Débat autour des élections et du peuple français malheureux

Un camarade parmi bien d’autre m’écrit pour réagir au texte sur les élections et je lui réponds, ce dialogue  n’est qu’un début, un balbutiement: pour le mois d’avril nous préparons à Aix, une réunion ouverte, une journée un peu sur ce thème et sur d’autres, en gros quelque chose du style « Que faire? » ce serait bien que ceux que ça intéresse se donnent les moyens d’y participer ou de tenter quelque chose de cet ordre dans leur ville, département… Encore un mot, ce n’est ni un parti, ni une association, ni un groupuscule qui organise ça, c’est moi et une bande d’amis qui avons décidé ça pour les Bouches du Rhône… et même PACA. Nous ne voulons faire adhérer personne à rien… Danielle Bleitrach


Bonjour Danielle

Un camarade m’a fait parvenir ton texte  »  et je me permets de te faire une réponse directe. J’aime  visiter ton blog. Il est loin le temps  où je t’ai découvert dans le vrai  journal de combat qu’était alors l’Huma. Je me suis donc permis une réponse directe.

Je  partage pour une grande part ton texte je le trouve cependant porteurs d’un peu trop de couleurs sombres. Les risques à terme d’une fascisation du régime sont réels, la droite extrême est déjà au pouvoir, des néo-fascistes déclarés sont ministres.  Il me semble cependant que Histoire de France et celle immédiate, que nous vivons dans l’instant montre que le peuple français à des capacités de résistance et de retournement de situation désespérée.   

Ce qui me paraît important à dénoncer, à démontrer c’est que ce danger d’autoritarisme, dictatorial est un processus déjà en route qui s’est accéléré par l’accession de Sarkozy à la Présidence. Depuis, près d’une vingtaine de lois sécuritaires ont été mis en œuvre et elles restent constamment sur le métier. Deux exemples me semblent particulièrement significatifs du processus en cours : d’une part les tentatives de mise au pas de la magistrature, il faut que  les auteurs de turpitudes financières et politiques, engendrés par ce système économique  qui dirigent le pays, l’économie,  soient protégés. D’autre part le Code du travail  fait l’objet d’une refondation  idéologique, une première étape a été franchie et le Ministre du travail réfléchit à nouveau à son allègement enfin de faciliter son application. Le salarié n’est pas encore totalement jetable à volonté.  La féodalisation dans l’entreprise s’accroit sans cesse (Pourquoi diable ni dans l’Huma, ni dans la NVO  cette expression n’a plus cours  ou une autre… comparable ?) Justice aux ordres, salarié sans droit me paraissent symboliser on ne peut mieux la marche vers un régime très autoritaire.

 Comme l’écrit Claude Guillon « La terrorisation démocratique » est bien en application. Parfois terrible et pourtant en douceur, sans haussement de voix de quiconque  comme nous l’avons vécu avec le sort fait à la fantastique victoire contre le TCE. Que de silence contre ce coup d’Etat légalisé grâce aux parlementaires socialistes. L’Histoire bégaie, 79 ans plutôt c’est à Pétain qu’ils donnaient le Pouvoir, lui laissant libre cours pour son coup d’Etat. 

Le processus de mise en cause de la République est bien enclenché. Sommes-nous toujours en démocratie ? L’existence d’élections suffisent-elles ?  A l’aune du référendum le 29 mai 2005.  J’ai une forte tendance à répondre par la négative.

Le ciel est bien noir sur nos têtes, c’est vrai. Mais il y a du bleu et des rayons de soleil pleins de résistances citoyennes fortes.

L’échec de l’opération raciste, fascisante de Sarko/ Besson sur l’identité française en est pleinement l’expression (que faisait Gérin dans la barque d’à coté ?), comme l’appréciation positive qui s’est dégagée chez les français au cours de la lutte des sans papiers, comme les  luttes dures , difficiles dans les entreprises pas toujours partagées… par les directions centrales syndicales. 

