemple de George Bush. Situation embarrassante car on ne découvre pas aujourd’hui la situation des droits de l’homme en Chine… Sarkozy comme Bush se sont fourvoyés sans imaginer l’effet boomerang de leur complaisance.

    Le débat est assurément complexe. Le boycottage classique, version Guerre froide comme lorsque les Occidentaux -et la Chine!- avaient décidé de ne pas se rendre à Moscou en 1980 pour protester contre l’invasion de l’Afghanistan par l’URSS, est-il la meilleure arme? On peut redouter, à l’opposé, un renforcement du pouvoir sur une base ultranationaliste (« le reste du monde ne veut pas que la Chine se développe… »).

    Pour autant, le déroulement des épreuves sportives comme si de rien n’était semble impensable alors que le Tibet sera encore sous le choc des événements actuels, que des dissidents comme Hu Jia, jugé en quelques heures en catimini mardi pour « subversion », seront sous les verrous, et l’ensemble de la société chinoise sera soumise au matraquage propagandiste du pouvoir chinois…

    Les malentendus Chine-Monde

    Un véritable malentendu est né il y a sept ans entre la Chine et le reste du monde, lorsque la Chine, en train de devenir l' »usine du monde », a vu s’ouvrir quasiment en même temps les portes de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et celles de l’organisation des Jeux olympiques d’été.

    Dans les deux cas, une même promesse, celle d’une Chine plus ouverte sur le monde et d’une évolution du système interne vers plus d’Etat de droit, plus de respect des droits de la personne. C’était la promesse qui avait été faite au reste du monde. En interne, le discours n’avait pas changé d’un pouce: tant l’OMC que les JO participaient d’une même logique, le retour de la Chine au « centre du monde », comme aux grandes heures de son histoire.

    Les dirigeants chinois n’ont jamais vendu à leur peuple autre chose qu’un rêve de grandeur et de revanche sur les humiliations passées, un rêve aux relents nationalistes pour compenser une idéologie communiste défaillante. Et, de fait, s’il y a bien une évolution de la société chinoise, celle-ci est dûe à l’émergence d’une classe moyenne choyée par le pouvoir, pas à la perspective des JO, et, surtout, pas dans la sphère politique.

    A l’arrivée, aujourd’hui, la Chine est devenue incontournable sur les plans économique et diplomatique, mais n’a pas changé de cap sur la question politique et sur les droits fondamentaux de ses citoyens. Même si les droits individuels des Chinois ont fortement évolué dans le bon sens par rapport aux excès de la période maoiste, le pays vit toujours sous le règne de l’arbitraire, de la censure, de l’absence de liberté d’association, d’expression, et, évidemment, du droit de choisir leurs dirigeants.

    Le pari de l' »engagement » avec le pouvoir chinois n’a pas réussi, pas dans les conditions dans lesquelles il a été mené, c’est-à-dire avec un objectif prioritaire qui était économique. Jacques Chirac en a fait la douloureuse expérience, lui qui a poussé plus loin que tout autre la complaisance: pendant douze ans, il a poussé la Chine à signer et à ratifier le Pacte de l’ONU sur les droits civils et politiques de l’ONU. Quand Pékin a signé (avec une réserve sur la liberté syndicale), il a cité ce succès comme la preuve de la pertinence de son attitude. Mais Jacques Chirac est parti sans que Pékin ait jamais ratifié ce texte, resté lettre morte…

    S’il est certain qu’un isolement n’aiderait assurément pas à l’ouverture de la Chine, les puissances occidentales ont assurément péché par naïveté en pensant que le développement économique, à lui seul, assurerait l’ouverture politique. L’affaire des JO met les Occidentaux au pied du mur pour redéfinir leur « doctrine chinoise ». Mais il le font à chaud, à un moment où la Chine a été piquée dans son orgeuil de puissance en devenir.

    Hu Jintao et le dalaï lama déstabilisés

    Les événements du Tibet constituent un échec personnel pour le président chinois Hu Jintao, lui-même un ancien « patron » de la région autonome tibétaine, où il avait déjà eu à mater une rébellion.

    Le pouvoir chinois doit gérer un moment compliqué. Il n’avait pas le droit à l’erreur dans la période conduisant aux JO, et il n’a pas su empêcher ces événements qui ternissent son image internationale, faisant revivre le cauchemar de Tiananmen au lieu d’alimenter le rêve des Jeux. De surcroit, ces événements coïncident avec le début du deuxième et dernier mandat du président Hu Jintao, dont le clan se trouve fragilisé.

