Le credo de ce blog: s’engager mais comprendre dans quoi et pourquoi…

 La capacité de nuisance ou au contraire de l’influence positive que l’on peut exercer, la manière dont on peut se prémunir du crime déterminent pour une grande part la responsabilité face à la collectivité (face à sa conscience relève d’un autre niveau). Le châtiment collectif doit en tenir compte dans son verdict.  C’était déjà ce que disait Robespierre. A ce titre ce partisan de l’abolition de la peine de mort réclamait la mort du roi parce que nul ne pouvait se prémunir contre l’absolutisme monarchique. Mon premier credo est de juger en fonction de la capacité de nuisance et de me méfier de ceux qui sont en situation de dominer notre vie et nos opinions, de ne leur accorder aucun crédit a priori non parce qu’ils sont capitalistes, impérialistes, puissants mais parce que conserver leur position passe par la perpétutation d’une injustice qui m’est intolérable.

L’influence de ce blog est au contraire ridiculement  limitée, il y a tous les jours un minimum de 400 visiteurs et un maximum de 2011 (exceptionnel). Il semble mais je n’ai pas de références sur le sujet que la fréquentation et l’animation soient bonnes pour un blog. Cela dit l’essentiel est ce que l’on fait de toute audience, donc quelle est notre responsabilité, si minime soit-elle. Les interventions sont de qualité mais rares. Cela dit les textes sont repris d’une manière très correcte (Grand soir, Rezo, CSP, Rouge-midi, altercommuniste, Gracchus etc…) parfois par piratage sans référence (toujours le même). Donc les textes ont une certaine audience, ceux-ci ont des provenances diverses et personnellement je  partage rarement la totalité de la démonstration mais je privilégie ce qui peut aider à réfléchir, à remettre en cause les idées reçues, à aider à penser par soi-même. Pas de censure et aller le plus loin possible dans l’analyse, la connaissance tel est le credo. Il en est ainsi du dossier Birman dont nous traitons en ce moment.
Danielle Bleitrach

 La position de Jean Bricmont a l’immense mérite de dénoncer l’émotion médiatique que les occidentaux sont toujours en situation d’exercer sur l’opinion publique et ce pour des raisons de gros sous. 90% des nouvelles et des informations nous parviennent par la propagande occidentale. Internet n’est qu’un mince filet sans cesse disqualifié par des rumeurs orientées.

Jacques Richaud  voit dans la position de Bricmont un refus de solidarité. Je ne crois pas que ce soit le cas, Jean Bricmont est comme Chomsky de sensibilité anarchiste et il suggère de n’appuyer que tous ceux que ne soutiennent pas les institutions et les impérialistes, ce qui laisse un champ considérable à ‘exercice de la solidarité. Et je dois dire que si les communistes de toutes obédiences s’y tenaient, ils auraient beaucoup à faire. Cela éviterait à l’Humanité de soutenir un dissident cubain, grassement apointé par la CIA, pour complaire à Robert ménard de Reporters sans Frontières. Alors même que les meurtres de journalistes en Colombie passent comme une lettre à la poste… Quant à la LCR qui fait une poussée guevariste, visiblement elle ignore tout de la position tiers-mondiste et des suspicions du Che à l’égard de la CIA. Il l’a payé de sa vie. je le répète il est peu étonnant d’organiser des manifs pour la Birmanie quand c’est le silence total sur des questions infiniment plus importantes mettant en jeu la paix mondiale. Est-ce que la centaine de morts par jour en Irak sont d’une autre espèce humaine que les morts birmans? Pourquoi avoir totalement renoncé à manifester pour le retrait des troupes étasuniennes, alors même que c’est ce que demandent à leur quasi unanimité les irakiens. pourquoi ne rien dire et ne rien faire contre l’intervention d’israêl en Syrie alors même que cela préfigure un pas de plus vers l’intervention en Iran? Allons donc au meilleur des cas, ce coeur en écharpe pour la Birmanie   ne reflète que l’opportunisme des communistes. Gagner quelques voix en allant dans le sens de l’émotion de l’opinion publique sans prétendre éclairer la dite opinion. On aboutit au résultat qui veut que les communistes, la gauche en général, n’appellent à une manifestation que quand les médias (détenus en France par des marchands d’arme) agitent le grelot de l’émotion…