Mais il y a le taux d’abstention lors de ces régionales qui ditons à gauche comme à droite est une mauvaise chose pour la démocratie. A qui la faute ?

Depuis les années 80 le peuple a subi des gouvernements de droite et de gauche pratiquant  quasiment la même politique d’abord au service de la finance, c’est même sous Mitterrand qu’a commencé en France le procès de financiarisation de l’économie.  Le peuple a donc le droit d’en avoir marre, de ne plus avoir confiance, de ne plus supporter ces mascarades dites démocratiques, de se sentir avec raison, bafouer.

Ne faudrait-il pas regarder les abstentionnistes avec d’autres yeux. Le peuple est-il aussi malheureux et écœuré que tu  l’écris. Non, comme aux européennes c’est aussi l’expression d’une prise de conscience de la politique qui s’opère. La preuve par la campagne et le résultat du vote contre le TCE.  Pourquoi le débat a-t-il gagné tous les coins de France, pourquoi des citoyens « loin de la politique » (sic) sont ils sortis de chez eux pour débattre, si ce n’est parce qu’ils se sentaient concernés, pouvant influer –directement – sur le résultat.   N’est ce pas de ce côté-là, dans les causes de la motivation citoyennes  qu’il faut chercher des solutions. Au soir du 19 mars l’an dernier Aline Paillet à rédiger à texte « Je ne veux plus renter chez moi », nous ferions bien d’y apporter beaucoup d’attention en poursuivant sa rédaction…dans l’action.

Tu écris « Notre peuple français à besoin des communistes » n’est ce pas plutôt « de communisme » qu’il aurait fallu écrire.  Bien sûr que les militant-e-s de base,  sur le terrain mènent avec sincérité leur combat, mais  pourquoi, pour quel avenir.  Il y a 3 ou 4 mois je faisais remarqué à l’un d’eux ma surprise d’avoir lu dans une critique littéraire dans l’Huma l’expression lutte des classes, belle lurette qu’elle en avait disparue. Hasard ?  En peu de semaines elle a refleuri  de nombreuses fois. Tactique électoral,  volonté dans l’expression,  de ne pas être dépassé par Mélenchon ?

 Il faut accepter  de regarder la  réalité en France? Le Pcf ne rougira plus, il rosira de plus en plus.  Aucun des appels que tu pourras toi et bien d’autres écrire, crier partout n’y changeront rien. J’ai mis cinq pour lâcher ma carte (1/1/68 – 31/12/91)  et un certain temps pour digérer, si cela n’avait pas été fait le gouvernement Jospin m’aurait convaincu d’avoir eu raison. Nul renversement de tendance depuis.

Il en demeure pas moi que l’idée communiste existe dans le tréfonds de noter pays, quil faut qu’elle refasse surface parce que ce n’est que par cette voie  que nous pourrons non pas sortir de la crise mais changer DE société. Moi  aussi je ne voudrais pas voir  le dernier  train partir sans un  espoir.  Ne faut-il  donc pas pour commencer se rappeler que les révolutions ne sont jamais venues des organisations institutionnelles. Il faut s’emparer de l’idée « Je ne veux plus rentrer chez moi »

Amicalement  Christian

cher camarade,
 
si j’étais desespérée et si je n’avais pas confiance dans notre peuple je n’écrirais pas, parce que je n’écris pas pour passer le temps… Certains au contraire me jugent trop optimiste en particulier sur la question de ce qu’on peut encore attendre du PCF. Ils pensent comme toi que le parti est en état de coma dépassé, et qu’il ne refleurira plus, certains vont même plus loin, ils disent qu’il est nuisible. On peut s’entendre là-dessus mais la véritable question est : est-ce que nous avons besoin d’un parti ou non?

