Ce que disent les FARC, avenir de la guerrilla, mise en cause des émissaires français et suisses

Voici un article qui me paraît trés important paru dans Rebelion. Il fait état de ce qu’aurait dit une source des FARC. Elle parait crédible même si il faut toujours se méfier. Vous remarquerez deux choses essentielles, c’est que les FARC confirment que les otages devaient être libérés et ils laissent entendre comme l’a déjà fait James petras, que les émissaires français une fois de plus ont été les instruments conscients ou « ingénus  » de la CIA et d’uribe. Si les assertions des FARC concernant le rôle d’espion joué par les autorités française, la manière dont elles ont prétendu négocier pour à chaque fois créer un piège s’avérait exacte, ce serait un véritable scandale et un déshonneur pour notre pays. Ce qui est assuré c’est qu’Uribe a tout fait pour mettre la vie des prisonniers en danger et n’a cessé de multiplier les coups de jarnac, avec ou sans la complicité des Français.

Enfin la Guérilla continue la lutte mais en appelle aux pays frères d’Amérique latine pour qu’ils imposent une solution de paix.

Danielle Bleitrach

Kintto Lucas
Rebelión : Le processus de libération

 Traduit de l’espagnol pour https://socio13.wordpress.com/ par Céline Meneses et Danielle Bleitrach

UN

La supposée action de sauvetage de Ingrid Bétancourt et d’autres otages des FARC  (Fuerzas Armadas Revolucionarias de Colombia)  par les forces armées de Colombie « a intercepté la libération programmé pour cette fin de semaine ou la prochaine », a assuré l’agence de nouvelle IPS une source des rebelles située à la frontière de l’Equateur et de la Colombie, un interlocuteur  qui préfère maintenir son anonymat.
« La libération était programmée pour cette fin de semaine ou la prochaine, selon ce qu’avait accordé le secrétariat d’Alfonso Cano lui-même, à cause de cela ils devaient être regroupés. Les forces armées ont été informées et elles  ont intercepté la libération pour faire croire qu’il s’agissait d’un sauvetage », a affirmé l’intervenant.
 Il a expliqué aussi que dans la guérilla il existe beaucoup de doutes sur le parole et le travail accompli par certains pays amis, mais surtout sur les émissaires français et suisse qui pourraient avoir aidé consciemment ou ingénuement à mener à bien  la manœuvre de Uribe. Mais de surcroit ils notent le fait qu’alors que tout était prêt pour se réunir avec les français à la frontière de l’Equateur avec la Colombie de la même manière était advenue l’attaque contre le campement de Raoul Reyes.

« chaque fois que quelque chose est en train avec les Français et les Suisses, il arrive un truc de ce type. C’est pourquoi, tout encontinuant à rechercher l’échange humanitaire, nous n’aurons plus de conversations. Dans l’opération de Ingrid bétancourt la vie des des prisonniers aurait pu être mise en danger, c’est pourquoi maintenant  les choses doivent changer. »a affirmé l’interlocuteur.

Il a assuré aussi qu’il serait important que tous les détenus subissent des examens médicaux pour voir qu’ils sont en parfaites conditions, et qu’il faudrait aussi voir les conditions dans lesquelles sont les prisonniers FARC dans les cachots pour faire une comparaison.
« Il y a eu une campagne médiatique pour montrer au monde que tant madame Bétancourt que les autres détenus étaient en mauvaises conditions de santé. Maintenant ceci démontre  qu’il ont eu un traintement beaucoup plus humains que celui que reçoivent nos prisonniers dans les prisons de l’Etat. Il serait bon que les moyens de communication et l’ONU puisse acceder à l’examen des conditions dans lesquelles sont nos prisonniers » a -t-il assuré.
Sur l’avenir de ce groupe rebelle, la même source a déclaré que les FARC ont été humbles dans les moments de victoire et qu’ils manifesteront la même humilité dans une moment de défaite.
« L’origine des FARC les a maintenu humbles. Maintenant il sera plus facile de parler contre les FARC, y compris leurs amis, mais la lutte des FARC ne se termine pas avec un événement comme celui-ci. Il ne s’est pas terminé après les divers assauts dont ils ont souffert tout au long de leur histoire. Elle ne s’est pas terminé quand  ont été tués plus de 5000 compagnons de l’Union Patriotique, et elle ne se terminera pas aujourd’hui. Que le narco-para-gouvernement de Alavaro Uribe et l’oligarchie Colombienne ne s’enivre pas avec ce supposé triomphe », a assuré l’intervenant.
« Aussi nous appelons les pays d’Amérique latine à s’unir véritablement pour la paix en Colombie, et pour une négociation politique pour aboutir à cette paix. »
« Le futur de la Colombie ne peut être et ne sera pas la guerre civile, pour cela il est nécessaire que les payx d’Amérique latine jouent un rôle actif pour faire avancer un dialogue qui aboutisse à la paix «  a-t-il conclu.