    Le pouvoir chinois a réussi à retourner la situation à son avantage en interne. Le contrôle étroit de l’information et la déferlante de propagande ne montrant que la violence anti-Han de la part des jeunes Tibétains, a suscité une vague de colère et même de haine dans la population, une victimisation aux antipodes de la perception occidentale, mais payante politiquement pour le PCC.

    Mais cette victoire est à courte vue. Le fait est que, après 50 ans de prise en main du Tibet, le pouvoir chinois n’a pas été en mesure de susciter l’adhésion des Tibétains. Au contraire, l’avalanche d’argent et de matérialisme sur la société tibétaine a radicalisé une jeunesse très attachée à son identité. Et la contestation a même gagné, ce qui est inquiétant pour Pékin, les régions tibétaines situées dans les provinces chinoises comme le Sichuan, le Qinghai, ou le Gansu.

    La « perte de face » de la Chine sur la scène internationale et la situation insurrectionnelle dans les zones tibétaines ternit l’image de Hu Jintao, qui surfait sur une vague économique invincible. L’heure des comptes sonnera un jour au sein du leadership chinois, sans doute après les JO.

    Côté Tibétain, les événements de Lhassa provoquent également des secousses au sein du leadership en exil. Le dalaï lama a menacé cette semaine de démissionner en cas de poursuite d’une violence qu’il ne peut pas approuver. Sa modération, quoi qu’en pense Pékin qui l’accuse de tous les crimes, est contestée par une jeune garde plus remuante, plus radicale, plus exigeante. La Ligue de la jeunesse tibétaine flirte depuis quelques années avec l’idée d’une reprise de la lutte armée pour « libérer » le Tibet, et doit ronger son frein par respect pour le dalaï lama. Aujourd’hui, ce dernier est menacé d’être débordé par sa base, même si son autorité morale reste inattaquable.

    L’aveuglement de Pékin, qui annonce une « guerre à mort » contre la « clique du dalaï lama », conduit à la catastrophe. Car lorsque ce dernier aura disparu, lorsque Pékin aura manipulé la succession à la tête du bouddhisme tibétain, le régime chinois risque fort d’avoir face à lui une jeunesse radicalisée et tentée par la violence. Il risque de payer cher le fait de ne pas avoir donné leur chance aux négociations discrètes menées ces dernières années avec l’entourage du dalaï lama. Gare à l’intifada au pays de la non violence ! »

  4. j’avais longuement répondu mais par une erreur de manoeuvre je l’ai effacé et je n’ai pas le courage de recommencer, demain peut-être.
    Danielle bleitrach

  5. J’ai votre réponse :

    « Ce qui est complètement ignoré par cet article (qui fourmille d’erreurs, par exemple faire de Bernard Kouchner dont on connait l’affaire de Total, un foudre de guerre contre le régime Birman est risible), comme d’ailleurs par le mien est la situation de la région qui explique pourtant bien des choses.
    Il y a en particulier la situation du Népal, l’offensive des communistes népalais paraît à terme irrésistible, elle inquiète les États-Unis mais aussi l’Inde. Il y a l’organisation de Shanghai dont nous avons souvent parlé dans ce blog. Se focaliser sur les jeux olympiques comme le fait cet article est d’un intérêt mineur en suivant en cela la propagande occidentale. Parce que si l’on parle de propagande à propos de la Chine, on peut en dire autant de la propagande occidentale, la manière dont elle fait des effets loupes sur une question en oubliant complètement le contexte. Pourtant c’est ce contexte qui me fait penser que la pression occidentale va se poursuivre, c’est une longue affaire avec ses moments de calme et ses crises.

    Bref cet article reste dans les limites de la propagande occidentale, ce qui est dommage parce que les enjeux sont masqués des deux côtés. Quand les chinois s’en prennent au Dalaï-Lama, qui visent-ils les États-Unis, l’Inde ? Parce que même si le Dalaï-lama ne me parait pas le saint homme de la propagande occidentale, j’ai quelques photos de lui en 72, faisant l’inspection des troupes indiennes qu’il voudrait bien envoyer sur la Chine qui ne laissent aucune ambiguïté, mais il n’est qu’un pion dans le “grand jeu”…

    Je viens de lire attentivement toute la littérature des partis maoïstes, celui du Népal mais aussi les naxalistes indiens, c’est une tout autre vision de la région qui nous manque à tous. je suis contente que ce texte sans surprise m’ait donné l’occasion de proposer cette autre piste de lecture ».