Demande des non-alignés, respect de la souveraineté
La position de Jean Bricmont rejoint d’ailleurs celle des pays non alignés et de la majorité de l’Assemblée générale de l’ONU qui dénoncent de plus en plus des « devoirs d’ingérence humanitaire » qui est le versant philanthropique du viol militaire et économique (au profit des multinationales). L’Europe, certaines ONG financées par la CIA comme Reporters sans Frontières, se sont fait une spécialité de ce devoir d’ingérence au nom de droits de l’homme éminemment sélectifs qui viennent toujours en appui d’interventions impérialistes.
Le devoir d’ingérence cher à Kouchner est purement et simplement une remise en cause du Droit International, de la Charte des nations Unies, qui reposent au contraire sur l’idée d’égalité des nations dans l’exercice de la souveraineté. Et la position de la Russie sur la Birmanie qui dit que la situation Birmane n’est un danger pour aucun autre pays, qu’elle ne menace par la stabilité régionale, et donc ne relève pas de sanctions du Conseil de Sécurité, est la seule légitime par rapport au Droit International et à la charte des nations Unies.

Le socialisme du XXIe siècle
La bataille pour le socialisme du XXI e siècle , n’en déplaise à Toni Negri et à sa vision de la fin des nations, part d’une lutte des nations pillées pour maîtriser leurs ressources face aux transnationales. La révolte de l’Amérique latine après vingt  ans de soumission à la vague néo-libérale accvompagnée de meurtre et de torture s’est produite contre la ZLEA, cette zone de libre échange par laquelle les Etats-Unis prétendaient imposer leurs intérêts à tout un continent.  La souveraineté retrouvée est la condition de l’orientation du pays vers un développement endogène, ver une économie allant dans le sens dela satisfaction des besoins de la population, les plus pauvres en particulier, autant que du respect de l’environnement.
On ne peut pas approuver le discours de Evo Morales à L’ONU et ne pas tenir compte de cet aspect fondamental. Certains n’y voient que ralliement à leur dénonciation du « productivisme », mais ils oublient complétement le fond de l’analyse, la revendication à la souveraineté et à la justice sociale. Il ne s’agit pas une fois de plus d’empêcher l’accés des pauvres à une consommation indispensable, à leur refuser la croissance, il s’agit de dénoncer la violation des droits par les transnationales, le consumérisme occidental. Il s’agit de respecter l’apport d’autres peuples, sans ingérence fut-elle humanitaire.

Un monde complexe sans manichéisme
Donc pour en revenir à la Birmanie, il est clair que la junte au pouvoir n’a pas pour vocation de satisfaire les besoins de la population Birmane et que la colère des Birmans est légitime. Mais dans le même temps, il paraît tout aussi évident que les puissances occidentales et pas seulement Total mais Halliburton de Dick Cheney veulent continuer à piller, et que toute la campagne qui est orchestrée risque d’être un contre-feu à leur profit qui se soldera par le massacre de populations innocentes. Comme le fait remarquer très justement COMAGUER, nous souffrons d’un grave déficit d’information sur ce qui se passe réellement en Asie. Au Népal proche la rébellion de la guérilla communiste gagne du terrain, la révolte des bonzes partie de Thaïlande est-elle un contre-feu ?
Il nous reste beaucoup à réfléchir, nous sommes dans un monde complexe, d’où disparait le manichéisme,  et Bricmont a raison de parler de « priorités ». Peut-être ses priorités ne seront pas les miennes mais je crois que les principes sur lesquels nous tentons de définir notre action ont quelques ressemblances.