Qu’est ce que tu dis à quelqu’un qui est jeune et qui pense que la marée monte, que les digues vont craquer, je te cite  des amis que je viens d’inciter (au moins trois) à prendre leur carte au PCF, il y en a d’autres qui refusent pour les mêmes raisons que toi, mais il reconnaissent qu’il n’y a rien…ils sont jeunes et plein de fougue et j’y vois un espoir, je cherche avec eux le moyen de le rendre réaliste. Je déteste le bureau des pleurs, on en crève. Donc pas de couleur noire, sinon que je suis une optimiste qui a de l’expérience ce qui peut fortement ressembler au pessimisme. le mien est fondé sur le fait qu’il n’y a pas d’organisation capable d’aider la légitime colère à s’exprimer.

Une amie qui pense que le parti est désormais nuisible en tient pour un pôle de radicalité qui rassemblerait les partis et groupuscules d’extrême gauche y compris le PCF, moi je crois qu’un tel pôle deviendrait le champ clos des groupuscules, chacun se battant pour sa boutique, voir son gourou, mais j’ai peut-être tort.

Je sens bien qu’il y a chez toi l’idée que l’abstention peut avoir l’aspect positif d’une prise de conscience, c’est vrai et pourtant je ne crois pas que cette dimension l’emporte si on la lie au fait qu’il n’y a pas non plus de batailles à la hauteur des coups portés.  Et là que tu le veuilles ou non dans la mesure où il n’y aura de transformation nécessaire que dans une bataille collective et pas n’importe quelle bataille nous en sommes loin quel que soit ton optimisme devant les luttes pour les sans papiers, j’en suis aussi contente que toi. Mais même les batailles de grande ampleur peuvent si elles n’ont pas de perspective politique déboucher sur le triomphe de l’adversaire. Mai 68 a débouché sur la chambre introuvable, le CPE a éliminé Villepin et nous a apporté Sarkozy. Si tu ne fais pas de politique eux ils en font toujours et c’est pour ça que nous avons besoin d’un parti, pas d’une auberge espagnole sous l’hégémonie d’un chef de file. Les Révolutions n’ont jamais eu de base institutionnelle oui mais je n’en ai jamais vu une qui réussisse sans que quelques individus aient une perspective politique et la fassent partager aux masses…

Notre peuple est saturé d’être méprisé, traité comme un tas d’imbéciles à qui l’on peut raconter n’importe quoi. Il n’y a pas que Sarkozy, Cohn Bendit par exemple me donne des boutons par sa vulgarité qu’il tente de transformer en proximité et en bon sens, il y a du Freche  chez ce type là, mais Freche lui a le mérite d’abattre les cartes…Qu’il puisse exister un tel racolage de la bassesse prouve ou nous en sommes… Ou nous en sommes justement au fait que le vote contre la Constitution européenne a eu lieu et qu’il a été méprisé… Ils ont fait un coup de force, ils l’ont emporté et Bové a rejoint cette paillasse de Cohn Bendit qui étale sa victoire derrière Sarkozy, en feignant de s’opposer…

Où en sont les masses ? Je t’ai dit ce que je pensais des abstentionnistes et je ne partage pas là dessus ton optimisme. En ce qui concerne les fascistes, ceux du Front national sont minoritaires, ceux qui votent pour eux c’est différent et nous ne devons pas abandonner ceux qui votent pour eux par colère, humiliation, nous ne devons pas nous résigner çà ce que des voix qui auraient pu en d’autres temps rejoindre le parti par colère de classe et sentiment national (sentiment noble en soi) rerstent là-bas. Je pense à Maurice Thorez sachant dire « toi mon frère croix de feu »..; Et pourtant je hais le racisme, le fascisme mais justement je crois que ce n’est pas ça, la stigmatisation c’est l’attitude des bobos, type PS and co…ça n’arrange rien… il suffirait que l’on défende plus vigoureusement, que l’on dénonce l’Europe et dise le véritable patriotisme celui que chante Ferrat de la France des travailleurs au lieu de stigmatiser pour que s’ouvre un dialogue, une reconquête.Le Front National ne s’y trompe pas, dans une ville de mon midi, ils ont fait campagne en parlant de Marchais, c’est parfaitement exact.