  6. Très bon article, bien meilleur effectivement que celui de Rue89 où je l’ai trouvé le lien menant ici.
    Plus je lis ce Pierre Haski, plus je trouve qu’il ne connait pas du tout la situation Chinoise, ou que depuis peu, néanmoins, il a certains propos interessants de temps en temps.

    Concernant cet article, je voudrais rebondire et préciser que les bouddhistes tibétains pratiquent toujours leur médecine et leur divination, c’est le cas dans toutes les religions en Chine. Je suis allé, majoritairement avec des Han, sur le plateau du Tibet, ils ont eu leur séances privées avec des moines-medecins, ils ont été épatés par l’éfficacité de leurs diagnositics, consistant à deceler les maladies dans la main. Mon chinois étant moyen, n’étant pas totalement attiré par les religieux et ayant déjà subit une cérémonie religieuse tibétaine avec bénédiction etc…

    L’astrologie et la divination se pratique partout en Chine, pas que dans les régions du Tibet, vous pouvez rencontrer des spécialistes dans la rue, dans les temples, taoistes (le fameux yi jing) ou bouddhistes, pas besoin de sites touristiques, vous allez dans une ville ou un village au hazard, vous allez dans le premier temple venu, quelqu’un vous fera de la divination, de préférence en échange d’un don.
    Si besoin vous pouvez y aller avec un chinois qui parle anglais ou français, il est très facile de tomber sur quelqu’un qui veut vous guider, pas pour l’argent, mais souvent les chinois sont heureux de rencontrer des occidentaux, encore trop rare par rapport à l’immense population Han.

    Concernant le developpement économique et des infrastructure, je confirme également qu’il se fait dans toute la Chine et pas qu’au Tibet, il ne s’agit pas d’un esprit de conquête du Tibet comme le supposent certains, appréciant les théories du complot, quand ça n’est pas dans leur propre pays, mais plutôt du developpement de la Chine de l’Ouest qui est resté en retrait par rapport aux régions côtières, ou au centre comme à Chongqing, municipalité-province qui avait été choisie sous Mao pour developper l’industrie loin des côtes et la protéger ainsi de nouveaux bombardements étrangers (de l’alliance des huits nations).

    La religion à été très réprimé pendant la révolution culturelle, au même titre que ce qui pouvait representer l’ancien régime, mais sur toute la Chine pas qu’au Tibet et cela à cessé avec cette révolution. Maintenant, la Chine, en tant que pays laïc, refuse tout pouvoir des religieux et exige une certaine surveillance. Cela ne diffère pas de la France me semble-t-il (bien que pour la scientologie on se pose la question de nos jours), et ne doit pas changer de l’ancien régime qui devait sans doute risquer des complots en permanence de la part des religieux (se referer à l’histoire de l’humanité).

    Je continue à soutenir qu’effectivement le Dalaï lama n’a jamais été pacifique, ça n’est pas un non-violent comme Gandhi. En cherchant des vidéos des évenements, j’ai été épaté de voir un extrait du journal de TF1 qui tout en montrant les moines se rendre (pacifiquement il est vrai) à l’armée de libération (qui ne les massacres pas comme auraient fait des GI en Irak), fusils à la main tenus en l’air bras tendus, la presentatrice maintenir qu’ils étaient totalement non-violent.

    L’armée de Libération n’a pas été, contrairement à ses prédécesseurs, particulièrement cruelle au moment de la seconde révolution. Elle a surtout tenté de rallier le plus de monde à sa cause et de faire chuter l’ancien régime et les restes de féodalité qu’avait laissé trainé le Guomindang. On voit d’ailleurs des images d’archive d’une autre rédition pacifique lorsqu’entrant à Pékin, l’armée du Guomindang décide de la rallier à l’armée de libération.