 Donc que le débat reste ouvert et que les informations affluent, c’est ce que nous tentons de réaliser dans ce blog avec votre aide à tous.

Danielle Bleitrach

9 commentaires

  1. C EST DONC ICI LA BIRMANIE

    Tu as sans doute lu en entier mon texte en réponse à l’attitude proposée par Jean Bricmont et lu, donc « Je crois comme beaucoup que ce sont toujours les peuples eux-mêmes qui se libèrent et que toute forme d’ingérence humanitaire cache une imposture possible, je crois que les ONG, organisations dites “NON” gouvernementales, sont toujours des organisations “gouvernementales” plus ou moins camouflées… Dire cela AUSSI doit faire partie de notre combat. Mais l’internationalisme ne se peut brider lui-même ». Sur ce point je crois que JB, toi et moi sommes d’accord.

    Mais dire cela ne suffit pas à déterminer un positionnement dans une conjoncture particulière, une insurrection qui s’annonce, une répression qui s’abat… Ce sont toujours des hommes et des femmes qui sont concernés, broyés non par des « concepts», dont nous pouvons débattre pendant l’agonie de ceux que Bricmont semble dédaigner, mais par la matérialité de la force brute qui s’exercera au nom de concepts souvent non explicites.

    Alors je crois qu’il est une manière de nous mettre d’accord :

    – A un moment historique donné, devons nous tenter de conserver NOTRE SEUL REGARD (nécessairement extérieur et parfois très lointain) sur un épisode de cette lutte historique et mondiale contre l’oppression ? C’est la posture de Jean Bricmont qui n’utilise que SA propre analyse.
    – Ou devons nous TENTER, sans garantie d’y parvenir, le rapprochement, la compréhension, l’écoute et le soutien peut-être envers les premiers concernés ? C’est la posture que je préconise. ; et tu as raison de solliciter d’autres informations et d’autres encore, toujours.

    Mais une telle attitude n’équivaut nullement à une « simplification » du débat qui masquerait les duplicités, les manipulations, les enjeux cachés ; je crois qui plus est qu’elle est LA CONDITION PREMIERE de la réalisation de ce « travail », toujours complexe et toujours prolongé dans le temps, comportant même le risque « de se tromper » parfois ; cela est connu.

    j’ai aimé que tu cites Robespierre qui fut acteur majeur de ce temps ou se définissaient «les priorités » ; mais je ne suis pas sur que le parallèle avec nos interrogations historico-politiques du moment soit pertinent. Il serait plus pertinent de savoir si Jean Bricmont, au nom du péril nazi montant comme un nuage sur l’Europe aurait trouvé dérisoire de s’engager en Espagne dans les brigades internationales pour sauver une République bourgeoise ? J’ai ma réponse que je ne peux prétendre imposer à personne, mais je crois que le manichéisme qui consiste à manipuler «les priorité » peut nous être de très mauvais conseil. La Birmanie, c’est ici et maintenant, comme l’Irak, l’Iran et la Palestine, comme la Tchéchénie aussi, la Colombie ou le Darfour…Moi la recherche des priorités me donne le vertige.

    Jacques Richaud

  2. jacques,

    j’étais d’accord sur ce que tu disais jusqu’à ce que tu en arrives à la comparaison avec l’Espagne, l’engagement aux côtés des Républicains. Si Robespierre est une référence à d’autres temps historiques (pas tout à fait puisqu’il s’agit des principes définissant le crime public et son châtiment et que je suis d’accord avec samir Amin, toutes les interventions occidentales depuis 1991 sont des crimes de guerre), que dire de l’éternel comparaison avec la montée de l’hitlérisme. la guerre d’Espagne étant ce moment où un gouvernement de Front populaire français refuse d’honorer son alliance avec un autre gouvernement de Front populaire dans un contexte de montée du fascisme, ce qui finira par Munich et la mise en prison des députés communistes, le décret Selor. Cela a été précédé par le refus d’intervention (légal puisqu’il y avait un pacte)alors même que l’Allemagne nazie était déjà là, les républicains espagnols mis dans des camps à la frontière.