Je suis bien d’accord avec toi : croire que le danger serait Le Pen et l’extrême droite officielle serait inexact, les loups sont déjà entrés dans notre pays et le déchirent à pleine dents. L’absence de démocratie, l’autocratie, est à l’oeuvre mais pas seulement chez sarkozy, aussi dans ce système de bi-partisme sans issue, sans intervention populaire possible. Et c’est de cela dont souffre notre peuple trés politique, parce qu’il est le peuple de la lutte des classes comme le montrait Marx, et surtout un peuple qui a fait la Révolution sait désormais le poids de l’intervention des masses. Et là aussi il est enchaîné autant que par le vote devenu un leurre. 

Je crois effectivement comme toi que notre peuple a besoin de communisme mais est-ce que le communisme est une réalité spirituelle désincarnée ou il n’existe que dans des pratiques et lesquelles, au quotidien certes, dans nos villes, quartiers, familles, oui mais la force du communisme c’est de lier cela au mouvement du monde, à l’humanité, à l’internationalisme contre l’impérialisme et jusqu’à preuve du contraire j’imagine mal cela sans un parti, sans la politique.  peut-être que je manque d’imagination…

Dans le sillage du PS nous, je dis nous mais il s’agit du PCF, nous  faisons plus attention aux bobos qu’à notre peuple, et quand je parle de peuple ce sont les ouvriers, les employés, mais aussi les instituts, les profs et même mes collègues de l’Université, tous ces fantassins du social en première ligne de la misère du monde. Parce que comme le dit une amie, nous n’avons que joué au petit jeu d’isoler « les intellos » des prolos, nous les avons même confié au PS, c’était ça le pacte du programme commun. Ca a été le malheur pour tous… Et là il faudrait effectivement critiquer le fonctionnement du parti, cette manière de faire monter ceux qui obéissent, ceux qui ont l’échine souple, les carrièristes, à la fin il ne reste plus qu’eux… et ils se vendent pour rien, il n’y a pas que dans les pays de l’est… Oui mais tout cela étant dit, c’est terrible de ne plus avoir de parti communiste pour se battre et je reviens à ma question: a-t-on besoin d’un parti ? Que faire? ou comment le faire?

fraternellement

Danielle Bleitrach

12 commentaires

  1. Notre section du bassin d’Arcachon a éditée un journal http://www.pcfbassin.fr qui est me semble-t-il loin des convenances Nous passions pour le village Gaulois de la Gironde – Et bien certains rigolaient de nos intervention au niveau fédéral – C’est de moins en moins le cas. Progressivement des camarades empruntent à notre impertinence-

  2. Juste un point sur la remarque de Christian « que faisait Gerin dans le barque d’à coté ». Assimiler la campagne contre la Burqa au débat gouvernemental sur l’identité nationale est une grave erreur. L’identité nationale est une rhétorique pour diviser le peuple et en fait ça n’existe pas, tandis que Gerin a fait face à un problème concret. Sans doute pas le genre de problème auquel on aime à se confronter. Mais le genre de problème concret qui explique l’éloignement du prolétariat des organisations petites ou grandes qui prétendent le représenter. La Burqa, en dernière analyse, c’est aussi un instrument de division du peuple. Ce n’est pas lutter contre la Burqa qui renforce le FN, au contraire. C’est la Burqa elle même qui le fait. Ceux qui l’introduisent en France le savent bien.

    Sur un point plus important, il ne faudrait pas créer de clivage artificiel entre membres du PCF, non membres, ex membres, etc, quand ils s’agit de militants qui ont des idées largement communes (et même si ce n’était pas le cas d’ailleurs! le PCF n’a jamais été un monolithe). Il y aura de toute manière une recomposition, un parti vraiment communiste à nouveau, et qu’il s’agisse du PCF ou d’une autre organisation qui n’existe pas encore, nul ne peut le dire à cette heure. En attendant, il faut renforcer ce parti parce qu’on avance avec les gens tels qu’ils sont et pas tels qu’on voudrait qu’ils soient.