    La violence à particulièrement eu lieu pendant la révolution culturelle ou lorsque quelqu’un à tenté de s’opposer de front au régime. Les relations entre la police, l’armée et la population en Chine ne sont pas celles de la France, j’ai vu a plusieurs reprise des policiers jouer avec des enfants, ou transporter des gens à moto pour les aider, la police de proximité n’est pas un vain mot là bas. Lorsque quelqu’un provoque un délit mineur il ne vont pas poursuivre le délinquant à outrance non plus. Par contre effectivement ils ne sont pas tendre pour les délits graves ou les crimes et il ne vaut mieux pas avoir faire à eux dans ces cas. Ce que j’ai vu dans la rue me rappelle certains vieux films avec le garde champêtre qui connaissait toute la population du village et n’avait pas de relation spécialement conflictuel avec celui ci.

    Evidement tout cela n’est pas valable dans certains endroits plus pauvres et où la corruption sévit et c’est certainement l’autre grand défit du gouvernement Chinois qui va de paire avec l’amélioration du niveau de vie des classes les plus démunies. Je crois qu’ils avancent très vite au point de vue écologique, plus vite que nous, mais ils n’ont pas le choix étant donné leur croissance économique, démographique et le peu de resources énergétiques qu’ils possèdent.

    J’ai été épaté par tous ces aspects en allant en Chine, après tout ce qu’on m’a toujours dit en Europe, mais ce ne sont que des experiences de courte durée.

    Les images qui ont filtré des arrestations de Lhassa on l’air de s’être passé relativement doucement, les policiers comme les manifestants ne cherchant pas à faire escalader les problèmes, mais bien évidement, comme nous n’avons accès qu’a une partie de ces images, cela ne prouve rien…

    J’ai des amis de différentes nationalités minoritaires chinoise sur Paris, ils ne sont pas rejetés par les Hans, ils les prennent comme leurs frères voir époux/ses, l’unité est nationale, principalement à cause des invasions précédent l’arrivée de Mao. Leur nationalité minoritaires sont écrites sur leurs papiers pour leur donner des avantages (plus d’1 enfant etc…) de la discrimination positive donc. Aucun (pouvant parler librement en France) ne s’est plein d’un quelconque racisme à son encontre en Chine, il viennent en France, pour des raisons économique, pas politique. On oublie également toujours de dire qu’on trouve des Tibétains, comme des gens de toutes les nationalités dans toute la Chine dont certains sont des ‘stars’ appréciées, mais ça n’est pas la meilleure preuve de bonne santé de ces nationalités.

  7. Tibet et Spiritualité : Patrimoine de l’Humanité menacé par la Chine.

    Le gouvernement chinois a comme ennemi toutes formes de religion et de spiritualité, donc toutes formes de liberté de l’esprit, car cette liberté menace leur pouvoir, leur puissance et leur domination. En détruisant cette spiritualité millénaire, ce patrimoine mondial, le gouvernement chinois s’attaque au désir fondamental de chaque être humain de s’élever spirituellement, pas seulement le peuple tibétain, et se pauvre peuple chinois, mais également à nous aussi peuple occidentaux.

    La destruction massive des monastères tibétains (plus de 6000), mais aussi des églises catholiques et des mosquées musulmanes, les meutres de milliers de moines, de nonnes et de laics, et cette politique de détruire la culture tibétaine et son peuple de nombreuses manières (plus de 1 200 000 de tibétains sont morts de cette répression en plus des milliers de disparus dans les prisons chinoises) ont pour éléments déclencheurs le plateau tibétain, position militairement stratégique, ainsi qu’une abondance en ressources naturelles qui sont exploitées au point de rendre le Tibet aride et stérile, mais également cette anecdote suivante :

    ” Lama Tsong Khapa, Lobsang Drakpa, un moine très important du Tibet au 13 ième siècle, et qui marqua profondémment le Tibet de l’époque, jusqu’à aujourd’hui, était une émanation du Bouddha de la Compassion (Avalokiteshvara), du Bouddha de la Sagesse (Manjoushri) et du Bouddha Vajrapani. Il a écrit de nombreux écrits sacrés (Lamrim) et il est vénéré par tous les tibétains et bouddhistes pour ses hautes réalisations spirituelles. Or, Lama Tsong Khapa, à sa mort, décida de ne pas faire disparaître son corps et de la garder ici bas, pour aider à la motivation spirituelle de tous. Une fois mort, son corps fut conservé au monastère Ganden Jangtse, tout près de Lhassa, la capitale du Tibet. Son corps fut laissé coucher sur une table banale sans protection, à l’air libre, il resta beau et jeune jusqu’en 1959. Seulement un entretien minimum était nécessaire, comme couper les cheveux et les ongles (phénomène que l’on retrouve encore chez d’autres moines actuellement).