    L’éternelle référence à Hitler dont on a usé avec Saddam Hussein désigne des petits pays qui ne menacent personne et sont eux mêmes menacés. Et ce sont douvent les mêmes qui ont refusé l’intervention en Espagne qui nous parlent avec des sanglots dans la gorge du nouvel Hitler… Sans attaquer Ségolène Royal, elle manifeste pour les bonzes birmans mais considère qu’il faut interdire le nucléaire civil aux mollahs iraniens et elle ne s’interroge jamais sur la force nucléaire française… Donc soyons sérieux et pas de références dont les médias nous abreuvent… pour nous envoyer en guerre…
    Tu n’as pas lu mon argumentaire jusqu’au bout, tu l’as survolé et tu ne réponds ni à la position des non -alignés, ni à celle juste en droit international de la Russie. Oui ou non faut-il respecter la charte des Nations Unies, ou faut-il s’inventer que l’on part à l’assaut de Hitler devant des petits potentats locaux souvent alliés de l’occident ? Puis tout à coup on déchaîne contre eux les grandes orgues, c’est toujours le peuple qui paye… Ils manifestent des velleités d’indépendance, il faut les punir, parfois on les incite. le cas de Noriega dont nous parle Comaguer est particulièrement éclairant. Tant que Noriega a été stipendié des Etats-Unis et de la CIA, on lui pardonnait tout, quand il a voulu bouger ça a été le déferlement. je faisais remarquer à COMAGUER qu’il y avait eu des articles partout et que la revue underground Actuel de Bizot (avec Kouchner au comité de rédaction) s’était déchaînée contre « face d’ananas », j’ai eu des doutes sur eux à partir de là. Le Panama souviens-toi c’était l’aviation US qui bombardait, 3000 morts dans le silence général des médias, on ne parlait que du fauc charnier de Timisoara, et la fausse révolution roumaine…
    Alors je crois que si l’on doit s’émouvoir, c’est un peu comme le dit Desproges (on peut rire de n’importe quoi mais pas avec n’importe qui) et je regarde qui m’invite à m’émouvoir et pourquoi…
    Danielle Bleitrach

  3. Tout a fait ok avec danielle (encore une fois), un petit complément pour rappeller que les bonzes ne travaillent pas et vivent aux crochets du peuple birman. Ils sont en 1ere ligne parce que c’est le peuple qui les nourrit généreusement pour ne rien faire et que l’augmentation des prix entraine une baisse de leurs « revenus ».
    Sur les priorités, en effet, posons nous systématiquement la question:
    déstabilisation de l’IRAN 1er fournisseur pétrolier de la Chine pour quoi?
    déstabilisation de la Birmanie, voisin de la Chine, pourquoi?
    A qui profite le crime?

    BONNE JOURNEE

  4. AH OUI, ENCORE UNE CHOSE, POURQUOI JACQUES JOUE IL LES VIERGES EFFAROUCHEE DEVANT TA REACTION FACE A CE QUI SE PASSE EN BIRMANIE?
    S EST IL DEMANDE UN JOUR SI LA REVOLUTION CUBAINE N AVAIT ELLE AUSSI PAS DU FAIRE DES CHOIX? PENSER UN INSTANT QUE LA VIE ET L ACTION D UN REVOLUTIONNAIRE NE SONT PAS FAIT DE PRIORITES? SI LES ROBINET DE NE MOYENS PHYSIQUES ET FINANCIERS ETAIENT INTARISSABLE UN TEL ARGUMENTAIRE SE TIENDRAI, IDEALISTE ET MAGNIFIQUE, JE NE PEUX QU Y SOUSCRIRE, MALHEUREUSEMENT LE REEL REVIENT TOUJOURS FRAPPER NOTRE FACE.
    POUR AUTANT NE DOIT ON RIEN FAIRE POUR LA BIRMANIE ?
    SOUTENIR LES MOUVEMENT PROGRESSISTES DU PAYS