    • Je n’assimile le travail de la commission de l’AN sur la Burqua au débat volontairement raciste décidé par le gouvernement sur l’identité nationale.
      Mais je ne peux que constater que la barque a côtoyé la galère raciste lancée afin de libéré encore plus d’espace à la plus vile des haines, le racisme. Ce qui était prévu est arrivé, les électeurs du FN, ou les Eric Zemmour de service ont pu s’éclater, d’autres au nom du débat démocratique (!!) se sont doctement interrogés (Cf. presse, librairie etc.). Dans ce contexte le débat de la commission dite Gérin, a apporté de l‘eau à cette nouvelle opération de division de la société française, pratique obsessionnelle chez Sarkozy. J’ai donc profondément regretté que durant tout le temps où ladite commission a siégé, comme dans son long article sur le site des communistes de Vénissieux, A. Gérin n’est pas jugé utile pour le moins, de regretter ce côtoiement. La guerre idéologique est sans merci. Une nouvelle preuve en l’espèce vient d’en être apportée.
      Quant à ta conclusion je ne la partage pas, mon écrit l’exprime clairement (j’aurai l’occasion peut-être d’y revenir). Ce n’est pas de ce Pcf complètement à la dérive, dont la boussole pointe désespérément vers LA gauche, c’est-à-dire vers la social-démocratie, de ce Pcf qui s’efface devant le néo- libéralisme, de ce Pcf qui camoufle de plus en plus son nom (dans l’intérêt de LA gauche ?!) que pourra venir la re-naissance. A lire sur ce blog par exemple, ce que des communistes (encarté-e-s) pensent du Parti ou de la plupart de ses dirigeants je ne peux qu’être incité à réfléchir a des moyens différents pour que l’idéal communistes re-prenne, à l’aune du XXIème siècle, toute sa place en France. Faire échec au fort d’abstention qui tend à devenir chronique dans tous les types d’élections, entendre le désintérêt, le rejet souvent, des partis politiques, incite à réfléchir au bouleversement de nos façons d’inviter les citoyen-ne-s à faire de la politique, de les entrainer à la trouver indispensable à leurs besoins individuels et collectifs. Qu’adviendra-t-il alors, s’encarteront-ils dans un parti politique ? Ce loin d’être la question essentielle, majeure du moment. Evidemment que certain-e-s adhérerons, ce sera alors vraiment leur Parti.

  3. Gilles, je suis assez d’accord avec ta position, mais de temps il y a des ébranlements, il y a quelques minutes quelqu’un dont j’ignore tout, du nom de Bernard Mangane, vient de m’insulter en me traitant d’anticommuniste… cette insulte est une des pires qui puisse m’être adressée… Il n’a rien lu, rien compris simplement il sait que je suis en désaccord ça suffit pour lâcher les chiens… Ils ont vidé le PCf.. Mais il est vrai que je crois qu’à terme il va y avoir une recomposition, et je pensais comme toi que dans l’attente il faut se rassembler quelque part, mais de temps en temps on doute… C’est un peu du même type que quand je me suis retrouvée avec un corbeau qui m’accusait de tout et n’importe quoi sur les juifs cette fois… C’est terrible et je ne sais pas pourquoi cela me détruit à ce point… Ce « communautarisme » de toute sorte qui empêche le dialogue, crée des clivages artificiels et oublie le but commun.Il faut sans cesse le reprendre et pour cela il faut bien définir ce qu’est l’adversaire, ce qu’il veut… C’est ce qu’on a tendance à oublier et qui pourtant nous crée une situation d’urgence. Pour moi cet adversaire est le capital, son personnel politique est de plus en plus dérisoire… Il prend directement le pouvoir comme on le voit avec l’Europe, la prise en main directe de la monnaie, l’armée qui n’est plus une armée de citoyens mais un mercenariat sous toutes ses formes, qu’est-ce signifie un parti dans ce contexte de destruction du politique sous ses formes « démocratiques » antérieurs? Nous sommes toujours au stade de l’impérialisme stade suprême du capitalisme mais avec une nouvelle phase qu’il importe d’analyser pour envisage le parti dont nous avons besoin.
    Danielle Bleitrach