DEUX
L’agence ANACOL (Agence d’information Nouvelle Colombie) qu’un certain nombre de médias soupçonnent ouvertement d’être sympathisante des FARC, a exprimé ce mercredi dans un éditorial combien elle avait été surprise d’apprendre que l’opération militaire avait eu lieu au moment même où Alfonso Cano, le leader des FARC, était entré en contact avec des « fonctionnaires européens ». « Un sérieux doute plane sur le rôle qu’ont pu jouer les pays amis dans cette opération militaire ; un abus de confiance de la part d’une des parties, ou peut-être de la part des deux, allez savoir » a assuré ANACOL avant d’ajouter qu’on « ne peut absolument pas faire confiance » au gouvernement « narco-paramilitaire  » d’Alvaro Uribe. Si bien que ce jeudi, la Radio suisso-française (RSR) a émis une nouvelle hypothèse concernant la libération de l’otage colombienne, et a du même coup jeter le doute sur la version officielle qu’en a donné ce pays sud-américain.  RSR, principale radio publique de la partie francophone de la Suisse, tient de source sûre qu’Ingrid Betancourt et les 14 autres otages qui étaient aux mains des Forces Armées Révolutionnaires de Colombie n’auraient pas été libérés grâce à une opération militaire mais grâce au versement d’une rançon de 20 millions de dollars.
Selon cette même radio, c’est la femme du responsable de ces otages qui aurait permis que cet accord se fît. Cette femme « a servi d’intermédiaire dans cette affaire depuis son arrestation par les forces militaires colombiennes ». Elle aurait permis d’amorcer les négociations avec le groupe qui détenait les otages et l’obtention de l’acceptation de la transaction par son responsable, Geraldo Aguilar, mieux connu sous le nom de commandant César.
Selon RSR, ce sont les Etats-Unis, concernés au plus haut chef puisque trois des quinze détenus étaient « des membres du FBI (…) mis à disposition de la DEA (Agence Fédérale de lutte contre le narcotrafic) pour agir en Colombie, qui seraient « à l’origine de cette transaction ». Pour eux, « la libération armes au poing dans le style Ninja n’est rien d’autre qu’une mascarade » médiatique.
IPS a obtenu la même version de sources diplomatiques préférant garder l’anonymat : les diplomates français et suisses savaient depuis plus de six mois, assurent-il, que le gouvernement colombien cherchait à acheter des otages à César.

La source des FARC qu’IPS a pu interrogée s’est plainte à plusieurs reprises du fait que toutes tentative de négocier des libérations d’otages se soit immanquablement soldée par une attaque du gouvernement Uribe contre les FARC. Peu avant l’attaque menée contre le campement  de Raúl Reyes le 1 Mars, les trois envoyés personnels du président français Nicolas Sarkozy, qui résidaient en Equateur depuis le mois d’Octobre 2007, ont reçu un appel du haut représentant pour la paix en Colombie, Luis Carlos Restrepo, les avertissant qu’ils ne devaient pas se rendre au rendez-vous fixé avec le guérillero Raúl Reyes sous peine de mettre leurs vies en danger. Les envoyés personnels de Sarkozy en Equateur étaient chargés, avec l’approbation du mandataire colombien Álvaro Uribe, de négocier avec Reyes la libération de la femme politique colombienne et citoyenne française Ingrid Betancourt, otage des FARC depuis 2002 et dont le sort inquiète Paris, a rajouter IPSen mentionnant des sources diplomatiques.

