La presse étasunienne met la clé sous la porte… par danielle bleitrach

tribuneThe Tribune Company  se déclare en faillite,  The Miami Herald en vente et le The New York Times hypothèque son immeuble face à la crise économique (1). On entend beaucoup parler de la crise de l’automobile , des banques mais un autre secteur est frappé par la crise celui des médias. Déjà fragilisé par internet, les éditions en ligne, l’endettement de la presse et le refus d’accorder des liquidités de la part des banques, la baisse des ressources publicitaires ce secteur connait  depuis quelques jours  un séisme dans les grandes entreprises de presse. Nous ne les regretterons pas, sinon que là encore on va assister à de monstrueuses restructurations et au final on risque d’un pouvoir accru pour des groupes encore plus concentrés. ce n’est sans doute pas de la presse étasunienne, celle des pays occidentaux qui monopolisent 90 % de l’information de la planète que l’on peut attendre une révolution dans le domaine du droit à l’information de la dite planète… Pas plus d’ailleurs des Etats-Unis que de l’ Europe, de la  France, sinon que les mêmes causes engendrent les mêmes effets… A moins que…

8 décembre de 2008.-Les propriétaires du journal The Miami Herald ont annoncé vendredi leur intention de vendre leur maison d’édition, devant la chute des ventes de leurs titres.
McClatchy Company, propriétaire du journal, est la troisième entreprise de presse aux Etats-Unis, en terme d’audience et d’exemplaires. Comme diverses informations l’ont révél lesdettes de McClatchy ont atteint un tel niveau qu’elles ne  peuvent être épurées que par la vente de ses actifs
À la vente du Herald York s’ajoute à l’annonce que  The New York Times va devoir  hypothéquer son édifice coûteux à New York, il ne s’agit pas bien sûr du meilleur moment vu la crise immobilière, mais la vénérable institution a le couteau sous la gorge. Faute de   liquidité devant le refus des banques de renouveler la ligne de crédit, ce journal est obligé de recourir à un tel moyen pour faire face.

Comme si cela n’était pas assez, dans la foulée,  on a appris que  Tribune Company, éditeur des journaux Chicago Tribune et Los Angeles Times, s’ était déclaré en faillite. L’entreprise a devant elle 13 milliards  de dollars de dette et ses ventes et recettes publicitaires continuent de baisser.

L’entreprise  a annoncé qu’elle négociait de nouvelles facilités de paiement avec ses créanciers et qu’elle étudiait  le schéma à suivre pour la déclaration de faillite. L’entreprise a essayé de vendre en vain certains de ses actifs comme l’équipe de base-ball Chicago Cubs.
The Tribune est également propriétaire du Los Angeles Times, du Chicago Tribune, du The Sun of Baltimore, du The Hartford Courant, de six autres  journaux nationaux et 23 stations de télévision..

Le commerce des journaux en papier a décliné depuis l’apparition des moyens digitaux. Face à cet hécatombe certains vont verser une larme sur la perte de liberté que représente la disparition de la presse, oui et non. D’un côté il en est aux Etats-Unis comme en France, un peu moins cyniquement peut-être, les journaux sont déjà complètement  pris dans des « systèmes de propagande » selon le mot de Chomsky, dans lesquels le poids des propriétaires, de grands groupes d’intérêts (en france les marchand d’armes), plus les gros annonceurs dirigent l’information, ils le font par le biais d’une direction, rédaction de journal qui théoriquement prône avant tout  la vente et donc « le choix du public », ce mélange de grands intérêts et de marchandisation de l’information s’accompagne d’une pression sur les travailleurs du secteur, les journalistes, de plus en plus précarisés, de plus en plus soumis à des conditions qui ne favorisent pas la recherche d’informations, les enquêtes mais leur font répéter les dépêches et ce que dit le confrère. Nous avons donc un système de propagande soumis aux grands intérêts, à la marchandisation de l’information et donc à la fin se détourné le grand public qui n’y trouve rien de plus qu’à la télé pour les uns et beaucoup moins que sur internet pour les autres.

Dans cette situation de fragilité, la dépression économique que traverse les Etats-unis prépicitera la fermeture de centaines de compagnies qui dépendent de la vente de la publicité , et il en résultera une concentration dans peu de mains des entreprises qui réussiront à survivre, donnant comme résultat un monopole de l’information encore plus grand que celui qui existe déjà aux Etats-Unis.

Les analystes économiques ont affirmé qu’ils s’attendent à des licenciements massifs dans les entreprises de presse.  Il est clair qu’il n’y a pas qu’aux Etats-unis que nous allons assister à de tels phénomènes. On ne peut pas s’en réjouir mais on peut se dire que certains journalistes qui n’avaient que mépris pour les luttes des travailleurs, qui dénonçaient leur ringardise, et prônaient la modernité du marché, ne l’auront pas volé. Cela dit il y a toute chance pour que ce soient les pires salopards qui s’en sortent le mieux quitte à écraser la nuque des autres comme ils ont l’habitude de le faire. Que les autres considèrent que les temps sont venus d’avoir des solidarités collectives, de songer à des luttes… C’est un conseil amical.

Danielle bleitrach
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(1) Nouvelles prises dans  Aporrea.org / Agencias
datede publicación: 08/12/2008

4 commentaires

  1. Je lis l’huma, rouge, la Riposte, alors que cette presse esclavagiste à la solde des marchands d’armes et de leurs larbins politiciens disparaisse cela me rends d’une bonne joie.

  2. Soviet(ique)

    Il faut seulement lire Internet. Par ex, mon blog

    http://r-sistons.over-blog.com

    Le sens de l’à-propos, n’est-ce pas ??

    Bien à toi, Eva

    Un des derniers articles « Le capitalisme est l’ennemi de nos vies ». Sympa, non ?

  3. Je te lis depuis longtemps camarade.

  4. C’est vrai, Soviet ? Ca me fait plaisir.

    Tu sais que j’ai des liens particuliers avec la Russie.

    La famille de ma mère détenait tout dans la région (je ne suis pas responsable de mes origines, mais de mes engagements) !!! Une seule famille ! Et ma grand-mère maternelle est morte (congestion pulmonaire) en visitant « ses » pauvres, comme disait maman. Tu vois, des pauvres – et une famille riche.

    Ca, c’était avant le communisme (que pour ma part, je regrette)

    Après, j’ai vu :

    – Tout le monde avait un toit, pour le prix d’une voiture
    – pas de chômage, pas de sdf
    – tout gratuit : crèche, école, facs, santé, etc etc, produits de base subventionnés, etc

    En Occident, la TVA la moins chère est sur les produits de luxe.

    Faut-il commenter ???

    Tu es membre du PC, Soviet ?

    Le jour où ce parti disparaîtra, s’il disparaît, tout un symbole tombera; Personnellement, j’aurai très mal. Les camarades, les militants, les plus chouettes, je les ai tous connus au PC.

    Cordialement à toi, camarade Eva


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