  4. Je livre là une première réaction sur ces élections régionales, en réponse au texte intéressant publié par Danièle Bleitrach sur son blog et repris sur le site « Réveil communiste ». Nous publierons dans les jours qui viennent un texte d’analyse plus poussé et argumenté . C’est une première réaction à chaud
    Chapeau
    VOIR EN LIGNE :
    Texte

    La reconstruction d’un parti communiste est aujourd’hui la question essentielle. L’abstention croissante traduit le fossé qui se creuse entre le peuple et les politiques, de plus en plus issus d’une élite et qui ne cessent de faire la démonstration de leur incapacité à entendre et à répondre aux questions vitales des gens,avec des dirigeants du PCF qui n’affrontent pas la question centrale, il faut mener le combat de classe, trop occupés qu’ils sont à assurer leur avenir personnel.

    Pour beaucoup de gens, voter ne sert plus à rien et quand ils le font, c’est pour empêcher le pire, pas pour un projet de progrès.

    Il suffisait s’être dans les bureaux de vote de dimanche pour constater combien chez les électeurs de tout bord manquaient l’enthousiasme et la confiance.

    De là à faire de l’abstention dans sa majorité un geste conscientisé, il y a un pas que je ne franchirai pas.

    Ce qui est certain, c’est que ce taux élevé d’abstention est une aubaine pour Sarkozy, pour imposer sa réforme des collectivités territoriales qui est vraiment un coup d’état institutionnel contre la démocratie.

    Cela aurait été plus intéressant de parler de cela dans la campagne que du bilan des candidats du Front de gauche qui avaient dirigé les régions avec le PS mais trouvaient que quand même on pourrait faire mieux , questions complètement décalées des préoccupations populaires.

    Le front de gauche a révélé ce qu’il était, même pas « Die linke » ni une nouvelle ossature pour la gauche.

    Une petite combinaison efficace pour ratisser les voix des mécontents du PS et les remettre dans la corbeille au second tour. Oubliées les envolées de Mélenchon sur le thème « on conditionnera notre participation aux exécutifs au programme ».

    Le Front de gauche est une impasse dont l’horizon ne dépasse pas 2012, toujours pour fournir l’appoint au pS et servir les ambitions de quelques dirigeants.

    Tous- exception faite du nord pas de Calais, du Limousin et de la Picardie- ont couru chercher leur place sans condition pour refaire la même chose que la dernière fois.

    Au passage, le PCF qui a fourni le gros du boulot et des électeurs est un peu plus passé à la moulinette.

    Un comble quand justement il pouvait faire la preuve de sa capacité d’existence et de reconquête. C’est le remake de la gauche plurielle façon « gauche de la gauche ».

    Un seul chiffre sur les résultats : 1 137 250 voix pour le front de gauche aux régionales, 1 175 529 voix pour les candidats PCF aux cantonales sur la seule moitié des cantons.

    Le PCF perdra dans tous les cas de figure du second tour des élus ( 7 élus communistes pour 15 au mieux dans le Rhône).

    En prime le prix à payer en Languedoc Roussillon et en Picardie pour la division du PCf et les maneuvres du PS, ou ne resteront élus que ceux qui se sont vendus au PS dès le premier tour. L’héritage de Robert Hue coûte bien cher.

    Ce ne sont pas des communistes qui seront sur les listes du second tour mais des Fronts de gauche et personne dimanche soir n’a fait de commentaires sur les résultats du PCF…

    Oui, le peuple a besoin de communisme. Mais le communisme n’existe pas dans le réel sans son parti et c’est bien là que le bât blesse.