Toujours selon ces sources, les trois négociateurs français se trouvaient déjà dans une ville toute proche du campement des FARC (Forces Armées Révolutionnaires de Colombie) qui serait attaqué le samedi matin même, à l’aube, par les forces colombiennes, dans le but d’assassiner Reyes, membre su secrétariat général et porte parole international de la guérilla. Ces diplomates étaient en chemin pour le rendez-vous fixé avec Reyes. Celui-ci était déjà mort quand ils reçurent l’appel de Restrepo les avertissant du risque qu’ils courraient s’ils s’approchaient du point de rencontre et les plongeant dans une profonde inquiétude.

Le France fait partie, de même que la Suisse et l’Espagne, du groupe de pays qui tentent faciliter le dialogue entre les partie pour qu’elles parviennent à un échange humanitaire

 

 TROIS

Cela faisait plusieurs années déjà que des diplomates français négociaient avec Reyes, et ils se sont fait plus d’une fois court-circuiter par l’interventionnisme de Bogotá, comme l’indique IPS dans un certain nombre d’articles. IPS tient de sources diplomatiques en prise directe avec les négociations en cours à l’époque qu’en Juin 2003 déjà, deux diplomates français devaient rencontrer Reyes pour qu’il leur transmette des preuves de vie de Betancourt (sa famille n’en avait pas reçu une seule depuis Mai 2002).Les français voulaient avant tout dissiper les doutes qui planaient sur l’état de santé de Betancourt ; les FARC, quand à elles, voulaient élargir leurs contacts sur l’international. Un haut diplomate français prendrait part à cette rencontre. Dans le même temps, Delloye recevrait une vidéo filmée début Juin 2003 en guise de preuve de vie de la leaderpolitique. 

Mais, mis au courant de ce rendez-vous par le biais d’écoutes téléphoniques, Uribe aurait, selon les diverses sources consultées par IPS, fait avorter le rencontre, même si la vidéo a finalement été diffusée en Août 2003 dans un journal télévisé colombien.

L’ambassadeur français à Quito de l’époque, Serge Pinot, bien qu’il ait déclaré n’avoir jamais eu connaissance de quelque négociation que ce soit avec Reyes, a admis à IPS que Paris établirait « des contacts à tous les niveaux nécessaires » pour obtenir la libération de Betancourt.

Une source diplomatique de Bogotá, qui a refusé de décliner son identité, a estimé à cette occasion que « les services spéciaux des Etats-Unis en coordination avec l’intelligence militaire colombienne et le président Uribe » étaient les responsables de l’échec de cette rencontre. Selon cette même source, l’objectif poursuivi par les Etats-Unis et la Colombie était le démantèlement pur et simple des réseaux diplomatiques des FARC.

Autre fait particulièrement significatif : l’arrestation en Janvier 2004 à Quito de “Simón Trinidad”, membre des FARC, dans une opération menée conjointement par l’Intelligence états-unienne et colombienne, en collaboration avec la police équatorienne. Selon un communiqué émis postérieurement par les FARC, Trinidad avait alors pour mission de trouver « l’endroit adéquat » pour une rencontre avec le secrétaire général des Nations Unies, Kofi Annan, et son représentant personnel en Colombie, James LeMoyne.

L’arrestation de Trinidad aurait, toujours selon les FARC, fait également avorter une rencontre prévue avec des représentants du gouvernement français dans le but de trouver une solution définitive pour mettre fin à la captivité de Betancourt et des autres otages.

En Décembre 2004, celui qu’on appelait alors le « chef de la diplomatie » des FARC, Rodrigo Granda, était arrêté et séquestré par les forces de sécurité colombiennes, « peut-être avec l’aide de hauts fonctionnaires de l’Etat et du gouvernement » du Vénézuéla, selon les dires même de Rodrigo Granda, lors d’un entretien concédé en prison et publié sur le site Internet de la guérilla.

