Kosovo: Moscou dénonce le nouvel Etat « mafieux »

l’ancien patron du bureau d’interpol en Russie l’affirme haut et fort: les dirigeants kosovars à commencer par le premier ministre Hashim Thaçi, sont étroitement liés aux réseaux mafieux de la région.

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 Avec 34% des voix, le PDK d’Hachim Thaci (à droite) devrait, pour gouverner, former une coalition avec la LDK de l’ancien président Ibrahim Rugova qui a obtenu 22% des suffrages. Crédits photo : AP

ogniok.Moscou, extraits cités par le courrier international

Force est de constater que l’indépendance du Kosovo nage dans le politiquement correct. Parmi tous ceux qui s’occupent, à un titre ou à un autre, de cette question complexe, personne ne se décide à appeler les choses par leur nom. Qu’oublient-ils donc de dire? En tant qu’expert en criminologie et ancien directeur du bureau russe d’interpol, je peux l’affirmer sans détour: nous sommes en réalité face à un Etat mafieux en pleine coeur de l’Europe.

En octobre 1997, je dirigeais le Bureau central national d’interpol en Russis, et, dès le mois de novembre, le secrétariat général international adressait à l’ensemble des pays membres un rapport spécial qui demandait à toutes les polices de concentrer leur attention sur les clans mafieux d’Albanais du Kosovo, alors en plein essor. ce document soulignait qu’ils avaient pris le contrôle de 60 à 80% du trafic d’héroïne en Suisse, en Autriche, en Allemagne, en Hongrie, en République tchèque, en Suède et en Norvège. Il montrait que ces structures mafieuses assuraient le transit de la drogue par les Balkans, faisant passer en Europe occidentale, selon un itinéraire établi dès la fin du XIXe siècle, l’opium puis l’héroïne en provenance du Pakistan, d’Afghanistan, d’Iran et de Turquie.

 Un impôt de 3% pour financer l’armée du Kosovo

A la suite de ce rapport, une opération coordonnée d’Interpol dans plusieurs pays d’Europe permit de démanteler d’importantes organisations criminelles d’Albanais au Kosovo. En 1999, la mafia kosovare et ses antennes de la diaspora avaient offert au mouvement séparatiste du Kosovo quelques 1,5 milliards de marks (près de 750 millions d’euros), de l’argent essentiellement en provenance du trafic de drogue.

Après 1997, une fois légalisées avec la béndiction des etats-Unis, les bandes criminelles réunies dans l’armée de libération du kosovo (UCK), la mafia albanaise instaura un impôt de 3% sur les revenus des foyers albanais de l’étranger et du Kosovo. Les sommes ainsi extorquées servirent à armer et à faire fonctionner l’UCK – qui en fin 1998, comptait déjà plus de 20.000 combattants.

Dans le même temps, l’UCK et les chefs de clans mafieux, se répartissaient le travail dans les filières de production et de transport de drogue. Ils en tirèrent des revenus particulièrement énormes après les raids de l’OTAN sur l’ex-yougoslavie. Selon interpol et Europol, en 1999 et 2000, les bandes mafieuses des Albanais auraient engrangé quelque 15 milliards de marks (environ 7,5 milliards d’Euros).

Durant la même période, cette mafia s’est diversifiée, se lançant dans la traite des êtres humains et la prostitution. Elle débuta avec le contingent des soldats de maintien de la paix de l’OTAN au profit desquels fut mise en place une « industrie des loisirs ». Le kosovo et les territoires serbes attenants furent alors frappés par une vague d’enlèvements de jeunes femmes qui furent contraintes de se prostituer ux endroits où étaient stationnés les hommes de la KFOR (Force internationale de maintien de la paix au Kosovo, sous contrôle de l’OTAN).

Le soutien offert par les Etats-Unis et l’OTAN à l’UCK et aux clans mafieux imbriqués dans sa structure ont permis aux bandes criminelles d’Albanais de développer rapidement  leurs activités en Europe occidentale, en Italie surtout.