    Il faudra bien choisir, accepter de se fondre dans cette dérive en espérant maintenir un courant d’idées communiste – je ne parle pas de la direction du PCF qui n’est intéressé que par le maintien d’un appareil lui permettant de peser pour elle dans le landernau politique – ou bien s’attaquer avec le courage que cela demande à la reconstruction du Parti communiste et du projet communiste. Je choisis évidemment cette seconde alternative et je suis prête à agir, quel que soit les chemins des uns et des autres, avec tous ceux qui y souscrivent dedans et dehors. Que les communistes qui veulent un parti lèvent le poing !

  5. Chère Danielle,
    Ce Bernard Menbrane qui te traite d’anticommuniste doit l’avoir fragile , la membrane. Mais qui lui permet d’insulter une communiste telle que toi? Parce qu’il est incapable de comprendre la qualité de tes propos, il t’injurie? Triste et odieux comportement , simplement parce que tout, choses et personnes au-dessus de tout soupçon, dépasse sa capacité d’appréhender, de réfléchir.
    Et de respecter! Cette notion étrangère aux loyalistes, aux suiveurs bêlants, à tous ceux qui se fourvoient depuis des décennies, dans cette quête d’union avec un parti attrappe-tout, politicien, trompeur, dominateur jusqu’à être totalitaire, sans avoir la force de réagir.
    Courage à toi.
    (PS: ils t’injurient sur ton blog?)

  6. Danielle, quand vous écriviez sur le site Bellaciao, vous m’aviez conseillé de rester encore au PCF, il y a de cela longtemps. Aujourd’hui toujours révolté, je subis la politique de la Droite,dans un parti qui se coule dans le moule d’une nouvelle ère de coopération avec le social-libéralisme (PS-Europe -Ecologie). Je n’ai pas fait campagne et je voterai la même chose qu’au premier tour, dans un département où un dirigeant sévit, tout en se posant nationalement et gravement sur « Communistes » des questions sur la perte de voix populaires par notre parti qu’il a réduit à nouveau, avec quelques autres à un satellite du PS local, puis dilué dans un Front de Gauche composé ici du seul Parti de Gauche quasi inexistant sur le plan militant.Comment être « constructif » dans de pareilles conditions sachant que ce dirigeant sera élu avec enfin pour lui un titre « significatif » de portée régionale (cela fait mieux que conseiller municipal) à coller sur sa carte de visite.
    Le prochain congrès sera décisif pour mon avenir de militant car je ne peux accepter que de tels opportunistes dirigent mon parti.

