Les communistes argentins saluent en « alliés critiques » la ré-élection à la présidence de Cristina Fernandez soulignant la nécessité de lancer des transformations structurelles

 

Il est temps d’entreprendre les changements structurels

Communiqué publié par le Parti communiste d’Argentine (PCA) après la ré-élection au premier tour de Cristina Fernandez aux présidentielles argentines

Traduction AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

La victoire indiscutable, d’une ampleur historique, obtenue par Cristina Fernandez et le résultat électoral médiocre obtenu par les secteurs de la droite nostalgiques des politiques qui ont prévalu dans le pays par le biais du Consensus de Washington dans la décennie 1990, constituent un fait extrêmement encourageant pour nous qui, tout en maintenant notre autonomie par rapport au gouvernement, avons décidé de soutenir ce processus en impulsant la radicalisation des changements nécessaires en Argentine.

 

 

La nécessaire autonomie politique face au gouvernement ne doit en aucun cas être confondue avec neutralité, de sorte que nous avons soutenu des mesures telles que l’Allocation universelle pour chaque enfant, la re-nationalisation des fonds de pension (AFJP) et de la compagnie aérienne Aerolineas, l’augmentation des retraites, la réalité du dialogue avec les syndicats, l’égalité des droits dans le couple, les politiques de droits de l’homme et cette grande démonstration d’autonomie face à l’Empire qu’a signifié le contre-sommet de Mar de Plata où on a mis fin aux « relations charnelles » (avec les Etats-unis) et où on a enterré la ZLEA.

 

 

En ayant bien en tête qui est l’ennemi principal, nous nous sommes positionnées correctement dans le conflit avec la bourgeoisie agraire suscité par la résolution 125 [taxes sur les exportations de soja et de tournesol des grands groupes agro-alimentaires imposées par le gouvernement en 2008 pour financer des dépenses sociales], et nous avons été critiques envers la théorie de la « fin de cycle » impulsée par les grands monopoles médiatiques et en 2009 nous avons construit l’accord politique entre Nuevo Encuentro [coalition de gauche menée par le Parti communiste] et le Front pour la victoire [coalition menée par la présidente Kirchner pour les présidentielles] et d’autres secteurs, qui a été plébiscité dimanche dernier.

 

 

Comme nous l’avons déclaré après les élections primaires du 14 août, il s’agit d’un triomphe qui permet à la Présidente d’avancer dans son projet de conquérir l’hégémonie dans le Parti justicialiste, crée des conditions spéciales pour gérer le pays et cela ouvre des possibilités de s’attaquer aux noyaux structurels marqués par l’empreinte néo-libéral et qui restent intacts.

 

 

Pour nous communistes, qui à partir de notre alliance du Nuevo Encuentro soutenons la candidature de la Présidente, c’est le moment, par exemple de prendre des mesures énergiques pour récupérer nos ressources pétrolières et gazières qui permettent d’élaborer notre propre projet énergétique. Les conditions sont réunies pour résoudre le problème des mines, qui ne doit pas seulement pris en compte du point de vue environnemental, mais aussi à partir du pillage que cette activité représente, voilà pourquoi s’impose l’idée d’une nouvelle Loi sur les mines qui empêche ce pillage de la part des grands monopoles trans-nationaux.

 

 

Des conditions meilleures existent pour permettre une reprise en main publique radicale des chemins de fer, pour impulser une réforme financière et une réforme fiscale qui permettent de renforcer la part qui revient aux salariés, d’avancer vers des retraites correspondant à 82% du dernier salaire, d’en finir avec le travail illégal et revenir au 50-50 dans la répartition des revenus, comme base pour continuer d’avancer dans la répartition des richesses et pour créer les conditions qui permettent de s’attaquer aux problèmes qui frappent les argentins et les couches populaires en particulier.

 

 

Aujourd’hui des conditions meilleures existent pour impulser ces changements structurels, et en tant que communistes nous nous fixons cet objectif en partant d’un parti qui se place dans le conflit de classe, observant que l’on peut prendre la voie d’un approfondissement des changements, seule manière de mettre en échec les tentatives restauratrices des droites ou une possible régression qui pourrait toucher ce qui est présenté comme un projet national si il n’y a pas approfondissement dans la voie du changement, ce qui est en réalité la motivation des électeurs qui ont accordé au gouvernement cette victoire retentissante.

 

 

Nous savons qu’une transformation structurelle du capitalisme argentin est essentielle et que les réformes allant dans ce sens peuvent apporter beaucoup, mais cela suppose d’avoir clairement en tête qu’il est indispensable de s’attaquer au fond de la structure capitaliste du pays, plus encore dans le contexte de crise capitaliste mondiale.

 

 

Voilà le défi qui se pose après ce résultat électoral décisif obtenu par la Présidente : approfondissement des changements ou restauration continue d’être l’alternative, et le pire que puisse faire le gouvernement est de s’endormir sur les lauriers de l’avalanche des votes qu’il a remporté.

 

Il est nécessaire d’avancer rapidement, avec ce soutien populaire, pour combler toutes les insuffisances afin de laisser définitivement derrière nous les dangers de reconstruction de la droite.

 

 

Voilà le défi qui se pose au gouvernement, et que les communistes veulent contribuer à relever.

 
 

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