CHER TRES CHER PATRONAT –

L’opération vérité de l’UIMM révèle de nouvelles surprises
[ 21/03/08  ] afig5deni.jpg

L’assemblée générale de l’UIMM a découvert hier que la fédération avait déboursé 2,6 millions d’euros pour Denis Gautier-Sauvagnac, son ancien président délégué général, qui touchera par ailleurs 50.000 euros par an de retraite chapeau.
Le grand déballage continue à l’UIMM. Trois mois jour pour jour après son élection à la présidence de l’Union des industries et métiers de la métallurgie, Frédéric Saint-Geours a réussi, hier, à soulever le couvercle de la comptabilité. Les 200 délégués de l’assemblée générale, assis dans la salle du conseil, avenue de Wagram à Paris, n’en ont pas cru leurs oreilles. Sur les conditions de départ de Denis Gautier-Sauvagnac d’abord. Le trésorier de l’UIMM, Jean-Jacques Leguay, a annoncé que l’ancien président délégué général, en poste jusqu’à fin mars, avait touché beaucoup plus que le fameux parachute de 1,5 million d’euros révélé par « Marianne » fin février. S’il a bien encaissé ce montant, qui correspond à une « indemnité transactionnelle », DGS a également eu droit à 300.000 euros pour « mise à la retraite obligatoire ». Le virement qui lui a été fait début janvier, net de cotisations salariales, s’est donc élevé à un peu plus de 1,4 million d’euros net, avant impôts. Au total, avec les charges sociales patronales, il en a coûté 2,6 millions d’euros à la fédération.

15 % du salaire brut annuel
Mais ce n’est pas tout. Les adhérents de l’UIMM ont appris, stupéfaits, que DGS bénéficiait, comme une bonne quinzaine d’autres salariés, d’une retraite chapeau. En clair, l’organisation abondait depuis des années un fonds de réserve dont la valeur atteint aujourd’hui 6,3 millions d’euros. Les bénéficiaires, une fois à la retraite, touchent ou toucheront chaque année l’équivalent de 15 % de leur salaire brut annuel. Dans le cas de DGS, cela représente une enveloppe supplémentaire de 50.000 euros venant s’ajouter à sa pension.

« Geler » la réserve
La deuxième surprise de taille concerne la caisse de secours, connue sous le nom d’« Entraide pour les industries métallurgiques » (Epim). Ses réserves s’élèvent bien à 600 millions mais, et c’est une nouveauté, leur valeur comptable représente 332,5 millions d’euros. En novembre, Denis Gautier-Sauvagnac parlait de 120 millions. Il faisait abstraction des placements financiers et des rentrées d’argent correspondant à des remboursements de prêts consentis à certains salariés de l’UIMM.

Martin Hirsch risque de ne jamais en voir la couleur. Car si le haut-commissaire aux Solidarités actives contre la pauvreté rêve d’en récupérer une partie pour financer son revenu de solidarité active, le trésorier de l’UIMM aimerait, lui, que la réserve soit « gelée » pour faire face à des dépenses futures : 150 millions pour financer les déficits de l’UIMM (lire ci-contre) et 200 millions pour que l’Epim puisse continuer de fonctionner. Car le dispositif fonctionne toujours. L’an dernier, 153 entreprises ont versé 675.000 euros de cotisations et trois entreprises ont reçu 574.000 euros d’indemnisation pour des jours de grève qu’elles auraient subis.

Troisième surprise : le patrimoine immobilier. L’assemblée générale a découvert 34,6 millions d’euros à l’actif du bilan (en valeur d’achat). Officiellement, il s’agit du siège parisien de l’UIMM, d’un appartement vide situé rue Marignan, près du rond-point des Champs-Elysées, et d’une villa près de Versailles ayant hébergé jusqu’à très récemment l’ancien président du CNPF, François Ceyrac. Pas sûr que tout ait été dit. Selon nos informations, la fédération contrôle au moins cinq sociétés civiles immobilières (SCI).

GUILLAUME DELACROIX

Les Echos

Laisser un commentaire

Aucun commentaire pour l’instant.

Comments RSS

Laisser un commentaire