  7. la contribution de Marie Christine est importante et mérite reflexion, je partage ce qu’elle dit sur le fait que le Front de gauche n’est qu’une petite combinaison efficace pour recruter des voix au second tour pour le PS et quelques places pour ceux qui ont monté l’opération. Et pourtant pour des tas de gens, y compris pour moi cela n’a pas été que ça mais dans un échiquier politique absolument nul de pouvoir dire qu’on voulait autre chose, c’est pourquoi Joel personnellement je ne voterai pas au second tour, comme les votes nuls et blancs ne sont pas pris en compte si j’allais voter je renforcerai en pourcentage l’un ou l’autre. Pourtant je n’éprouve pas le mépris coléreux pour quelqu’un comme Coppola, ce n’est pas un méchant homme, simplement c’est un paresseux, qui est incapable de prendre les décisions qui s’imposent et qui suivra toujours la ligne de plus grande pente. Il aime son confort et quand je parle de lui c’est de la plupart des dirigeants actuels dont il est question. Le vide intellectuel et communiste qu’ils créent au point d’asphyxier ce parti est une manière consciente ou inconsciente de se maintenir en flotaison… Et pourtant je sais aussi que le parti demeure un lieu où il est possible à condition d’agir comme s’ils n’existaient pas, de développer une ligne, et c’est pour cela que je maintiens mon conseil de rester au parti. Mais ce que je tente par ailleurs et que je conseille à d’autres de faire c’est de se réunir pour discuter, non pour pleurer et se contenter de les dénoncer eux et surtout notre impuissance mais pour tenter d’avoir là des discussions, des formations qui nous sont refusées dans le parti. Il ne s’agit pas de préparer le prochain congrès, je n’y crois pas, ils ne savent plus faire qu’une chose c’est écrémer à chaque niveau, ils partirent à 50% à la base et ils se retrouvèrent 10% au Congrès, on connaît, il n’y a plus que ça qu’ils sachent faire avec la complicité de la masse des militants. Non créer des lieux où l’on parle d’autre chose que de ces ressentiments, un peu comme dans ce blog ou j’ai tenté de vous apporter des reflexions sur le monde, sur les résistances, les méfaits de l’impérialisme mais surtout pas en tentant d’organiser une opposition interne stérile. Il faut comme j’ai tenté de le dire analyser l’adversaire, comprendre ses évolutions, réfléchir à la nature des batailles qu’il faudrait et que l’on pourrait mener. Cela suppose une discipline de fer, ne jamais parler des dirigeants du parti, de leur stratégie, quand on a compris celle du capital on voit bien le rôle qu’ils jouent ce n’est pas la peine d’épiloguer et cela blesse des militants communistes sincères et qui ne sont pas éloignés de ce que nous pensons mais qui détestent les tendances et les luttes internes. Donc je voudrais mais n’est ce pas une utopie? Que l’on se réunisse pour créer un sorte de think tank, ce que les anglo-saxons appellent des comités d’experts, en fait des lieux où il est question de la politique que nous voudrions construire, voir se réaliser, ou nous échangeons analyse et informations. Cela peut trés bien exister en dehors et avec des membres du parti, pas de clivage, pas de but de dégommer la direction, non remplir une fonction que le parti ne remplit plus, la formation et la discussion à la base. Le rêve serait que ces think tank se démultiplient en petits groupes sur les lieux de travail, dans les cités, les quartiers. Ils ne survivront que s’ils sont utiles, et ils ne le seront que s’ils se gardent comme la peste de ce type d’impuissance qui consiste à rêver de faire la peau du dirigeant du coin. Il faut provilégier les contenus, le « que faire? » c’est ce que j’ai tenté ici en particulier dans mon texte sur le peuple français malheureux et écoeuré, avec l’idée qu’il a besoin des communistes. Commençons par réfléchir à cela et laissons tomber le cas du dirigeant carriériste, paresseux,qui nous mène dans le mur, agissons en pensant à notre peuple.
    Danielle Bleitrach

  8. Je vais devoir voter ce dimanche, et je me révolte contre le second tour. Incroyable la bêtise humaine, Incroyable ces politiciens qu’on ne connais pas,seulement a la veille des élections, même si régionales.
    Je vais être obligé de voté blanc.

  9. qui vous oblige à tant de lamentations, faites comme moi n’allez pas voter pour ce second tour, tant que les blancs et les nuls ne sont pas comptabilisés vous renforcez simplement les pourcentages. t essayez d’être un peu plus constructif dans le débat s’il vous plaît…
    danielle Bleitrach

  10. Se lamenter, c’est rester passif,ce qui n’est pas mon cas, on pourrait plutôt parler de révolte et la qualifier de stérile car il est vrai que débattre à l’intérieur du Parti est aujourd’hui impossible, quand on est en désaccord on tape sur un ventre embourgeoisé et mou et ça dérange en effet des militants qui ne veulent pas savoir, car on se fait accuser de porter atteinte à l’efficacité d’une machine qui sert depuis trop longtemps à fabriquer des élus et des permanents choisis et payés par le PS.
    Alors on se réfugie dans le syndicalisme et dans l’associatif..

    • Le PS a eu la peau du « dirigeant du coin » qui en est réduit à pleurer d’après les médias locaux auprès du président de région pour qu’on lui « laisse » une place. C’est une honte pour le Parti et cela va nous pousser je l’espère, à des remises en cause impossibles à envisager dans le cadre du « fonctionnement démocratique » du Parti.


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