    Puis avant les massacres des moines et la destruction totale des monastères en 1959, une délégation militaire chinoise visita le monastère de Ganden et découvrit le corps de Tsong Khapa tout jeune et très bien conservé, comme s’il dormait tout simplement. Les militaires chinois furent stupéfaits et déclarèrent la guerre à la spiritualité comme ennemi du parti communiste chinois et comme menace de la Mère Patrie, et le Tibet fut bombardé sans relache, et le Dalai-Lama fût soudainement en danger. Le corps de Lama tsong Khapa fut détruit et brûlé. Cette histoire est vraie, et il y en a beaucoup d’autres.

    http://espace.canoe.ca/Larouche/blog/view/177781

  8. Que vous dire? je suis pour le respect des croyances, mon matérialisme ne nie pas la spiritualité, au contraire, mais il y a des choses qui chez moi sont de l’intime conviction et les miracles n’en font pas partie…
    Amitiés à nos cousins quebecquois…
    Danielle bleitrach

  9. C’est du délire le plus total, en France aussi nous avons eu bernadette S du même genre. Je croyais qu’il n’y avait hélas plus de Mohicans depuis longtemps, voici quelqu’un qui usurpe le nom d’un peuple pour débiter un ramassi d’absurdités grotesques.
    Preuve supplémentaire que le boudisme est bien une religion comme les autres et pas une philisophie, loin d’éclairer elle aveugle.
    Le comportement réactionnaire, barbare et cruel avec ses sujets du D Lama n’est pas évoqué pour expliquer la situation du tibet et de ses communistes.
    Pour ceux qui aiment a croire les sornettes, je vous propose de béatifier Bigard et Sakozy pour leur capacité : pour l’un à ne pas faire nous faire rire, pour l’autre réussir à nous faire pleurer!

  10. Dimitri, c’est la première fois que je me dis que ton anti-cléricalisme primaire n’a pas que des défauts. Cela me fait souvenir d’un texte de Politzer le philosophe où il raconte comment le théoricien du nazisme Rosenberg est venu faire des conférences à Paris et comment il s’est heurté à l’incrédulité française. On se souvient que rosenberg plaidait le retour aux mythes germaniques, au paganisme, etc… Les Français étaient prêts à collaborer, ils l’ont prouvé à quelques exception prêt, ils voulaient bien se ranger derrière Petain, mais ils refusaient d’écouter des sornettes sur les mythes germaniques et le retour de Wotan.
    Comme le disait notre cher Diderot « laissons aux grues le séjour des brouillards! » c’était ce que Marx appelait « la clarté gauloise. Par moment cet art de la simplification m’énerve, parfois je trouve que c’est un excellent antidote. Cela dit je trouve que chacun a le droit de penser ce qu’il veut et si on veut croire au lama mort en odeur de sainteté et preservé de toute corruption cela m’indiffère… La seule chose qui m’énerve c’est quand on utilise ce genre de choses pour rendre les gens craintifs, soumis… Ou capables d’aller tuer un autre type sous prétexte qu’il est chinois Han… Ou quand comme ce texte on aboutit à une vision du chinois jaune, aux yeux bridés, avec une natte dans le dos, cruel, sournois et « matérialiste », bref le péril jaune soi-même ou l’abominable Fu Manchu… Et nous n’en sommes pas loin dans nos médias, sans parler des politiques tous plus soumis aux USA qu’il n’est permis.

    Voici quelques dossiers assez roboratifs que l’on trouve sur le site de Michl Collon.
    Nouveau sur http://www.michelcollon.info

    SPECIAL TIBET

    Chacun se fera son opinion sur le Tibet et le séparatisme. Mais sans oublier de se demander, comme dans chaque grand conflit : Les médias étaient-ils sur place ? Quelles sont leurs sources ? Comment ont-ils relaté les faits ? Ont-ils présenté le fond du dossier : intérêts économiques et stratégiques, rôle des Etats-Unis et de la CIA, passé du Dalaï Lama, et Histoire de la région… Et pourquoi nous a-t-on caché ces 4 articles ?

