
Ci-dessous, le texte de la conférence prononcée le 16 mai 2013, dans le cadre de la Semaine de l’Antifascisme, organisée à l’Université Paris X par les Jeunes Communistes de Nanterre et l’Union des Etudiants Communistes de l’Université. Ce texte diffère quelque peu de la conférence réellement prononcée, car j’ai dû la raccourcir au maximum.
Il est à peine utile de mentionner que le terme de « fascisme » renvoie à plusieurs réalités distinctes bien que liées les unes aux autres. Le fascisme peut d’abord être un type de régime politique, caractérisé entre autres par l’abolition des libertés démocratiques, la violence contre le mouvement ouvrier et un nationalisme extrême débouchant, dans le cas allemand du moins, sur le déchaînement de la violence raciste. Ce n’est pas de ce fascisme là qu’il sera question, puisqu’on est ici pour parler du fascisme aujourd’hui. Or, en Europe en tout cas, il n’existe aucun régime de type fasciste, bien que le qualificatif de « fasciste » soit fréquemment utilisé comme insulte politique contre les réactionnaire de tout poil. Le fascisme, c’est ensuite un type d’organisation politique. Les partis fascistes traditionnels- j’entends allemand et italien- se distinguent par certaines propriétés structurelles comme par le recours à certains moyens au service de certains objectifs. On verra lesquels et on se demandera dans quelle mesure certaines organisations existant aujourd’hui, s’y apparentent, par leur action comme par leur fonctionnement. Le fascisme, c’est également, bien sur, une famille d’idéologies. Je dis « famille », parce que, dans les cas classiques de l’Allemagne et de l’Italie, on distingue assez facilement, derrière les points communs, des différences. C’est peut-être même l’inverse : comme le suggère Roger Bourderon, on perçoit peut-être d’abord les différences avant de découvrir, en approfondissant l’examen, le point commun essentiel de ce qu’il appelle « antimarxisme de principe » des idéologies fascistes. J’y reviendrai. Dans ce qui suit, je traiterai du faisceau- excusez le jeu de mot- de caractères qui relient certaines idéologies présentes dans notre champ politique aux fascismes traditionnels. Je le dis d’avance, je ne suis que très imparfaitement satisfait du travail que je partagerai avec vous ce soir. D’abord, parce que, dans le temps imparti, il me semblait difficile de dire tout ce qui me semblait devoir être dit. Ensuite et surtout parce que je ne suis pas universitaire et je ne travaille pas du tout dans un domaine de compétence voisin de ce dont je vais parler. Mais je crois avoir fait une recherche honnête et j’espère que le débat suppléera au défaut de mon exposé. Lire la suite →
9 juin 2013
Catégories : Actualité, classes sociales, Extrême droite, Histoire, La France, politique française . . Auteur : Marc Harpon . Comments: 2 commentaires