  5. Dimitri, je suis d’accord avec toi mais je regrette que tu affaiblisses la portée de ce que tu dis par une phrase du type « vierge effarouchée », surtout quand toi même tu termines par une interrogation qui rejoint celle de jacques: « que peut-on faire pour les Birmans? » Vous êtes tous les deux des communistes c’est-à-dire qu’il y a nécessairement une dimension humaniste dans notre vision du monde. le tout c’est de ne pas en faire de la charpie nuisible in fine aux victimes…
    Autre chose, moi aussi en bonne française anti-cléricale j’éprouve la plus grande méfiance pour tous ces moines et moinillons qui vivent du travail des autres, ici comme au Tibet… Tout cela me parait participer d’une exploitation féodale, et je me méfie autant du sabre de la junte que du goupillon, mais la position de non ingérence me commande de laisser les forces qui travaillent cette société se développer. J’observe ce qui se passe en Asie, et je suis convaincue que la démocratie indispensable, la vraie, doit partir des traditions, des problèmes que chacun doit résoudre… Peut-être que la plus grande aide que l’on puisse apporter c’est de respecter les formes originales sur lesquelles chacun prend conscience. Outre le fait que le bouddhisme et la spiritualité asiatique peut apporter une conception culturelle originale… Il ne s’agit pas de relativisme culturel mais là encore ma référence est Robespierre qui était contre la guerre parce qu’elle créait un consensus entre les aristos et les révolutionnaire, parce qu’elle ne profitait qu’aux généraux vainqueurs et aux spéculateurs et parce que « nul n’aime les missionnaires casqués et bottés ». Donc je suis contre l’exportation de nos valeurs et pour que naisse la révolution à partir d’un terreau, et que celui-ci aide à la diversité et à la multiplicité culturelle dans l’abolition de l’exploitation.
    Danielle Bleitrach

  6. JE M EMPORTE SOUVENT! MES EXCUSES A JACQUES POUR CE MOTS FORT DISCOURTOIS.

    COMME MA GRAND MERE SYNDICALISTE CGT BIEN SOUVENT MES PAROLES DEPASSENT MA PENSEE

  7. Oui, ce débat est trés interessant, la question de base étant comment soutenir des gens qui sont aussi « soutenu » par les USA …. Pour nous gens de gauche, il ne s’ agit pas de définir des priorités, et donc de choisir les bonnes causes, le sang des birmans est le même que celui des palestiniens, mais il s’ agit d’ intégrer le soutien aux birmans dans la lutte contre les impérialismes et les dominateurs d’ où qu’ ils viennent, et ça c’ est un travail qui demande beaucoup de ….travail!