    MICHEL COLLON

    LES FAITS :
    Peter Franssen – Que s’est-il vraiment passé à Lhassa ? Journalistes et touristes disent autre chose.
    « Ils frappaient les gens avec des pierres, des couteaux de boucher, des machettes… »
    Les faits

    L’HISTOIRE :
    Zang Yanping – Quand le Dalaï Lama était au pouvoir, 95% des Tibétains pouvaient être vendus comme des marchandises
    Fréquemment battus, torturés ou massacrés. Aucun droit. Démocratie, dites-vous ?
    Quand il était au pouvoir

    LE ROLE DE BUSH ET DE LA CIA :
    Peter Franssen – Le Dalaï Lama : « Les Etats-Unis sont les champions de la démocratie et de la liberté »
    La guerre des USA en Afghanistan ? « Une libération ». Au Vietnam ? « Un échec ». Paroles de Sa Sainteté.
    Vivent les Etats-Unis!

    InforTibet – La CIA : « C’est nous qui avons préparé l’insurrection au Tibet »
    Des centaines de Tibétains transférés aux USA, entraînés, armés. Un livre préfacé par Sa Sainteté.
    CIA

    PRECEDENTS ARTICLES :
    Michaël Parenti – Le mythe du Tibet
    Un passé pas du tout pacifique et souriant
    Tibet

    Elisabeth Martens – Ce que le Dalaï Lama ne dit pas sur le Tibet et sur sa doctrine
    Le livre de référence : « Histoire du Bouddhisme tibétain, la Compassion des Puissants »
    Livre

    Jean-Paul Desimpelaere – La CIA sponsor du Dalaï Lama
    180.000 $ par an entre 1959 et 1972 (documents US officiels). Il l’a finalement reconnu. Depuis, c’est plus discret.
    Payé par la CIA

  11. Merci Danielle, ce qui nous unis….est plus fort!

  12. La réaction modérée (modérateur) du DL sur les évènements n’est il pas un simple calcul pour se faire reconnaitre comme interlocuteur politique. Pour dire +simplement ne cherche t il pas se faire reconnaitre par le pouvoir Chinois pour ensuite s’engouffrer dans la brèche de l’autonomie réelle.
    Ca me semble embrouillé mon message suis pas en forme cet aprem…

  13. Nous sommes devant des aspects trés complexes, je vais inscrire un texte russe plein d’humour où il suggère qu’une frange du Bouddhisme est en train de se radicaliser, une sorte d’Al qaida bouddhiste, c’est-à-dire un truc dont on peut penser que né de la CIA, il continue à être manipulé par la dite CIA, pour dynamiter l’Asie.

    Par parenthèse le même texte souligne que l’organisation de la coopération de Shangai a bloqué ce type de « terrorisme »(lié à la CIA) en bloquant la zone musulmane du côté de la Russie qui faisait « le ménage » en Tchetchénie. Mais il reste comme le montre l’article de COMAGUER le flanc sud vers le Nepal et l’Inde. C’est là que joue le bouddhisme trés particulier du Tibet. Donc la CIA met en place à cette frontière les mêmes qu’elle a su mettre en place en Afghanistan.
    Quel rôle joue le dalaï Lama, je vais paraître sordide au spirtualistes qui croient aux lamas miraculeux mais il faut voir qui paye. les jeunes radicaux accusent le dalaï Lama et son entourage d’être en « gucci », donc de s’être laisser amolir par le luxe… Il doit y avoir des tensions avec les bailleurs de fond, peut-être qu’on fait pression sur le dalaï lama pour qu’il laisse la désignation de son successeur à d’autres. Le grand lama a reçu la médaille du meilleur citoyen des Etats-Unis mais peut-être que les bailleurs de fond veulent activer la manoeuvre et que l’honneur est une mise à la retraite.
    C’est la fin de règne de Bush, ça part un peu dans tous les sens, les moins cinglés sont les militaires qui viennent de publier un texte dans lequel ils expliquent que l’armée US est incapable d’affronter un nouveau conflit même le plus minime, alors la Chine !!! Cela dit on ne sait jamais qui fait partir les coups.
    Visblement là c’est la catastrophe, c’est le repliement, nos pro-tibétains vont devoir rentrer leur matériel, cela dit il est trés intéressant de voir comment cette « secte » lié peut-être à des formes naissantes de terrorisme est mise en place…
    Il y a encore beaucoup de choses à élucider.

    Danielle Bleitrach


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