Un rapport d’Europol établi en 2006 constatait ainsi que les structures mafieuses des Albanais du Kosovo, avec leur souplesse, leur violence et leur cruauté, avaient étendu leur domination à plusieurs domaine du buisiness criminel. Tant et si bien que fin 2007, d’après certaines informations de la police italienne, confirmée par le sénateur Emiddio Novi, les trois plus importantes organisations mafieuses d’italie- Cosa Nostra, la Ndrangheta et la Camorra- auraient mené des pourparlers entre elles afin de créer un cartel unifié mieux à même de résister à la mafia du kosovo.

En Allemagne, la situation est tout aussi critique, car des « réfugiés » albanais du Kosovo ont fait entrer des kalachnikov en quantité industrielle et sont attelés à la fabrication des faux billets. Leur mafia a également conquis les Etats-Unis. Un réseau nommé « la Corporation »a pris le contrôle des jeux clandestin dans près de la moitié de la ville de New York. En 2006, lorsque le FBI a entrepris de liquider cette structure criminelle, il a découvert que les machines à sous permettant de jouer au poker rapportaient à elles seules plusieurs millions de dollars par an à la corporation.

Les législatives kosovares du 18 novembre dernier ont vu la victoire du Parti démocratique du Kosovo, dirigé par Hashim Taçi. Cet homme n’est pas n’importe qui. Diplômé de l’université de Pristina, il s’est entiché d’un marxisme radical et du socialisme nationaliste alors qu’il était étudiant sans l’Albanie voisine. Lorsque la Yougoslavie a éclaté, il s’est engagé dans les premières formations armées clandestines d’Albanais du Kosovo, où il aussitôt réalisé l’union des nationalistes et des mafieux.

Quand Madeleine Albright soutenait « le serpent » Thaçi

Fin 1993, ses amis et lui commettaient leur premier attentat contre des policiers serbes, et ils participait également à l’assassinat de plusieurs personnes. Après ce « baptême du feu », Thaçi intégrait l’entourage de la famille mafieuse Jashari, spécialisée dans le trafic d’armes et de drogue ainsi que dans la prostitution.

Les clans mafieux l’ont envoyé se former à Zurich, mais cette « session de perfectionnement » était surtour une couverture pour se livrer à du trafic d’armes et récolter des fonds pour le mouvement séparatiste. Au printemps 1997, Thaçi revenait au Kosovo et organisait une série d’attentats contre des policiers serbes. Selon l’organisation internationale de protection des droits de l’homme Human Right Watch, la bande qu’il dirigeait est responsable d’au moins cinq meurtres et de plueirs dizaines d’enlèvements.

Durant l’été 1998, de petites bandes faisant partie de l’UCK, soutenues financièrement par des structures mafieuses locales et de la diaspora, enrôlent d’un seul coup plus de 10.000 nouveaux combattants. leurs armes proviennent essentiellement d’Albanie, où pendant les émeutes de 1997, de nombreux depôts de l’armée ont été pillés. Thaçi est alors l’un des plus jeunes chefs de l’UCK.Surnommé « le serpent » il connait son heure de gloire lorsque la secrétaire d’etat américaine madeleine Albright déclare qu’il est « parmi les Albanais du Kosovo qui luttent pour la démocratie, le leader qui a le plkus d’avenir ». ce soutien des responsables successifs de la politique étrangère américaine ne se démentira pas. tout cela permet de dire que l’indépendance kosovare a une face sombre, d’autant plus que tous les faits que je viens d’évoquer ne représentent que le sommet de l’iceberg.

Vladimir Ovtchinski*

*Juriste, général de police en retraite

2 commentaires

  1. Pour ceux qui en douteraient encore…

    http://www.dhnet.be/infos/monde/article/204847/des-leaders-kosovars-impliques-dans-un-trafic-d-organes.html

  2. Cet article me parut fort intéressant, tout d’abord sur un point expérimental, et secondairement du point de vue du topos caractériel de la chose


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