La capture de Granda avait aussi mis à mal les négociations nationales et internationales en cours pour mettre en place un échange humanitaire, ainsi que l’affirmait deux mois plus tard Juan Carlos Lecompte, le mari de Betancourt.

Selon Lecompte, Uribe savait que Granda, qui résidait alors au Vénézuéla, était en contact avec les familles des otages et avec divers acteurs internationaux, comme les Nations Unies, la Croix Rouge et les gouvernements français et suisse, qui oeuvraient à la mise en place d’un accord humanitaire avec les FARC. « Uribe s’en est rendu compte et il a décidé de faire ça à sa façon », disait Lecompte dans le programme d’informations télévisées Caracol Noticias.

 

 

3 commentaires

  1. 1)Les conditions d’un « ÉCHANGE HUMANITAIRE PACIFIQUE » entre les insurgé(e)s prisonnier(e)s du gouvernement Uribe et les personnes retenues pour les FARC-EP existaient depuis longtemps, même du temps du président colombien Andrés Pastrana, mais il n’y avait pas de volonté politique pour ce faire.
    2)Le professeur universitaire et membre de la « Commission d’Échange Humanitaire », le Dr. ATHEMAY STERLING, de la Fac de Droit de l’Université Libre de Cali, avait fait un excellent et ardu travail dans ce sens, sans que ses énormes efforts aient été couronnés pour le manque de volonté politique que je viens de citer,
    3) La pression internationale a certainement contribuer à accélérer dernièrement les évènements en vue de la libération du contingent duquel faisait partie la sénateur Ingrid Betancourt, sans pour autant oublier le travail réalisé par le président Chávez et la sénateur Piedad Cordoba, en vue d’arriver à une entente entre les FARC-EP et le gouvernement Uribe.
    4) La condensation unanime par les chefs d’États sud-américains, lors de la réunion de Saint Domingue, de l’attaque colombienne en territoire équatorien, qui a coûté la vie a Raul Reyes, a convaincu le camp Uribe, qu’il fallait qu’il assouplisse ses positions, s’il ne veut pas être isolé économiquement et politiquement au sein de l’OEA.
    Tous ses facteurs ont contribué à créer un climat propice à la libération des otages, grâce au travail préliminaire fait par le président du Venezuela, Hugo Chávez.
    5) Il va de l’intérêt de la Communauté Internationale continuait à pressionné le gouvernement Uribe pour qu’il accède à créer les conditions nécessaires en vue d’établir un vrai dialogue honnête de paix durable avec non seulement les FARC-EP, sinon aussi avec le ELN.
    6) En Colombie il y a plusieurs forces et intérêts internes et externes, des fois divergents même, au sein du gouvernement Uribe. Pour cela le rôle de la Communauté Internationale est très important et nécessaire pour forcer la main à tous ces acteurs internes et externes, qui ne seraient pas toujours prêts à accepter que l’intérêt du pays passe avant les négoces personnels dérivés de la situation de guerre civile que connait ce pays depuis l’assassinat du Dr. Jorge Eliezer Gaitán le 09 avril 1948.

  2. Je pense que les FARC devraient liberer tous leurs otages à l’exeption des miltaires et des paramilitaires.Maintenant qu’elle est libre on va voir quelle sera l’attitude d’Ingrid Betancourt ,elle devrait profiter de sa notoriété pour amener Uribe à negocier une solution humanitaire avec les FARC.

  3. Bonjour,
    Il semble que Mme Bétancourt n’a rien appris des causes justes que défendent la Guerilla.Elle n’a pas eu un mot contre les geôles du tirant de Bogota.Mais uil n’y a rien d’étonnant pouvait-elle renier son milieu social bourgeois à l’image des embrassades qu’elle fait notamment avec M. De Villepin? A voir la suite de ses déclarations. Apparemment elle n’est pas pressée de regagner la Colombie !
    Salutations Révolutionnaires.


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