  8. Oui je pense qu’il s’agit de ça… Non seulement comment intégrer le soutien aux Birmans dans la lutte contre l’impérialisme, mais comment ne pas contribuer à leur manipulation dont ils risquent de faire les frais d’une manière sanglante parce que tel semble bien être le sort des peuples que l’occident prétend « libérer »… Soit que leur invasion soit une terrible aventure sanglante, soit qu’ils fassent les frais des petits jeux des Etats-Unis contre la Chine en terminant dans un cul de basse fosse dans l’indifférence générale une fois l’opération émotion terminée…
    Sur Euronews et LCI les manifestants étaient caricaturaux, ils ne pensaient qu’à mettre en cause la Chine, et paraissaient se ficher totalement des Birmans, quand comme à Berlin une centaine d’entre eux n’étaient pas allés directement devant l’ambassade de Chine… Je ne crois pas que les démocrates birmans aient à gagner en pareille compagnie…
    Comment ne pas céder à tous les leurres et poser le problème du Moyen orient ? Comment recréer un mouvement de la paix, un mouvement contre la dette, pour un nouvel ordre international ? Un problème que nous n’avons pas suffisamment abordé dans ce dialogue est la manière dont on éduque les peuples occidentaux au désengagement international. Les Français ne sont pas complétement idiots, à partir du moment où les partis de gauche ont renoncé à mobiliser sur la guerre et sur la paix, à partir du moment où agresseur et agressés sont équivalents, à partir du moment où on ne les appelle plus à intervenir sur la situation irakienne, palestinienne, et qu’on laisse considérer comme normal l’attaque proche de l’Iran, en quoi voulez-vous que la Birmanie les intéresse. La meilleure manière d’aider les peuples c’est de reconstruire un internationalisme… Mais là on ne peut pas compter sur les médias, sur Robert ménard et Jane Birkin…
    Et Jacques Richaud a bien raison d’interroger « C’est quoi la Birmanie? » Simplement ce n’est pas Bricmont qu’il faut accuser de la faible mobilisation, du manque d’intérêt mais ceux qui nous éduquent à la rupture de toute solidarité internationale, de toute compréhension politique de la planète dans ces temps de mondialisation. bricmont au contraire pose le problème avec sa rigueur habituelle, rigueur intellectuelle qui paraît insuffisante à celui qui souhaite réellement aider les peuples.
    Danielle Bleitrach

  9. je n’ai rien contre ces citations, sinon que ce n’est pas moi qui les ai inscrites, il n’y a que trois personnes en situation d’inscrire des textes sous mon nom, Viktor (si c’était lui, il aurait corrigé la mise en page), COMAGUER (ce n’est pas tout à fait son style d’intervention) donc c’est Nadir… Bienvenue et ravie de te revoir mais je te proposes la prochaine fois de signer. Amitiés. Danielle Bleitrach

    –> Ben non, c’est Viktor… je me suis trompé dans la manip’ et je ne savais pas comment faire pour corriger. Mais j’ai trouvé…

    I.F. Stone : « les seuls combats qui vaillent la peine d’être menés sont ceux que vous allez perdre parce qu’il faut bien que quelqu’un les mène ces batailles, et qu’il les perde encore et encore jusqu’à ce que quelqu’un, qui pense comme vous, finisse un jour par gagner. Pour que quelqu’un puisse remporter un combat important, majeur, dans 100 ans, il en faut beaucoup qui soient prêts – uniquement par plaisir – à foncer droit devant et à se battre, tout en sachant qu’ils vont perdre. Il ne faut pas se prendre pour un martyr. Il faut prendre son pied. »

    Howard Zinn : « Les gens croient qu’il doit exister une tactique magique, en dehors des tactiques traditionnelles – manifestations, sit-in, désobéissance civile – mais il n’y a pas de panacée magique, il n’y a que la persévérance. »

    Noam Chomsky : « Il n’y a pas de réponses magiques, pas de méthodes miraculeuses pour surmonter les problèmes auxquels nous sommes confrontés, il n’y a que celles que nous connaissons : une réelle volonté de comprendre, l’éducation, l’organisation, l’action qui augmente le prix à payer par les auteurs de la violence d’état et qui jette les bases d’un changement institutionnel – il faut aussi une forme d’engagement qui perdure malgré les tentations de la désillusion, malgré les nombreux échecs et quelques rares succès, le tout inspiré par l’espoir d’un avenir meilleur. »

    Sam Smith: « Ceux qui pensent que l’histoire nous a laissé sans espoir devraient se souvenir des abolitionnistes de 1830, des féministes de 1870, des syndicalistes de 1890, des auteurs gays et lesbiennes de 1910. Eux, comme nous, n’avaient pas choisi leur époque mais eux, comme nous, ont choisi ce qu’ils allaient y faire. En sachant ce que nous savons aujourd’hui, comment les choses ont fini mais aussi combien de temps ça a pris, aurions-nous été abolitionnistes en 1830, ou féministes en 1870, et ainsi de suite ? »


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